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Mobilisation des recettes fiscales au Cameroun

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par Philémon Parfait ANGO ESSAMA
Université de Yaoundé II Cameroun - Diplôme d'études approfondies/Master 2 en sciences économiques, spécialité économie publique 2010
  

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Section 2 : L'Etat, gérant des externalités et fournisseur de biens publics

Parmi les missions régaliennes des Pouvoirs Publics justifiant son action dans l'activité économique, nous avons la gestion des effets externes et la fourniture des biens publics. En effet, l'économie de marché, seule garantie de bien-être social pour les économistes classiques et néoclassiques a dû révéler ses limites et redonner raison à la théorie keynésienne. La recherche des intérêts privés nuit parfois à ses concurrents et à la communauté de façon générale (pollution). L'Etat se révèle aussi comme le fournisseur de biens publics par excellence.

2.1. L'Etat, gérant des externalités

L'accumulation de trois facteurs explique traditionnellement la croissance économique : le capital physique, le capital technologique et le capital humain. Or ces trois caractéristiques ont une caractéristique commune. Ils engendrent des externalités. Dès lors, le libre jeu des marchés ne garantit pas l'obtention d'un optimum social. Des ressources sont mal utilisées car les agents privés ne prennent pas en compte les effets induits par leur comportement sur leur environnement. Le rendement privé de l'accumulation est inférieur à son rendement social et il y a en théorie place pour une intervention publique qui améliorerait le bien-être.

Comme les modèles canoniques de croissance, on ne fera que rappeler les principales implications pour la politique économique.

Dans les modèles où la croissance est liée à l'accumulation du capital humain (Lucas, 1988) ou à celle du capital technologique (Romer, 1990), l'existence d'externalités est justifiée par la prise en compte des mécanismes de diffusion du savoir. Lucas considère ainsi que, dans l'activité de production, le savoir a des effets externes : toutes choses égales par ailleurs, plus le niveau moyen de connaissance d'une économie est élevé, plus la productivité de chaque entreprise est forte. Selon Romer, la technologie est un bien non rival, c'est-à-dire que son utilisation par une entreprise n'exclut pas son utilisation par une autre (une fois un logiciel mis au point, il peut être dupliqué et utilisé par plusieurs personnes). De ce fait, l'activité de recherche a des rendements croissants importants (la mise au point d'un logiciel coûte autant, qu'il soit vendu en un exemplaire ou en mille).

Dans le modèle de Romer (1986) consacré au capital privé, l'existence d'externalités est une condition nécessaire à l'obtention d'une croissance auto-entretenue, il faut que le rendement marginal du facteur de production accumulable dans sa propre production soit constant. Dans ce modèle, comme dans la théorie traditionnelle, le capital physique est homogène au bien. Une condition nécessaire à l'existence d'une croissance auto-entretenue est donc que l'élasticité de la production au capital physique soit égale à l'unité. Si le capital était le seul facteur de production, les rendements seraient constants. Mais il existe d'autres facteurs de production. Aussi, les rendements de l'ensemble des facteurs sont croissants.

Cependant, si une entreprise a des rendements croissants, aucun équilibre de concurrence parfaite n'est possible. Il y a donc une contradiction. Au niveau microéconomique, dès lors qu'il existe des facteurs de production non-accumulables, il faut, pour que la croissance soit auto-entretenue, que les rendements ne soient pas croissants. Pour résoudre cette contradiction tout en conservant la conclusion que la croissance est auto-entretenue (ou au moins que son caractère auto-entretenu provient du capital physique) et en restant dans un cadre de concurrence parfaite, Romer fait appel à des effets externes. Son modèle est cependant fragile car le caractère auto-entretenu de la croissance provient d'une hypothèse très particulière quant à la valeur des paramètres. Il faut que les rendements soient globalement constants, c'est-à-dire que l'élasticité de la production au capital soit unitaire au niveau macroéconomique. Il faut donc que la somme de l'élasticité microéconomique et des effets externes soit exactement égale à 1.

Le modèle de Romer est donc peu robuste. Par ailleurs, les valeurs des paramètres que l'on pourrait plausiblement retenir conduisent à un écart entre l'équilibre concurrentiel (où les entreprises ne prennent pas en compte l'externalité) et l'optimum social (où l'externalité est prise en compte) très élevé (Hénin et Ralle, 1994). On peut en effet calculer quelles valeurs doivent avoir les paramètres du modèle pour qu'à l'équilibre les taux de croissance, d'intérêt et d'épargne prennent des valeurs plausibles. Une fois ces paramètres « calibrés », on peut calculer les valeurs que prendraient les taux de croissance, d'intérêt et d'épargne à l'optimum social.

Si les nouvelles théories réhabilitent le rôle de la politique économique, qui devrait permettre de mieux coordonner les décisions des agents privés, elles ne préjugent pas de la forme de cette intervention. Cette absence de « message clair » pourrait sembler une faiblesse des nouvelles théories. C'est en fait le prix à payer pour se rapprocher du « monde réel », dans lequel les externalités sont bien concrètes : l'intervention publique est justifiée par le fait qu'il existe une externalité ; mais la forme de l'intervention publique dépend de l'externalité précise qui est en cause.

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