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Relation banque-entreprise et croissance économique au Cameroun.

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par Pascal Alain DZOU OMGBA
Université Yaoundé II-Soa - Master 2 en Gestion Bancaire et des Etablissements Financiers 2014
  

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II.I.2 - LA CRISE BANCAIRE DU MILIEU DES ANNEES 80 : UNE CONSEQUENCE DE LA POLITIQUE DE CREDIT GENEREUSE DES BANQUES ENTRE 1972 ET 1985

Les causes de la crise bancaires du milieu des années 80 sont de deux types : il y a d'abord celles qui dans une large mesure sont inhérentes au système bancaire lui-même, il y a ensuite des causes d'ordre macroéconomique.

II.I.2.1 - LES CAUSES INHERENTES AU SYSTEME BANCAIRE LUI-MEME

Dès le milieu des années 80, le système bancaire camerounais est entré dans une zone de turbulence. Les facteurs qui expliquent cette situation ont déjà été analysés par plusieurs auteurs dont notamment : BROWNBRIDGE, (1998) ; JOSEPH, (2002) ; DETRAGIACHE, GUPTA et TRESSEL, (2005); et GULDE ET AL. (2006) et les organismes financiers multiilatéraux à savoir le FMI (1999) et la Banque Mondiale (BM). D'une façon générale, tous retiennent comme principales causes de la crise inhérentes au système bancaire les facteurs ci-après : le non-respect de la réglémentation prudentielle, la sous capitalisation des banques, la mauvaise gouvernance des banques, le carctère laxiste de la politique monétaire de la BEAC et enfin, l'existence d'importantes créances irrécouvrables.

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Relation Banque-Entreprise et croissance économique au Cameroun

II.I.2.1.1 - LE NON-RESPECT DE LA REGLEMENTATION PRUDENTIELLE

On a vu plus haut que la réforme du sytème bancaire camerounais issue des Accords de Brazzaville en novembre 1972 devait faire jouer à celui-ci un rôle de premier plan dans le financement du dévéveloppement. Il en a résulté une politique de crédit facile qui a installé au Cameroun un climat d'affairisme non contrôlé. Dans un tel climat, les ressources financières ont été orientées logiquement vers les activités à rendement très risqués et à très faible durée d'immobilisation. Symétriquement, cette logique de la rentabilité à court terme positionnait ces activités spéculatives au premier rang en matière d'octroi de crédit. C'est ainsi que les banques n'hésitaient pas à accorder d'importants crédits documentaires pour le commerce général, voire pour des projets fictifs21. Alors que la rentabilité des investissements avait toujours été positive et supérieure à 20%22, atteignant parfois 60 % comme en 1981, et même 100 % en 1985, elle est devenue négative à partir de 1986. Elle est même restée négative jusqu'à la moitié des années 90, traduisant ainsi le caractère risquant et la légèreté en matière de suivi des projets financés. Tout ceci s'est fait sans aucun respect de la réglémentation prudentielle qui pourtant était disponible.

Certes, il existait bien un mécanisme de surveillance et de sanction des banques dépendant du Ministère de l'Economie et des Finances (MINEFI). Cependant, comme l'Etat avait des intérêts dans la plupart des banques, la réglementation prudentielle était peu appliquée et aucune règle juridique sérieuse permettant de poursuivre les débiteurs indélicats n'avait cours. De ce fait, l'action de la politique (monétaire) n'a pas été d'un grand apport pour assainir le climat financier et bancaire.

II.I.2.1.2 - LA POLITIQUE MONETAIRE LAXISTE DE LA BEAC

La politique monétaire de la Banque Centrale commune aux Etats d'Afrique centrale et issue des Accords de Brazzaville avait pour objectif final, le développement économique du pays et les instruments de politique monétaire de l'époque à savoir, les plafonds de réescompte et le taux d'intérêt de réescompte (taux prvilégiés et taux ordinaires) étaient utilisés à cette fin. Les mécanismes de financement en faveur des secteurs dits prioritaires (Trésors nationaux, PME et artisanat, unités de commercialisation agricoles et particuliers nationaux pour leurs opérations de constructions immobilières) étaient prévus par les textes.

21 Notamment, la distraction de certains projets ou financement des projets autres que ceux présentés au banquier.

22 Cf. Documents de la Direction de Recherche et de la Prévision (devenue Direction des Etudes) de la BEAC, 1997.

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Relation Banque-Entreprise et croissance économique au Cameroun

II.I.2.1.3 - L'IMPORTANCE DES CREANCES IRRECOUVRABLES

Dans le climat de facilité de la distribution du crédit et «d'affairisme», précédemment décrit, les crédits octroyés par les banques n'étaient pas toujours remboursés. Evalué à 5,6 milliards de FCFA en 1980, le montant des créances douteuses et irrécouvrables a atteint 38 milliards de FCFA au plus fort de la crise bancaire dès 1987, soit un coefficient de multiplication de 7,6 en 8 ans. Certes, il est vrai qu'à partir de 1982, les banques accumulaient déjà des pertes dues à la mauvaise gestion et à la fraude. Toutefois, il convient de noter que si à ce moment là les difficultés des banques n'étaient pas visibles, cela s'explique tout simplement par le fait que l'Etat les soutenait financièrement à partir d'importants dépôts à terme qui y étaient ouverts. Ceux-ci étaient alors régulièrement alimentés par les ressources que l'Etat tirait essentiellement de l'exploitation du pétrole.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault