WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Mobilisation des recettes fiscales au Cameroun

( Télécharger le fichier original )
par Philémon Parfait ANGO ESSAMA
Université de Yaoundé II Cameroun - Diplôme d'études approfondies/Master 2 en sciences économiques, spécialité économie publique 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

1.1.2. Orientation quant au rôle de la contribution des ressources pétrolières

Compte tenu de l'instabilité du prélèvement pétrolier et aussi de la durée de vie limitée de la rente pétrolière, il conviendrait de renforcer fortement les prélèvements non pétroliers afin de réduire la dépendance des ressources vis-à-vis d'une recette instable et dont la pérennité n'est pas assurée à long terme. Il s'agit là d'une action qu'il est possible de qualifier de « composante de la transition fiscale ». Cette composante est complémentaire à la transition fiscale traditionnelle qui consiste à substituer des recettes de fiscalité interne aux recettes tarifaires. Un renforcement important des recettes publiques non pétrolières nécessite un changement radical de la politique fiscale. Plutôt que de différer les efforts dans les périodes de cours pétroliers favorables, il s'agirait de s'inscrire dans un horizon de long terme en tenant compte des contraintes qui vont apparaître avec l'épuisement des ressources pétrolières. Il s'agirait donc de mettre en oeuvre une politique de mobilisation de recettes publiques non pétrolières qui soit active en permanence, y compris dans les périodes de cycles pétroliers favorables. Ainsi que cela est démontré plus haut, une telle politique est techniquement possible, car un large espace de recettes est disponible.

Afin de développer cet espace, il conviendrait de manière prioritaire de poursuivre des réformes et actions visant à renforcer l'efficacité des administrations fiscales et douanières. Un tel renforcement serait à engager dans les meilleurs délais afin d'éviter de courir le risque à l'avenir d'un rétrécissement de l'espace budgétaire consécutif à un déclin des recettes publiques globales assises sur les recettes mobilisées à l'occasion de l'extraction des produits pétroliers et/ou miniers. Il serait alors possible de mettre en place les instruments budgétaires afin que ces ressources soient pour une part gérées de manières contra cycliques tandis qu'une autre part de ces ressources seraient affectées soit à l'épargne, soit à des dépenses qui permettrait d'affronter plus facilement l'après pétrole.

1.1.3. L'hypothèse du revenu permanent pour un pays pétrolier

L'analyse de Barnett et Ossowski (2003) offre la perspective d'une optimisation intertemporelle. En effet, les travaux de Friedman (1957) sur le revenu permanent des ménages, Barnett et Ossowski (2003) montrent que le programme de maximisation, de la consommation publique, dans un horizon infini peut s'insérer dans le cadre friedmanien de maximisation de la consommation du ménage dans un horizon infini. Pour les pays pétroliers, l'hypothèse du revenu permanent signifie que les dépenses publiques devraient être égales aux revenus non pétroliers augmentés du rendement sur la valeur présente nette de tous les futurs revenus pétroliers (Omgba, 2010).

Leigh et Olters (2006) étendent cette analyse théorique en tenant compte des habitudes de consommation. Dans le modèle, les dépenses publiques représentent la consommation dont les ménages tirent de l'utilité. Dans ce cadre, si l'Etat venait à proposer par exemple une réduction des dépenses publiques de manière abrupte, cela pourrait s'avérer socialement néfaste et politiquement infaisable. Les habitudes de consommation sont difficiles à changer. Avec l'introduction des habitudes, le changement dans la consommation se fait de manière graduelle. Dans le modèle de Leigh et Olters (2006), le gouvernement (planificateur social) a pour objectif de déterminer le niveau de dépenses soutenables dans le temps. Son programme consiste à maximiser sa fonction de bien-être qui dépend des dépenses publiques et des habitudes. La gestion des ressources pétrolières sous l'hypothèse du revenu permanent est devenue la politique prônée par divers analystes, notamment ceux du FMI, comme solution à la volatilité et à l'épuisement du pétrole. Mais peu d'études ont tenté d'évaluer jusque-là l'impact de l'adoption d'une telle politique sur les performances économiques du pays concerné.

Omgba (2010) a ainsi évalué les impacts différenciés de la gestion actuelle du déclin de la production par rapport à une hypothèse du revenu permanent pour un pays pétrolier, le Cameroun, en utilisant un modèle d'équilibre général dynamique. Les résultats trouvés apparaissent contrastes s'il est vraisemblable que le déclin de la production pétrolière affecte négativement les différents agents et institutions économiques du Cameroun, les changements structurels intervenus depuis près d'une vingtaine d'années semblent rendre ce déclin pétrolier moins dommageable que prévu pour l'ensemble de l'économie camerounaise. En effet, de la crise des années 80, le Cameroun a engagé des réformes dans l'organisation de son économie.

L'étude Omgba (2010) montre que les structures économiques semblent être à mesure d'éviter un après-pétrole désastreux au Cameroun. Ce même auteur défend l'hypothèse selon laquelle, dans l'analyse du sentier de développement dans notre pays, les études devraient se focaliser sur l'impact de la mauvaise qualité des institutions camerounaises sur ses performances économiques. Des réformes institutionnelles telles la lutte contre la corruption, l'assainissement du climat des investissements, apparaissent nécessaires afin d'attirer des capitaux capables de booster la croissance économique au-delà du trend observé au cours de ces dernières années.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand