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Contribution de la culture maraà®chère (échalotes et pommes de terre) aux revenus des exploitations agricoles dans la zone office du Niger : Cas de la zone agricole de Niono


par Awa Drabo
Université Paris-Sorbonne - Master 2 2017
  

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II.1.2.a. La pression des hommes sur la terre.

On pourrait penser, au vu de ces milliers de terres agricoles, qu'elles suffisent aux populations. En réalité, il n'en est rien. Les meilleures conditions existant dans cette zone par rapport au reste du pays n'ont cessé d'attirer les populations. À cela s'ajoute un pays en pleine transition démographique, où l'indice de fécondité est de 6,1 enfants par femmes en 2015, contre 2,01 en France. Le milieu rural étant une zone de forte natalité, le taux de fécondité y est de 6,5 enfants par femme contre 5 en milieu urbain.

Outre cela, le dérèglement climatique est source de migrations internes33 ; les conflits qui ont ébranlé le pays depuis 2012 ont entrainé une vague importante de migrations vers le sud, venues s'ajouter aux migrants économiques.

En ce sens, la zone ON doit faire face à une pression grandissante. Sa population ne fait qu'augmenter : avec les nouveaux arrivants et les familles qui s'agrandissent, l'aménagement des terres ne suit pas la même cadence. Depuis la mise en culture de ce périmètre irrigué en 1947 à l'achèvement du barrage de Markala, seulement 14 % des objectifs d'aménagement et de mise en valeur ont été réalisés. Or, ces

33 Rapport de la Banque mondiale, Se préparer aux migrations climatiques internes.

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exploitants familiaux, faute de moyens, ciblent les CAE (Contrat Annuel d'Exploitation) et les PE (Permis d'Exploitation), qui concernent des parcelles aménagées ou réhabilitées. Ainsi, une pression sur le foncier se dessine. Par ailleurs, l'absence de statistiques précises ne permet pas de chiffrer véritablement ce constat. Cependant, entre 1973 et 1974, un colon de la zone de Niono disposait en moyenne de 8,9 hectares (Morabito, 1977), contre des superficies moyennes de moins de quatre hectares par colon aujourd'hui34. Ces nombres rendent compte de la diminution des terres par exploitant.

Ce qui représente une véritable limite, car les parcelles, dont la transmission est héréditaire, ne cessent de diminuer, offrant moins d'espace disponible pour la réalisation de la culture d'hivernage et de contre saison.

Prenons le cas d'un villageois. Bourama Coulibaly est un riziculteur-maraicher du village de Bagadadji km36. Il est issu d'une famille monogame, Minianka, originaire de San. La famille compte quatre garçons et cinq filles.

Bourama cultive une parcelle familiale. Le champ appartient à son père, toujours vivant. Ce dernier, arrivé d'un village aux alentours de San au début des années 1980, a demandé une terre à l'ON. Trois hectares lui ont été octroyés. Aujourd'hui, le père âgé est à la charge de ses fils (les filles étant mariées, elles ont quitté la demeure familiale). Faute de terres disponibles, deux des quatre frères ont déménagé, l'un dans leur village d'origine et l'autre à Bamako. À présent, Bourama et son grand frère sont les deux hommes de la famille à cultiver leur terre.

Si la riziculture est collective et familiale, il n'en va pas de même pour le maraichage, qui est individuel.

Lors de la campagne maraichère, la parcelle maraichère située dans le casier rizicole est donc divisée en huit. Elle est partagée entre le grand frère, les deux femmes de ce dernier, Bourama, sa femme et trois proches de la famille sans terre, dont deux jeunes orphelins et une voisine.

La parcelle est donc morcelée et les exploitants de ce champ cultivent des parcelles beaucoup plus petites ; dégager un excédent de production à destination de la commercialisation devient plus difficile. L'activité semble progressivement tendre vers un jardinage plutôt que du maraichage à visée commerciale.

34 Source provenant d'un article de geoconfluence en 2011

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Ainsi, les femmes de ce ménage en situation de vulnérabilité dans le foyer, comme dans de nombreux villages de l'ON (Lalande, 1996), sont obligées de travailler comme journalières dans d'autres exploitations, de louer et de se faire prêter gracieusement des terres, ou encore de mener leur activité dans des parcelles hors casier, non aménagées le long des canaux d'irrigation. Cette dernière option implique souvent le dédommagement du réseau, exacerbant alors le gaspillage déjà très important de ce réseau, source de perte par évaporation ou encore par infiltration (Brondeau, 2003).

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