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Relation banque-entreprise et croissance économique au Cameroun.

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par Pascal Alain DZOU OMGBA
Université Yaoundé II-Soa - Master 2 en Gestion Bancaire et des Etablissements Financiers 2014
  

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I.2.4- LA SELECTION DE LA CLIENTELE ET L'EXCLUSION BANCAIRE : UNE SOLUTION AU PROBLEME D'ASYMETRIE DE L'INFORMATION

La sélection de la clientèle en pratique bancaire, devrait techniquement intervenir avant l'exclusion bancaire. C'est pour cette raison qu'on l'exposera d'abord avant de s'attarder ensuite sur l'exclusion bancaire.

I.2.4.1- LA SELECTION DE LA CLIENTELE

La sélection de la clientèle permet aux banques d'identifier les bons des mauvais des emprunteurs. En général, les emprunteurs connaissent leur risque (bon ou mauvais), alors que les banques ne connaissent que la répartition globale des emprunteurs entre ces deux classes de risque. Pour résoudre ce problème de sélection de la clientèle (financements des projets ne présentant que de bons risques), la banque utilise plusieurs techniques pour évaluer le risque de défaut des emprunteurs, surtout en ce qui concerne les petits emprunteurs (PME)12 ; en premier lieu, la banque utilise un menu de contrats de crédit afin d'affiner leur sélection et séparer les bons risques des mauvais. En second lieu, la banque tient compte des facteurs spécifiques à l'emprunteur pour se faire une idée précise sur le risque de ce dernier, et par la suite, pour prendre sa décision concernant la demande du client en question. Enfin, d'un point de vue plus pratique, la banque utilise de plus en plus des techniques statistiques de « scoring » (crédit scoring) qui lui permettent d'évaluer les risques liés aux clients. Parmi ces techniques utilisées, on peut citer :

? L'autosélection à partir d'un « menu de contrats » de crédit comme première technique. BESTER (1985 et 1987) distingue deux types de contrat que la banque peut proposer à sa clientèle ;

? un contrat stipulant un taux d'intérêt relativement faible, mais exigeant des garanties relativement élévées ;

? un contrat stipulant un taux d'intérêt élevé, mais exigeant peu de

garanties.

12 Les avancé récentes en technologie de l'information bancaire et financière incluent le service de base des données et les logiciels de scoring proposés aux banques par les organismes spécialisés dans l'information et l'évaluation financière (DUN et BRADSTREET).

Relation Banque-Entreprise et croissance économique au Cameroun

La mise en place de ce « menu de contrat » peut amener les emprunteurs à relever la nature de leurs risques. Les bons risques ayant tendance à opter pour le premier contrat, les mauvais pour le second.13 On parle alors d'autosélection puisque ce sont les clients eux-même qui se sélectionnent en choisissant l'un ou l'autre des contrats proposés. Ce mécanisme de sélection est dénommé « screening ».

y' la sélection à prtir des facteurs spécifiques à l'emprunteur. Il s'agit des caractéristiques propres à chaque emprunteur pris individuellement. Parmi celles-ci on peut retenir entre autre :

? la surface financière de l'emprunteur ; la richesse est le premier critère de sélection de la clientèle. La banque a tendance à sélectionner priotairement les promoteurs riches dans la mesure où ces derniers peuvent apporter un certain nombre de garanties (matérielles) qui viennent limiter le risque de la banque. Plus précisément, la valeur des actifs dont le promoteur est propriétaire est un critère de sélection fondamental. Etre propriétaire de son logement constituerait un avantage évident. Par ailleurs, les flux de revenus constituent également un critère important. La banque a souvent une bonne information sur cet élément par simple observation des mouvements sur le compte du client (pour ceux ayant un compte bancaire). De plus, le niveau d'endettement est également pris en compte. Il est clair à cet égard qu'un promoteur déjà fortement endetté risque de se voir refuser un prêt supplémentaire en raison des risques de surendettement.

? La situation professionnelle ; elle peut également être considérée comme un critère de sélection, même si elle est en grande partie, déjà prise en compte dans le critère de revenu et de richesse. Cela dit, les préférences des banques vont clairement en faveur des promoteurs exerçant déjà une activité et présentant une certaine stabilité professionnelle.

y' La réputation de l'emprunteur ; en général, la relation entre la banque et sa clientèle s'inscrivent dans la durée. On parle alors de « relation de long terme » ou encore de « relation de clientèle », la relation de long terme permettent aux bons clients de se forger une bonne réputation, ce qui peut favoriser laur accès aux divers services bancaires, mais aussi de réduire les coûts des services bancaires. A l'opposé les problèmes de remboursement passés constituent évidemment le fondement d'une mauvaise réputation et par conséquent, d'un

13 Les observations empiriques tendent plutôt à infirmer ce résulmtat théorique ; en général, de fortes garanties sont plutôt associées aux emprunteurs plus risqués.

Relation Banque-Entreprise et croissance économique au Cameroun

accès plus difficile aux services bancaires. La théorie bancaire a d'ailleurs clairement montré que l'existence de relations de long terme est un facteur de réduction des phénomènes de rationnement de crédits à l'endroit des PME. Ce sont en effet, les entreprises ayant engagé des relations de long terme avec leurs banques qui sont le moins contraintes en termes d'accès au crédit bancaire (PETERSON et RAJAN, 1994).

? La sélection par le « crédit scoring » ; le crédit scoring peut se définir comme une méthode statistique d'évaluation du risque de crédit des demandeurs de prêts. En utilisant des données sur le passé des emprunteurs et des techniques statistiques, cette méthode produit un « score » que la banque utilise pour classer en terme de risque ses emprunteurs ou les demandes de financement qui lui sont adressées. Un « score » plus élevé indique un risque moins élevé. Le banquier définit un score seuil, basé sur le niveau de risque qu'il est prêt à accepter. S'il s'en tient rigoureusement au modèle, la banque accorde le prêt lorsque le score du demandeur est supérieur au seuil et refuse le prêt lorsque le score du demandeur est inférieur au seuil.14

En définitive, quelque soit le moyen utilisé, la banque cherche des informations précises afin de prendre une décision d'accepter ou de rejeter une demande de services bancaires (ouverture de compte, demande de crédit etc..). Une fois ces informations analysées, la banque décide d'exclure un certain nombre de clients.

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