La population a désormais pris conscience de la
relation étroite et complexe entre le développement et le milieu
naturel. Elle sait qu'elle devra faire face à des évolutions qui,
dans les prochaines décennies, pourraient remettre en question la
capacité de certaines formations végétales et
espèces fauniques à maîtriser leur destin. Les menaces
climatiques, le développement économique, l'empoisonnement, les
cultures sur brulis les feux de brousse et la croissance démographique
imposent maintenant, à tous les responsables, lucidité et audace.
Aussi l'accent doit-il être mis sur des recherches permettant de
préserver la possibilité d'un développement durable,
vivable et solidaire, pour éviter le désert
cynégétique (Sy, 2008). Selon Czudek (2001), la durabilité
de la chasse sportive est fonction de la réglementation en vigueur ainsi
que de la planification des prélèvements. A cela, il faudrait
associer l'efficacité des mesures de conservation et de la lutte contre
l'empoisonnement de la faune sauvage car les problèmes essentiels de la
zone demeurent les populations. Elles sont toutes musulmanes et ne consomment
pas la venaison. Elles ne s'adonnent pas non plus à la chasse qui est
une simple passion pour ceux qui la pratiquent (les touristes). La chasse ne
constitue pas une source de nourriture carnée, ni un moyen de
subsistance pour les populations mais une source de pollution sonore et
d'inquiétude. La venaison n'est pas commercialisée parce que
n'ayant pas de marché et elle n'est consommée que par les
chasseurs touristes eux-mêmes soit sur le terrain soit à
l'hôtel. La contribution de la chasse amodiée à la lutte
contre la pauvreté est très faible pour ne pas dire insignifiante
0,017 f CFA par habitant pour la campagne cynégétique
2015-2016.
? Perspectives
Face à cette situation de nombreuses actions devront
être entreprises à savoir : des mises en défens, des bois
villageois, la surveillance, la lutte contre les feux de brousse et la lutte
contre l'empoisonnement de la faune sauvage. Pour restaurer l'équilibre
de l'écosystème de la zone amodiée et faire profiter les
populations des biens et services qu'elle produit, il est nécessaire
d'orienter sa gestion par un plan minutieusement élaboré qui
prendra en compte l'ensemble des paramètres et réalités
pouvant induire une gestion adéquate et optimale de
l'écosystème forestier. Au vu de cela, des dispositions doivent
être prises au niveau de l'attribution des quotas de certaines
espèces pour rétablir un équilibre au sein même de
ces populations. Un suivi plus rigoureux des zones amodiées doit
être mis en place afin d'éviter les dérives (non-respect
des clauses des cahiers de charges). L'accent doit être mis
également sur la répartition des recettes à l'image du
Cameroun où l'Etat fixe la part de chaque acteur. Des auteurs, comme
Bond et al
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