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Mobilisation des recettes fiscales au Cameroun

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par Philémon Parfait ANGO ESSAMA
Université de Yaoundé II Cameroun - Diplôme d'études approfondies/Master 2 en sciences économiques, spécialité économie publique 2010
  

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2.2. Comment développer le civisme fiscal au Cameroun?

L'incivisme fiscal au Cameroun se manifeste à travers : la fraude et l'évasion fiscale, la corruption, la violence faite aux agents de l'impôt etc. A cet incivisme fiscal, on a en face, une administration fiscale qui a l'image de rigidité. Cette image provient de sa traduction autoritaire de l'époque. L'administration fiscale se voit donc contrainte d'évoluer dans un double sens. En interne, on assiste à un bouleversement de méthode de travail qui est axé sur le principe de performance, dans le but d'alimenter le budget de l'Etat ; ensuite en externe, on assiste à un effort de communication avec les contribuables afin de faciliter l'accès au devoir fiscal. Or, pour notre part, nous pensons que pour développer le civisme fiscal, il nous semble qu'on peut agir sur deux leviers :

v Sensibiliser les contribuables (information, éducation fiscale...)

v Faciliter la tâche aux contribuables et renforcer les contrôles.

2.2.1. Sensibiliser les contribuables

Afin d'obtenir les bons résultats en matière de civisme fiscal, les contribuables doivent avoir l'information qu'il faut sur les impôts, et l'administration fiscale doit tout mettre en oeuvre pour éduquer les contribuables.

1) Information des contribuables sur le bien fondé des impôts

Tel que l'indique la plupart des acteurs de l'économie, « la culture de l'impôt ne peut se réaliser que grâce à des campagnes d'information et de sensibilisation conséquentes».

En effet, il est assez étonnant de constater qu'à ce jour, au Cameroun, il n'existe pas de radio, télévision, journal qui dispense des informations fiscales en permanence. Les quelques supports qui existent, sont réservés aux « initiés », et ne sont pas vulgarisés. Il serait souhaitable par exemple, à l'occasion des reportages sur les activités de l'Assemblée Nationale, portant sur les lois qui traitent de la matière fiscale, de faire une large diffusion dans les médias sur ce sujet. On constate que la DGI exploite peu les opportunités offertes pour mieux communiquer. En fait la communication aux contribuables doit viser à faire comprendre aux contribuables : Ce qu'est l'impôt, quel est son rôle, et sa finalité.

Plusieurs moyens peuvent être utilisés pour atteindre ce but. L'organisation régulière des portes ouvertes des services fiscaux, séminaires d'information fiscale, permettant aux contribuables de parler avec les experts, faire des démonstrations ; l'organisation des reportages sur le circuit des impôts (le vote de la loi, la déclaration des impôts, le dépôt et le paiement, l'utilisation de fonds...) ; faire associer les journalistes aux activités de la DGI ; motiver les journalistes qui traitent de la matière fiscale, en octroyant par exemple, les prix spéciaux aux meilleurs journalistes qui traitent de la matière ;créer des bureaux d'information et d'assistance fiscale. L'objectif de l'information fiscale doit être avant tout destiné à faciliter pour un public aussi large que possible, le civisme fiscal. On peut également envisager de mettre en place un « kit d'information fiscale » qui peut comporter cinq parties : les explications concernant le circuit de vote de l'impôt, les différents types d'impôt, le mode de paiement, le civisme fiscal, l'utilisation des impôts.

A ce niveau d'information fiscale, on peut insister sur le fait que remplir ces déclarations et les déposer constituent un gage de bonne foi du contribuable envers ses obligations fiscales. On peut même pousser plus loin, en accordant quelques abattements par exemple, aux personnes qui pourront remplir et déposer avant une date indiquée.

2) Education fiscale

Après l'information, il faut passer à l'étape supérieure, qui consiste à éduquer les contribuables. L'intérêt ici est de faire comprendre aux contribuables : ce qu'est l'impôt, son rôle et sa finalité. Cette éducation peut se faire par plusieurs moyens. Par exemple à travers la formation de certaines catégories de la population. Il s'agit des commerçants, artisans, journalistes spécialisés, étudiants, élèves, chefs d'entreprises...

En effet, les commerçants et les artisans constituent les contribuables privilégiés auxquels l'administration fiscale doit apporter une attention particulière. Il convient pour cela d'organiser des séances d'éducation simple du type : comment accomplir volontairement ses obligations fiscales. Quels sont les obligations fiscales (remplissage de la déclaration, dépôt, paiement) ?

On rencontre sur la place de Yaoundé et Douala, plusieurs sociétés qui font d'énormes campagnes, telles que MTN, ORANGE et CAMTEL, pour ne prendre que celles du secteur des télécommunications..., de même que les agents de banque et de micro finance, l'objectif pour ces entreprises, est de faire venir le maximum de clients et identifier ceux-ci.
L'administration fiscale devait procéder de la même façon, enfin de sensibiliser les contribuables sur le bien fondé de l'impôt.

Actuellement dans notre pays, nous continuons à assister à la campagne organisée par les opérateurs du secteur des télécommunications sous l'égide du MINPOSTEL pour obliger les personnes à se faire identifier, et bien, nous pensons que l'administration fiscale devait procéder de la même manière pour procéder à une campagne agressive de sensibilisation avant de procéder au recouvrement forcé des impôts ; il est paradoxal de constater que demander aux autorités de l'administration fiscale le nombre de contribuables sur lequel est fondé leur espoir de recouvrement des impôts, c'est assurément leur demander le « sexe des anges ».

Les journalistes quant à eux peuvent servir de tampon entre la population et les contribuables. Pour cela, il convient de les former sur les biens fondés des impôts, les motiver de sorte qu'ils traitent très souvent les matières fiscales dans leurs développements journalistiques, par exemple chaque trimestre ou chaque semestre le prix du meilleur journaliste qui traite de la matière fiscale. D'après une étude menée par les journalistes Burkinabés, voir opinion n° 509 du 11 au 17 juillet 2007, l'incivisme fiscal n'est pas toujours délibéré ou conscient, mais est plutôt secrété par le manque d'information. Et ce manque d'information ne peut être comblé que par les journalistes dont le métier est d'informer la population. Mais ces derniers ne peuvent bien informer que s'ils possèdent la matière, c'est-à-dire s'ils maîtrisent le sujet traité. D'où la nécessité de former les journalistes sur la matière imposable.

Enfin, l'école et l'université sont les berceaux même de la formation des futurs cadres. C'est dans cet esprit, que l'administration fiscale doit travailler avec ces organismes, afin de sensibiliser les jeunes écoliers et étudiants sur le bien fondé de l'impôt et le respect de ses obligations fiscales. Cette expérience a déjà été menée dans les pays comme la Côte d'Ivoire, où la DGI en partenariat avec le Ministère de l'enseignement, distribue des kits de sensibilisation sur le civisme fiscal. C'est ainsi que le 13 décembre 2006, le Ministre de l'éducation nationale et la Direction Générale des Impôts ont introduit dans les programmes scolaires, des écoles primaires et secondaires de la Côte d'Ivoire, le civisme fiscal. L'objectif visé est l'enfant qui est citoyen de demain, demeure le canal idéal pour transmettre les vertus cardinales qui doivent forger les comportements recherchés chez l'adulte. En pratique, le civisme fiscal dans les programmes d'enseignement peut bien se décliner à travers les cours de mathématique, de français, de musique, de dessin, d'histoire, de géographie, d'éducation civique et morale. Pour les universités, on peut distribuer des matériels didactiques, films, sketches, etc.

Parallèlement à la sensibilisation des contribuables, l'administration fiscale doit mener des actions pour faciliter l'impôt et renforcer le contrôle.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984