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Les enfants dans les attentats suicides: étude comparative de trois cas: Sri Lanka, Palestine, zone Afghanistan/Pakistan

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par Mélanie JOANNES
Institut catholique de Paris - Master 2 sciences politique, mention géopolitique et sécurité internationale 2011
  

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1.1.2.2. Les débuts de l'opposition palestinienne

Durant les quinze années qui ont suivi, Israël n'a été confronté à aucune opposition palestinienne. Puis, en 1959, des étudiants palestiniens, parmi lesquels Yasser Arafat, crée une organisation dont le but est de reconquérir la Palestine par la lutte armée. Cinq ans plus tard, le 29 mai 1964, se réunit le premier Congrès national palestinien à Jérusalem. Sous la présidence d'Ahmed Choukeiri, le Congrès vote la création de l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP). La charte de l'OLP32(*), adoptée le 2 juin, récuse le partage de la Palestine de 1947 et ne reconnaît pas l'État d'Israël. Lors de ce congrès, Choukeiri donne le ton de cette lutte pour la reconquête de la Palestine: «Nous sommes las d'attendre et de désespérer. Il nous a fallu seize ans pour refaire notre unité, et nous n'attendrons pas seize années pour passer à l'action. Or l'action, cette fois, ne sera ni politique ni diplomatique, mais rien que militaire. Il est demandé aux Palestiniens de lutter et de mourir, mais leur lutte et leurs sacrifices seront conditionnés par les moyens que les gouvernements arabes mettront à leur disposition (...) le malheur a voulu que notre lutte ne ressemblât en rien à celle des autres peuples opprimés. Les Cubains, les Angolais, les Algériens ont lutté chez eux dans leur pays. Nous autres avons été privés de ce tremplin qu'est la terre de nos ancêtres. Nous voilà réduits à lutter pour trouver d'abord notre personnalité. Qu'avons-nous à perdre? Pourquoi faut-il qu'un réfugié meurt de faim sous la tente au lieu d'être tué au front les armes à la main?»33(*)

A la suite de plusieurs semaines de menaces belliqueuses et d'actes d'hostilité de la part des pays arabes, Israël passe à l'offensive. Il s'agit de la guerre des six jours qui dura du 5 au 10 juin 1967; Guerre dont l'Etat d'Israël sortira grand vainqueur puisqu'il va faire main basse sur la Cisjordanie et la partie orientale de Jérusalem, jusqu'alors sous contrôle jordanien, puis de la bande de Gaza sous tutelle égyptienne, le plateau du Golan syrien et le Sinaï égyptien. La Cisjordanie va être colonisée dès l'été, ce qui entrainera une nouvelle vague de réfugiés palestiniens. Pour certains d'entre eux, il s'agit d'un nouveau départ celui de 1948.

Six ans plus tard, le 6 octobre 1973, une nouvelle guerre éclate, appelée la Guerre du Kippour. Le jour de la plus grande fête religieuse juive, le jour du Grand Pardon ou Yom Kippour, les forces égyptiennes passent le canal de Suez et les Syriens pénètrent dans le Golan. Le 24 octobre, l'Etat d'Israël sort victorieux de cette guerre. Cependant, le pays aura subi de lourdes pertes et la direction travailliste sort durablement ébranlée de cette guerre. L'OLP, quant à elle, s'implante solidement dans le sud Liban34(*), d'où ses commandos multiplient les raids contre Israël. L'Organisation sera reconnue seule représentante du peuple palestinien lors du sommet arabe d'Alger (26-28 novembre 1973) et Yasser Arafat obtient de l'ONU, en 1974, le droit des palestiniens à l'indépendance et à l'autodétermination et pour l'OLP, le statut d'observateur.

Le 19 novembre 1977 est une date historique dans le conflit des pays arabes contre l'Etat hébreu. Le président égyptien, Anouar el-Sadate, se rend à Jérusalem pour y rencontrer le Premier ministre israélien, Menahem Begin. Le président égyptien exhorte alors le Premier ministre à échanger les territoires contre la paix. Cette rencontre va aboutir aux accords de Camp David signés le 17 septembre 1978 en présence du président des Etats Unis, Jimmy Carter. Le premier accord autorise la récupération du Sinaï par l'Egypte effective en 1982, ainsi que l'établissement de relations diplomatiques entre les deux pays et la reconnaissance d'un droit légitime des Palestiniens. Le second prévoit, quant à lui, un régime d'autonomie substantielle en Cisjordanie et à Gaza. Cependant, il ne sera jamais appliqué. Ces accords seront fortement dénoncés dans le monde arabe et rejetés par les palestiniens qui poursuivent leur guérilla contre Israël à partir du sud Liban. Afin de lutter contre celle-ci, Menahem Begin et son ministre de la Défense Ariel Sharon lancent Tsahal35(*) à l'attaque du Liban le 6 juin 1982. L'armée assiège Beyrouth puis entre dans Beyrouth-Ouest, obligeant l'OLP à se réfugier à Tunis en août. A peine élu, le président libanais Béchir Gemayel est assassiné dans un pays miné par les guerres intestines. Les milices libanaises chrétiennes entrent en force dans les camps de réfugiés de Sabra et Châtia les 16 et 17 septembre et y massacrent des centaines de civils. Témoin des évènements, Tsahal ne fait rien, provoquant ainsi la colère de 300 000 citoyens israéliens qui manifestent leur indignation à Tel-Aviv. Selon les services de la protection civile, 1500 palestiniens et libanais auraient été tués. En 1983, des accords de paix seront signés entre Israël et le Liban, toujours en proie à une guerre civile. Cependant, Israël ne se retirera du Liban qu'en 1985 et conservera le contrôle de la bande frontalière sud, puisque des groupes armés présents au sud, dont le Hezbollah, attaquent le nord d'Israël.

Le seizième Conseil national palestinien adopte le plan de Fès qui appelle à la création d'un Etat palestinien indépendant. Il reconnaît l'OLP réunifiée comme seule représentante légitime du peuple palestinien et le droit à la paix de « tous les Etats de la région ».

Parallèlement, l'occupation militaire israélienne à l'issue de la guerre de 1967 va poser le problème de l'autonomie palestinienne et de la création d'un Etat palestinien. Cette occupation, qui exclue Jérusalem annexée et désormais capitale de l'Etat hébreu, donnera place à un gouvernement militaire des zones occupées qui sera prolongé d'une administration civile créée en 1981 prenant en charge les principaux services publics. Durant la même période, des colonies israéliennes vont commencer à s'implanter en Cisjordanie. Ce qui ne devait que constituer des espaces de peuplement israélien, vont vite devenir des enclaves de l'Etat d'Israël où s'applique le droit israélien et qui font fondre les « Territoires » qui pourraient devenir des territoires autonomes palestiniens.

Le 9 décembre 1987, les palestiniens déclenchent la première Intifada, appelée aussi la « guerre des pierres » en réponse à l'occupation israélienne en Cisjordanie et à Gaza. Ce soulèvement, selon la traduction littérale du terme en arabe, naît dans la bande de Gaza pour s'étendre à la Cisjordanie. L'Intifada donne une nouvelle impulsion au nationalisme palestinien en portant le conflit « sur son sol » et conduira à une prise de conscience nationale plus concrète au sein de la population palestinienne.36(*)

* 32 Revue d'études palestiniennes, n°14, 1984, pp.167-169

* 33Propos recueillis par Edouard Saab dans le journal Le Monde le 30 mai 1964

* 34Ils ont implanté leur siège au sud Liban après avoir perdu la guerre en Jordanie

* 35Tsva Haganah Le-Israel : Armée de défense d'Israël

* 36 A. Bockel, « L'autonomie palestinienne. La difficile mise en oeuvre des accords d'Oslo-Washington », dans Etats : Création-Transformations-Condition, Annuaire Français de Droit International, Editions du CNRS, vol.40, Paris, pp.261-286, p.285

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams