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Problématique de la satisfaction durable des besoins en eau autour des barrages de Fara et de Guido

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par David Luther SANOU
Université de Ouagadougou Burkina Faso - Maà®trise es géographie 2010
  

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4.1.2- Les incidences sociales de l'exploitation des retenues

Les incidences sociales qui en découlent sont diverses. Elles vont de l'amélioration du niveau de vie, à la promotion de la femme en passant par la réinsertion sociale.

Par la diversité des produits générés, l'exploitation des lacs contribue à l'équilibre alimentaire en permettant la consommation du poisson et des légumes frais. L'insécurité alimentaire est amoindrie surtout à Guido où la pauvreté des sols fait que la céréaliculture en saison pluvieuse n'est pas très rentable. Ceci étant, les sommes perçues après la vente de l'oignon servent à se ravitailler en céréales notamment en maïs, pour combler les périodes de soudures très fréquentes dans le village. « L'oignon remplace le coton pour nous parce qu'il est beaucoup plus rentable. L'infertilité des sols et l'exigence du coton ont fait que tous ceux qui l'ont produit ont fait faillite. ». Tels sont les propos de quelques personnes interrogées. A titre d'exemple un exploitant prétend être arrivé à payer la scolarité de ses trois fils au collège. Il se serait même procuré une moto avec les revenus de cette activité.

Les sommes recueillies dans la vente de l'eau à Guido et celles des légumes et du maïs « grillé » à Fara permettent aux femmes d'assurer quelques dépenses familiales. Les

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confectionneurs de briques estiment que l'activité leur évite l'oisiveté, leur procure de quoi s'acheter des vêtements et faire quelques petites dépenses.

Sur le plan social, la présence des plans d'eau est d'une importance notoire. Les exploitants du barrage de Guido sont jeunes pour la plus part. L'âge moyen est de 31 ans. Plusieurs d'entre eux affirment avoir été en Côte d'Ivoire avant de revenir s'installer à Guido pour soutenir les parents beaucoup avancés en âge. Ils prétendent que le barrage est pour beaucoup dans leur fixation dans le village parce qu'aucune autre activité n'est aussi rentable que la production de l'oignon, d'autant plus qu'ils ont la possibilité de faire deux à trois récoltes par campagne. Si le barrage venait à disparaître, ils préféreraient retourner en ville que de rester pour produire sur des terres infertiles. Ces propos sont légitimés quand on sait qu'environ 9% des exploitants sont des migrants journaliers attirés des villages voisins par le maraîchage.

A Fara, la présence du barrage est une véritable aubaine surtout pour la construction, en atteste l'affluence des briquetiers et le volume d'eau destinée à cette fin. A côté, certaines femmes affirment ne pas pouvoir supporter le coût de l'eau et les longues files d'attente sur les points d'eau modernes. L'eau du barrage est la solution. A l'intérieur du P.I. deux femmes et un jeune homme prétendent être rapatriés de la Côte d'Ivoire mais grâce à l'irrigation ils arrivent à se retrouver.

La question de la femme anime toujours les discussions dans le domaine du foncier. Malgré les textes stipulés par la R.A.F, force est de constater qu'en milieu rural le régime foncier est fortement sous l'emprise des coutumes qui ne reconnaissent ni le droit de propriété ni le droit d'exploitation de la terre à la femme. A Guido par exemple, les terres sont inaccessibles aux femmes. Celles que nous avons pu interroger travaillaient sur les parcelles de leur mari. La présence des retenues résout quelque peu cette exclusion de la femme parce que les barrages sont considérés comme appartenant à l'autorité moderne. Le coutumier ne s'ingère pas dans la gestion de cette ressource moderne. Ainsi à Guido, l'eau est vendue aux orpailleurs par les femmes. Le P.I. de Fara enregistre plus de femmes que d'hommes, soit 48 femmes et 16 hommes. Cela permet la promotion de la femme par l'augmentation de ses revenus et partant, son indépendance.

L'importance des deux retenues se révèle d'avantage à travers les aspects abordés ci- dessus. En plus de la rentabilité économique et l'amélioration du niveau de vie, elles contribuent à la réinsertion sociale, au freinage de l'exode rurale et à la promotion de la femme.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci