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Mobilisation des recettes fiscales au Cameroun

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par Philémon Parfait ANGO ESSAMA
Université de Yaoundé II Cameroun - Diplôme d'études approfondies/Master 2 en sciences économiques, spécialité économie publique 2010
  

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2.2. L'Etat, fournisseur de biens publics

Outre la prise en compte des effets externes, l'Etat a évidemment une influence directe sur l'efficacité du secteur privé : les investissements publics concourent intuitivement à la productivité privée. Ainsi, sans routes, quelle serait la productivité d'une entreprise de transport ? C'est dans cette optique que Barro (1990) présente un modèle de croissance endogène où les dépenses publiques jouent un rôle moteur.

La production se fait suivant une technique à rendements constants utilisant deux facteurs : le capital privé et le capital public. Trois résultats sont obtenus de ce modèle. Tout d'abord, puisque les rendements sont constants et les deux facteurs de production accumulables, le modèle engendre une croissance auto-entretenue. Ensuite, le taux d'imposition joue un rôle positif sur la croissance. En effet, quant le taux d'imposition croît, le niveau de capital public augmente, et donc le taux de croissance. Cependant, le taux d'imposition a aussi un autre effet tout à fait traditionnel : il décourage l'activité privée, donc influence négativement le taux de croissance. On obtient ainsi le troisième résultat du modèle : il existe un niveau optimal du taux d'imposition. Autrement dit, il existe une taille optimale de l'Etat qui maximise la croissance de l'économie.

Le modèle de Barro a le mérite d'insister sur les relations qui existent entre le niveau des prélèvements et croissance économique. Deux critiques principales peuvent lui être adressées, l'une d'ordre externe et l'autre d'ordre interne. La première est que Barro s'interroge peu sur ce qui fait le caractère public de la dépense. Ainsi les services rendus par les dépenses publiques ne pourraient-ils pas être fournis par les entreprises privées ?

Après tout, certaines infrastructures sont fournies ou financées par le secteur privé. Plutôt que d'entrer dans ce débat, Barro pose d'emblée qu'il existe une partie du capital total qui doit être publique. La seconde critique, d'ordre interne, est que le caractère auto-entretenu de la croissance ne s'observe que pour des valeurs très particulières des paramètres : le rendement du capital total (privé et public) doit être unitaire. Cette hypothèse est sans doute trop forte ; cependant, même si elle n'est pas vérifiée, le capital public influence la productivité privée.

2.3. La mise en garde de la théorie des choix publics

Pour l'essentiel, notre analyse est centrée sur la théorie normative de l'Etat sur les politiques appropriées qu'il doit choisir pour augmenter le bien-être de la population. Toutefois, les économistes n'idéalisent pas l'Etat, pas plus qu'ils ne le font pour le marché. L'Etat peut en effet prendre de mauvaises décisions ou mal appliquer de bonnes idées. Par conséquent, tout comme il y a des défaillances de marché, tels les monopoles et la pollution, il existe des « carences de l'Etat », l'intervention de ce dernier aboutissant à un gaspillage ou à une mauvaise redistribution du revenu. Ces questions relèvent de la théorie des choix publics, alliant l'économie et la science politique dans l'étude de la manière dont l'Etat prend ses décisions. La théorie des choix publics examine le fonctionnement des différents mécanismes de vote et montre qu'il n'y a pas de mécanisme idéal pour agréger les préférences individuelles en choix collectifs. Cette approche analyse aussi les carences de l'Etat qui apparaissent quand son action ne réussit pas à améliorer l'efficacité économique ou quand il redistribue le revenu de manière injuste. La théorie des choix publics traite de questions comme la vision à court terme des élus, l'absence d'une contrainte budgétaire stricte et le rôle de l'argent dans le financement des élections comme sources de carences de l'Etat. Leur étude minutieuse est cruciale pour cerner les limites des interventions de l'Etat et garantir que ses programmes ne soient pas excessivement importuns ou prodigues (Stiglitz, 2000).

Ø L'analyse économique de la vie politique

Depuis l'époque d'Adam Smith, les économistes ont focalisé la plus grande partie de leur énergie sur la compréhension du fonctionnement du système de marché. Mais des penseurs sérieux ont aussi réfléchi sur le rôle de l'Etat dans la société. Joseph Schumpeter fut le pionnier de la théorie des choix publics dans « capitalism, Socialism, and Democracy », (1942). Le Prix Nobel Kenneth Arrow étudia les choix collectifs en apportant la rigueur mathématique au domaine. L'étude de référence d'Anthony Downs, « Economic Theory of Democracy », (1957), esquissa une théorie nouvelle et puissante qui soutient que les politiciens définissent les politiques économiques dans le but d'être réélus. Downs montra comment les partis tendent à se déplacer vers le centre du spectre politique, et posa le « paradoxe du vote » affirmant qu'il est irrationnel pour un individu de voter étant donné la faible probabilité qu'a un individu d'influencer le résultat.

Des travaux ultérieurs de James Buchanan et Gordon Tullock dans « The Calculs of Consent », (1959) défendirent une politique de poids et contrepoids et préconisèrent l'usage de l'unanimité dans les décisions politiques-invoquant que les décisions unanimes ne contraignent personne et n'imposent aucun coût. Pour ces travaux, entre autres, Buchanan reçut le Prix Nobel en 1986. L'économie des choix publics fut l'objet d'une attention particulière de la part des politiciens conservateurs en Grande-Bretagne dans les années 1986. Elle fut appliquée à des domaines tels que la politique agricole, la réglementation et les tribunaux. Elle formalise la base théorique d'une proposition d'amendement constitutionnel visant à l'équilibre du budget.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault