WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Les enjeux juridiques et institutionnels de la transformation en metropole de la communaute d'agglomeration de Grenoble-Alpes metropole

( Télécharger le fichier original )
par KOMI DODJI AKPATCHA
Université Pierre Mendes-France de Grenoble - Master en droit public 2014
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

ANNEXE N° 01

ENTRETIEN AVEC M. THIERRY VIGNON, Directeur général des services du Conseil général de l'Isère

Lieu: Hôtel du département, Grenoble

Date: Mercredi 19 mars 2014

Durée: 48 minutes

Question n° 1: Quelle sont pour vous les enjeux de l'application la Loi MAPAM du 27 janvier 2014, notamment sur le volet "affirmation des métropoles" dans la communauté d'agglomération de Grenoble?

Réponse : La loi Mapam prévoit le transfert d'importantes compétences des 49 communes membres de l'agglomération à la métropole et c'est l'enjeu majeur de l'échéance de 2015. Après le texte de loi prévoit la possibilité de transfert de compétences du département vers la métropole en distinguant deux cas: le cas de la voirie départementale d'une part et le cas de l'ensemble des autres compétences d'autre part. La loi est un peu confuse là-dessus, elle revient plusieurs fois dessus d'ailleurs. Sur la voirie départementale, elle dit qu'on doit s'attendre et si on ne s'entend pas la voirie est transférée. Donc de facto, elle pose comme principe de base, le transfert de la voirie départementale, soit en Isère un peu moins de 400 km de route sur les 5100 km que compte le département, donc ce n'est pas énorme à l'échelle des compétences départementales. Sur les autres compétences, on l'aborde à deux reprises à deux endroits du texte. D'abord on fait une première liste puis on fait une deuxième référence à l'article général de toutes les compétences du département. Mais ce qu'il y a à retenir, c'est que sur le reste en gros, il y a transfert de compétences si le département le veut bien. Si le département ne veut pas, il n'y a pas de transfert de compétences.

Politiquement, je vois la loi comme un joli « Caphernaüm » entre les différents textes et les différentes déclarations; il y a trois messages complètement contradictoires qui sont adressés, un premier message qui est celui de la loi qui annonce la constitution des métropoles et qui suggère sans l'imposer de transférer les compétences départementales à la Métropole. Mais, on a immédiatement derrière le PR qui dit que ce n'est pas la bonne formule des métropoles, ce qui est quand même assez extraordinaire, et qui dit qu'il faut quand même réfléchir si on ne doit pas aller vers le système de Lyon ou de Paris, ce qui est surréaliste que quelques jours après l'adoption de la loi, le PR nous explique carrément que ce n'est pas une bonne loi. On aussi un élément totalement contradictoire qui est la loi électorale de 2013 qui s'est traduite par un décret sur le découpage cantonal qui est sorti il y a quelques semaines. Alors quand on lit ça, on s'aperçoit à quel point tout ça est incohérent. Moi je fais la démonstration par l'absurde, je me dis, imaginons qu'on rentre dans l'esprit de transférer un maximum de compétences et que au 1er janvier 2015 on va transférer les compétences du département. Alors en ce moment-là je prends mon décret de découpage cantonal de 2013 qui changé et le découpage et le mode de scrutin et qui a renforcé le nombre de conseillers généraux urbains. Puisque on a appliqué au nouveau découpage cantonal la règle des + ou - 20% de population par rapport à la moyenne; auparavant, actuellement, j'ai des cantons de 1600 hbts et des cantons de 49000 habitants, ce qui était une forme de représentation du territoire et pas seulement de la population. Le nouveau découpage nous interdit cela, il nous dit que la population moyenne des cantons en Isère est de 41000 hbts et aucun canton ne doit avoir plus de 20 pour cent, donc d'un seul coup on démolit les cantons ruraux et on est obligé de regrouper sur des grandes superficies et on renforce le nombre des conseillers généraux urbains. Au moment où on dit aux conseillers généraux qu'ils seront nombreux, on est en même temps entrain de leur suggérer qu'ils pourront ne plus avoir de compétences sur la métropole, alors là ça devient surréaliste. J'essaie donc d'imaginer l'hypothèse où en France les départements n'auraient plus assez de compétences, ces gens-là qui iraient devant le peuple en mars 2015 diraient aux gens en face d'eux, "votez pour moi, mais je ne peux rien pour vous"; donc on est dans le déni démocratique. On voit bien qu'il' y a un bug dans le système et qu'il n'y a pas eu de coordination correcte entre la loi électorale de 2013 d'une part et la loi MAPTAM d'autre part. Donc mon pronostic est qu'il ya deux échéances très différentes:

A l'échéance de 2015, moi je considère que la métropole de Grenoble, ce sera ni plus ni moins qu'une communauté urbaine et qu'on transfèrera uniquement la voirie départementale, et il ne se passera rien d'autre, parce que les élus qu'on va élire en mars 2015 au Conseil Général ils auront envie d'exister et ils n'accepteront pas qu'ils n'aient plus de compétence sur le territoire qui les a élus qui est un canton, ça c'est mon pronostic politique. De ce point de vue-là la loi MAPTAM ce n'est qu'un coup d'épée dans l'eau, elle aura permis à l'agglomération grenobloise de faire ce qu'elle n'a jamais réussi à faire, c'est à dire imposer une forte délégation de compétences des communes vers la métropole, parce que pour des raisons historiques et politiques liées aux couleurs politiques des uns et des autres on a jamais eu de tels transferts de compétences. Il 'y a des équilibres politiques, il y a la couronne rouge avec Echirolles, Saint-Martin-d'Hères et Fontaine; ce qui fait que les Président de l'agglo n'ont jamais eu la majorité politique nécessaire pour obtenir qu'on transfère à la Métro des compétences dignes de ce nom. La métro a donc très peu de compétences et on a des choses absolument incohérentes: quand on voit que la métro est compétente pour les transports collectifs mais pas pour la voirie, alors qu'il faut appréhender le problème des déplacements de façon globale; quand on voit que la métro est compétente pour l'assainissement mais pas pour l'eau potable, alors que ces tuyaux sont dans la même tranchée, on se dit quand même qu'il y des incohérences dans le système, des incohérences qui sont liées à l'histoire politique de cette métro et de ce point de vue-là, la loi mapam va régler le problème, elle va imposer qu'on intègre tout dans la métropole, donc l'effet majeur de la loi mapam en 2015 sera d'imposer le transfert des compétences des communes à la métropole, par contre entre la métro et le département il ne se passera rien, à part les quelques kilomètres de voirie départementale et encore on est pas sûr de tout transférer par ce qu'il y a des problèmes de continuité d'itinéraires notamment pour l'accès aux stations. Je prends un exemple, si on veut aller à l'Alpe-d'-Huez, on a une route nationale avec l'autoroute puis une route nationale jusqu'à Vizille, ensuite une départementale qui monte vers l'Alpe-d'-Huez, les Deux-Alpes etc.. En toute rigueur, si j'applique le transfert à la Métro trois kilomètres entre Vizille et Saint-Barthélémy-de-Séchilienne, c'est ridicule, on aurait trois kilomètres de route métropolitaine sur un itinéraire entre Paris et l'Alpe-d'-Huez, donc vraisemblablement que ces petits bouts-là ne seront pas transférer et que le Conseil Général les gardera, mais tout le reste et les autres routes départementales seront transférées.

Pour moi la deuxième échéance c'est 2021, parce que, selon mon avis personnel, la loi mapam est très mal ficelée. Le vrai enjeu c'est va-t-on va le modèle de Lyon ou le modèle de Paris? Quand je dis Paris, je parle de la ville de Paris et non de la métropole de Paris. La ville de Paris a une petite histoire: 1860, Napoléon III étend la commune de Paris en absorbant tout ou partie de 24 communes. La taille de Paris date donc de 1860 et on a créé à l'intérieur de la ville 20 arrondissements. 1968, on supprime le département de la Seine et on crée la couronne et le département de Paris, donc en 1968 on a créé une ville-département, puisque Paris est aujourd'hui à la fois une ville composée d'arrondissements un département. Ce modèle est intéressant parce qu'il y a en face des parisiens un seul responsable qui aujourd'hui et pour quelques jours s'appelle Bertrand Delanoë qui est le seul niveau qui lève l'impôt et qui le seul responsable politique et après on passe au niveau régional. La question qui se pose pour moi est qu'en 2021 est-ce-qu'on passe au modèle de Lyon, parce que Lyon a été moins loin en laissant à l'intérieur les communes, donc on a les communes, la métropole et il n'y a plus de département puisqu'il est intégré à la métropole. Je parle de l'échéance de 2021 parce que je ne vois comment on peut évoluer avant pour une raison simple: nous sommes désormais à moins d'un an des cantonales et nous n'avons pas le droit de changer un découpage électoral moins d'un an avant une élection donc nous sommes condamnés à élire des conseillers généraux urbains en 2015; il y a 8 cantons à l'intérieur de la métropole et 4 cantons à cheval entre la métropole et l'extérieur donc aujourd'hui il est trop tard pour changer cela, ce qui veut dire qu'en 2015 nous allons élire 16 conseillers généraux puisque maintenant il y a un couple dans chaque canton, 8 hommes et 8 femmes à l'intérieur de la métropole et puis pour les autres cantons dont certains conseillers viendront de la métropole. Et puisque le peuple les aura élus, on n'aura pas à réduire leur mandat après, et leur mandat va courir jusqu'en 2021. C'est la raison pour laquelle je pense que rien n'est jouable avant 2021. En revanche, je pense que le débat c'est quelle suite donne-t-on aux messages passés par le PR et le Pm sur l'évolution des métropoles? Moi je pense que le bon modèle c'est celui de Paris. C'est un avis personnel. Il est qu'une métropole c'est un espace qui remplit deux caractéristiques, c'est la première est qu'il reste assez réduit en superficie et donc on peut lui donner des compétences communales parce qu'il y a une proximité, il reste très proche des citoyens. Mais la deuxième caractéristique c'est qu'il y a une grande population et donc on peut lui donner des compétences départementales qui nécessitent des volumes d'activités importants, mais il faut aller jusqu'au bout de la démarche en instituant une collectivité unique, c'est à dire supprimer les communes, c'est pourquoi personnellement je pense que le modèle de Paris est le bon modèle c'est à dire celui dans lequel à l'intérieur de la métropole on supprime les communes pour créer des arrondissements, auquel cas en 2021 nous aurions une ville-département avec un responsable unique et un seul niveau pour lever l'impôt, ce qui pour moi est important parce que aujourd'hui en France on dit que les dépenses publiques sont élevées mais un des éléments qui contribue à ça c'est l'opacité du système. Aujourd'hui les gens voient que leurs impôts augmentent mais ils ne savent pas qui en est responsable par ce que les impôts c'est l'addition de l'impôt communal, l'impôt de l'agglo, de l'impôt départemental etc... si demain il n'y a qu'un seul responsable, ça l'incitera à être beaucoup plus raisonnable, parce qu'il sera tenu pour responsable. Le bon modèle pour moi, pour 2021 donc, c'est celui de la ville département, ce qui suppose donc de changer la loi mais aussi beaucoup de courage car supprimer aujourd'hui les communes ce n'est pas gagné. Cela nécessite aussi du courage pour redessiner les départements parce qu'en observant par exemple la taille du Rhône quand on enlève la métropole de Lyon c'est ahurissant. Je trouve donc qu'on n'a pas été au bout de la logique de Lyon. Pour moi le Rhône n'aurait pas dû rester, on aurait dû donner deux cantons à l'Isère, deux à la Loire et le reste à la Saône-et-Loire d'autant plus que quand on voit la géographie, la Saône-et-Loire a une capitale totalement au Sud, Mâcon est quasiment à la limite du département et en donnant le Beaujolais à la Saône-et-Loire on aurait à la fois recentré la capitale Mâcon et passer le département à une population d'environ 800000 habitants, ce qui est une très bonne taille et intégrer deux espaces qui ont beaucoup de points communs parce qu'entre le mâconnais et le beaujolais c'est une économie assez similaire avec notamment l'aviculture et le couloir de passage de la vallée de la Saône, donc pour moi on a raté une occasion de détricoter le Rhône qui aurait dû être distribué surtout à la Saône-et-Loire et un tout petit peu à l'Isère et à la Loire. Si on va dans la logique de métropole, des villes-départements, ça pose donc la question du redécoupage éventuel de certains départements, je dis éventuel parce que ce n'est pas forcément automatique. Dans le cas de Lyon, pour moi ça se justifie. Le problème français, c'est qu'on n'arrive pas toujours à aller au bout des réformes.

Si je devais résumer, pour moi, 2015 c'est l'échéance communale, c'est l'intégration des compétences communales, et à l'échéance 2021 le débat sera de poser la question de savoir si on fait des métropoles-départements. Voilà ma lecture des choses.

Question n° 02 : A l'heure actuelle, avant même de passer au statut de métropole en 2015, le Conseil Général a-t-il déjà opéré des transferts de compétences à Communauté d'agglomération?

Réponse: Non, il n'y en a pas eu, sauf en ce qui concerne une qui est la conséquence de la création d'une communauté d'agglo: Quand une Communauté d'agglo se crée, elle devient automatiquement autorité organisatrice de transports. Donc, des transports qui étaient précédemment de compétence départementale deviennent d'agglomération, ce qui est valable pour toutes les communautés d'agglo. Nous sommes nous compétents pour les transports dits interurbains c'est à dire qui ne sont pas totalement circonscrits à une agglomération. C'est le seul transfert qui a véritablement eu lieu, pour le reste, le département a gardé toutes ses compétences.

Question n° 03 : Revenons donc aux statuts de métropole qui ont été créés par la loi mapam et que vous avez essayé de comparer tout à l'heure. De vos propos, il semble ressortir que vous n'êtes pas non plus convaincu par le modèle lyonnais

Réponse: Pour moi le modèle lyonnais, c'est juste un pas, mais il ne va pas au bout, mais il est plus logique que le modèle grenoblois, parce qu'on efface le département et du coup, il n'y a plus de difficulté à transférer les compétences départementales. Par contre on n'a pas réglé le problème communal.

Question n° 04: Selon vous, quels avantages, en termes de services rendus, les administrés des différentes communes membres peuvent tirer à partir du 1er janvier 2015 du changement de statut de la communauté d'agglomération en métropole?

Réponse: Moi je vois deux avantages:

Le premier avantage c'est d'avoir des élus plus responsables parce qu'aujourd'hui comme on ne sait pas celui qui fait quoi chacun se marche un peu sur les pieds, chacun veut exister et chacun a tendance vouloir à faire beaucoup de choses et à faire payer beaucoup d'impôts. Le contribuable ne sait pas à cause de qui ses impôts ont augmenté. Quand il voit sa feuille d'impôt, il ne sait pas si c'est la commune, le département ou la métro qui a augmenté. Mais le jour où il n'y aura plus qu'un seul responsable ça changera de comportement parce que ce responsable là ils sauront bien l'identifier. Pour moi donc le premier avantage, c'est de pousser les élus à plus de responsabilité parce qu'il y aura plus de visibilité au système; on saura qui est responsable.

Deuxièmement un seul responsable qui va essayer d'optimiser les différentes compétences publiques, de mettre en synergie la gestion des lycées et collèges et les écoles, d'utiliser un même centre d'entretien pour gérer les voies départementales et communales etc...Donc je pense qu'il y a des optimisations d'organisation à faire dans les activités publiques.

Question n° 05: La loi prévoit également la possibilité de transferts de compétences de la Région vers la métropole si elle le veut bien; alors pour vous, quelles compétences vous semblent-elles nécessaires aujourd'hui d'être transférées de la Région à la métropole?

Réponse: Je ne connais pas ses intentions, jusqu'alors elle n'a rien transféré, je ne suis pas sûr qu'elle va transférer des compétences. Mais de mon point de vue personnel, il me semble logique que la gestion des lycées soit transférer à la métropole parce que la région a plus de 200 lycées, nous avons nous 96 collèges. Pour gérer un collège il faut être proche parce qu'un collège c'est du concret. Nous par exemple tous les midis nous fabriquons 37000 repas, nous devons tous les jours entretenir 800.000m2 de locaux; c'est colossal, mais ça c'est de la proximité. La région a beaucoup de mal à le faire dans ses lycées parce qu'elle est beaucoup trop loin du terrain; elle n'est pas la mieux placée. La métropole ou le département le font beaucoup mieux; la métropole parce qu'elle forcément plus proche et le département parce qu'il est deux fois plus proche. Je vais vous expliquer pourquoi le département est plus proche que la métropole et la région: il est plus proche en raison du mode électoral, une région c'est un scrutin de liste, donc ce sont des élus qui n'ont pas d'ancrage territorial. Un département c'est un scrutin cantonal. Le conseiller général il a un terrain, c'est lui qui est au conseil d'administration du collège et dès que quelque chose ne va pas, ça monte. Cet ancrage territorial aide donc à être concret. De plus, le département, comme il a beaucoup de compétences de terrain, il a beaucoup de services sur le terrain. Ici, il 4600 personnes dans cette maison, et sur les 4600 j'en ai 3300 sur le terrain, donc les 3/4, 13 directions territoriales qui sont plus proches du terrain. Moi je pense que les lycées c'est vraiment eu erreur d'en avoir confié la gestion aux régions et c'est l'occasion de redonner ça aux métropoles qui sont beaucoup plus proches et plus capables de le faire.

Question n° 06 : Pensez-vous que le fait pour votre département de disposer à partir du 1er janvier 2015 d'une métropole qui couvrira une grande partie du territoire départemental, aura des effets sur les ressources du département?

Réponse: Non, parce qu'on va transférer l'argent qu'on consacrait aux compétences, donc ça n'aurait pas d'effet. Je pense qu'il ne faut pas imaginer que ça puisse être une solution miracle pour répondre aux problèmes d'argent. On pourra faire quelques économies d'échelle le jour où on basculera dans la métropole versus Paris ou Lyon, il y a plein de gens qui fantasment là-dessus mais ce n'est pas mon cas. Ma conviction est que pour baisser les dépenses publiques, il faut s'attaquer à un certain nombre de sujets qui sont: 1. le niveau des normes 2. le niveau de certaines prestations 3. la rigidité du système publique. Je regarde quelles sont les entreprises qui réussissent le plus au monde; elles ont toutes un point commun: elles font travailler toutes gratuitement leurs clients (facebook, google...), donc aujourd'hui il faut aussi qu'on change de paradigme. Comment je peux faire travailler gratuitement mes clients? Au lieu de payer un bus avec un chauffeur qui va nous coûter une fortune parce que l'usager ne paie que 15 pour cent de la note de transport, je mets en contact quelqu'un qui a une place dans sa voiture et quelqu'un qui a besoin de se déplacer, et je perçois un pourcentage pour rémunérer le service, et ils font chacun une économie sur leurs frais de déplacement, ça s'appelle du covoiturage. Là ce ne sont pas les réformes institutionnelles qui vont nous régler ça, c'est un problème d'état d'esprit, il faut être créatif.

Question n° 07: Comment êtes-vous en contact avec la communauté d'agglomération sur le plan fonctionnel pour la coordination des politiques publiques à l'échelle du territoire de l'agglomération?

Réponse: Dans mon organigramme, j'ai une direction territoriale qui couvre l'agglomération. Elle est en contact très fort avec la métropole mais elle n'est pas que en contact avec la métropole, parce que son premier job c'est d'exercer les compétences départementales du territoire qui ne sont pas celles de la métropole et forcément elle est en lien parce qu'il y a des choses qu'on doit coordonner. Et justement cette direction qui gère la voirie départementale de la métropole va voire son service de voirie basculer à la métropole.

Question n° 08: Que pensez-vous de la désignation prochaine des conseillers communautaires au suffrage universel? Pensez-vous qu'en conférant une telle légitimité démocratique à la structure intercommunale, elle se hisse désormais au-dessus des communes?

Réponse : On est en chemin; le vrai changement ce sera l'élection au suffrage universel direct du Président de la métropole. Pour le moment le Président n'est que l'élu des maires. On dit qu'il y a des conseillers métropolitains mais ceux qui décident véritablement ce sont les maires. Chacun des 49 maires s'estime légitime, et ils élisent quelqu'un qui leur convient, ce qui veut dire que si le candidat veut enlever toutes les compétences communales il aura du mal à être élu. C'est justement l'un des problèmes actuellement, comme il est élu par ses pairs, s'il veut enlever des compétences à ses pairs il est foutu, ce qui changera profondément en 2020. Comme il sera élu au suffrage universel direct, si dans son programme il dit qu'il veut plus de transfert de compétences il sera légitime et ça ne l'empêchera pas d'être élu, c'est le peuple qui l'aura voulu.

Question n° 09: Qu'entendez-vous en définitive de la future métropole?

Réponse : Moi j'attends plus d'efficacité dans l'action publique, c'est tout.

Question n° 10: Pensez-vous que les conditions sont réunies à l'heure actuelle pour cette efficacité que vous attendez?

Réponse : Pas encore. Pour moi, la vraie échéance c'est 2020, je pense qu'aujourd'hui on bricole un peu.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon