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L'impact de la décentralisation sur la corruption: Etude théorique et validation empirique

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par Mouhamed Issam Kasraoui
Université de Tunis - Mastère de recherche en économie de développement régional 0000
  

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INTRODUCTION GENERALE

Les politiques économiques adoptées durant les années 1960 et 1970 par la majorité des pays en développement ont abouti à des résultats mitigés. Elles sont marquées par un fort interventionnisme étatique qui a conduit à des déséquilibres macroéconomiques remarquables. De plus, ces politiques n'étaient pas compatibles avec les aspirations de la population locale en raison de la détérioration de leur condition de vie. Face à ces problèmes, plusieurs pays ont adopté à partir des années 80 des programmes d'ajustement structurel et de transition économique visant à limiter l'intervention de l'Etat et dans la même perspective, les institutions internationales ont exhorté ces pays d'entreprendre des nouvelles orientations qui tiennent comptes des réalités locales et la responsabilisation des régions dans la gestion de leur processus de développement. Parmi ces orientations on peut citer la décentralisation.

la décentralisation a suscité un véritable engouement dans la majorité des pays. Ce système vise à redéfinir le rôle de l'Etat à travers le transfert des pouvoirs et des compétences du niveau central au niveau local. Il s'agit d'un moyen de réduire le rôle de l'Etat grâce à la fragmentation de leur autorité et à rendre la concurrence entre les régions plus rude et d'introduire des contres pouvoirs. La décentralisation a été motivée par la volonté d'initier la démocratie locale et de rendre les responsables locaux plus efficaces et redevables. Par exemple en Amérique latine, la décentralisation a été considérée comme un important processus de démocratisation à travers l'existence des gouvernements élus qui remplacent les régimes centraux autocratiques. En Afrique, l'instauration du pluralisme politique conduit à une plus grande participation de la population locale dans la prise de précision. Dans certains pays de l'Asie de l'Est, la décentralisation a été motivée par le besoin d'améliorer la fourniture des services publics à des populations de grande taille. Ces exemples montrent que la décentralisation reste au centre des préoccupations de la part des pays par la reconnaissance des problèmes émergés par le système centralisé.

Sur un autre plan, la décentralisation peut être analysée selon deux logiques : la première est politique et la deuxième est économique. Selon la logique politique, la décentralisation est une réforme qui permet de satisfaire la volonté du gouvernement et de la population d'élargir le champ de la démocratie. La logique économique montre que la décentralisation est conçue comme un moyen d'optimiser l'allocation des biens collectifs. Cette dernière annonce que les autorités locales, qui sont plus proches des habitants, peuvent facilement identifier les besoins des citoyens et fournir la nature et le niveau des biens et des services publics appropriés. En outre, les habitants seront plus disposés à payer des taxes locales lorsque leurs contributions sont directement liées aux services reçus. Selon la théorie du fédéralisme budgétaire, la décentralisation, et sous certaines hypothèses, comme nous le verrons ultérieurement, contribue à une allocation efficace de la fourniture des biens et services publics grâce à deux mécanismes à savoir : le principe de proximité et le principe de compétition. Le premier principe montre que la décentralisation permet de rapprocher les responsables locaux des citoyens ce qui permet de connaitre les préférences de la population mais également la redevabilité et l'efficacité des autorités locales. Le deuxième montre que la décentralisation pourrait entrainer une concurrence entre les juridictions et améliorer par conséquent l'adéquation de l'offre des services publics aux préférences de la population locale.

Malgré les avantages que procurent la décentralisation pour un pays, beaucoup de problèmes à la fois théoriques et empiriques viennent compliquer la question de savoir si ce système est un bon ou mauvais choix pour réduire la corruption. Cette dernière, définie comme l'abus de pouvoir pour des gains privés, est un phénomène très répandu aussi bien dans les pays développés que dans les pays en développements et on se rend de plus en plus compte que ce phénomène n'est pas seulement répugnant sur le plan moral mais constitue également l'un des principaux obstacles de développement économique et social. Dans cette perspective, la littérature académique qui étudie les effets de la décentralisation sur la corruption fournit des résultats peu concluants et parfois contradictoires. En effet, des chercheurs ont constaté que la corruption était plus faible dans les pays décentralisés par contre d'autres affirment que la corruption augmente avec la décentralisation. Cette controverse est expliquée par le fait que la majorité des études élaborées traite la relation entre la décentralisation et la corruption de façon globale et ne tient pas compte des particularités des pays comme le niveau de la démocratie, la structure politique de l'Etat (Etat fédéral, Etat unitaire), la localisation géographique, le régime politique. Ces facteurs sont susceptibles d'influencer la relation entre la décentralisation et la corruption.

Le présent travail va prendre en considération certains de ces facteurs à savoir le niveau de la démocratie et la localisation géographique ce qui nous permet d'apporter des nouvelles réponses. Donc,la question qu'on cherche à répondre, compte tenu de ces deux facteurs, est la suivante : la décentralisation permet -elle de réduire la décentralisation ?

Pour répondre à cette question, plusieurs objectifs doivent être envisagés et qui sont les suivants :

Ø Définir la décentralisation et la corruption et présenter ses caractéristiques.

Ø Présenter une revue de la littérature sur l'impact de la décentralisation sur la corruption.

Ø Analyser empiriquement et globalement l'impact de la décentralisation sur la corruption.

Ø Comparer empiriquement l'impact de la décentralisation sur la corruption selon des groupes de pays en fonction de leurs localisations géographiques.

Ø Comparer empiriquement l'impact de la décentralisation sur la corruption entre deux groupes des pays répartis selon leur niveau de démocratie.

Ø Analyser empiriquement l'impact de la décentralisation sur la corruption à l'échelle régionale en choisissant la Tunisie comme exemple.

Notre travail est structuré comme suit : dans le premier chapitre on vaprésenter une revue de la littérature sur la question de l'impact de la décentralisation sur la corruption. On commence à traiter dans la première section une revue de la littérature théorique. La deuxième section s'intéresse à la présentation du modèle théorique et la troisième section est réservée aux études empiriques en question. Le deuxième chapitre est réservé à l'analyse empirique. Nous présentons dans la première section la méthodologie. La deuxième section est consacrée à l'interprétation des résultats. Quant à la troisième section, on abordera le cas de la Tunisie en se basant sur une analyse spatiale.

CHAPITRE 1

L'IMPACT DE LA DECENTRALISATION SUR LA CORRUPTION :

UNE ETUDE THEORIQUE

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon