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Information et gestion des risques.

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par Abdessamad ZAGHLOUL
Université Hassan 1er de Settat - Maroc - Master sécurité et gestion des risques 2010
  

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2 : le Rex, un système d'information d'aide en management des risques

Le rôle des systèmes d'information d'aide au pilotage est de synthétiser, organiser et structurer l'information, ce afin de répondre aux besoins d'analyse des managers. Le système d'information est vu comme le système capable de computer et fournir toutes les informations au management et d'après Huber52(*), la qualité de la décision est totalement conditionnée par celle de l'information mise à disposition.

Ainsi, le système d'information pour la gestion des risques constitue « l'apport d'informations qui autorise une appréciation plus sûre du champs des possibles et une anticipation plus correcte des résultats susceptibles de découler des actions projetées » d'après Zoller et Béguin53(*). Le système d'information n'impose pas au gestionnaire son action. Les décisions de ce dernier ne sont pas automatisées, mais doivent être éclairées.

Ainsi, nous venons de présenter le système d'information pour le pilotage des risques.

Reste à illustrer avec le Rex pour la gestion des risques sous quelle forme il peut se présenter.

Nous avons construit un cadre d'observation des pratiques de Rex vue comme un soutien au pilotage des risques fondé sur les travaux de Reix54(*). Nous l'avons utilisé pour observer trois décisions d'aide au pilotage: les opérations de veille prospective, les dossiers de changements et les mesures de sécurité post incident. A l'issue de l'observation faite, nous distinguons trois différentes formes possibles d'aide aux décisions dont nous présentons ici les caractéristiques informationnelle, organisationnelle et technologique.

Tout d'abord, le Rex peut se concevoir comme une mémoire organisationnelle et un vecteur d'informations. D'un point de vue informationnel, on recueille des informations sur les incidents. Il n'est pas nécessaire qu'un risque étudié ait eu des conséquences importantes pour que son analyse soit fructueuse pour le système, il suffit que cette potentialité existe (étude des quasi accidents/ des précurseurs...). Mais, les cadres utilisés pour collecter les données facilitent le recueil ne sont pas toujours adaptés pour certains événements si bien que, non collectée rapidement après la survenue de l'événement, l'information est perdue. L'outil informatique simplifie alors la mémorisation et la circulation de ces informations entre les différentes entités. Par ailleurs, le stockage informatique laisse penser qu'on pourra toujours aller piocher plus tard dans la base de données, facilement, avec des outils de requête. Enfin, au niveau de l'organisation, tout le monde devrait théoriquement pouvoir avoir accès à ces informations, mais en fait chaque métier dispose d'une base de données, si bien que les informations ne sont pas partagées. Le Rex peut ensuite se concevoir comme « une pellicule de photographies » des fonctionnements complexes et réels : chaque incident mémorisé dans le Rex correspond à un comportement possible du système (non souhaité dans le cas des incidents). L'organisation du recueil encore une fois met en péril la valeur de l'information recueillie : chaque métier dispose de sa liste d'événements qu'elle observe suivant son métier. De nombreuses informations ne sont pas recueillies du fait du filtre du modèle d'accident. D'un point de vue informationnel, on cherche des similitudes entre des événements pour en tirer des enseignements généralisables. En figeant la réalité de l'incident par le biais de l'étude de son contexte, la chronologie des événements, le Rex construit une représentation qui soulève le questionnement. En étudiant un comportement possible, on peut mettre à jour des combinaisons d'événements non anticipées. La recherche des causes d'un accident dans le but d'éviter sa reproduction nécessite que l'accident soit représenté comme l'aboutissement d'un processus logique.

Elle repose alors sur une hypothèse fondamentale qu'il existe des relations stables et reproductibles (et représentables) entre un risque et ses causes, en supposant l'existence de mécanismes logiques sur lesquels les hommes pourraient intervenir pour que risque ne se reproduise pas. Gaillard55(*), inspirée de Lim, Lecoze et al56(*). Écrit que « il ne s'agit pas de causes ou d'événements initiateurs au sens mécaniste, mais d'influence, de facteurs qui participent de façon plus ou moins importantes à l'accident ». Pour cela, des outils de comparaisons statistiques peuvent être utilisés. En général, lors de la réalisation des études, les experts se fondent sur leur propre connaissance du fonctionnement du système pour faire sens des données. Un manque de temps et des moyens ne leur permet pas d'interagir facilement avec les agents opérationnels. Ils communiquent de manière déshumanisée, par le biais des informations contenues dans les bases. Les enseignements issus des études poussées d'un événement peuvent être remis en question du fait de leur absence de portée générale. Le Rex peut enfin se concevoir comme un « thermomètre » de l'efficacité de stratégies d'action (prospective): Mortureux57(*) explique que : « La maîtrise des risques des installations à haute exigence (en particulier des systèmes à exigence de sécurité : transport, énergie, chimie...) passe, entre autre, par une surveillance continue de leurs performances, à la fois une évaluation fréquente des résultats et une surveillance du fonctionnement qui produit ce résultat. Le retour d'expérience est l'outil essentiel de cette fonction ». En effet, selon Amalberti et Barriquault58(*), « le Rex doit être compris comme un thermomètre. Il parle du futur accident, non pas grâce à un modèle simpliste de répétition d'histoire déjà vue, mais parce qu'il laisse voir de la dérive des adaptations du système global par rapport au modèle imaginé et prescrit ». D'un point de vue informationnel, pour identifier ces dérives, on fait alors appel à l'exploitation statistique des données où on traque des tendances. Ici, ce qui prévaut, c'est l'idée de « cumul d'expérience » fondé sur une « analyse de tendance » d'après Gilbert. Le Rex, à travers le comptage des événements ayant un impact sur la sécurité, constitue une source d'informations pour la réalisation des statistiques. Alors, l'outil informatique permet d'automatiser la remontée d'information et de leur stockage et de faire des traitements rapides des informations.

Ainsi, l'aide à la décision apportée par le Rex ne passe pas nécessairement par l'établissement de prescriptions comme une vision réduite et rapide pourrait le laisser penser. Il s'agit avant tout d'une mise à disposition de connaissances que les décideurs utilisent.

* 52 Huber, G. P. "A theory of the effects of advanced Information Technologies on Organizationnal Design, Intelligence, and Decision Making." California Management Review n° 15 : 1990, 47-71.

* 53 ZOLLER (HG), BEGUIN (H.), Aide à la décision: l'évaluation des projets d'aménagement, Paris, ECONOMICA, 1992.p.123.

* 54 Reix, R. op.cit.p.78.

* 55 Ibid. P.26.

* 56 Lim, S., J. C. Lecoze, et al. Intégration des aspects organisationnels dans le retour d'expérience : l'accident majeur, un phénomène complexe à étudier, Direction des Risques Accidentels, INERIS. 2002, p.45.

* 57 MORTUREUX, Y. Op.cit.p.123.

* 58 AMALBERTI, R. et BARRIQUAULT. C, op.cit.p.97.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius