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Contribution de la culture maraà®chère (échalotes et pommes de terre) aux revenus des exploitations agricoles dans la zone office du Niger : Cas de la zone agricole de Niono


par Awa Drabo
Université Paris-Sorbonne - Master 2 2017
  

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I.4.2 Dimension historique de la création de la zone ON, de la période coloniale, en passant par les années d'indépendance à la restructuration.

I.3.2.a L'Organe de gestion : L'entreprise Office du Niger

Ces sept zones de l'ON sont gérées par un organe, dénommé Office du Niger.

C'est une « entreprise parapublique » initiée par les colons, dans les années 1920, pour la culture du coton afin d'approvisionner les entreprises textiles de la métropole. Après l'indépendance du Mali, l'établissement est mis au centre du développement de la politique agricole du pays et abandonne la culture du coton au profit de la riziculture. L'Office du Niger compte aujourd'hui parmi les plus grands aménagements hydro-agricoles du continent africain (près de 200 000 ha aménagés, près de 500 000 tonnes de riz produit).

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Logo de l'entreprise Office du Niger

Source : Site ON

Elle gère les bras morts du fleuve (Défluents), soit la partie occidentale du Delta central nigérien, qui pendant les temps géologiques était traversée par le fleuve, mais s'est progressivement asséchée.

C'est une des principales zones de production agricole du Mali, connue pour sa production de riz, qui représente la culture dominante de la zone. Dans cette zone du delta intérieur du Niger, trois saisons permettent la culture : L'hivernage, la contre-saison chaude et la contre-saison froide. Le maraichage est une culture favorable à la dernière saison.

En effet, sa caractéristique ancienne et son potentiel agricole ont été rapidement mis en exergue par les colons, qui n'hésitent pas à investir entre 1928 à 1939 quatre milliards de francs.

Ainsi, sous l'impulsion de l'administration coloniale française, un ingénieur, Émile Bélime, a l'ingénieuse idée de mettre en place un réseau hydraulique très hiérarchisé, dont le but est d'irriguer la plaine, estimée aujourd'hui à plus de 2 000 000 d'hectares, afin d'en faire un grenier à coton pour la métropole, mais aussi un grenier rizicole pour nourrir ses indigènes (E. Schreyger, 1984).

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I.4.2.b Le réseau hydrologique de la zone ON

Pour ce faire, un système gravitaire a été créé, basé en amont sur le barrage de Markala, pour réguler l'eau et permettre une maitrise totale de la ressource (Voir carte 2).

Barrage de Marakala

Photographie du 10 janvier 2018

Ce barrage est l'élément central de tout ce système. Sa construction débute en 1934, pour s'achever en 1947.

C'est un pont-barrage en métal qui mesure plus de 800 m de longueur; c'est l'un des plus grands barrages hydrauliques au Mali. Il a une triple fonction.

D'une part, comme le montre la photographie, il permet aux populations de se rendre sur la rive gauche du fleuve, où se trouvent les terres de la zone ON ; dans le sens contraire, les habitants peuvent se rendre sur la rive droite, ce qui donne accès aux routes pour les grandes villes comme Ségou à 35 kilomètres et Bamako à 275 kilomètres

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D'autre part, il permet la régulation du fleuve grâce à sa fonction de stockage, qui pallie le déficit en eau durant les périodes d'étiage (période de basses eaux) qui durent de six à neuf mois.

Sa troisième et dernière fonction, tout aussi essentielle est permanente : il s'agit de la dérivation de l'eau servant à l'irrigation des terres agricoles de toute la zone ON, en élevant notamment la cote de l'eau de 5,5 pour dériver l'eau vers le canal adducteur.

Ce canal adducteur de 9 km fait prise sur la rive gauche du Fleuve qui, au point A se segmente en trois canaux partant dans des directions distinctes.

A droite, le canal Sahel, qui à sa prise possède cinq passes et une écluse pour la navigation. Il possède ensuite trois biefs (Points B & C, qui sont mis en eaux). Ce canal alimente ainsi un falla, le falla de Molodo, un défluent.

Au centre, le canal Costes-Ongoïba possède deux passes sur sa prise.

Enfin, à gauche se trouve le canal du Macina ; ce dernier possède à sa prise cinq passes également et une écluse pour la navigation. Il fait 20 km et alimente le falla de Boky-Wéré.

Ces canaux principaux permettent d'alimenter les différents fallas, qui assurent le prolongement afin d'alimenter un réseau de distributeurs, de partiteurs et d'arroseurs, qui par le biais des rigoles, permettent d'irriguer les parcelles de la zone ON par gravité. Un réseau d'évacuation, caractérisé par les drains, existe également. Chaque distributeur, partiteur et arroseur procèdent un drain. Placé toujours en parallèle des canaux d'emmené d'eau.

Ainsi, la régulation se fait notamment par le biais de rigoles, de vannes plates, modules à masque, de vannes automatiques... Tout ceci permet d'apporter mais aussi de retirer de l'eau (Voir carte ci dessous).

Enfin, sur la rive droite du fleuve, contournant le barrage, se trouve le canal de navigation, une écluse qui aboutit au fleuve Niger au niveau du village de Thio. Il mesure deux kilomètres.

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Carte

Source : Géophile

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C'est donc un périmètre irrigué avec un véritable réseau organisé qui met en valeur un système « naturel » déjà existant.

I. 4 .2.c. L'installation des populations en zone ON

De ce fait, la mise en valeur de cet espace autrefois abandonné a été repeuplée par les colons, par le biais d'une installation forcée de populations, afin de suivre des directives agricoles. C'est ainsi que du point de vue humain, on y trouve une grande diversité culturelle, un melting-pot d'ethnies : des Bambara, des Peuls, des Maures, des Bozos, des Mossis, des Samogho, mais aussi des réfugiés, comme les Tamachek et des Bellah, venus après les sècheresses des années 1983-1985.

Par ailleurs, cette relocalisation généralement forcée pendant la période coloniale est l'une des raisons de l'inefficacité du système. Le caractère dirigiste, très encadré, des choix des cultures a modérément incité à l'augmentation de la production les exploitants.

Les années d'indépendance suivent sensiblement le même processus. Arrivé au pouvoir, Modibo Keita vise l'atteinte de l'autosuffisance alimentaire. Les zones de production se spécialisent. La zone de l'ON est alors consacrée à la riziculture.

La politique du gouvernement des indépendances inscrit l'agriculture malienne dans une dynamique socialiste collectiviste, dans le but de moderniser le secteur. Cela se traduit par la création de champs collectifs « les Maliforo », qui se révèlent être 30 % moins productifs que les exploitations familiales. Les paysans n'intervenant pas directement dans la prise de décision, les politiques sont alors uniformes et obligatoires.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry