WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Une zone maraà®chère en crise au nord du Sénégal : le Gandiolais et le Toubé dans la communauté rurale de Gandon.

( Télécharger le fichier original )
par Papa Daouda DIOP
Université Gaston Berger de Saint- Louis Sénégal - Maà¯trise environnement 2005
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

1.3.2. L'emploi de la main-d'oeuvre

Ce mode d'exploitation de la terre est très fréquent dans le Gandiolais. Pendant la saison des pluies par exemple, le propriétaire exploite lui-même ses propres terres agricoles. Il engage ses propres enfants dans les travaux champêtres. Ces derniers, membres de la famille, n'ont pas besoin d'une rémunération ; mais une fois mariés, ils deviennent autonomes et devront désormais s'occuper de leurs propres parcelles. A défaut de cette main-d'oeuvre familiale, le paysan fait appel aux éventuels ouvriers-paysans qui seront rémunérés à la fin des travaux. Il s'agit de quelques jeunes du village qui travaillent en villes en saison sèche. En hivernage, ils acceptent d'être engagés, pour quelques jours voire une semaine, par un paysan qui aurait à solliciter de la main-d'oeuvre. Ces jeunes arrivent parfois à travailler avec plusieurs paysans

62

pendant les deux ou trois mois d'hivernage. Ce mode d'exploitation est aujourd'hui de moins en moins pratiqué pour deux raisons. Les producteurs ne sont pas convaincus de l'éventualité d'une bonne saison des pluies à cause des aléas climatiques et de la faiblesse des volumes pluviométriques enregistrés chaque année. Ils ne sont également pas financièrement prêts pour prendre en charge l'ensemble des besoins de leurs employés (petit déjeuner et déjeuner) et la rétribution (500f par jour et par employé) pour les travaux effectués. Ainsi, ils préfèrent prendre eux-mêmes en charge les quelques hectares qu'ils auront à mettre en valeur. L'exploitation est dans ce cas de type familiale.

1.3.3 Le système de partage

Dans le Gandiolais, le système de partage varie suivant les saisons de l'année. En saison des pluies, le système utilisé est le métayage. Il s'agit d'un contrat d'exploitation agricole dans lequel le propriétaire loue sa parcelle au métayer en échange d'une partie des produits de récoltes. Cette pratique consiste en un accord associatif entre le propriétaire de la parcelle et l'agriculteur. Le locataire qui se voit confier la parcelle doit l'exploiter par ses propres moyens. Il se charge de l'achat des produits agricoles tel que les semences et produits industriels et matériels agricoles. A la fin des travaux, il partage les produits de récolte avec le propriétaire de la parcelle sur laquelle sont effectués les travaux agricoles. C'est le système de métayage. Ce mode de pratique agricole, en saison des pluies, n'est utilisé que par quelques producteurs du Gandiolais. Ce sont par exemple ceux qui ont la force physique pour travailler la terre, mais ne disposent pas de terres ou de moyens financiers pour acheter des produits et du matériel agricole.

En saison sèche, ce système de partage reste la principale méthode chez les maraîchers. Ces derniers engagent un ou plusieurs travailleurs temporaires (sourgha) qui assurent les travaux d'irrigation et parfois même toute la conduite de la culture depuis la pépinière jusqu'à la récolte. Ces temporaires viennent d'une part de l'intérieur du pays (Kaolack, Ziguinchor, Kolda) et d'autre part de la sous région (Guinée, Gambie, Mali). Leur employeur leur fournisse des semences, de l'engrais, des produits chimiques, du matériel agricole, de la terre et des puits. L'employeur doit en effet gratuitement prendre en charge l'ensemble des besoins nécessaires de son ou ses employés. Ces besoins sont par exemple le dortoir, les trois repas quotidien (petit déjeuner, déjeuner et dîner) et éventuellement le thé28. Par contre d'autres maraîchers assurent uniquement les repas.

28 Entretien du 19 mars 2004 avec quelques sourgha à Mouit.

63

Planche 3 : Conditions de vie des sourgha et stratégies de adoptées

Une case construite avec des sacs vidés, de la toile et des nattes à Lahlar (Gadaga)

La case d'un sourgha à l'intérieur d'une parcelle d'oignons à Mboumbaye

Photos 14-15 : Certains sourgha construisent une case dans la parcelle pour y passer la nuit. Ce sont le plus souvent ceux qui n'ont pas pu bénéficier d'une chambre chez l'employeur.

Clichés : P. D. Diop, juillet 2005

De la tomate plantée aux abords des cuvettes d'oignons.

Plantation d'oignons

Photo 16 : Pour couvrir leurs petits besoins, les employés plantent de la tomate, qui a un cycle plus court que celui de l'oignon (2 mois environ) aux abords des cuvettes d'oignons.

Clichés : P. D. Diop, juillet 2005

Plus de 770 cuvettes de tomate dans une parcelle à Mboumaye

Une parcelle de carotte à Mouit Gandiol

Photos 17-18 : Quelques sourgha, souvent ceux qui ne sont pas satisfaits des rendements de la première saison d'oignons entre novembre et février, plantent d'autres variétés (carottes ou tomates), une façon de prolonger leur séjour avant la seconde saison d'oignons (d'avril à juillet).

Clichés 17 et 18 : P. Thiam, janvier 200

64

Dans ce cas le sougha essaye de construire lui même une case à l'intérieur de la parcelle pour y passer la nuit durant tout son séjour (cf. photos 14-15). Pour couvrir leurs petits besoins, comme la cigarette, le thé, les sourgha plantent sur les rebords des cuvettes d'oignon quelques graines de tomates (photo 16). Cette tomate récoltée par les sourgha est vendue localement à des commerçantes de la place à 100f le kg ou 2.500f la bassine. Ces dernières les revendent au niveau des marchés locaux dans le Gandiolais.

Après la récolte de sa première production d'oignons au mois d'avril (2005), le temporaire L.M. déclare avoir obtenu, lui et son employeur, 87 sacs d'oignons, soit 3 tonnes 480 kg. La parcelle comptait 771 cuvettes. Ils ont vendu les produits aux bana-banas qui sont venus les acheter sur place à 120f le kg. Les dépenses effectuées par son employeur s'élevaient à 26.400f. A la suite du partage du reste de la vente, ils se sont retrouvés chacun avec 120.000f. Certains sourgha arrivent parfois à faire deux campagnes avec leur employeur. Après la première campagne celle d'oignon en saison chaude entre juin et septembre, ils entament une seconde campagne à partir du mois de novembre. Leur employeur leur offre des semences de carotte par exemple (cf. Photo 17 et 18) pour la saison froide de novembre en février.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway