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Le gage des droits de propriété intellectuelle.

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par Gautier ZOMISSI NGAPDOH
Université de Yaoundé 2 Soa - Diplôme dà¢â‚¬â„¢Etudes Approfondies DEA 2006
  

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1. Les conséquences de l'obligation de conservation

L'exercice du droit de rétention fait peser sur le créancier l'obligation de conserver ce bien. Dans le cas des droits de propriété intellectuelle, cette obligation se traduit par plusieurs actions, qui tendent à maintenir la valeur du bien. D'abord, la conservation des droits de propriété intellectuelle oblige le créancier à payer les annuités. Les droits de propriété intellectuelle sont assez précaires. Ils ne sont maintenus en vigueur que si certaines taxes sont périodiquement versées auprès de l'office de propriété industrielle. Ce sont ces taxes qui sont appelées les annuités lorsqu'elles portent sur les brevets d'invention. Elles se règlent chaque année à la date anniversaire de la délivrance du brevet. Quand il s'agit des taxes portant sur les marques, on parlera de taxe de renouvellement, elles se payent tous les dix ans. A défaut, de payement de ces taxes, les oeuvres qui les confèrent rentrent dans le domaine public et ces droits perdent leur valeur.

Hors mis le droit d'auteur et les droits voisins qui ne requièrent pas le paiement de ces taxes pour être maintenus en vigueur, on peut considérer les droits de propriété intellectuelle comme des biens périssables. Le plus souvent la doctrine87, et même la jurisprudence88 estiment que lorsqu'un bien est menacé de dépérissement, l'obligation de conservation peut permettre au créancier de procéder à la vente du bien menacé. C'est le cas pour les droits de propriété intellectuelle qui sont temporaires. Certes, le créancier a le droit de se faire rembourser les dépenses engagées pour la conservation du bien, mais la gravité de cette obligation est qu'elle aboutit à l'alourdissement de la dette du constituant qui peut à terme être insolvable.

87 V. en ce sens, MARTY, JESTAZ et RAYNAUD, n° 90

88 Cf. Crim. 19 juin 1936, S. 1936, I, 315.

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L'obligation de conservation des droits de propriété industrielle consiste aussi à initier les actions en contrefaçon. Or ceux-ci sont très coûteux et n'ont pas toujours une issue certaine. Elles constituent donc un gros risque pour le créancier. Enfin, l'obligation de conservation se traduit aussi par l'obligation d'exploitation dont le défaut peut aboutir à la perte de la valeur de ces droits. Mais cette situation peut plutôt être préjudiciable au débiteur.

2. Les conséquences de l'interdiction d'user du bien

Le créancier gagiste détient le bien, mais le propriétaire c'est le débiteur. Lui seul peut en user, en jouir et en disposer. On comprend pourquoi le droit d'en user est interdit au créancier. Cependant, le créancier a un droit sur la valeur du bien. Il serait donc logique qu'il puisse prétendre aux recettes générées par l'exploitation des droits, car elles découlent de leur valeur. Or, l'interdiction d'user du bien l'en empêche. Il n'a pas le droit de profiter des utilités du bien. Il suffit simplement qu'on se rappelle du caractère temporaire des droits de propriété intellectuelle pour comprendre que le droit du créancier sur la valeur peut s'anéantir en un temps relativement court. Par conséquent, il faudrait lui permettre d'en user assez tôt. L'interdiction d'user lui est donc préjudiciable, et l'est davantage pour le débiteur.

B°/ La gravité des effets à l'égard du débiteur

L'exercice du droit de rétention par le créancier a pour corollaire la perte des utilités du débiteur. Cette perte se matérialise par l'interdiction d'exploitation d'une part (1) et par l'interdiction de cession d'autre part (2).

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1. L'interdiction d'exploitation

La rétention du bien mis en gage par le créancier a pour effet la privation du débiteur de l'usage de ses utilités. Puisque les biens mis en gage ne sont plus à sa disposition. Il ne peut en user. Ainsi, il perd en principe la faculté de consentir les licences d'exploitation. Les droits de propriété intellectuelle se trouvent donc en léthargie, car ils ne sont exploités ni par le créancier, ni par le débiteur. Ils pourraient alors à terme perdre leur valeur. Toutefois, cette interdiction d'exploitation n'est que formelle. En réalité, les droits étant immatériels, rien n'empêche le créancier d'en user, pas même une dépossession qui en fait ne peut être que fictive. Rien non plus n'empêche le débiteur de les céder, pourtant il n'en a pas le droit.

2. L'interdiction de cession

Pour céder un bien, il faut le posséder. Théoriquement, le gage prive le débiteur de la possession. Certes il demeure propriétaire, mais l'exercice du droit de propriété se trouve compromis. Dans l'hypothèse des droits de propriété intellectuelle, le débiteur peut en réalité céder son bien, mais juridiquement, il ne le peut pas, car il n'en pas la possession. Cette incapacité juridique prend matériellement la forme d'une interdiction.

En somme, l'exercice du droit de rétention par le créancier semble bien inopportun. Il a des conséquences économiques graves. Il doit être neutralisé, ce qui aura pour effet de rendre la sûreté plus équitable.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore