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Relation banque-entreprise et croissance économique au Cameroun.

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par Pascal Alain DZOU OMGBA
Université Yaoundé II-Soa - Master 2 en Gestion Bancaire et des Etablissements Financiers 2014
  

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I.2.2- LE RISQUE DE CREDIT DES ENTREPRISES : UN RISQUE MAJEUR

La théorie financière stipule que tout rendement exigé d'un actif est fonction du niveau de risque qu'il présente. Le risque total d'une entreprise peut être décomposé en deux types de risque à savoir : le risque d'affaires et le risque financier.

Le risque d'affaires est le risque que présente une entreprise dans l'expoitation des ses activités. Il peut être scindé en risque commerciale et en risque de gestion. Le risque commercial concerne la dimension du marché potentiel, à la réaction des concurrents actuels ou futurs, aux fluctuations de la demande et aux difficultés recontrées dans les canaux de

Relation Banque-Entreprise et croissance économique au Cameroun

distribution. Chez les PME, ce risque se manifeste de la façon suivante : une dépendance très forte envers un certain type de client et une diversification des produits pas assez grande.

En raison de ces éléments, la PME peut éprouver certaines difficultés à acceder au financement bancaire qui préfèrent prêter aux grandes entreprises. Le risque de gestion de son côté est relatif au rôle prépondérant du propriétaire-dirigeant. Ce rique se rapporte entre autre au manque de connaissance en gestion, à l'absence d'outils de gestion appropriés tels que la plannification financière, un système comptable convenablement développé et un système informatique adéquat. Le propriétaire-dirigeant est souvent spécialisé dans une fonction particulière et accorde moins d'importance et/ou fait preuve d'inaptitude en ce qui concerne les autres aspects de l'organisation qui peuvent s'avérer critiques (SCHERR et al, 1993).

Le risque financier quant à lui, résulte directement de la structure financière d'une entreprise et fait référence aux problèmes de capitalisation, de liquidité et de rentabilité des entreprises. La PME présente ainsi les caractéristiques d'une structure sous capitalisée et en manque de liquidités.

I.2.3- L'ASYMETRIE DE L'INFORMATION ET LE RISQUE DES EMPRUNTEURS

Le problème de l'asymétrie de l'information est particulièrement important. Les banques traitent les demandes de financement des entreprises. L'asymétrie de l'information sur le risque des emprunteurs conduit aux phénomènes d'antisélection et d'hasard moral ou encore d'aléa moral qui ont été examinés dans le cadre des marchés de crédit et dont les principales contributions sont celles de STIGLIZT et WEISS (1981, 1983), DIAMOND (1989, 1991).

En effet, l'antiselection encore appelée selection adverse dans le secteur bancaire se manifeste par le fait que, l'emprunteur conserve, même après un examen minutieux par le créancier des informations privilégiées ou avantageuses que son partenaire. Le partage inéquitable du savoir10 sur le risque de défaillance attaché aux crédits rend problématique l'identification des bons emprunteurs (STIGLIZT et WEISS (1981)), les mauvais emprunteurs cherchant à cacher leurs caractéristiques. Raison pour laquelle, à défaut de pouvoir fixer des taux d'intérêt à des niveaux correspondant au risque effectif, au risque du projet à financer, les banques appliquent des taux réflétant la qualité moyenne des emprunteurs. Cette pratique

10 Les dirigeants d'entreprises sont en effet mieux informés sur les projets à financer que les investisseurs.

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pénalise les « bons » risques (les promoteurs aux projets peu risqués), qui paient des primes de risque trop fortes. Cependant, cette pratique avantage les « mauvais » risques (promoteurs aux projets risqués) qui paient des primes trop faibles. Cela incite les « bons » risques à quitter le marché bancaire : il y a donc « antiselection » ou « selection adverse » qui apparaît alors comme une tendance à la fuite des bons risques, notamment lorsque la banque augmente son taux d'intérêt.

Quant au risque moral, encore appelé alea moral11, il s'agit d'une situation où l'incomplétude de l'information provient des actions et comportements non observables, mais suceptibles d'être entrepris par les agents après la signature du contrat. C'est dont l'attitude ex-post d'un opportuniste de tromper ou de se détourner de ses engagements contractuels du fait qu'il est conscient que le contrôle de cette attitude par l'autre partie est difficile, imparfait et onéreux. La notion de risque moral ou encore d'aléa moral conduit à mettre l'accent sur les comportements stratégiques issus de la non constatation de certaines actions se traduisant par le non respect des engagements (ARROW 1963).

Dans le secteur financier, l'aléa moral se refère à toute situation dans laquelle les resultats de la relation de crédit dépendent des actions engagées par l'emprunteur après la signature du contrat. Cet aléa moal n'est généralement pas facile à cerner par le créancier. Dans cette optique, une PME qui contracte un crédit peut s'engager de façon plus ou moins considérable dans la réussite du projet. Les dirigeants peuvent alors effectuer des dépenses superflues au développement de l'entreprise en déviant à leur profit une part des résultats du projet sous forme d'avantages en nature ou de rémunérations excessives. Ce sont donc les difficultés, les coûts de détection et de contrôle du comportement approprié des parties contractantes qui génèrent le phénomène d'aléa moral qui demeure un problème d`information asymétrique.

Cependant, il reste que, pour résoudre les problèmes d'antisélection et d'aléa moral, les banques utilisent deux moyens essentiels à savoir : la sélection de la clientèle et l'exclusion bancaire.

11 Ce terme provient du jargon des asureurs, il désigne la tendance des assurés à modifier leur comportement de telle manière quéils doivent recourir plus fréquemment aux prestations offertes par la compagnie d'assurance.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille