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Contribution de la culture maraà®chère (échalotes et pommes de terre) aux revenus des exploitations agricoles dans la zone office du Niger : Cas de la zone agricole de Niono


par Awa Drabo
Université Paris-Sorbonne - Master 2 2017
  

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CONCLUSION :

La zone ON est sans conteste un véritable terrain à fort potentiel agricole pour le Mali. Depuis la colonisation, les avantages que la zone procure sont connus. Elle était déjà considérée, comme le « grenier potentiel de l'Afrique de l'Ouest », capable de nourrir toute la sous région. Son histoire agricole a ainsi été marquée par les cultures de coton et de riz.

À présent, le maraichage marque l'histoire de l'ON par son importance. Au début des années 1980, il n'était encore qu'une activité marginale, bannie des casiers rizicoles. En 2018, il s'agit de la seconde activité pour les colons, par sa fréquence en contre saison et son importance pour le revenu des exploitants (de 50 % à 70 % du revenu de certains maraichers). Les spéculations cultivées constituent les bases de la cuisine malienne, à savoir la tomate et l'échalote. La demande est si grande que les opportunités ne sont pas toutes exploitées, ce près de quarante années après la prise de conscience des potentialités du maraichage dans la zone. Avec une prééminence de l'échalote comme spéculation maraichère.

En effet, qui parle de maraichage en zone ON pense forcément à l'échalote. Elle représente 60 % des cultures maraichères de l'ON. Son histoire est associée à celle du maraichage de l'ON ; jardin de case dans un premier temps, elle est depuis près de trente années devenue une culture de rente, générant un chiffre d'affaires de plus de dix milliards de FCFA. Ses nombreux atouts expliquent l'enthousiasme des colons lorsqu'ils sont questionnés sur les effets du maraichage. Cette phrase « Nafa Ba dé bé à la ! » (Il est d'une grande importance !) n'a cessé d'être répétée lors des enquêtes de terrain. Le fameux « Jaba micéni » de Niono a permis au colon d'améliorer ses revenus, en se diversifiant notamment. La riziculture n'est plus suffisante pour répondre à l'ensemble des besoins, et le maraichage, notamment la culture d'échalotes, vient en renfort. La maitrise en eau totale et l'abondance de terres permettent une production importante ; la région détient le monopole du marché malien pendant près de cinq mois chaque année. Elle permet aux femmes et aux jeunes de se constituer un revenu personnel et de s'affranchir des inégalités des

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familles traditionnelles. Les femmes, en transformant la spéculation en EES ou EST, permettent d'augmenter les revenus tirés de cette production.

Toutefois, comme nous l'avons vu dans ce mémoire, cette spéculation primatiale est confrontée à nombre de blocages. La difficulté de la production, le manque d'infrastructures de conservation, de transformation, mais aussi la désorganisation de la filière de commercialisation sont autant de freins au développement de cette spéculation. Ainsi cette prééminence menace véritablement la dynamique d'amélioration des revenus des exploitants par le maraichage.

La pomme de terre, spéculation d'avenir pour la zone, introduite il y a près de vingt ans, a servi de diversification également. C'est une spéculation produite dans d'autres bassins maraichers du Mali, mais qui ne suffit toujours pas à répondre à la demande nationale. Le Mali continue malgré sa production d'importer des pommes de terre d'Hollande ou du Maroc. En ce sens, les atouts que procure l'ON pour le pays permettraient un développement de la chaine de valeur, mais aussi de diversifier l'activité dans la zone et d'améliorer les revenus des exploitants. Tout comme l'échalote, la filière est confrontée à des limites qui menacent son développement, notamment un manque de maitrise des techniques, la faiblesse de la conservation et de la transformation.

Finalement, s'il est vrai que ce mémoire expose la situation actuelle du maraichage dans la zone ON et sa contribution aux revenus des exploitants, il nous amène aussi à réfléchir sur son caractère suffisant pour l'atteinte de la sécurité alimentaire. Le maraichage contribue à la moitié du revenu des exploitants, mais au vu de la faiblesse de ce revenu, cette amélioration semble minime. À cet instant même, la malnutrition sévit encore dans ces villages, où l'abondance d'eau et de terres ne suffit pas pour manger à sa faim. Ceci existe malgré la volonté « apparente » du gouvernement et l'implication de partenaires au développement. Les projets similaires, qui poursuivent les mêmes objectifs ne parviennent pas à décanter la situation. Près de soixante années après les indépendances, la pauvreté reste le quotidien de ces ruraux maliens. En ce sens, le maraichage certes améliore les revenus, mais permet surtout à ces maraichers de survivre, et non de les sortir de la pauvreté. Un blocage apparent semble illustrer son développement.

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