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L'ours des Pyrénées : variabilité des images, place dans le territoire et implications socio-politiques de sa réintroduction.

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par Elise LABYE
Université de Toulouse-Le-Mirail - Master 2 Anthropologie Sociale et Historique 2010
  

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II. La frontière sauvage/domestique ou comment les habitants des villages de

montagne délimitent, au niveau symbolique, leur environnement ?

A : Évolution socio-économique des territoires de montagne et conséquences en termes d'occupation des espaces naturels

B : Découpage « traditionnel » de l'espace

C : Déplacements de frontières

QUATRIÈME PARTIE : IMPLICATIONS SOCIO-POLITIQUES

I. Résistance au pouvoir central : le local face au global

II. Conséquences dans la société locale

III. Les liens entre pastoralisme et environnement

CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE ANNEXE

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REMERCIEMENTS

Je tiens à remercier tous ceux qui ont permis à ce mémoire de voir le jour et plus particulièrement toutes les personnes qui ont accepté de me recevoir. Merci à Bernard et Andréa pour leur accueil chaleureux.

Je souhaite également remercier tout particulièrement les membres du jury d'avoir pris le temps de se pencher sur mon travail.

Enfin, un très grand merci à Marlène Albert-Llorca pour m'avoir dirigée et conseillée dans la réalisation de ce mémoire.

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INTRODUCTION

Les zones de montagne, par leurs hauts reliefs peu anthropisés et l'exceptionnalité de certains sites sont parmi les premières zones à avoir été l'objet d'attentions particulières et érigées au rang de patrimoine naturel; ce qui a donné lieu à différents types de politiques de protection de la nature comme les parcs nationaux, mais aussi à d'autres modalités de gestion des espaces naturels permettant de mettre « entre parenthèses » certains espaces et certaines espèces quant à l'impact que l'activité humaine pouvait avoir sur eux.

Le projet de restauration d'une population d'ours dans les Pyrénées est un des aspects de ces politiques publiques de protection de la nature. Et, dans ce contexte, les différents discours tenus à propos des ours et du projet de restauration d'une population d'ours permettent de rendre compte d'abord de la variété des images de l'ours que ce soit dans le contexte passé et actuel. Mais aussi de tout ce qui est en jeu, autour de cette politique de restauration d'une certaine biodiversité, pour les habitants de la chaîne pyrénéenne. La gestion des espaces et des espèces naturels apparaissent comme un enjeu majeur pour les différents groupes d'acteurs qui y participent.

La modification des statuts de ces espaces et espèces a entrainé une reconfiguration, une multiplication, une superposition des images que les gens ont du monde végétal ou animal. Dans ce contexte, la réintroduction des ours a mis à jour et exacerbé des conflits d'intérêts et de représentations préexistants notamment dans les domaines de la protection de l'environnement et de l'agropastoralisme. Aussi, l'ours concentre-il sur lui tout un panel de discours englobant l'ensemble des équilibres et des enjeux, actuels mais aussi passés, relatifs aux territoires de montagne.

Dans un premier temps, je m'étais intéressée à des personnes concernées de près par ce sujet et activement engagées dans la mise en oeuvre du programme de réintroduction ou contraire activement engagées à son encontre : éleveurs, agents de l'ONCFS1 et de l'Equipe Technique du suivi de l'Ours, membres actifs de l'ASPAP (Association pour la Sauvegarde du Patrimoine de l'Ariège et des Pyrénées, qui regroupe les personnes opposées au programme de réintroduction dans le département de l'Ariège) etc. Ce premier travail m'avait permis de constater qu'il y avait souvent un lien entre les représentations de la nature qu'ont les individus et leur avis sur le projet de réintroduction. D'une manière générale, ceux qui s'opposent au projet valorisent une nature humanisée, culturelle alors que ceux qui le soutiennent valorisent bien souvent la nature dite « sauvage ». J'avais également décrit dans

1 Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage.

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un précédent mémoire les processus mis en oeuvre par les opposants pour contrer le projet et comment leur action s'était structurée au sein d'associations.

Les questions auxquelles je tenterai d'apporter quelques éléments de réponses ici sont les suivantes : comment a évolué le statut de l'ours en France et quelle influence cela a-t-il sur la variabilité des images de l'ours dans les Pyrénées actuelles ? Quelles sont les implications de ce statut et de ces différentes images dans la place qui lui est assignée ou qu'on souhaiterait lui assigner dans les espaces de montagne ? Et qu'est ce que cela nous révèle du contexte social et politique au sein duquel sa réintroduction cause de sérieux clivages ? Ce type de questionnement a été traité à propos des animaux sauvages par différents chercheurs dont les résultats ont notamment été publiés dans l'ouvrage collectif publié, sous la direction de Stéphane Frioux et Émilie-Anne Pépy, en 2009 et intitulé : L'animal sauvage entre nuisance et patrimoine.

Après avoir présenté le contexte de mon étude, par un bref retour historique j'ai souhaité montrer quelle a pu être l'évolution du statut et de l'image de l'ours et en quoi cela peut permettre d'apporter des éléments de compréhension à ce qui se passe actuellement pour les populations de montagne confrontées au retour des ours. Ensuite, je souhaite apporter quelques éclairages sur la variété des images de l'ours que l'on peut rencontrer de nos jours dans les Pyrénées, et qui, chez certains, se sont radicalisées au fil du temps dans le contexte de l'opposition qui existe entre les défenseurs et les détracteurs de la réintroduction. Cette radicalisation des discours n'empêche pas une large palette de discours possibles que j'ai souhaité illustrer à travers la présentation de deux portraits de personnes aux discours plus nuancés, qui se rejoignent d'ailleurs sur de nombreux points malgré un avis quelque peu différent au sujet des réintroductions. C'est ensuite la question de la place de l'ours et de la faune sauvage dans le territoire que j'aborderai car il me semble que les frontières ont évolué dans le contexte de la déprise agricole.

Dans la quatrième partie, nous verrons comment les opposants à la réintroduction inscrivent leur combat dans une sorte de tradition de résistance face au pouvoir central et quelques unes des répercussions qu'il y a eu dans la société locale. Au final j'aborderai la question des rapports entre le pastoralisme et les politiques de l'environnement et comment on assiste depuis presque deux décennies à un rapprochement de ces domaines. C'est à dire depuis que l'on cherche à impliquer le monde agricole dans les questions la protection de l'environnement. Une part des acteurs du domaine agropastoral s'y intéresse également, notamment en cherchant à tendre vers la production d'aliments de « haute qualité gustative », obtenus par des moyens de production respectueux de l'environnement.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld