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La mesure du risque de crédit à  la banque togolaise de développement : approche par le stress-testing.

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par Abdel Razak BOUKARI
Centre ouest africain de formation et d'études bancaires (COFEB) - Diplôme d'études supérieures bancaires et financières (DESBF) 2011
  

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1.3. Les facteurs extrêmes du risque :

Dans un article intitulé  « Le risque systémique »publié dans la revue Riseo (édition de janvier 2011), Stéphane CALLENS9(*) distingue quatre principaux groupes d'évènements extrêmes à risque : ils sont, soit de nature sociale, technologique, macroéconomique, ou tout simplement naturel.

Il est important de mettre en exergue leur importance et de souligner leur mode de gestion.

En effet, l'importance de ces évènements semble avoir augmenté au cours des cinquante dernières années à cause de leur fréquence. A titre d'illustration, les crises financières comme celles que traversent les principales économies industrialisées depuis l'été 2007 et qui affectent aujourd'hui l'ensemble de l'économie mondiale. Ces événements extrêmes ont une double nature : ce sont tout d'abord des événements rares, c'est-à-dire dont la probabilité d'occurrence est très faible. Ce sont ensuite des événements qui sont particulièrement coûteux ou dramatiques pour ceux qui les subissent. Ils sont, en outre, souvent envisagés comme des points aberrants et, de fait, exclus des échantillons utilisés dans le cadre de nombreuses études empiriques.

Citons les travaux de RIETZ (1988) accueillis dans un premier temps avec scepticisme par le monde de la finance, et qui ont cependant profondément renouvelé l'intérêt de la profession pour les événements extrêmes : ils montrent en effet que la prise en compte des désastres économiques permettrait de résoudre l'énigme de la prime de risque. Autrement dit, l'existence d'épisodes de grande ampleur, mais très peu fréquents (une guerre, une grande dépression ou la crise financière actuelle, etc...), expliquerait l'écart structurel de rendement entre actifs risqués et actifs sans risque10(*). Ces événements rares, mais aux conséquences désastreuses, marqueraient donc de façon permanente le comportement des investisseurs qui exigeraient en retour ces écarts de rendements ou primes de risque pour s'en protéger. La prime de risque qui ressort de cet exercice est de l'ordre de 7 %, très proche de celle qui est observée empiriquement. Ceci permet à l'auteur de conclure que la prise en compte de la possibilité de survenance d'événements extrêmes permet de résoudre le paradoxe de la prime de risque.

Les travaux conduits par Robert BARRO et José URSUA présentés par Laurent CLERC11(*) dans un article intitulé « Les évènements extrêmes : nouveaux défis entre sciences et choix collectifs », sur un échantillon de vingt-quatre pays de l'OCDE à partir de 1870, montrent que les épisodes de crise sont définis par une baisse du taux de croissance du PIB supérieure à 10%. Dans leur modèle, ils montrent que la survenance d'événements extrêmes affecte la productivité des économies.

Ces différents travaux ont beaucoup contribué, ces dernières années, à la prise en compte de la gestion des risques extrêmes dans la gouvernance des institutions financières.

En effet, la gestion du risque extrême revient au coeur du métier de banquier. Aussi a-t-on assisté au cours de la dernière décennie à d'importants progrès en matière de modélisation et de gestion du risque. Ces efforts ont également été soutenus par les superviseurs dans le cadre de réformes réglementaires visant à donner aux mesures prudentielles une sensibilité plus grande au risque. C'est notamment le cas du nouvel accord de Bâle II qui définit les exigences en capital des banques en les pondérant par les risques. Le comité de Bâle et son groupe de travail sur la modélisation et la gestion du risque ont consacré d'importants moyens pour traiter cette question. Selon Klaas KNOT12(*), qui préside ce groupe de travail, il subsiste d'importants progrès à accomplir pour intégrer les événements extrêmes au coeur du processus de décision. Cependant, Il existe différents types de risques au sein d'un même portefeuille bancaire et il devient de ce fait très difficile de développer un outil capable d'agréger ces risques de nature et d'horizon différents. Pour autant, l'un des outils souvent privilégié dans la gestion du risque repose sur une mesure simple et agrégée, la VaR (value-At-Risk) combinée à des scénarios de Stress. Son succès réside précisément dans sa simplicité et la facilité avec laquelle il est possible de communiquer sur les expositions aux risques des institutions financières. Cette approche suggère de fonder la prise de décisions en s'appuyant sur l'intégralité de l'information disponible et sur l'analyse de scénarios alternatifs. C'est sans doute cette motivation qui a conduit les institutions financières ainsi que les régulateurs à prôner et à utiliser des méthodes de simulation de crise (ou Stress-Tests) intégrant des scénarios extrêmes. Ces approches visent à réduire l'incidence des événements extrêmes sans pour autant prétendre pouvoir les éviter.

La connaissance de ces facteurs extrêmes permet de construire des modèles de Stress-Test.

* 9 Professeur d'économie, Université d'Artois (France)

* 10 Voir aussi le modèle de Sharpe (1966)

* 11 Directeur des études monétaires et financières de la Banque de France

* 12 Lors de la conférence internationale sur les évènements extrêmes tenue à Paris le 03/09/2008 organisée par la Banque de France et l'Ecole d'économie de Toulouse.

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