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La CEDEAO dans la crise ivoirienne: 2002- 2007

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par Didier Parfait BAPIDI- MBON
Université Jean Moulin Lyon 3 - Master 2 en science politique 2010
  

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b) Les institutions de Bretton Woods au chevet de la Cote d'Ivoire

La Banque Mondiale et le FMI mettent donc le pays sous-ajustement structurel. Bernard Conte44 explique que, pour les Institutions Financières Internationales, étant donné le retard accumulé dans le processus d`ajustement, imputable en partie à la France, il s`agit d`imposer un big push, une libéralisation au pas de charge. Cette libéralisation a pour objectif premier de défaire l`ancien système clientéliste. Pour ce faire, il convient d`abord, d`ôter tout contrôle à l`Etat sur la commercialisation des produits agricoles, lieu de pompage principal de la rente. Ensuite poursuit-il, il s`agit de viser le volet redistributif du clientélisme pour en réduire les

42. AKINDES Francis, Op.cit., p. 19

43. MEDARD J.-F. et FAURE Y.-A. (dir.), Op.cit.

44. CONTE Bernard : « La responsabilité du FMI et de la Banque mondiale dans le conflit en Côte d`Ivoire », Études internationales, vol. 36, n° 2, 2005, p. 225.

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possibilités notamment à partir du secteur public (rétrécissement du périmètre de l`État, privatisations...) et de mettre sous contrôle renforcé la dépense publique à l`aide des conditionnalités liées à l`ajustement. Bernard Conte relève par ailleurs que, tandis que l`introduction du marché, caractérisé par des dysfonctionnements instrumentalisés par les multinationales du Nord (et particulièrement états-uniennes), a pour effet d`autoriser l`extraction d`un volume maximal de rente et son drainage vers le centre capitaliste sans aucun effet positif sur l`économie locale, la conséquence est l`accroissement de la paupérisation. En effet, explique-t-il, malgré les gaspillages, la corruption, la faible efficacité économique, le système clientéliste antérieur permettait de retenir sur le territoire national une part non négligeable de la rente dont la diffusion, même restreinte, irriguait le tissu social à travers les réseaux de solidarité familiale, tribale et ethnique. Pour lui donc, en voulant privatiser les gains et socialiser les coûts, les institutions de Bretton Woods ont une responsabilité à assumer dans la crise ivoirienne. Décriant aussi le rôle des institutions financières internationales, David Sogge45 conclut que quelles qu`aient été les concessions mutuelles entre citoyens et Etats, elles se sont mises à s`effriter. Comme prévu, la taille de l`Etat a bel et bien été réduite ». Une analyse que partage Bonnie Campbell46 qui estime que la Banque Mondiale et le FMI notamment, auraient dû s`interroger sur la conception des programmes mis en place et sur la compatibilité entre le processus d`ajustement et le mode de régulation social, politique et économique spécifique au pays. Face à cet échec et à l`amplification des problèmes, la Côte d`Ivoire sombre et suspend unilatéralement en 1987, le remboursement de sa dette extérieure. Selon Denis Cogneau et Sandrine Mesplé-Somps, l`une des manifestations de la crise des années 1980 et du début des années 1990 est une chute drastique du niveau de vie de l`ensemble de la population. Ils concluent que : « Dans le contexte ivoirien de forte croissance démographique, le système néocolonial de distribution de rentes ne peut se maintenir que si la rente est en accroissement constant. L`épuisement progressif et anticipé des rentes d`une part, la surveillance accrue des bailleurs de fonds du pays d`autre part, vouaient toutefois le partage à devenir plus serré et à fragiliser l`assise sociale des élites politiques. La question de la succession du "père de la nation" a accéléré la montée de la compétition politique. Celle-ci a dégénéré dans une escalade de comportements de corruption et de manipulation qui ont détruit tour à tour le capital symbolique et la

45. SOGGE David, Les mirages de l'aide internationale, Tunis, Groupe Céres Productions, 2003, p.168

46. CAMPBELL Bonnie : « Réinvention du politique en Côte d`Ivoire et responsabilité des bailleurs de fonds multilatéraux », Politique africaine, n° 78 - juin 2000 p.147

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Programme d'Enseignement à Distance Master 2 Science Politique

légitimité de chacun des prétendants47 ». Une autre explication à la crise résiderait dans le rôle des entreprises multinationales.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway