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Contribution de la culture maraà®chère (échalotes et pommes de terre) aux revenus des exploitations agricoles dans la zone office du Niger : Cas de la zone agricole de Niono


par Awa Drabo
Université Paris-Sorbonne - Master 2 2017
  

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III.4.1.a Différents bassins de production de l'échalote au Mali

S'il est vrai que l'échalote est produite à Niono entre novembre à mars et est déversée sur les étals des marchés maliens de mars à août, cela ne signifie aucunement que le reste de l'année, le pays ne produit pas d'échalotes. Le Mali est un pays marqué par de fortes diversités climatiques et ethniques, permettant ainsi de contrebalancer les phases de production. Les deux plus grands producteurs d'échalotes au Mali sont la zone ON et le plateau dogon. Ils représentent 90 % de la production nationale. La production du plateau Dogon est réalisée deux fois dans l'année : la première en même temps que celle de l'ON ; En raison de la concurrence avec l'ON, elle est transformée pour être commercialisée. La seconde a lieu en hivernage et est récoltée entre octobre et décembre, puis est commercialisée à l'état frais (FAO, 2010).

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Ensuite, l'échalote fraiche provenant de Sikasso prend le relais, après la commercialisation de celle de Niono (août-septembre). Cette diversité de bassins de production permet aux commerçants et surtout aux consommateurs d'avoir des échalotes fraîches, en faible quantité parfois, mais relativement régulièrement une partie de l'année. L'échalote dogon et celle de Niono représentent toutefois l'essentiel de la production. Progressivement, elles sont concurrencées par de nouveaux petits bassins maraichers autours des villes, comme c'est le cas dans la périphérie de Bamako (Kati, Koulikoro), ce qui menace leur monopole de production (Meyer, 2011).

III.4.1.b. Des différences selon les bassins de productions de l'échalote.

Une première différence est constatable concernant la quantité et la durée de commercialisation.

En effet, comparativement, les échalotes produites à Niono sont commercialisées environ quatre à cinq mois (mars à août) ; leur apparition vient faire concurrence aux échalotes de Sikasso et du plateau Dogon. Ainsi, les commerçants les délaissent au profit des échalotes de Niono. Cette grande quantité d'échalotes commercialisées plus longtemps détient le monopole des marchés maliens pendant cinq mois. Les échalotes des trois autres zones de production ne durent pas plus de trois mois et disparaissent des étals des marchés dès décembre. Cela peut s'expliquer par les avantages comparatifs qu'offre l'échalote de Niono.

Le premier tient à la distance. En effet, la zone ON est plus accessible et plus proche que le plateau dogon par exemple, second plus grand producteur d'échalotes du pays. Ce dernier est situé sur la falaise de Bandiagara, à 683 km de Bamako, contre la moitié pour la zone de Niono, qui bénéficie d'un axe routier à deux voies jusqu'à Ségou et une route Ségou-Bamako, reconstruite et en bon état. C'est donc une zone de production désenclavée et proche des pôles de consommation, offrant des avantages en termes de distance par rapport à l'échalote de Niono (Meyer, 2011).

Production annuelle moyenne d'échalotes au Pays Dogon et à L'ON (2002-2010)

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Source : ON et secteur de l'agriculture à Bandiagara (Meyer, 2011)

D'autre part, la période de production permet une production de masse, car elle est d'abord produite dans la période favorable à sa croissance (Octobre à mars), contrairement aux autres bassins de production. La contre saison froide permet aux tubercules de se développer et d'obtenir des volumes plus importants, comme l'indique le diagramme ci-dessus. Lors de la campagne 2008-2009, l'ON en a ainsi produit plus de 140 000 tonnes, contre 40 000 tonnes pour le plateau dogon. Malgré les fluctuations des quantités produites par l'ON, celles du plateau dogon n'atteignent même pas les 50 000 tonnes de production. La production minimale à Niono a été enregistré lors de la campagne 2009-2010, et était de 70 000 tonnes.

D'autre part, l'abondance en eau et la proximité d'une source d'eau permet à ces exploitants d'accroitre leur production par rapport aux autres ; plusieurs cycles de production sont possibles.

45 Variation de la quantité produite pour celui de l'ON du fait des travaux et

aménagement dans la zone qui ne permettent pas la production d'échalote. Comme par exemple la Chute de production lors de la campagne 2009-2010, du fait de la construction du canal du projet Malibya qui a entrainé la fermeture du canal Macina lors de la campagne 2009-2010. Ainsi impossibilité de produire de l'échalote. Prévision de 180 000 tonnes pour cette campagne pas atteint. ON a produit que 70 000 tonnes d'échalote

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Cours de l'échalote fraîche au marché de Médina-coura, (2008-2010)

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Source : OMA (Meyer, 2011)

Aussi, il n'est pas dit que la zone de Niono, grande productrice d'échalotes, tire le plus profit de la commercialisation. En effet, dans ce jeu de l'offre et la demande, les grands bénéficiaires sont les producteurs d'échalotes qui la commercialisent du mois d'août au mois de novembre. Comme l'indique le diagramme ci-dessus, c'est la période à laquelle le kilo d'échalote dépasse en moyenne la barre des 600 FCFA (0,9€) entre 2008 et 2010, pour atteindre près de 800 FCFA (1,2€) le kilogramme en octobre. La hausse des prix résulte d'une offre moins importante en échalotes et d'une forte demande, du fait de l'achat des semences pour l'ON.

Ainsi, en se basant sur le calendrier de commercialisation, ce sont les producteurs de l'ON qui bénéficient des prix les plus bas. Ils commercialisent la production directement après la récolte, période à laquelle les prix sont les plus bas (mars-avril), du fait de l'absence de moyens de conservation. Les prix tombent sous la barre des 200 FCFA (0, 30€) pour atteindre 175 FCFA (0,25€), voire 125 FCFA (0,19€) lorsque tous les exploitants de l'ON sont en phase de récolte. Au mois d'août, les prix atteignent 600 FCFA (0,9€) en moyenne, ce qui correspond à la période de la fin de la commercialisation de l'échalote fraiche de l'ON.

De plus, même si la plupart des producteurs d'échalotes conservent les semences47 pour la campagne suivante, il n'est pas rare que certains achètent ou complètent le

46 Les prix en 2010 sont plus élevés que les deux années précédentes, du fait notamment de la faiblesse de production de la zone ON lors de cette campagne.

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stock dont ils disposent. La période de production, caractérisée par la mise en place des pépinières, débute en octobre pour la zone ON. A cette période, les prix sont les plus élevés. En 2010, avec la faiblesse de production de l'ON, de nombreux maraichers ne disposaient pas de stocks de semences48. Leur achat a entrainé une hausse des prix, atteignant 1 200 FCFA (1,8€) le kilogramme.

Parallèlement à cela, la période de commercialisation de l'échalote de Sikasso et du plateau dogon a lieu au moment où les prix sont les plus élevés (août à novembre), entre 600 (0,9€) et presque 800 (1,2€) FCFA le kilogramme. Une différence considérable entre les échalotes fraiches des différentes zones de production existe donc ; elle a un impact sur les prix. Si ceux de Niono produisent en quantité et sur une plus longue période, les autres bassins de production bénéficient d'un calendrier de commercialisation plus rémunérateur que la zone de l'ON. Ainsi, les exploitants de Niono doivent faire face à des prix volatiles, peu rémunérateurs, du fait de la surproduction de la zone, ainsi que de l'absence de transformation, que le plateau dogon réalise plus souvent.

47 Reproduction végétative à partir des bulbes conservés de la campagne précédente: Cas de l'ON, les bulbes récoltées en mars avril servent de semences en octobre

48 Car beaucoup de maraichers du fait des travaux sur le réseau hydraulique n'ont pas produit cette spéculation et n'ont donc pas pu conserver ce qui sert de semences.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote