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La mesure du risque de crédit à  la banque togolaise de développement : approche par le stress-testing.

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par Abdel Razak BOUKARI
Centre ouest africain de formation et d'études bancaires (COFEB) - Diplôme d'études supérieures bancaires et financières (DESBF) 2011
  

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PREMIERE PARTIE :

LE RISQUE DE CREDIT, SA MESURE ET SES COMPOSANTES : DE LA LITTERATURE A LA BANQUE TOGOLAISE DE DEVELOPPEMENT

La gestion moderne du portefeuille de crédit est basée sur la modélisation du risque de crédit. Celle-ci a fait l'objet de nombreux développements théoriques.

La plupart des modèles utilisés cherchent plus à mesurer les risques courants, c'est-à-dire ceux auxquels la banque fait face dans sa gestion courante. Ces modèles aboutissent en général au calcul des pertes moyennes.

Longtemps, les risques de crédit extrêmes (ceux à probabilité d'occurrence faible) ont toujours été négligés. Or, se sont eux qui occasionnent les plus grosses pertes lorsqu'ils surviennent.

Chapitre 1 : La gestion du risque de crédit

La mesure et la gestion du risque de crédit est fondée sur plusieurs approches théoriques. Cependant, dans la pratique, ces différentes approches laissent place à un procédé interne mis en oeuvre par chaque banque tant dans la phase conduisant à l'octroi que celle de portage du crédit. Ces modèles internes tiennent de plus en plus compte des facteurs de risque liés aux évènements extrêmes.

1. Le risque de crédit, ses composantes et ses facteurs extrêmes :

1.1. Le risque de crédit :

Le risque de crédit est le risque de perte inhérent au défaut d'un emprunteur par rapport au remboursement de ses dettes (prêts bancaires, créances commerciales, obligations, etc...). Ce risque se décompose en risque de défaut qui intervient en cas de manquement ou de retard de la part de l'emprunteur sur le paiement du principal et/ou des intérêts de sa dette, en risque sur le taux de recouvrement en cas de défaut, et en risque de dégradation de la qualité du portefeuille de crédit.

En effet, le problème du choix des actifs constitue la problématique de la gestion de portefeuille. Il consiste à rechercher les actifs les plus rentables en minimisant les risques. Le risque d'un actif correspond à la dispersion des rentabilités autour de la rentabilité moyenne ou espérée. Sa variance ou sa racine carré appelée écart type en constitue la mesure selon Markowitz (1952)8(*).

La gestion de portefeuille est un comportement d'arbitrage entre le rendement et le risque pour différents portefeuilles concurrents. Pour une rentabilité donnée, le meilleur portefeuille est celui pour lequel la variance des rendements est faible (moins risqué). Il faut souligner que lorsque le marché est efficient, la rentabilité est proportionnelle au risque. Selon Sharpe (1966), il existe une relation linéaire entre la rentabilité d'un actif et celui du marché (mesuré par un indice général, par exemple le CAC 40) au cours d'une période.

La théorie de la gestion de portefeuille a vu le développement de plusieurs approches dont le CAPM (Capital Asset Pricing Model) et d'autres variantes de ce modèle suite aux critiques. Nous pouvons citer, entre autres, l'Arbitrage Pricing Theory (APT).

La gestion moderne de portefeuille a ainsi dépassé le cadre des actifs de marché. Elle s'étend aujourd'hui à d'autres actifs comme les crédits et a fait l'objet de beaucoup de développements. Les versions commerciales de ces modèles qui ont été développés en sont une illustration.

Cependant, le choix d'un modèle passe d'abord par l'appréhension des composantes du risque qu'on cherche à minimiser.

1.2. Les composantes du risque de crédit :

Le risque de crédit tient essentiellement à l'incertitude des pertes, d'où l'intérêt d'évaluer la distribution des pertes futures encourues par une institution de crédit. Ces pertes (pertes attendues et inattendues) constituent l'une des composantes du risque de crédit, en plus du défaut ou la défaillance, de l'exposition à la date de défaut et de l'horizon de défaut. Mais nous nous intéressons ici aux pertes inattendues, celles que les programmes de Stress-Test cherchent à quantifier.

Pour comprendre cette notion de pertes inattendues, ne faudrait-il pas cerner d'abord ce qu'on entend par pertes attendues ?

En effet, chaque établissement de crédit évalue le montant qu'il risque de perdre en moyenne sur son portefeuille de crédits à un horizon donné. Selon Christian GOURIEROUX et André TIOMO (2007), in « Risque de crédit, une approche avancée », p18, ce montant correspond aux pertes attendues et est en théorie couvert par des provisions. Pour chaque ligne de crédit, cette perte est fonction de la probabilité de défaut (vraisemblance que le défaut survienne), de l'exposition à la date de défaut, c'est-à-dire du montant du capital restant dû dans le cas d'un crédit standard, et de la perte en cas de défaut qui dépend du taux de récupération sur un crédit ayant fait défaut. C'est la perte moyenne annuelle constatée au cours des années sur un portefeuille. Elle est évaluée statistiquement grâce à l'utilisation des bases de données historiques. Cette perte prévisionnelle se calcule comme suit :

Pertes prévisibles = Probabilité de défaut (EDF)x(Encours-Garanties) à la date de défaut (EAD) x (le taux de perte sur les actifs non-garantis (LGD)) (1.1)

Cette perte moyenne peut être exprimée en valeur, ou traduite en « points de base », qui devront être rajoutés au taux d'intérêt moyen auquel la banque se (re)finance, et éventuellement aux frais d'exploitation et opérationnels (eux aussi traduits en points de base), afin de constituer le taux minimal qui peut être appliqué au crédit. En somme, elle doit aider à la tarification du crédit.

Les pertes effectives peuvent cependant différer des pertes attendues du fait de l'incertitude, et une banque est tout autant préoccupée par le montant de ses pertes inattendues que par le montant des pertes attendues.

Ces pertes inattendues correspondent à la perte maximale que peut enregistrée la banque lors d'un évènement extrême. Le rôle du banquier est alors d'évaluer la perte maximale susceptible de se produire par type d'opération, à un seuil de confiance donné et accepté, et d'y affecter un montant de fonds propres économiques en conséquence. Les fonds propres économiques vont permettre de couvrir la différence entre le montant de cette perte maximale, et le montant de la perte moyenne.

Pour parvenir à évaluer cette perte maximale, la banque mêlera les approches historiques (bases de données internes) ou paramétriques, et utilisera au besoin un modèle de mesure de valeurs exceptionnelles ou extrêmes comme la « Value-At-Risk » (VaR). Les modèles qui combinent la VaR avec des scénarios de crise sont regroupés sous le terme de Stress-Testng pour mesurer l'incidence des facteurs extrêmes sur le risque. « Voir annexe N° 2 pour l'illustration graphique des pertes attendues et non attendues ».

* 8 Père de la théorie moderne du choix de portefeuille

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"Ceux qui rĂªvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rĂªvent de nuit"   Edgar Allan Poe