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Relation banque-entreprise et croissance économique au Cameroun.

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par Pascal Alain DZOU OMGBA
Université Yaoundé II-Soa - Master 2 en Gestion Bancaire et des Etablissements Financiers 2014
  

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1985

Entre 1972 et 1985, la politique de crédit des banques peut être qualifié de généreuse ; celle-ci a été favorisée par deux facteurs : l'importance prise par les pouvoirs publics dans le système bancaire et financier depuis les Accords de Brazzaville d'une part, et l'implication effective des banques dans le financement de la croissance d'autre part.

II.I.1.1 - L'IMPORTANCE PRISE PAR LES POUVOIRS PUBLICS AU SEIN DU SYSTEME BANCAIRE

Après l'indépendance du Cameroun, le développement économique, conçu sous le signe du dirigisme économique et de l'endettement extérieur a beaucoup influencé le mode de financement économique établi dans le pays (BEKOLO-EBE, 1990 ; MATHIS, 1992 ; et EZE EZE, 2001). Le financement du développement était tel que les crédits que les banques locales consentaient devaient compléter le prêt extérieur. En plus, ces banques pouvaient redistribuer les fonds que l'Etat obtenait des prêteurs extérieurs et qui leur étaient rétrocédées, à charge pour ces banques de gérer les crédits. Dans un cas comme dans l'autre, l'influence de l'Etat était patente. L'Etat s'engageait ainsi dans la consolidation du secteur financier privé, en y prenant des parts de capital et en mettant en place des organes de contrôle. En ce qui concerne l'émission de la monnaie, la BCEAEC (Banque Centrale des Etats de l'Afrique Equatoriale et du Cameroun) devient la Banque des Etats de l'Afrique Centrale (BEAC). Cette transformation s'est faite dans le sens d'un rééquilibrage des pouvoirs entre les pays africains et la France15

15. Les conventions signées entre les différents partenaires prévoyaient la mise en place d'un organe de concertation (le comité mixte).

Relation Banque-Entreprise et croissance économique au Cameroun

En fait, en 1960, le secteur bancaire camerounais était très embryonnaire. Plus précisément, il se caractérisait par une forte concentration (ABEGA, 1995). Jusqu'en 1970, seules quatre banques filiales des banques françaises étaient répertoriées par le Conseil National du Crédit (CNC) et auxquelles il convient d'ajouter la Banque Camerounaise de Développement. En 1984, l'effectif s'élevait à 11 banques. Le système bancaire était composé majoritairement de banques privées étrangères16 au rang desquelles on peut citer : la Société Générale de Banque au Cameroun (SGBC), la Banque Internationale pour le Commerce et l'Industrie du Cameroun (BICIC), la Société Camerounaise de Banque (SCB) et la Banque Internationale pour l'Afrique Occidentale au Cameroun (BIAOC). Ces quatre banques représentaient plus de 75 % des actifs du système bancaire, collectaient plus de 80 % des dépôts et distribuaient près de 90 % des crédits. En réalité, toutes ces banques n'auront véritablement leurs agréments qu'après « l'ambitieuse réforme » du système bancaire camerounais de 1973.

Dès 1970, une nouvelle banque est venue s'ajouter au paysage bancaire camerounais, la Cameroon Bank Limited (CAMBANK) dont le capital était entièrement détenu par les intérêts publics camerounais. En 1971, le Cameroun comptait 05 banques commerciales17 parmi lesquelles les 4/5 étaient détenues par les intérêts français et 47 agences dont 8 pour la CAMBANK. Le 30 août 1973, une réforme est venue bouleverser le paysage bancaire camerounais. Cette réforme, au-delà de l'implication des nationaux dans le domaine financier, prévoyait la possibilité d'une ouverture des banques étrangères non françaises dans le système bancaire. Pourtant, jusqu'en 1978 le paysage bancaire n'a pas beaucoup évolué, hormis la multiplication d'agences commerciales des banques existantes sur le territoire national qui sont passées de 47 à 103. En 1978, la Banque Camerounaise de Développement (BCD) a été restructurée dans le sens de la suppression du crédit à la consommtion et à l'habitat ; désormais, cette banque dite de développement, devait s'occuper de la distribution du crédit aux PME et à l'Artisanat, aux campagnes agricoles, à la création et/ou l'extension des sociétés de développement et enfin au secteur indutriel.

Au début des années 80, le paysage bancaire a connu une entrée des banques anglo-saxonnes pour la plupart américaines. Il s'agit de la Chase Bank Cameroon (CBC) créée en

16 La quasi-totalité de ces banques n'étaient que des émanations des banques françaises à savoir : la Société Générale, la BIAO de Paris, la Banque Nationale de Paris (BNP) et du Crédit Lyonnais (CL).

17 La SCB était la plus importante au regard du montant du capital [5 milliards de FCFA), et la BICIC la plus importante en terme de crédits distribués (plus de 180 milliards de FCFA)] et de dépôts collectés (125 milliards de FCFA).

Relation Banque-Entreprise et croissance économique au Cameroun

1979, la Boston Bank Cameroon (BBC) en 1980, la Bank of America Cameroon (BAC) et la Standard Chartered Bank Cameroon (SCBC) en 1981, et la Bank of Credit and Commerce (BCC) en 1983. L'installation de ces banques a entraîné un accroissement rapide des agences bancaires. Le nombre d'agences est passé de 103 à 145 en 1984. A cette période, le Cameroun comptait alors 11 banques commerciales et deux institutions de financement de développement.18

En dehors de la CAMBANK et la Banque Unie de Crédit (BUC) dont le capital était entièrement détenu par des camerounais, la participation de l'Etat au capital sociale des autres banques atteignait les 67 % en moyenne. Dans cette optique et dans la plupart des cas, l'Etat était l'actionnaire principal. Le gouvernement était omniprésent dans les processus de prise de décision au sein des banques, directement ou par le biais des entreprises publiques alors actionnaire dans ces banques. Indépendamment de la présence du financement extérieur, le gouvernement a souhaité contrôler la distribution du crédit interne dans le but de mieux planifier les investissements dans des secteurs ciblés et inscrits dans les plans quinquennaux du pays. Cette politique d'encadrement de crédit s'est malheureusement traduite par le non-respect des normes de prudence.

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