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Amélioration de l'approvisionnement des quartiers des villes secondaires du Cameroun en eau potable. Cas du quartier i à  Bangangté.

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par Bérenger TOUMGUEU NKAMKUITA
Université de Yaoundé I - Master professionnel 2013
  

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G.2- Définitions et clarification des concepts

La définition de trois concepts clés, à savoir « approvisionnement en eau », « l'eau » et « eau potable » constitue un préalable indispensable à la compréhension du problème abordé par cette étude.

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G.2.1- Concept d'approvisionnement en eau potable

La loi n°98/005 du 14 Avril 1998 du Ministère de l'Eau et de l'Énergie (MINÉE) portant régime de l'eau au Cameroun a introduit un nouveau cadre réglementaire. Elle stipule que l'eau est un bien du patrimoine national dont l'État assure la protection et la gestion et facilite l'accès à tous. L'État peut décider de transférer tout ou une partie de ses prérogatives aux collectivités publiques, locales et décentralisées. Toutefois, ces derniers ont obligation de mettre en oeuvre les politiques locales et conduire les activités en proximité tout en respectant la réglementation en vigueur. La loi affirme clairement que l'usage des puits particuliers, des citernes destinées à stocker de l'eau ou le recours aux sources est autorisé en absence d'une distribution publique de l'eau potable soutenant ainsi la complémentarité des différents modes d'approvisionnement.

? Approvisionnement en eau : un concept aujourd'hui au centre de plusieurs débats

C'est l'action d'approvisionner; l'approvisionnement d'une ville en choses nécessaires à la subsistance (Le Robert: dictionnaire alphabétique et analytique de la langue française). Dans le contexte de notre étude, il s'agit pour la population de se ravitailler en eau qui est indispensable à la vie et, sans aucun doute, indispensable à la lutte contre la pauvreté et au développement en Afrique. On distingue ainsi deux types de sources d'approvisionnement en eau:

Les moyens traditionnels: pluies, puits, sources, rivières et étangs.

Les sources modernes: La Camerounaise Des Eaux (CDE), la CAM WATER, les pompes individuelles etc.

? L'eau : un terme polysémique

Selon le dictionnaire Larousse, l'eau est un liquide transparent inodore et incolore. Ce terme peut designer également tout liquide organique (urine, salive, sueur, larmes...), un état (être en eau, mettre de l'eau dans son vin, se jeter à l'eau, tomber à l'eau, avoir l'eau à la bouche), un artifice (eau de toilette), une administration (les eaux et forêt), un alcool (eau de vie), la limpidité des pierres précieuses (diamant de belle eau). Sa masse permet de constituer les lacs, les rivières les océans.

L'eau contient du gaz dissous, essentiellement de l'oxygène et du gaz carbonique mais aussi de l'azote ou encore du méthane, etc. Excellent solvant, l'eau est capable de dissoudre un grand nombre de composé solides ou gazeux. Au cours de son périple, qu'elle tombe sous

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forme de pluies, ruisselle sur les sols, s'infiltre dans la croûte terrestre, ou simplement coule le long des pentes, elle se charge en éléments solubles. Elle contient donc naturellement, en l'absence de toute ingérence humaine, une très grande variété de matières dissoutes, inertes ou vivantes. Il s'agit entre autres des gaz, des substances minérales ou organiques et des microorganismes (bactéries, virus ou planctons). Elle est constamment modifiée par les espèces vivantes présentes dans le milieu, surtout en ce qui concerne les teneurs en matières minérales et en gaz dissous. Il n'existe donc pas une eau mais des eaux. On distingue de manière globale

:

- les eaux de surface : eaux de ruissellement, eaux stagnantes des cours d'eau, eaux des océans ;

- les eaux souterraines : eaux d'infiltration et les nappes phréatiques.

Une eau potable est une eau que l'on peut boire sans risque pour la santé. Afin de définir précisément une eau potable, les normes qui fixent notamment les teneurs limites à ne pas dépasser pour un certain nombre de substances nocives et susceptibles d'être présentes dans l'eau ont été établies.

Selon ces normes, une eau potable doit être exempte de germes pathogènes (bactéries, virus) et d'organismes parasites, car les risques sanitaires liés à ces micro-organismes sont grands. Elle ne doit contenir certaines substances chimiques qu'en quantité limitée. Il s'agit en particulier de substances qualifiées d'indésirables ou de toxiques comme les nitrates, les phosphates, les métaux lourds, ou encore les hydrocarbures et les pesticides pour lesquelles des «concentrations maximales admissibles» ont été définies. A l'inverse, la présence de certaines substances peut être jugée nécessaire comme les oligo-éléments indispensables à l'organisme.

Une eau potable doit aussi être une eau agréable à boire. Elle doit être claire, inodore et sans saveur (qualité organoleptique). Pour avoir un bon goût, il faut contenir un minimum de sels minéraux dissous (de 0.1 à 0.5 gramme par litre), lesquels sont par ailleurs indispensables à l'organisme. Enfin, elle ne doit pas corroder les canalisations afin d'arriver « propre » à la sortie des robinets. Par ailleurs elles dépendent étroitement des connaissances scientifiques et des techniques disponibles, notamment dans les domaines des risques sanitaires et de l'analyse chimique. Elles peuvent donc être modifiées à tout moment

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en fonction des projets réalisés. Tous les pays du monde ne suivent donc pas les mêmes normes. Certains édictent leurs propres normes. D'autres adoptent celles conseillées par l'organisation Mondiale de la Santé (OMS).

L'eau est aujourd'hui la denrée alimentaire la plus fortement réglementée. En effet, l'homme, pour ses besoins quotidiens, a besoin de 20 à 50 litres d'eau en moyenne par jour (alimentation, hygiène, etc.) d'où la nécessité de pouvoir disposer d'une eau de qualité.

Généralement, peuvent être considérées comme eaux destinées à la consommation humaine :

- toutes les eaux destinées à la boisson, à la cuisson, à la préparation d'aliments ou à d'autres usages domestiques ;

- toutes les eaux utilisées dans les entreprises alimentaires pour la fabrication, la transformation, la conservation ou la commercialisation des produits ou de substances destinées à la consommation humaine, y compris la glace alimentaire d'origine hydrique.

Toutes ces eaux doivent remplir 03 conditions

- Elles ne doivent pas contenir un nombre ou une concentration de micro-organismes

de parasites ou d'autres substances présentant un danger pour la santé humaine ;

- Elles doivent être conformes aux limites de qualité (valeur obligatoire) ;

- Elles doivent respecter les références de qualité (valeur indicative).

Généralement, l'eau brute destinée à la consommation humaine est prélevée dans un cours d'eau ou une nappe d'eau souterraine. Elle est ensuite acheminée vers une usine de production d'eau potable où elle subit divers traitements physique, chimique et bactériologique. Une fois rendue potable, elle est destinée aux consommateurs. Après usage, elle doit être recueillie pour être conduite vers les usines de dépollution des eaux usées avant d'être enfin rejetée dans la nature. Ce cycle subi par l'eau, du fait de son usage par les sociétés humaines, se décompose en cinq grandes étapes : le captage, le transport, la production d'eau potable, la distribution, puis la collecte et la dépollution des eaux usées (figure 2).

 
 

Captage

Distribution

Traitement et production

Transport

Utilisation

Collecte des eaux usées et
dépollution

Rejet

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Figure 2 : Différentes étapes d'utilisation de l'eau par les communautés humaines

Le traitement d'une eau brute dépend de sa qualité, laquelle est fonction de son origine et peut varier dans le temps. Avant le traitement, l'eau doit être analysée car il est primordial d'ajuster le traitement d'une eau à sa composition et, si nécessaire, de la moduler dans le temps en fonction de la variation observée de ses diverses composantes. Il varie aussi avec le niveau d'exigence, les normes appliquées, qui ne sont pas exactement identiques selon les époques, les pays et l'état des connaissances sur l'incidence des éléments de la santé.

? Terme eau potable

Selon l'encyclopédie scientifique, une eau potable est une eau devant satisfaire un certain nombre de caractéristiques la rendant propre à la consommation humaine. C'est aussi une eau qu'on peut boire sans risque pour la santé. Le fait qu'une eau soit potable ne signifie pas qu'elle est exempte de matières polluantes ; leur concentration a été jugée suffisamment faible pour ne pas mettre en danger la santé du consommateur. Une eau potable doit répondre à des critères du code de la santé publique qui sont:

- Être exempte de germes pathogènes (bactérie, virus) et d'organismes parasites, car les risques sanitaires liés à ces micro-organismes sont grands ;

- Contenir certaines substances chimiques en quantité limitée.

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- Être agréable à boire c'est à dire être claire ;

- Ne pas corroder les canalisations afin d'arriver propre à la sortie des robinets ;

- L'idéal serait bien-sûr de pouvoir traiter l'eau sans avoir recours à des réactifs chimiques. C'est ce que permettent aujourd'hui les procédés de filtration sur membrane.

Au final, on distingue plusieurs types d'eaux potables :

- L'eau de table, eau potable dont la provenance est quel conque mais qui satisfait toutes les normes sanitaires car ayant subi un traitement, elle peut être considérée comme telle.

- L'eau de source, qui satisfait naturellement aux normes et qui est proposée dans le commerce pour l'alimentation humaine. Elle est minéralisée ou non gazeuse. Elle est également mise en bouteille sans aucun traitement chimique et sans qu'il soit fait état de leurs propriétés thérapeutiques.

- L'eau minérale qui est une eau souterraine contenant des substances minérales dissoutes ayant des vertus thérapeutiques. Les sources d'eau minérale sont souvent associées à des stations thermales. L'eau potable est soumise à deux types de contrôles auxquels doit se conformer son distributeur qu'il soit privé ou public :

- Un contrôle officiel et ponctuel, qui relève de la compétence des pouvoirs publics. Il s'agit là du contrôle réglementaire fondamental ;

- Une auto-surveillance permanente par les exploitants de leurs services de distribution (régies municipales ou sociétés déléguées).

Des prélèvements aux fins d'analyses doivent par conséquent être pratiqués :

- Au niveau de la ressource (dans le cours d'eau ou la nappe souterraine)

- Au niveau de la production, c'est-à-dire après traitement et avant l'envoi de l'eau dans le réseau de distribution ;

- Au point de la consommation.

Au Cameroun, le terme « eau » est polysémique. Il revêt plusieurs types de compréhension en fonction du contexte dans lequel il est employé. Il sert à caractériser géographiquement des individus, des groupes ethniques et sociaux. Les peuples côtiers sont ainsi appelés « enfants de l'eau » ou « peuples de l'eau ».

On peut également entendre parler « d'eau sale » dans le cadre de la fraude aux examens. Cette expression désigne un sujet qui aurait dû être proposé à l'examen mais qui malheureusement ne l'a pas été peut-être parce qu'il y a eu fuite des épreuves.

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L'eau peut également être assimilée au mensonge et aux commentaires sans intérêt, vide de sens ou pas véridique. L'orateur entendra alors dire : « tout ce que tu racontes c'est de l'eau ». Cette expression est sensée lui faire comprendre qu'on n'accorde aucun intérêt à ses dires ou tout simplement que c'est du mensonge.

L'alimentation en eau potable quant à elle est l'ensemble des équipements des services et des actions qui permettent en partant d'une eau brute de produire une eau conforme aux normes de potabilité en vigueur ;distribuée ensuite aux consommateurs.

On considère 04 étapes distinctes dans cette alimentation :

- Prélèvements (captages-traitement pour potabiliser l'eau)

- adduction (transport et stockage)

- distribution aux consommateurs.

La question d'alimentation en eau potable pose un double défi mondial ; tant pour sa gestion durable que pour l'accès des populations pauvres à cette ressource. Le problème d'accès à l'eau potable est la première cause de la mortalité dans le monde. La communauté internationale se mobilise fortement autour de cette question et elle l'a notamment introduite au coeur des huit objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). L'OMD n°7, dédié à l'environnement humain durable, repose sur quatre cibles dont la deuxième consacrée à l'eau vise à réduire de moitié d'ici 2015 le pourcentage de la population n'ayant pas accès de façon durable à un approvisionnement en eau de boisson salubre et de service d'assainissement de base.

Ces objectifs impliquent la desserte de 1,6 milliard de personnes des pays en voie de développement en eau potable. Cependant le problème se pose différemment selon qu'on est dans l'Hémisphère Nord ou dans l'Hémisphère Sud.

Dans les pays développés le service de l'eau incombe à plusieurs acteurs : Etat, collectivités territoriales décentralisées, opérateurs privés. Dans la sphère privée, il suffit d'ouvrir un robinet pour disposer d'une eau potable et abondante. Dans le domaine public, les rues, parcs, et jardins sont jalonnés de fontaines, de bassins et de points d'eau divers. Les piscines, bases des loisirs, ne manquent pas d'eau. Cette facilité d'approvisionnement en eau potable est la marque distinctive des pays dits développés. Il y a plusieurs siècles, ces pays se sont lancés dans la conquête de l'eau au nom du bien-être, de l'hygiène et de la santé. Ici, les politiques ne mettent plus en avant uniquement l'approvisionnement quotidien des populations, mais plutôt la lutte contre la surconsommation et la pollution qui mettent en danger les écosystèmes.

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Dans les villes du Sud par contre, la situation est inquiétante. La priorité n'est pas à la lutte contre le gaspillage mais plutôt à la nécessité de fournir un minimum d'eau potable aux populations. Les villes sont pour la plupart insuffisamment desservies. Les réseaux sont dépassés par la croissance spatiale et démographique. Les ouvrages hydrauliques existant s'avèrent insuffisants. Dans certains cas, les populations sont réduites à consommer de l'eau brute des cours d'eau.

Selon les Nations Unies tout cela s'explique par la faiblesse des investissements. Pour pallier la situation, l'État, qui pendant plusieurs décennies assurait seul la fourniture de l'eau, s'est lancé dans un processus de privatisation du secteur et dans le transfert des compétences. Malheureusement, ces mesures ne suffisent pas à résorber le problème à cause de la faiblesse des investissements de la part des opérateurs privés, des difficultés financières et du manque d'expertise des CTD1.

Dans le cadre de cette étude, le terme « eau » sera utilisé dans son sens strict à savoir un liquide transparent, inodore, incolore indispensable à la consommation humaine. Il englobe essentiellement l'eau servie par le réseau CDE, l'eau des puits, des sources, des forages et des mini-réseaux SCAN WATER.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore