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Une zone maraà®chère en crise au nord du Sénégal : le Gandiolais et le Toubé dans la communauté rurale de Gandon.

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par Papa Daouda DIOP
Université Gaston Berger de Saint- Louis Sénégal - Maà¯trise environnement 2005
  

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1.3. Les modes d'exploitation des terres de culture

Dans le Gandiolais, une bonne partie des producteurs agricoles travaille en dessous de leurs moyens financiers. La plupart d'entre eux n'ont pas les capacités financières leurs permettant de mettre en valeur leur terre. Ainsi, plusieurs méthodes sont utilisées pour l'exploitation des terres de culture.

1.3.1. La location de la parcelle

« Plus rare est l'eau douce, plus la ressource devient précieuse, plus sa valeur l'emporte sur celle de la terre » (Dresch J., 1982 : 188). Cette phrase de Jean Dresch se vérifie dans le Gandiolais. La nappe d'eau douce qui alimente les puits forés par les maraîchers devient de plus en plus salée. Certains maraîchers abandonnent leurs exploitations devenues salées à cause de la remontée de la nappe et se dirigent vers d'autres terres où la nappe est d'eau douce. C'est ainsi que dans le Gandiolais, la valeur de l'eau l'emporte sur celle de la terre. La location des parcelles de cultures se fait par rapport aux puits y existant et non par rapport à sa superficie. Le locataire paye le nombre de puits que compte la parcelle et non la taille de la parcelle elle-même. Autant il y a de puits dans la parcelle, autant le prix de la location augmente. Par exemple, pour une parcelle d'un hectare avec 6 puits, la location est de 10.000f par puits soit 60.000f la parcelle ; alors qu'une parcelle de 3 hectares ne disposant que de 4 puits, la location est à 40.000f la parcelle. Cette pratique est très répandue dans le Gandiolais, surtout pendant la période de la culture maraîchère. Plusieurs hectares sont aujourd'hui abandonnés dans le Gandiolais à cause de la remontée du sel en surface (cf. photo 13). Ces terres, inaptes à toute exploitation agricole, sont devenues des parcours de bétail en toute saison. Comme solution, leurs anciens propriétaires louent des parcelles dans d'autres secteurs moins menacés. Les maraîchers des villages de Ndiol Gandiol, de Ndiébène Gandiol et de Tassinère, par exemple, louent des parcelles de cultures à Mouit, Ricotte, Dégou Niayes ou Mboumbaye. La location se fait suivant le nombre de puits dont dispose la parcelle. Un puits est loué à 10.000 francs par saison. La location d'une parcelle est juste pour une production de la saison. Pour deux productions, il faut renouveler le contrat de location. En raison de la forte demande de parcelle, certains producteurs payent à l'avance la location pour la saison prochaine.

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Photo 13 : Terres de cultures abandonnées à cause du sel

Puits salés et abandonnés

Parcelle abandonnée

Cliché : P. D. Diop, juillet 2005 à Ndiol Gandiol

En revanche, pour les cultures pluviales, les actifs rencontrés déclarent tous être propriétaires de leur champ ; on n'a pas pu trouver une seule parcelle louée ou un seul paysan locataire. Plusieurs raisons justifient ce constat. Du fait de l'irrégularité des pluies et de la courte durée de la saison sèche, les cultures sous pluies mobilisent de moins en moins de monde. Les crédits accordés sur les semences et les engrais en saison sèche ne sont pas attribués aux paysans pendant la saison des pluies. Les faibles rendements enregistrés depuis plus de trois décennies et le caractère de l'agriculture (subsistance) font que l'aspect économique est peu favorisé pour les cultures sous pluies.

Ce système de location de parcelles agricoles entre les propriétaires et non propriétaires montre les limites de l'application de la loi sur le domaine national, qui ne prévoit dans ses textes la vente, encore moins la location d'une parcelle par son occupant. Elle reflète des pratiques individuelles sur les terres de cultures qui ne correspondent ni tout à fait aux systèmes coutumiers, ni à la loi sur le domaine national.

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