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Relation banque-entreprise et croissance économique au Cameroun.

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par Pascal Alain DZOU OMGBA
Université Yaoundé II-Soa - Master 2 en Gestion Bancaire et des Etablissements Financiers 2014
  

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II.II - LE MARCHE BANCAIRE CAMEROUNAIS APRES LES REFORMES MONETAIRES ET FINANCIERES DE 1990 : UN MARCHE CONCENTRE NE COMPRENANT QUE LES BANQUES CREATRICES DE MONNAIE

En 1990, les pouvoirs publics ont engagé des réformes économiques et financières. Sur le plan financier, ces réformes ont concerné aussi bien les banques pour lesquelles un vaste programme de restructuration a été mis en place, que la politique monétaire de la BEAC qui est devenue plus rigoureuse, du fait de l'orientation monétariste prise par elle.

II.II.1 - LA RESTRUCTURATION DU SYTEME BANCAIRE : UNE NECESSITE

Dès 1989, les pouvoirs publics camerounais ont entrepris de restructurer le système bancaire du pays, complètement sinistré. La restructuration bancaire est une opération qui a pour but non seulement de résoudre les difficultés présentes du système bancaire, mais aussi de prévenir les risques de fragilisation ultérieures (TAMBA et TCHAMANBE, 1995 ; ADAM MADJI, 1997 ; BEKOLO-EBE, 1998). Elle se traduit concrètement aussi bien par la liquidation des banques insolvables et irrémédiablement compromises pour assainir le système que par la restauration durable de la solvabilité, la liquidité et la rentabilité des banques restant en activité, seul gage d'un système bancaire sain et solide (SERVANT, 1993).

Au Cameroun, la restructuration bancaire24 a été menée entre 89 et 90 (LENOIR, 1989). Les banques solvables en difficulté ont été recapitalisées et les banques insolvables ont été fermées (Tableau 2 pour les détails). Les plans d'assainissement élaborés avaient deux objectifs majeurs : tout d'abord, rembourser intégralement, dans les structures de liquidation, les créanciers privés. La solution retenue a consisté à privilégier les petits déposants et à les dédommager dans un délai court. Ensuite, restaurer durablement la solvabilité, la rentabilité et la liquidité des banques encore en activité.

Dans un premier temps, les experts en charge de la restructuration bancaire ont reécrit, conformément aux règles d'usage, les bilans bancaires qui étaient le plus souvent falsifiés pour ne pas dire « habillés ». Et dans un second temps, la régulation bancaire a consisté en l'assainissement du secteur. Ainsi sur les 12 banques en activité en 1989, seules deux banques

24 Des missions d'évaluation des systèmes bancaires dans tous les pays de la zone avaient été diligentées par la Banque Centrale. La redéfinition de la carte bancaire était la ligne directrice des conclusions de ces missions : liquidation des banques irrémédiablement compromises, restauration de la solvabilité et de la rentabilité des banques pouvant être restructurées.

Relation Banque-Entreprise et croissance économique au Cameroun

étaient saines et n'avaient dès lors pas besoin d'intervention. Trois banques ont été liquidées en 1989, quatre ont été restructurées, trois ont fusionné même si celles ayant fusionné ont encore fait faillite (cas de la BMBC). Les trois banques liquidées sont respectivement : la Banque Camerounaise de Développement (BCD), la Cameroon Bank Limited (CAMBANK) et la Banque de Paris et des Pays Bas (Paribas Cameroun).

Au milieu des années 90, plus de 15 milliards de francs CFA ont été nécessaires pour la restructuration des banques en faillite.

La restructuration bancaire s'est traduite par la disparition des banques de développement. Bien que depuis 2011 les pouvoirs publics aient annoncé à plusieurs reprises la création d'une banque de développement des PME et une banque de développement agricole, il reste que pour l'instant, le marché bancaire camerounais est dominé par les banques créatrices de monnaie à savoir : Afriland First Bank, la BICEC, la Banque Atlantique Cameroun, la BGFI, la Citi Bank, Commercial Bank Cameroon, ECOBANK, National Financial Credit, la Société Commerciale de Banque, la SGBC, Standard Chatered Bank, Union Bank of Africa ; soit un total de 12 banques créatrices de monnaie. Les implications sur les entreprises de ce marché bancaire dominé par les banques commerciales seront analysées ultérieurement.

Pour ne pas se retrouver dans le laxisme et les erreurs du passé, des réformes visant à mieux réguler le système bancaire ont été mises en oeuvre (Groupe ESF, 1990). Par exemple, sur le plan institutionnel, la Commission Bancaire de l'Afrique Centrale (COBAC) a été créée en 1992 et s'est substituée aux organes nationaux de régulation. L'entrée en fonction de cette commission sous-régionale de contrôle et de surveillance de l'activité des banques a été complétée quelques mois plus tard par l'Harmonisation de la Réglementation Bancaire en Afrique Centrale (HRBAC). Avant la mise en place de ces conventions de régulation institutionnelle, l'Etat à travers la Société de Recouvrement des Créances (SRC) a absorbé une grande partie du passif des banques et a assuré le coût administratif de leur liquidation et/ou de leur restructuration.

Toutes ces mesures ont conforté les banques dans leur attitude et modifier la relation avec la clientèle qui existait avant les réformes de 1990, les rendant encore plus méfiantes vis-à-vis des PME.

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