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Contribution de la culture maraà®chère (échalotes et pommes de terre) aux revenus des exploitations agricoles dans la zone office du Niger : Cas de la zone agricole de Niono


par Awa Drabo
Université Paris-Sorbonne - Master 2 2017
  

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III.3.1.a. Les atouts : la transformation

La transformation constitue une autre stratégie pour lutter contre les prix bas, lors de leur saison de production pour l'ON. Elle permet d'échelonner la vente toute l'année également, en réduisant le taux de perte et en augmentent les gains. En zone ON, faute de moyens, la transformation concerne uniquement l'échalote ; la pomme de terre ne possède pas d'unité de transformation. La transformation de l'échalote est fréquente et traditionnelle. Ainsi, comme pour tout autre produit, l'échalote transformée est vendue à un prix plus élevé, soit le double du prix de l'échalote fraiche (Gergely, 2002).

La transformation de l'échalote au Mali est basée sur une diversité de méthodes, dont celle de l'échalote en boule écrasée42, les échalotes écrasées séchées (EES) et les échalotes séchées en tranches (EST). Dans la zone ON, ce sont les méthodes d'EES et d'EST qui sont développées. Le séchage, dans les deux méthodes, est réalisé au soleil. Cette transformation permet de conserver le goût de l'échalote lorsqu'on la cuisine. Ainsi, elle est un substitut à l'échalote fraiche en période de pénurie ; les femmes s'en contentent.

La transformation, faute de moyens financiers, est réalisée de manière artisanale par les femmes, qui la transforment et l'associent parfois à des épices très appréciés au Mali, comme le soumbala. Les femmes le conditionnent ensuite pour le vendre progressivement sur les marchés.

42 Méthode, Propre au pays Dogon (Meyer, 2011)

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Jaba yirané (Échalote écrasée séchée mélangée avec du Soumbala)

Échalote Séchée en Tranche (EST)

Source : Drabo, A (Janvier 2018)

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Outre cela, cette forme d'EST, qui n'est mélangée à aucune autre épice, est de plus en plus développée. Ce type de transformation consiste à éplucher l'échalote, qui est séchée. Le consommateur, en l'imbibant d'eau chaude, redonne son caractère « frais » à l'échalote.

III.3.2.b. Une transformation complexe

La quasi totalité de l'échalote transformée (45 % de la production d'échalotes fraiches)43 se trouvant sur les marchés des grandes villes, notamment de Bamako, est issue de la zone ON et du plateau dogon (Meyer, 2011).

Par ailleurs le plateau dogon, contrairement à la zone ON, transforme 20 % de sa production contre 10 % pour l'ON. Ceci s'explique par le fait que l'échalote en zone ON est une production complémentaire, ce qui n'est pas le cas sur le plateau dogon. Les maraichers de l'ON, notamment de Niono, par leur pluriactivité agricole, peuvent compter sur les revenus tirés de la riziculture mais aussi sur les autres spéculations maraichères, contrairement à ceux du plateau dogon (Meyer, 2011). Ces derniers, en misant sur cette spéculation, sont obligés de les transformer pour augmenter les prix à la revente.

Et outre, ce faible taux de transformation reflète un processus compliqué. D'une part, elle nécessite du temps et de la main-d'oeuvre. Il faudrait par exemple vingt cinq à trente hommes pendant toute une journée pour transformer une tonne d'échalotes en EST44, ou encore une demi journée de travail environ pour un homme, pour la transformation d'EES (Kassogue, 2010). Pour réduire cette pénibilité de la pratique, les machines sont une solution, mais demandent un investissement, lourd pour les exploitants

43 Rapport de la FAO, Programme continental de réduction des pertes après récolte: Evaluation rapide des besoins au Mali, 2010

44 Car le procédé de transformation implique l'épluchage, une étape difficile et long

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4. Une commercialisation peu rémunératrice pour les producteurs ainsi que pour les autres maillons de la chaine.

Produire, conserver et transformer une spéculation demeure un défi essentiel ; mais à quoi bon si la production est peu génératrice de revenus ? Ainsi, le maraichage au Mali, et notamment en zone ON, doit faire face à une désorganisation de la commercialisation, plus pour l'échalote que pour la pomme de terre. En effet, les exploitants affirment vendre la pomme de terre à des prix plus élevés que l'échalote durant leur période de surproduction (mars). La pomme de terre est vendue entre 250 à 300 FCFA (0,38 à 0,46 €) minimum, contre 100 FCFA (0,15€) parfois pour l'échalote. Cela résulte notamment de la production plus importante d'échalotes que de pommes de terre dans la zone de Niono.

Ces variabilités de prix, pour ces deux spéculations, résident surtout dans la surproduction une partie de l'année. La commercialisation désorganisée amplifie ce phénomène. Ainsi, le cas de l'échalote étant plus frappant, il conviendrait de présenter son circuit de commercialisation.

III. 5. 1 La commercialisation, basée sur le calendrier des bassins de production d'échalotes

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