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Les enjeux du comité d'hygiène de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) en entreprise.

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par Eneuphey Bilé Francis ABETCHE
GROUPE ITA INGENIERIE SA  - Licence professionnelle 2015
  

Disponible en mode multipage

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    INTRODUCTION

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    ABETCHE Eneuphey Bilé Francis

    Elève Ingénieur en Licence Professionnelle de GRH au GROUPE ITA INGENIEURIE SA

    La situation actuelle d'hygiène et sécurité des salariés au niveau national et international est devenue un problème majeur dans la plupart des entreprises et les pays en voie de développement n'y échappent. Tandis que dans les pays développés, le problème est traité avec acuité depuis des années et que des moyens nécessaires à l'expansion du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) sont mis en oeuvre, sa création traine encore dans nos pays africain et dans la plupart des entreprises industrielles. En effet, malgré les efforts de l'Etat ivoirien qui s'est investi dans la création d'un cadre juridique pour que le comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) soit installé dans les différentes entreprises du pays, un flou demeure dans la mise en oeuvre effective des directives y afférentes. Pourtant, l'entreprise étant un milieu à hauts risques professionnels, il est nécessaire qu'elle soit le premier cadre professionnel à privilégier la création d'un CHSCT en son sein. Comment expliquer cette situation ?

    C'est pour tenter d'y répondre que le choix du thème de ce présent mémoire revêt toute son importance. D'abord, cette étude sera un moyen de sensibilisation des dirigeants d'entreprise afin d'instituer le CHSCT en leur sein dans la mesure où, c'est une prescription légale. Ensuite, la mise en oeuvre de ce comité constituera un instrument de lutte contre les risques sociaux. Enfin, ce mémoire sera un prétexte pour faire des recommandations aux patrons d'entreprises afin de doter les CHSCT des moyens pour leur fonctionnement.

    Le choix du thème de ce mémoire permettra d'enrichir nos connaissances sur la notion du CHSCT, c'est-à-dire d'en connaître le fonctionnement, les missions ou attributions. Au niveau scientifique ce, thème viendra donner des éclairages sur le CHSCT quant à son fonctionnement et sur les avantages que les entreprises peuvent en tirer.

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    Elève Ingénieur en Licence Professionnelle de GRH au GROUPE ITA INGENIEURIE SA

    Au niveau social, cette étude permettra de réduire les risques d'accident de travail et les maladies professionnelle afin d'augmenter la productivité et la rentabilité des entreprises, de travailler dans un cadre sein et sécurisant pour les salaries.

    Les recherches entreprises au cours de ce mémoire ont pour objectif de montrer que le CHSCT peut être un facteur de développement économique et social en entreprise. De même, elles permettent de définir les conditions de création, les missions et le fonctionnement du CHSCT. Enfin, elles servent à montrer l'impact du CHSCT en entreprise.

    D'où le choix du thème : « Les enjeux du Comité d'Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCT) En Entreprise. ».

    Dans la perspective d'une performance de l'entreprise pour relever les défis de la concurrence ardue sur le marché, et face aux inquiétudes des travailleurs quant à l'hygiène et leur sécurité au service, une préoccupation mérite d'être soulevée :

    - Quels sont les enjeux du CHSCT en entreprise ? Autrement dit :

    - Qu'est-ce que le CHSCT ?

    - Dans quelles mesures, le CHSCT peut être un facteur de développement économique et social en entreprise ?

    Voici, autant de question dont les réponses méritent l'usage méthodologie d'approche idoine. En effet, dans le cadre de cette étude, les recherches ont été axées sur l'étude documentaire portant sur le CHSCT en particulier et sur l'analyse diagnostique du fonctionnement des entreprises en général. Cette démarche nous a permis de relever les causes de dysfonctionnement de certaines

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    Elève Ingénieur en Licence Professionnelle de GRH au GROUPE ITA INGENIEURIE SA

    organisations (entreprises) et de mesurer la portée du CHSCT dans la résolution de leurs difficultés.

    La tentative de résolution de notre problématique nous amène tout d'abord, à apprécier le concept de CHSCT et les fondamentaux dans une approche générale et ensuite, il s'agira pour nous d'examiner les conditions dans lesquelles, le CHSCT peut être un facteur de développement économique et social en entreprise.

    PARTIE I :

    GENERALITES

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    Elève Ingénieur en Licence Professionnelle de GRH au GROUPE ITA INGENIEURIE SA

    CHAPITRE I : ETUDE CONCEPTUELLE DU THEME

    SECTION 1 : Définition des termes

    1-1- Enjeux

    L'enjeu se définit comme ce que l'on a à gagner lorsqu'on entreprend une action. C'est aussi, ce que l'on risque ou peut gagner dans une action quelconque.

    Selon Wikipédia1, l'enjeu est quelque chose que l'on risque dans une compétition, une activité économique ou une situation vis-à-vis d'un aléa. C'est donc ce que l'on peut gagner ou perdre en faisant quelque chose :

    - la mise dans un jeu ;

    - la gloire ou la récompense de la bataille dans une compétition ;

    - le profit, la réussite, le développement, etc. dans un projet, une entreprise ou une activité économique ;

    - la vie, la santé, la quiétude, le bien immobilier, etc. vis-à-vis d'un aléa naturel ou technologique.

    Toute cause présente des conséquences dont la nature peut être positive (gain, victoire, réussite, succès, etc.) ou négative (perte, défaite, échec, etc.). J. BOUSQUET, définit l'enjeu comme ce que l'on risque dans un jeu et qui doit, à la fin de la partie, revenir au gagnant2.

    Selon LA FONTAINE, l'enjeu est aussi une somme d'argent qu'on met au jeu à chaque partie3, c'est aussi une loterie selon LAMARTINE4.

    1 https://fr.wikipedia.org/wiki/Enjeu

    2 J. BOUSQUET, Trad. Du silence, 1935-36, p. 54

    3 LA FONTAINE, Fable. VI, 10

    4 LAMARTINE Joc. I, 42

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    1-2- Hygiène

    L'hygiène, c'est l'ensemble des principes, des pratiques individuelles ou collectives visant à la conservation de la santé, au fonctionnement normal de l'organisme. C'est, aussi l'ensemble des conditions sanitaires des lieux publics et des lieux de travail. Selon Wikipédia c'est aussi un ensemble de mesures destinées à prévenir les infections et l'apparition de maladies infectieuses. Elle se base essentiellement sur trois actions5:

    - le nettoyage et la détersion ;

    - la désinfection ; - la conservation.

    Le mot hygiène dérive du nom de la déesse grecque Hygie, qui était la déesse de la santé et de la propreté. Fille d'Asclépios, le dieu de la médecine, Hygie symbolise la prévention alors que sa soeur Panacée est la déesse guérisseuse reliée au traitement médical et aux médicaments. Dans la Grèce antique et la Rome antique, l'hygiène est symbole de santé et se concrétise par exemple, par la fréquentation des bains publics.

    La gymnastique médicinale a été inventée par le médecin Hérodicus de Lentini qui avait constaté les effets bénéfiques de l'exercice physique sur la santé. Elle était aussi recommandée par Hippocrate.

    Par extension, on parle aussi de « hygiène de vie », de « hygiène alimentaire » et de « hygiène mentale » pour des actions et activités permettant de prévenir l'apparition de troubles, comme la pratique d'un sport, l'abstention de fumer ou de boire de l'alcool.

    5 https://fr.wikipedia.org/wiki/Hygiène

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    Selon le Dictionnaire numérique, le Littré 1.0 c'est une partie de la médecine qui traite des règles à suivre pour la conservation de la santé dans les différents âges, les différentes constitutions, les différentes conditions de la vie et les différentes professions. Pour Jean Jacques ROUSSEAUX, l'hygiène est plus qu'une science mais une vertu6.

    1-3- Entreprise

    Une entreprise est une organisation qui a pour but la production de bien et service dans le but d'en tirer profit.

    Selon Wikipédia, c'est aussi une organisation ou une unité institutionnelle, mue par un projet décliné en stratégie ou en politiques et plans d'action, dont le but est de produire et de fournir des biens ou des services à destination d'un ensemble de clients ou usagers7.

    Pour ce faire :

    - l'entreprise s'organise, fait appel, mobilise et consomme des ressources (matérielles, humaines, financières, immatérielles et informationnelles) ;

    - ce qui la conduit à devoir coordonner des fonctions qui sont des expertises ou des compétences fonctions achat, commerciale, informatique, etc ;

    - l'entreprise exerce son activité dans le cadre d'un contexte précis auquel elle doit s'adapter : un environnement plus ou moins concurrentiel, une filière technico-économique caractérisée par un état de l'art, un cadre socio-culturel et réglementaire spécifique ;

    6 JEAN Jacques Rousseaux, Em. I

    7 https://fr.wikipedia.org/wiki/Entreprise

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    - l'entreprise peut se donner comme objectif de dégager un certain niveau de rentabilité, plus ou moins élevé ;

    Selon l'approche juridique l'entreprise est une réalité socio-économique (un projet, un lieu de décision et de gestion économique). D'un point de vue juridique, elle n'a stricto sensu aucune consistance ni réalité.

    Toutefois, le lexique des termes juridiques la définit comme, une unité économique qui implique la mise en oeuvre de moyens humains et matériels de production ou de distribution des richesses reposant sur une organisation préétablie8.

    SECTION 2 : Définition des notions 2-1- Comité d'hygiène et de sécurité

    Le comité d'hygiène et de sécurité est une organisation composée des personnes ayant pour mission principale de veiller sur le bon fonctionnement de l'entreprise au plan hygiénique et sécuritaire.

    En France, les comités d'hygiène et de sécurité (CHS) sont des instances consultatives chargées d'examiner les questions de santé et de sécurité au travail dans la fonction publique d'Etat et dans la fonction publique territoriale. Les comités d'hygiène et de sécurité examinent toutes les questions relatives à la santé, à la sécurité et au bien-être des fonctionnaires au travail. Ils doivent donc être consultés sur les règlements en matière de santé et sécurité au travail, sur les matériels utilisés, sur l'aménagement des espaces et des postes de travail. Ils donnent leur avis sur tous les risques professionnels, et peuvent saisir l'autorité responsable des problèmes de sécurité ou de santé qu'ils auraient relevés. Les comités doivent veiller à ce que chaque agent puisse travailler dans les meilleures conditions, notamment les personnes handicapées, les femmes

    8 Lexique des termes juridiques, 10ème Edition DALLOZ, 1995, p 239

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    enceintes et les jeunes mères. En cas de maladie professionnelle ou d'accident du travail, les comités sont informés et peuvent se livrer à toutes les enquêtes nécessaires.

    2-2- Conditions de travail

    Les conditions de travail sont l'ensemble des techniques et moyens mis en place dans le but d'encourager les salariés à effectuer les tâches qui leur sont assignées dans le but d'atteindre les objectifs de l'entreprise.

    Il s'agit de mettre à part certains aspects du travail et savoir si c'est acceptable ou non. Tout dépend alors de savoir s'il est possible de dissocier un aspect du travail lui-même, ou bien dans le cas contraire, il ne pourrait y avoir de jugement de valeur.

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    CHAPITRE II : LES FONDEMENTS THEORIQUES

    SECTION 1 : Les conditions de création et les missions du CHSCT 1-1- Les conditions de création du CHSCT

    Le comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) est, une institution représentative du personnel au sein de l'entreprise ou de l'administration.

    Les compétences des CHSCT couvrent donc deux domaines : la santé et sécurité au travail et les conditions de travail. Concernant l'amélioration de la santé et de la sécurité, l'Organisation Internationale du Travail (OIT) préconise en 1929 l'organisation dans les entreprises de comités de sécurité.

    En Côte d'Ivoire, le CHSCT est institué par le décret N° 96-206 du 7 Mars 1996 relatif au Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail en son Article 42.1. Cet article demande la création d'un CHSCT dans toute entreprise ou établissement employant plus de cinquante (50) salariés dans le but de protéger la vie et la santé des salariés.

    1-2- Les missions du CHSCT

    Les missions du CHSCT est de contribué à la protection de la santé et de la sécurité des travailleurs de l'établissement et de ceux mis à sa disposition par une entreprise extérieure et à l'amélioration des conditions de travail. Ce contrôle se traduit et se justifie par les inspections auxquelles le CHSCT procède à son initiative, ou participe aux côtés des Inspection du Travail et des Lois Sociales et de l'Inspection Médicale. En d'autres termes, le CHSCT a pour mission de procéder ou participer à des inspections de l'entreprise dans l'exercice de sa mission en vue de s'assurer de l'application des prescriptions

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    législatives, règlementaires et des consignes concernant l'hygiène, la sécurité et les conditions de travail, notamment du respect des prescriptions règlementaires pour la vérification des machines, des outils, des installations, des appareils et des équipements de protection. Il n'est pas interdit au CHSCT d'agir collectivement ou de designer quelques membres à cette fin.

    Le CHSCT a aussi pour rôle de susciter tout initiative quant à la promotion de la prévention des risques professionnels, aussi sur les méthodes et procédés de travails les plus garantis, sur le choix du matériels adéquats pour les travaux et aussi l'aménagement des postes de travail et du temps de travail. Cette mission s'étend aussi à l'information des nouveaux embauchés, des travailleurs affectés à de nouvelles tâches sur les risques auxquels ils peuvent être exposés dans l'exercice de leurs fonctions et comment s'en protéger. Il veille aussi à la formation et aux perfectionnements des différents agents chargés de la sécurité et des conditions de travail.

    Le CHSCT procède également à l'analyse des risques auxquels peuvent être exposés les travailleurs, et notamment les femmes enceintes. Il procède en outre à l'analyse des conditions de travail. Pour ce faire, le chef d'entreprise doit fournir toutes les informations utiles à l'analyse, il donne aussi son avis sur le programme annuel de prévention des risques qui lui est soumis par le chef d'établissement et en examine les conditions de sa réalisation. Il contribue à la promotion de la prévention des risques professionnels dans l'établissement et il peut aussi faire des propositions sur la prévention contre les risques mais, elles doivent être conformes aux normes mondiales de santé et de sécurité et répondre aux besoins de l'entreprise.

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    Le CHSCT est notamment consulté avant toute décision d'aménagement important modifiant les conditions de santé et de sécurité ou les conditions de travail et, par exemple :

    - avant toute transformation importante des postes de travail découlant de la modification de l'outillage, d'un changement de produit ou de l'organisation du travail ;

    - avant toute modification des cadences et des normes de productivité liées ou non à la rémunération du travail ;

    - sur le plan d'adaptation lors de la mise en oeuvre de mutations technologiques importantes et rapides ;

    - sur le projet d'introduction et lors de l'introduction de nouvelles technologies sur les conséquences de ce projet ou de cette introduction sur la santé et la sécurité des travailleurs9.

    Le comité d'hygiène de sécurité et des conditions de travail est composé comme suit :

    - le chef de l'entreprise ou son représentant, président ;

    - le chef de service de la sécurité ou tout autre agent chargé des questions

    de sécurité ;

    - le ou les médecins de l'entreprise ;

    - l'assistant (e) social de l'entreprise ;

    - le responsable de la formation ;

    - les représentants du personnel ;

    - le secrétaire, désigné par le chef d'entreprise parmi les représentants du

    personnel.

    Les représentants du personnel au CHSCT sont désignés ou élus par les travailleurs, compte tenu de leurs connaissances techniques ou de leurs aptitudes en matière d'hygiène, de santé et de sécurité au travail.

    9 Cours de la Licence Professionnelle sur la législation de la santé et la sécurité en matière sociale de M. ANOH Kouao Léon, p4

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    Le nombre de représentants du personnel varie en fonction de la taille de l'établissement et est fixé comme suit :

    · de 50 à 100 salariés = 2 représentants des salariés ;

    · de 101 à 300 salariés = 3 représentants des salariés ;

    · de 301 à 750 salariés = 5 représentants des salariés ;

    · de 751 salariés et plus = 7 représentants des salariés.

    La liste nominative des membres du CHSCT doit être affichée dans les ateliers et communiquée à l'inspection du travail et des lois sociales compétentes.

    SECTION 2 : Le fonctionnement et les moyens d'action du CHSCT 2-1- Le fonctionnement du CHSCT

    La durée du mandat des membres du CHSCT est de 2 ans, renouvelable. Un membre qui cesse ses fonctions au sein du comité est remplacé dans le délai d'un mois, pour la période du mandat restant à courir, dans les mêmes conditions de désignation.

    Le CHSCT se réunit au moins une fois par trimestre, à l'initiative de son président. Le secrétaire communique l'ordre du jour au moins quinze jours avant la tenue des réunions aux membres du comité et aux éventuels invités. Le comité se réunit également à la suite de tout accident grave ou qui aurait pû l'être, ou à la demande motivée de deux de ses membres représentants du personnel.

    Les réunions ont lieu dans l'établissement et pendant les heures de travail. Les procès-verbaux des séances et les rapports établis par les soins du secrétaire sont transmis à l'Inspection Médicale du Travail, à l'Inspection du Travail et à la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS)10.

    Au cours des réunions ordinaires, le président donne lecture des observations et mises en demeure faites par l'Inspection du Travail et des Lois Sociales, les contrôleurs de la CNPS et le médecin inspecteur du travail.

    Le temps de présence aux réunions, ainsi que celui consacré à des missions confiées par le comité sont rémunérées comme temps de travail, pour les membres du comité appartenant au personnel.

    10 Cours de la Licence Professionnelle sur la législation la santé et la sécurité en matière sociale de M.ANOH Kouao Léon, p 6

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    Peuvent assister à titre consultatif aux réunions du comité :

    - l'inspecteur du travail et des lois sociales ; - le médecin inspecteur du travail ;

    - le technicien de la prévention de la CNPS ; - toute autre personne qualifiée.

    Au moins une fois par an, le chef d'établissement présente au comité un rapport écrit faisant le bilan de la situation générale de l'hygiène de la sécurité et des conditions de travail pendant l'année écoulée.

    Ce bilan doit faire apparaitre les statistiques des accidents de travail (AT) et de maladies professionnelles (MP). Il établit un programme annuel de prévention de risques professionnels et d'amélioration des conditions de travail.

    Il fixe la liste détaillée des mesures à prendre au cours de l'année à venir dans le domaine de la prévention en précisant leurs conditions d'exécution ainsi qu'éventuellement leur coût.

    Le CHSCT émet un avis sur le rapport et le programme ; il peut examiner l'ordre de priorité et adopter d'autres mesures supplémentaires.

    Le chef d'établissement transmet pour information le rapport et le programme prévus, accompagnés de l'avais du comité, à l'Inspection Médicale du Travail, à l'Inspection du Travail et à la CNPS. Le procès-verbal de la réunion du CHSCT, consacrée à l'examen du rapport et du programme est obligatoirement joint à la demande présentée par le chef d'établissement conformément à l'Article 142 du Code de la Prévoyance Sociale, en vue d'obtenir des subventions ou des avances pour l'exécution du programme11.

    Des moyens incitatifs peuvent être consentis par la CNPS aux employeurs qui font des efforts de prévention. En cas de désaccord entre l'employeur et la majorité des membres du CHSCT sur les mesures à prendre et leurs conditions d'exécution, l'inspecteur du travail et des lois sociales et le médecin inspecteur du travail sont saisis par le président du comité.

    Les membres du CHSCT représentant le personnel, bénéficient des mêmes dispositions de protection que les délégués du personnel et les délégués syndicaux. Ils sont tenus à une obligation de discrétion, à l'égard des informations à caractère confidentiel ou données comme telles par le chef

    11 Cours de la Licence Professionnelle sur la législation la santé et la sécurité en matière sociale de M.ANOH Kouao Léon, p 7

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    d'établissement. Ils sont aussi tenus par le secret professionnel et pour toutes les questions relatives aux procédés de fabrication, ils ont aussi droit à une formation dans l'exercice de leurs missions, cette formation est à la charge de l'employeur. La CNPS peut participer à la formation des membres du CHSCT. En cas de danger imminent menaçant gravement la sécurité des travailleurs d'un chantier ou d'un atelier, le CHSCT peut mettre en oeuvre la procédure d'alerte qui lui est conférée : il peut alors prendre l'initiative d'informer l'employeur et de consigner par écrit dans un registre spécifique ce constat de danger grave et imminent.

    En cas de divergence entre la majorité des membres du Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail et l'employeur sur les mesures correctives à prendre, notamment lors de l'exercice du droit de retrait, ce dernier en informe l'inspecteur du travail. Cette décision peut être assortie d'une condamnation au paiement d'une astreinte.

    2-2- Les moyens d'action du CHSCT

    Les membres du CHSCT disposent d'un crédit d'heures mensuel. Durant ce crédit d'heures, ils peuvent circuler librement dans les locaux de leur établissement afin de dialoguer avec les salariés, mais ils peuvent également se déplacer à l'extérieur de l'établissement par exemple sur un chantier si leur mission le justifie.

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    Tableau I : Tableau du crédit horaire des membres du CHSCT en fonction de l'effectif

    Effectifs de l'établissement Nombres d'heures de

    fonctionnement par mois

    jusqu'à 99 salariés

    2

    de 100 à 299 salariés

    5

    de 300 à 499 salariés

    10

    de 500 à 1 499 salariés

    15

    à partir de 1 500 salariés

    20

     

    Lors de leur première désignation, les membres du CHSCT ont en outre un droit individuel leur permettant de suivre une formation initiale à l'exercice de leur mandat. A l'issue de deux mandats consécutifs ou non (soit 4 ans), ils ont droit à une formation de renouvellement. Les formations ont une durée fixée à 3 jours (entreprise de moins de 300 salariés) ou jusqu'à 5 jours (plus de 300 salariés).

    Dans le secteur privé, les membres du CHSCT sont des salariés protégés : ils bénéficient d'une protection contre le licenciement identique à celle des autres représentants du personnel (délégués du personnel et délégués syndicaux).

    Différents documents sont émis à l'occasion des réunions du CHSCT :

    - par l'employeur : programme annuel de prévention des risques professionnels et d'amélioration des conditions de travail ; rapport annuel écrit faisant le bilan de la situation générale de la santé, de la sécurité et des conditions de travail ; document unique d'évaluation des risques ;

    - par le secrétaire : ordre du jour et compte rendu de réunion ;

    - par les autres membres : rapports d'enquêtes, comptes rendus de visites.

    En réunion de CHSCT, lorsqu'un problème se pose sans que des décisions puissent être arrêtées, les employés ont intérêt à voter une mission. A la suite de cette mission, si le problème persiste et qu'il est important, il convient d'engager une expertise. En effet, c'est au cours des réunions que le travail se fait. La réunion doit être considérée comme un lieu où le point de la situation est fait régulièrement et où des décisions sont arrêtées. Le but des représentants, qui est de faire intervenir le personnel pour l'amélioration de ses propres conditions de travail, se joue essentiellement par le travail effectué au cours des réunions.

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    Pourtant, le procès-verbal de la réunion est un document important. En effet, il constitue très, souvent une pièce essentielle dans le dossier de l'accident du travail. Les comptes rendus de missions devront être intégrés en entier aux procès-verbaux des réunions.

    Il faut rappeler que si un danger grave et imminent a été signalé à l'employeur dans le registre prévu à cet effet et qu'un accident survient, le bénéfice de la faute inexcusable de l'employeur est, de plein droit, acquis pour la victime ou ses ayants droit.

    Le CHSCT n'a pas à rechercher les éventuelles responsabilités pénales des accidents. Mais, l'employeur ne peut ignorer que, lorsqu'un danger lui a été signalé par un membre du CHSCT, sa responsabilité est pleinement engagée s'il ne prend pas les mesures utiles à faire cesser ce danger et qu'un accident se produit. C'est une des raisons de la force du travail dans le CHSCT. L'employeur ne peut rejeter une proposition sans motiver son refus.

    En effet, pour chaque danger signalé, doivent correspondre des mesures de prévention, de sécurité, de protection et, si un risque subsiste, une organisation des secours adaptée devra être mise en place. C'est l'objet de l'obligation générale de sécurité imposée à l'employeur par le code du travail.

    Pour que cette obligation donne tous ses effets, l'écrit à une valeur déterminante. La rédaction des rapports de mission et la rédaction des procès-verbaux de réunion doivent donc faire l'objet d'une attention particulière.

    C'est le secrétaire qui établit les procès-verbaux de réunion, c'est à lui de les signer. Il en est responsable. La prise de notes et la rédaction de ces procès-verbaux peuvent le cas échéant, être déléguées à une personne ne faisant pas partie du CHSCT, voire à un prestataire externe. Dans certains établissements, le président de CHSCT tient également à signer les procès-verbaux. Il peut le faire à condition qu'il n'influe pas sur son contenu.

    Le CHSCT reçoit de l'employeur :

    - les moyens nécessaires à la préparation et à l'organisation des réunions et aux déplacements imposés par les enquêtes ou les inspections menées par le comité ;

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    - les informations indispensables à l'exercice de ses missions. À ce titre, l'employeur doit lui présenter tous les ans le rapport écrit sur le bilan de la situation générale en matière de santé, de sécurité et des conditions de travail et concernant les actions menées au cours de l'année écoulée, ainsi que le programme annuel de prévention des risques professionnels.

    - Les membres du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail peuvent se faire présenter l'ensemble des livres, registres et documents non nominatifs rendus obligatoires.

    - Le représentant du personnel au CHSCT qui constate, notamment par l'intermédiaire d'un travailleur, qu'il existe un risque grave pour la santé publique ou l'environnement en alerte immédiatement l'employeur. L'alerte est consignée par écrit. L'employeur examine la situation conjointement avec le représentant du personnel au CHSCT qui lui a transmis l'alerte et l'informe de la suite qu'il réserve à celle-ci, selon les modalités fixées par les articles du code du travail. Un droit d'alerte est également reconnu à tout travailleur s'il estime, de bonne foi, que les produits ou procédés de fabrication utilisés ou mis en oeuvre par l'établissement font peser un risque grave sur la santé publique ou l'environnement.

    PARTIE II :

    LE CHSCT : FACTEUR

    DE DEVELOPPEMENT

    ECONOMIQUE ET

    EN ENTREPRISE

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    CHAPITRE I : LES ENJEUX ECONOMIQUES DU CHSCT EN ENTREPRISE

    Section 1 : Analyse des difficultés des entreprises au niveau sanitaire et sécuritaire

    1-1- Analyse au plan sanitaire

    Selon le décret n° 98-38 du 28 janvier 1998 exige que certaines mesures d'hygiènes soient observées dans tous les établissements. L'employeur doit mettre à la disposition des travailleurs les moyens d'assurer leur propreté individuelle, notamment des vestiaires, des lavabos, des cabinets d'aisances et, le cas échéant des douches.

    Au niveau des vestiaires collectifs ils doivent être installés dans un local spécial de surface convenable, isolé des locaux de travail et de stockage et placés à proximités du passage des travailleurs, si les vestiaires sont installés dans des locaux séparés des lavabos, la communication entre les locaux doit pouvoir s'effectuer sans traverser les locaux de travail et les locaux de stockages et sans passer par l'extérieur. Dans les établissements occupant un personnel mixte des installations séparées sont prévues pour le personnel masculin et féminin, l'employeur doit tenir ces locaux en état constant de propreté. C'est pourquoi, le sol et les parois des vestiaires doivent permettre un nettoyage efficace.

    Dans les vestiaires collectifs, l'employeur doit mettre un nombre suffisant de sièges et d'armoires individuelles ininflammables, ces armoires doivent permettre de suspendre des vêtements de ville. Les armoires destinées aux personnels dont les vêtements de travail sont susceptibles d'être souillés de manières dangereuses, salissantes ou malodorantes comprennent un compartiment réservé à ces vêtements. Les armoires individuelles sont munies d'une serrure ou d'un cadenas.

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    Pour déterminer le nombre minimal de cabinets d'aisance, l'employeur doit prendre en compte l'effectif maximal de travailleurs présent simultanément dans l'établissement, en fonction de cet effectif, il doit y avoir au minimum :

    - Un cabinet et un urinoir pour vingt hommes ;

    - Deux cabinets pour vingt femmes.

    Mais nombreux sont les établissements où toutes dispositions ne sont pas respectées ou n'existe pas, et même quand elles, existent elles ne sont pas en nombre suffisant pour les nombreux travailleurs de l'établissement. Dans certains établissements où il n'existe pas d'armoire pour les travailleurs, ils sont obligés d'exposer leurs vêtements dans des lieux pas très commodes. Au niveau des lavabos, il y a souvent des problèmes d'évacuation des eaux usée dus au manque des robinets pour que les travailleurs affectés à des tâches salissante puisse se laver les mains ; Concernant les cabinets d'aisance, souvent l'entretient laisse à désirer car certains salariés après leur besoin ne prennent pas le soin de rendre les lieux propres de même, le service d'entretien n'est pas toujours présent pour en prendre soin. Quant aux des douches, elles manquent d'eau et les travailleurs sont obligés de rentrer chez eux dans un état d'impropriété.

    1-2- Analyse au plan sécuritaire

    Les pratiques de certains CHSCT restent principalement consacrées à la sécurité. Si le temps est consacré à l'analyse des statistiques d'accidents, cela est dû à l'échec de leurs missions. L'enjeu des conditions de travail et de l'efficacité des actions de prévention permet d'élargir l'approche de l'analyse des origines des accidents mais aussi des maladies professionnels.

    Par ailleurs, la croissance des accidents et maladies professionnels peut impacter négativement la trésorerie de l'entreprise, justifié par les coûts directs (cotisations, indemnités, aménagements, gestion). L'estimation des coûts

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    indirects peut parfois être un élément décisif pour convaincre de la nécessité d'agir.

    Les membres du CHSCT selon leurs prérogatives respectives et leurs missions peuvent contribuer à l'alimentation, à l'analyse et à la diffusion de ces informations dans l'entreprise. Car, au regard des différents résultats de l'analyse au plan sécuritaire, le CHSCT est loin d'atteindre ses objectifs. Les entreprises aujourd'hui, rencontrent de multiples difficultés dans la mise en place d'une véritable politique de sécurité, ce qui a pour corollaire les nombreux accidents professionnels. Certaines entreprises sont construites sans système incendie et les travailleurs manipulent des produits dangereux radio actif sans protection. Les travailleurs exposés aux risques d'accidents et maladies professionnels sont ceux qui travaillent dans le secteur des mines ou dans les industries lourdes.

    Section 2 : Le rôle prépondérant du CHSCT dans la croissance économique des entreprises

    2-1- Le CHSCT : Instrument de lutte contre la vétusté infrastructurelle des entreprises

    De nos jours, nombreuses sont les entreprises qui souffrent de la vétusté de leurs infrastructures du fait du manque d'entretien ou de la négligence de certains employeurs ou par manque de moyens financiers.

    Le CHSCT qui est un organe qui veille au bon fonctionnement de l'entreprise au plan sanitaire, sécuritaire mais, aussi infrastructurelle, est un meilleur outil de lutte contre la vétusté des infrastructures il permet donc aux entreprises de veiller à l'entretien et au renouvellement des infrastructures afin d'éviter les accidents dont la récurrence peut être source de conflits collectifs plus tard.

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    2-2- Le CHSCT : Moyen de lutte contre les conflits collectifs

    L'entreprise reste aujourd'hui encore, en proie à de nombreux conflits qui constituent une entrave sérieuse au développement économique d'un Etat. Pour cette raison, il parait urgent d'engager un processus de prévention afin de faciliter un développement harmonieux et équitable. La compréhension des causes profondes d'un conflit passe nécessairement par la connaissance de l'environnement, du territoire et des populations qui lui sont attachés. C'est l'ensemble de ces éléments ainsi que leurs interactions qui permettront de cerner globalement la nature des conflits.

    Le conflit collectif est une situation sociale dans laquelle des acteurs en interdépendance soit, poursuivent des buts différents, défendent des valeurs contradictoires, ont des intérêts divergents ou opposés, soit poursuivent simultanément et compétitivement un même but.

    Au sens strict du terme gérer un conflit collectif, c'est l'administrer c'est le diriger, c'est le résoudre. Cette manière de voir les choses suppose qu'il faut nécessairement avoir des méthodes et techniques permettant d'administrer les divergences d'opinions. Cela sous-entend qu'il faudrait avoir des préalables efficients qui pourraient permettre de raisonner sur les faits, les traiter et trouver des solutions favorisant l'atteinte des objectifs de l'organisation. Gérer un conflit collectif demande aux décideurs un certain nombre de qualités véritables parmi lesquelles nous pouvons énumérer :

    - La connaissance des faits et la connaissance des attentes de ceux qui se révoltent, La connaissance des faits et la connaissance des attentes des personnes en tension exigent de la part des leaders des renseignements clairs et précis sur la situation donnée, la cause et surtout le but visé. C'est pourquoi un bon gestionnaire doit avant de traiter une situation

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    donnée maîtriser tous les tenants et aboutissants en vue d'être pragmatique dans le règlement de la dite situation ;

    - Le discernement, c'est -à-dire avoir une analyse critique joignant l'utile à l'agréable. Discerner les faits permet de savoir les besoins et les désirs du personnel tout en les confrontant avec la politique économique et financière de l'entreprise afin de trouver des solutions satisfaisantes et durables ;

    - La compétence dans la prise de la décision, Ce n'est pas le fait d'être aux instances dirigeantes de l'organisation qui traduit la compétence dans la prise des décisions, mais le pragmatisme et le tact. Gérer le conflit collectif permet de créer le climat de confiance mutuelle, l'harmonie des relations entre les hommes. La collaboration et l'adhésion du personnel aux objectifs de l'organisation sont les seuls gages et conditions sine qua non à toute réussite dans la gestion des hommes ;

    - Etre un bon communicateur afin de séduire les personnes en tensions, les convaincre, les faire adhérer aux objectifs poursuivis par l'organisation en valorisant les services qu'elles rendent à cette dernière. La meilleure communication est celle qui séduit, celle qui doit convaincre, celle qui fait comprendre le bien-fondé de ce que l'organisation poursuit, celle qui valorise les personnes concernées et celle qui fait adhérer des personnes en tensions aux plans et à la politique de l'organisation. Les dirigeants doivent avoir l'art de parler afin d'apaiser les tensions du. Personnel y pour arriver ils doivent initier le dialogue social et mutuel en vue d'une solution durable.

    Si la gestion de conflits collectifs relève du maintien d'un bon climat social, l'absence d'harmonie relationnelle entre les dirigeants et les salariés, reste à n'en point douter sources des conflits collectifs en entreprise. C'est pour cela que, le

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    CHSCT reste un atout majeur pour l'entreprise en ce sens qu'il a pour rôle essentiel le bien être des salariés au sein de l'entreprise. Il permet aux différents responsables de la personne morale d'anticiper les différends individuel et collectif car une mauvaise condition de travail peut susciter le mécontentement des travailleurs et créer par-là même un conflit. Il faut d'abords prendre à bras le corps les revendications des salariés pour éviter de se retrouver avec des grèves à ne point finir qui entraînent des pertes énormes pour l'entreprise. En créant un CHSCT au sein de l'entreprise, l'employeur se met à l'abri de certains conflits. Même si cette théorie n'est pas toujours à 100% fiable, au moins elle permet de corriger certaines défaillances au plan sanitaire et sécuritaire et constitue ainsi, une solution au conflit collectif en entreprise.

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    CHAPITRE II : LES ENJEUX SOCIAUX DU CHSCT EN ENTREPRISE

    La littérature en matière de sécurité de travail n'est pas très abondante en Côte d'Ivoire. Et lorsqu'il s'agit de recenser les recherches qui ont porté sur les variables socio-professionnelles, individuelles ou organisationnelles et à fortiori dans les entreprises du secteur privé, leur nombre chute de façon importante. Aussi, la majorité des recherches recensées dans le cadre de la présente étude concernant les facteurs explicatifs de la survenance des accidents de travail et des maladies professionnelles, porte-elle essentiellement sur des études faites dans d'autres pays.

    Section 1 : Réduction des risques d'accident de travail et des maladies professionnelles

    1-1- Réduction des risques d'accident de travail

    L'accident de travail un événement non souhaité et inopiné provoqué lors d'une tâche prescrite, c'est-à-dire survenu au cours de l'exécution du contrat de travail, et qui un dommage corporel (exemples : brûlure, électrocution, lombalgie, fracture d'un membre, ...).

    L'accident de travail est dès lors un accident survenu dans le cadre de l'exercice d'une profession.

    La définition exacte d'un accident du travail dépend cependant des législations des différents pays. Cette notion est parfois difficile à qualifier, par exemple :

    · dans le cas de travail à domicile (part professionnelle, part domestique) ;

    · dans le cas de déplacement professionnel de plus d'une journée (cas d'accident survenu à l'hôtel par exemple) ;

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    · dans le cas d'accident survenu sur le trajet menant au lieu de travail (trajet direct habituel ou trajet particulier) ;

    · dans le cas de malaise sur le lieu de travail dû à une pathologie indépendante du travail.

    Selon les chiffres publiés en 2009 par l'Organisation internationale du Travail (OIT), ce sont environ 2,3 millions de personnes qui meurent chaque année dans le monde du travail :

    · environ 360 000 meurent d'accidents à proprement parler ;

    · environ 1,95 million meurent de maladies professionnelles incurables.

    Dans les pays industrialisés, les travailleurs du bâtiment sont les plus exposés (risque trois à quatre fois plus élevé de mourir d'un accident du travail par rapport à la moyenne de l'ensemble des salariés). Plus de 651 000 décès sont en moyenne déclarés chaque année comme directement induits par des substances dangereuses. Le mauvais enregistrement de ces accidents dans de nombreux pays fait que ce chiffre est fortement sous-évalué selon l'OIT (l'amiante, par exemple, cause encore environ 100 000 morts/an avec une aggravation régulière du nombre de morts).

    Ces accidents ont un coût socioéconomique élevé, évalué par l'OIT en 2009 à 1 250 milliards de dollars par an (coûts directs et indirects), soit plus de 2 % du Produit Intérieur Brut (PIB) mondial annuel. L'OIT craint que la crise économique n'aggrave encore la situation. L'OIT constate par ailleurs que les travailleuses sont proportionnellement plus exposées en raison des normes Santé et de Sécurité au Travail (SST) et des seuils ou limites d'exposition aux toxiques souvent établis pour des populations masculines et des tests en laboratoire. Une « Journée mondiale pour la santé et la sécurité au travail » se déroule chaque année, sous l'égide de l'ONU (OIT) le 28 avril.

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    Faire baisser le nombre d'accidents du travail et par conséquent d'arrêts de travail, est primordial au sein d'une entreprise. Il s'agit non seulement d'une obligation légale mais aussi d'un enjeu stratégique pour l'entreprise qui va réduire ses coûts et ses pertes.

    En matière de santé et de sécurité au travail, l'employeur a une obligation de résultat. En d'autres termes, il n'a pas le droit à l'erreur.

    Parce que le risque 0 n'existe pas, tout chef d'entreprise doit agir en amont.

    Pour cela, il doit identifier les risques, qui peuvent par exemple être liés à l'utilisation d'outils/machines, au port de charges, au travail en hauteur...

    Une fois le risque identifié, il doit le traiter à la source. Par exemple, en présence d'une machine dangereuse, l'employeur doit autant que possible réduire la dangerosité de l'appareil. C'est le cas des machines qui servent à couper et qui sont responsables de nombreuses amputations des membres supérieurs. Pour les rendre moins dangereuses, la zone de découpe doit être équipée d'un système protecteur afin d'empêcher le salarié d'atteindre la lame.

    L'employeur agit de même avec tous les autres facteurs de risques, tel que la manutention manuelle de charges.

    Aussi, certaines entreprises doivent réduire les facteurs de risques de la pénibilité.

    Réduire le nombre et la fréquence des accidents du travail permet non seulement de préserver la santé des salariés, mais aussi de réduire les coûts pour l'entreprise.

    Non seulement l'employeur, en évitant les accidents du travail et donc les arrêts de travail, réduit les coûts directs liés à ces absences, mais aide aussi la CNPS à réduire ses prestations au titre des accidents et maladies professionnels.

    Il évite également les pertes et les manques à gagner dus à l'absentéisme, au retard dans la production, au « turn-over » et les risques de contentieux, qui peuvent coûter très chers à l'entreprise, en particulier lorsque la faute intentionnelle de l'employeur est retenue.

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    Les efforts des entreprises semblent payants, mais pas pour tout le monde.

    Globalement, le nombre d'accidents de travail tend à diminuer dans les entreprises. Plus précisément, le nombre d'accidents du travail avec arrêt, ainsi que leur fréquence et leur gravité, mais tout le monde ne profite pas de cette baisse.

    En effet, certains secteurs d'activité sont plus exposés que d'autres aux risques d'accidents de travail. C'est par exemple, le cas du secteur de la construction (malgré une baisse des AT de 13%) qui arrive en première marche du podium des activités accidentogènes, avec, à ses côtés, les activités des agences de travail temporaire et de la production et la distribution d'eau.

    La proportion d'accidents du travail est aussi en partie liée aux caractéristiques de l'entreprise : taille de l'établissement, proportion d'ouvriers ... Ce sont les établissements de 500 salariés ou plus et de moins de 10 salariés qui s'en sortent le mieux. Les plus exposés (entreprise de taille intermédiaire) doivent donc redoubler de vigilance et accentuer leurs efforts.

    En outre, toutes les catégories de salariés ne sont pas concernées par la baisse : le risque d'accidents a baissé rapidement chez les catégories de salariés les plus exposés (hommes, jeunes, ouvriers) mais il n'a pas diminué chez les femmes alors qu'elles sont globalement moins exposées au danger.

    En 2012, les accidents du travail dans les métiers du BTP ont coûté 3 à 5 milliards d'euros pour les entreprises. Dans le top 3 des accidents les plus fréquents sur un chantier, la manutention manuelle, les accidents de plain-pied et les chutes de hauteur.

    Depuis une dizaine d'années, les études révèlent que le nombre d'accidents est en baisse, notamment grâce à la prise de conscience des entreprises des enjeux humains, économiques et juridiques au coeur de cette sinistralité.

    Mais il reste encore des progrès à faire, en matière de sécurité, les progressions

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    sont lentes et les régressions fulgurantes. En cause : les mauvaises habitudes, difficiles à perdre et des règles de sécurité souvent bafouées. Pourtant, 85 % des accidents graves auraient pu être évités par la personne qui en a été victime.

    Au coeur du message, la prévention mais pas seulement. Il existe en effet, un certain nombre de règles sur un chantier afin de limiter les risques à effets immédiats (conséquences directes sur la santé de l'employé), les risques à effets différés (TMS, amiante, surdité etc.) ou l'exposition des salariés sur leur lieu de travail. Par exemple, donner des consignes de travail, mettre en place de balisage, de blindage ou apporter des solutions mécaniques pour soulager un travail pénible pour le salarié. Mais elles ne suffisent pas à supprimer totalement le danger.

    Statistiquement, dans le BTP, pour 2 millions d'actes dangereux et de prises de risque, un chef d'entreprise peut s'attendre à 400 blessures graves, 20 000 blessures comptabilisées, 240 000 presqu'accidents, et un décès tout en haut de la pyramide.

    Si on parvient à s'attaquer à la base de cette pyramide en imposant par exemple une tolérance zéro face à un acte dangereux, alors on fait mécaniquement baisser le risque de décès, de blessures graves etc. Mais cela nécessite aussi un changement de la part des entreprises en matière de culture de la sécurité. C'est tout le rôle de l'OPPBTP.

    Cet organisme de conseils en prévention, sécurité et santé pour les salariés du bâtiment et des travaux publics produit de la documentation sur toutes les solutions techniques pour les chantiers. Plus important encore, elle réalise des diagnostics dans les entreprises afin de déterminer son niveau de culture de la prévention. Elle propose ensuite un plan d'action sur trois thèmes : organisation, technique et humain en fonction des besoins et des ressources humaines et financières de l'entreprise.

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    Pour faire de la prévention des accidents du travail, il est nécessaire d'analyser les différents facteurs de risques. Toutes les composantes du travail peuvent être à l'origine d'accidents :

    · le personnel lui-même (manque de sommeil, addictions...)

    · l'organisation et les méthodes de travail (travail de nuit...)

    · l'environnement de travail (stress...)

    · les produits, les matières et les déchets (manipulation de produits toxiques...)

    · l'équipement et le matériel (travail en hauteur, utilisation de machines...).

    Toutes les professions sont exposées aux accidents du travail, mais certaines le sont plus que d'autres, notamment dans le secteur du bâtiment, des pierres et terre à feu, du transport et de la manutention, de la métallurgie. Certaines populations sont également plus exposées que les autres, notamment les nouveaux embauchés, les intérimaires, les personnes en CDD...

    La maîtrise des risques professionnels et la prévention des accidents du travail en entreprise s'appuient à la fois sur le suivi de recommandations émises par des acteurs de la prévention et sur quelques règles de bonnes pratiques.

    L'employeur a le devoir d'assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs. Pour cela, il doit :

    · réaliser des actions de prévention des risques professionnels

    · réaliser des actions d'information et de formation

    · mettre en place une organisation et des moyens adaptés.

    Pour prévenir et réduire les accidents sur travail dans l'entreprise, il doit suivre les principes suivants :

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    éviter le risque ;

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    · évaluer les risques qui ne peuvent être évités ;

    · combattre le risque à la source ;

    · adapter le travail au salarié ;

    · remplacer ce qui est dangereux par ce qui l'est moins ;

    · planifier la prévention ;

    · prendre des mesures de protection collective avant les mesures de protection individuelle ;

    · donner des instructions appropriées aux travailleurs.

    Toute entreprise a l'obligation de réaliser l'évaluation des risques professionnels qui consiste à identifier et classer ces risques. Le résultat de cette évaluation doit être ensuite consigné dans un document unique. Ce document doit être mis à jour régulièrement.

    L'évaluation des risques constitue la première étape de la démarche de prévention. Les trois autres étapes de cette démarche sont les suivantes :

    · l'élaboration d'un programme d'action

    · la mise en oeuvre des actions

    · l'évaluation de la démarche de prévention.

    Si l'employeur se doit de protéger les salariés, ces derniers doivent également prendre part à la démarche de prévention des accidents du travail en entreprise. Ils doivent prendre soin de leur santé et de leur sécurité ainsi que de celles des autres salariés.

    Dans ce cadre-là, ils doivent :

    · réfléchir avant d'agir

    · préparer tout le matériel nécessaire avant d'effectuer une tâche

    · agir en concertation (travail en équipe)

    · surveiller l'environnement

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    · se prémunir du danger

    · penser à un itinéraire ou une zone de repli ou d'évacuation

    · garder le contact entre eux et avec les responsables

    · respecter les procédures opérationnelles

    · réaliser la mission

    · rendre compte.

    La réduction des risques d'accidents du travail implique des acteurs internes et externes à l'entreprise :

    - Le chef d'entreprise détient le pouvoir d'organisation du travail et le travail disciplinaire dans l'entreprise. Il est donc responsable de la prévention ;

    - Le médecin du travail joue un rôle primordial dans la prévention. Il a pour mission de sensibiliser les employeurs et les salariés aux accidents du travail et de les conseiller. Il est donc nécessaire de travailler avec lui en partenariat et de suivre ses recommandations ;

    - L'inspecteur du travail est chargé de veiller au respect des règles de santé et de sécurité au travail ;

    - Les instances représentatives du personnel, telles le Comité d'Hygiène de Sécurité et des Conditions de Travail (ou s'il n'existe pas, les délégués du personnel) contribuent à la protection de la santé et de la sécurité des salariés ainsi qu'à l'amélioration des conditions de travail. Elles sont notamment consultées avant toute décision d'aménagement important ;

    - Les organismes de Sécurité sociale conseillent également les entreprises et les incitent à prévenir les risques professionnels ;

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    - Les salariés participent également à la prévention des accidents du travail en entreprise et des risques professionnels, notamment en se formant, en

    s'informant et en dialoguant avec les autres acteurs de la prévention.

    Les accidents de travail demeurent encore une préoccupation en Côte d'Ivoire. Ce, malgré quelques progrès enregistrés ces dernières années. A ce jour, plus de 377 millions d'accidents surviennent chaque année dans le monde et 1/6 de ces accidents se produit en Afrique. La Côte d'Ivoire enregistre quant à elle, 5000 accidents de travail par an, soit un accident toutes les deux heures. Ces statistiques ont été rendues publiques par le Directeur de cabinet du Ministère d'Etat, Ministère de l'Emploi, des Affaires Sociales et de la Formation Professionnelle, Aguié Amaffou Germain, lors des premiers états généraux des structures de prévention des Organismes Nationaux de Sécurité Sociale (ONSS). Le représentant du Ministre d'Etat, Moussa Dosso, a indiqué qu'il `'faut agir» pour résorber aux maximum les accidents de travail dans les différentes entreprises. Pour ce faire, a-t-il poursuivi, les structures de prévention de la Côte d'Ivoire, doivent être redynamisées. La Côte d'Ivoire est en train de faire des efforts, a relevé le Directeur de cabinet du Ministère d'Etat, ministère de l'Emploi, en témoigne, la révision du Code de Travail et la mise en place de la Stratégie Nationale de Protection Sociale. Le représentant du représentant résident de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le Systèmes de Santé au Bureau de l'OMS à Abidjan, a signifié qu'il y 2,3 millions de décès par an dans le monde dus aux accidents de travail. « On enregistre 160 millions de nouveaux cas de maladies professionnelles12.

    Et ces maladies tuent 1,7 million de personnes par an. Soit un décès causé par un accident contre quatre décès causé par une maladie professionnelle ».

    12 http://news.abidjan.net/h/454669.html

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    Faisant remarquer que la part des indemnités et absences du travail dues aux accidents du travail et maladies professionnelles dans le Produit Intérieur Brut (PIB) mondial est de 4%.

    1-2- Réduction des maladies professionnelles

    Une maladie professionnelle est une maladie contractée sous l'effet d'une exposition à des facteurs de risques imputables au travail. A l'échelon individuel, la reconnaissance de l'origine professionnelle d'une maladie exige qu'une relation de causalité soit établie entre cette maladie et l'exposition du travailleur à certains agents dangereux sur son lieu de travail. Cette relation est normalement établie d'après des données cliniques et pathologiques, l'historique professionnel (anamnèse) et l'analyse du poste de travail, ainsi que l'identification et l'évaluation des risques professionnels, assorties d'une vérification de l'exposition. Lorsqu'une maladie fait l'objet d'un diagnostic clinique et qu'un lien causal est établi, cette maladie est reconnue comme maladie professionnelle.

    On entend aussi par maladie professionnelle une atteinte à la santé, dont l'expression est souvent différée par rapport à l'exposition à une source toxique ou un contexte pathogène subi au cours de l'activité professionnelle. Cette exposition est parfois répétée avant que n'apparaissent les premiers symptômes.

    L'Organisation Internationale du Travail (OIT) a publié un rapport sur la prévention des maladies professionnelles à l'occasion de la Journée mondiale pour la santé et la sécurité au travail qui s'est déroulée le 28 avril dernier. Selon l'OIT, 2,34 millions de personnes meurent chaque année de maladies et d'accidents liés au travail : 2,02 millions de personnes de maladies mortelles (soit 86%) et 321 000 personnes d'accidents mortels (soit 14%)13.

    13 http://news.abidjan.net/h/454251.html

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    C'est une maladie contractée sous l'effet d'une exposition à des facteurs de risques imputables au travail. La reconnaissance de l'origine professionnelle d'une maladie exige qu'une relation de causalité soit établie entre cette maladie et l'exposition du travailleur à certains agents dangereux sur son lieu de travail.

    Cette relation est normalement établie d'après des données cliniques et pathologiques, l'historique professionnel (anamnèse) et l'analyse du poste de travail, ainsi que l'identification et l'évaluation des risques professionnels assorties d'une vérification de l'exposition. Ce n'est que lorsqu'une maladie fait l'objet d'un diagnostic clinique et qu'un lien causal est établi qu'elle est considérée comme professionnelle.

    Les types et les tendances des maladies observées au niveau mondial sont très variables. Les pneumoconioses (silicose, la pneumoconiose des mineurs et les maladies imputables à l'amiante) touchent les travailleurs des mines, des carrières, de la construction et d'autres procédés de production. Ces maladies présentent un long temps de latence et peuvent souvent rester non diagnostiquées et non déclarées. Elles entraînent fréquemment une incapacité permanente ou le décès prématuré et sont très répandues en Asie (Chine, Inde, Vietnam), en Amérique Latine et au Brésil.

    Les Troubles Musculo-Squelettiques (TMS) prévalent dans les 27 Etats de l'Union européenne et sont à l'origine de plus de 10% de toutes les années de travail perdues pour incapacité, selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en 2009. Mais les TMS sont très répandus de par le monde (République de Corée, Argentine, Japon, Nouvelle-Zélande, ...)14

    Quant au stress lié au travail et ses effets sur la santé, ils sont de plus en plus préoccupants. Le rapport révèle qu'il a été récemment prouvé que des liens

    14 Organisation Internationale du Travail. La prévention des maladies professionnelles 2013 Première édition 2013 p 11

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    existaient entre le stress et certaines atteintes musculo-squelettiques, cardiaques et digestives.

    La mondialisation rapide a été à l'origine de l'évolution technologique, sociale et organisationnelle dans le milieu de travail, et tous ces changements se sont accompagnés de risques émergents et de nouveaux défis.

    Même si quelques risques classiques ont régressé à la suite de certaines améliorations en matière de sécurité et de réglementation ou grâce à des progrès technologiques, ils pèsent encore beaucoup trop lourdement sur la santé des travailleurs. Parallèlement, de nouvelles formes de maladies professionnelles se développent sans que soient prises des mesures adéquates en matière de prévention, de protection et de contrôle; pour ne citer qu'un exemple, de

    nouvelles technologies telles que les nanotechnologies et certaines
    biotechnologies qui sont à l'origine de dangers inédits et non identifiés sur le lieu de travail. La mauvaise ergonomie des situations de travail, l'exposition aux rayonnements électromagnétiques et les risques psychosociaux comptent parmi les risques émergents.

    Le rapport, bien qu'il mentionne la régression de quelques risques classiques, grâce à certaines améliorations en matière de sécurité et de réglementation ou bien à des progrès technologiques, estime qu'ils pèsent encore bien trop sur la santé des travailleurs. Sans compter que la mondialisation rapide et son cortège d'évolution technologique, sociale et organisationnelle dans le milieu du travail ont généré des changements qui se sont accompagnés de risques émergents et de nouveaux défis à l'origine de dangers pas toujours identifiés.

    Outre, qu'elles appauvrissent les travailleurs et leur famille, réduisent la productivité et la capacité de travail, les maladies professionnelles entraînent une augmentation considérable des dépenses de santé. Au niveau mondial et selon les estimations du Bureau international du travail (BIT), les maladies

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    professionnelles font perdre chaque année 4% du produit intérieur brut (PIB) mondial, soit l'équivalent de 2 800 milliards de dollars. Dans l'Union européenne, le coût des maladies liées au travail a été évalué à au moins 145€ par an15.

    Malgré la place de plus en plus importante donnée par les institutions gouvernementales et les organisations d'employeurs et de travailleurs à la prévention des maladies professionnelles, cette dernière ne bénéficie pas du degré de priorité que devraient lui garantir l'ampleur et la gravité de l'épidémie de maladies professionnelles.

    L'OIT prône la mise en place d'un système national de Santé et Sécurité au Travail (SST) de qualité dans chaque pays. Ce système doit être composé des éléments suivants :

    · des textes législatifs et réglementaires et, le cas échéant, des accords collectifs qui traitent de la prévention des maladies professionnelles ;

    · des mécanismes de vérification de la conformité à la législation, prévoyant notamment des systèmes efficaces d'inspection de la SST ;

    · une coopération entre les instances de direction, les travailleurs et leurs représentants pour veiller à l'application des mesures prévues en matière de SST ;

    · la mise en place de services de médecine du travail ;

    · un dispositif adapté à la collecte et à l'analyse des données relatives aux maladies professionnelles ;

    15 Organisation Internationale du Travail. La prévention des maladies professionnelles 2013 Première édition 2013 p 11

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    · la diffusion d'informations et l'organisation de formations dans le domaine de la SST ;

    · une collaboration entre le ministère en charge du travail, le ministère en charge de la santé, et les régimes de sécurité sociale couvrant les risques d'accidents du travail et de maladies professionnelles.

    La prévention des maladies professionnelles nécessite une bonne connaissance des conséquences de l'activité professionnelle sur la santé des travailleurs de l'entreprise : à ce titre, le rôle du médecin du travail est fondamental pour conseiller le chef d'entreprise et éviter la survenance de maladie professionnelle. Concrètement, le rôle de conseil du médecin du travail s'exerce en matière d'amélioration des conditions de vie et de travail dans l'entreprise et concerne d'une, part l'adaptation des postes, des techniques et des rythmes de travail à la physiologie humaine et d'autre part, la protection des salariés contre l'ensemble des nuisances (exemple : le bruit) et notamment contre les risques liés à l'utilisation de produits dangereux. Le médecin du travail est aussi chargé de la promotion de la prévention : information sur les mesures de prévention (exemple : lombalgies), propositions de formation à la sécurité du personnel de l'entreprise, mise à disposition et utilisation correcte des équipements de protection individuelle adaptés aux risques identifiés... Le médecin du travail contrôle également l'application des mesures préventives. Quant au chef d'entreprise, les conseils et avis qu'il recueille auprès du médecin du travail l'aident à décider des moyens à mettre en place.

    En outre, dans les entreprises de plus de 50 salariés, un comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), composé de représentants du personnel et présidé par le chef d'entreprise, participe à la prévention des maladies professionnelles dans l'établissement en procédant notamment à l'analyse des

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    risques et en proposant des actions de prévention :

    + Prévention primaire : dépister les maladies professionnelles et corriger les dysfonctionnements :

    - Le médecin du travail procède à des examens médicaux réguliers des travailleurs, selon une périodicité allant de 6 mois à 2 ans selon la nature des risques professionnels auxquels le salarié est exposé : cette visite médicale a pour objectif le dépistage de toute altération de la santé en relation avec les conditions de travail. Une visite médicale annuelle de surveillance médicale renforcée est prévue pour certaines catégories de salariés notamment ceux exposés à des certains risques de maladies professionnelles (risques chimiques, radiologiques ou biologiques, travail à la chaleur ou exposé au bruit...) ;

    - Pour éviter la pérennisation d'un risque pour d'autres travailleurs exposés, chaque déclaration de maladie professionnelle doit faire l'objet d'une enquête dans l'entreprise, approfondie si d'autres cas similaires sont survenus (réalisation de l'arbre des causes).

    + Prévention secondaire

    Une visite médicale obligatoire est prévue après une absence pour cause de maladie professionnelle ; cette visite de reprise a pour but d'apprécier l'aptitude à reprendre son ancien emploi et/ou la nécessité d'une adaptation des conditions de travail et/ou d'une réadaptation du salarié. Il peut y avoir des visites de pré-reprise à la demande du salarié, du médecin traitant ou du médecin conseil des organismes de sécurité sociale, lorsqu'une modification de l'aptitude au travail est prévisible, pour préparer la reprise du travail en vue de faciliter la recherche des mesures

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    nécessaires. Conformément au Code du Travail, le médecin du travail est habilité à proposer des mesures individuelles telles que mutations ou transformations de postes, justifiées par des considérations relatives à l'état de santé physique des travailleurs qui ne correspondent plus au travail exigé. Le chef d'entreprise est tenu de prendre en considération ces propositions et, en cas de refus, de faire connaître les motifs qui s'opposent à ce qu'il y soit donné suite. En cas de difficulté ou de désaccord, la décision est prise par l'inspecteur du travail après avis du Médecin-Inspecteur du travail.

    Le contrat de travail ne peut être rompu sans que l'employeur n'ait recherché à adapter le poste de travail ou à reclasser le salarié.

    A l'échéance d'un mois, le reclassement n'ayant pas pu être effectué et la preuve de cette impossibilité ayant été apportée, l'employeur peut procéder à un licenciement avec doublement des indemnités.

    Les statistiques demeurent encore alarmantes. Les accidents de travail et maladies professionnelles continuent de faire des ravages, malgré les progrès enregistrés. Les derniers chiffres de l'Organisation internationale du Travail (OIT) de 2011 font état de plus de 6300 décès chaque jour et 850.000 accidents quotidiens sur les lieux de travail16. Mais en Côte d'Ivoire, le nombre d'accidents de travail est en chute. En 2000, il y a eu 5.498 accidents de travail avec 899.126 jours perdus et 4800 accidents en 2012 avec 24.000 jours perdus. Et en 2005, il a été enregistré 65 accidents mortels contre 12 en 2012 sur les lieux de travail. Ces chiffres ont été rendus publics par le Directeur général adjoint chargé de l'Exploitation à la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS), Kouassi Charles, lors d'une conférence de presse tenue au siège de cette structure, au Plateau. Cette rencontre a eu lieu en prélude aux Etats généraux des structures de prévention des Organismes nationaux de sécurité sociale (ONSS) qui se tiendra du lundi 18 au 22 mars prochain, à Grand Bassam,

    16 http://news.abidjan.net/h/464252.html

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    autour du thème : « Etablir des bases harmonisées de travail ». Le DGA de la CNPS, chargé de l'Exploitation a expliqué que cette rencontre dressera le bilan des activités de l'Interafricaine de la prévention des risques (IAPRP) créée depuis de vingt ans et dont le but essentiel est de faire la promotion de la prévention des risques professionnelle à travers les structures de prévention. Il a relevé que l'objectif global de ces assises est de définir des bases qui permettent à ces structures de fonctionner avec plus d'efficacité. Et de les harmoniser afin de réduire les disparités entre elles.

    Mais de façon spécifique, il s'agira d'établir la typologie des structures de prévention et adopter un schéma directeur pour l'élaboration de programme de prévention. Quinze pays sont attendus à ces premiers états généraux. Ces cinq jours de réflexion seront meublés par des conférences, des tables rondes et des films relatifs à la prévention des risques professionnels.

    La participation active des organisations d'employeurs et de travailleurs est essentielle à l'élaboration de politiques et de programmes nationaux pour la prévention des maladies professionnelles. Les employeurs ont l'obligation de prévenir les maladies professionnelles en prenant des mesures de prévention et de protection passant par l'évaluation et la maîtrise des risques au travail.

    Cadres, agents de maîtrise, spécialistes de la SST, travailleurs, délégués en charge de la sécurité et de la santé, syndicats, tous ces acteurs ont un rôle important à jouer en pratiquant le dialogue social et la participation. Le fait d'inclure des clauses relatives à la SST dans les conventions collectives permet également d'améliorer la SST sur le lieu de travail. Les travailleurs et leurs organisations ont le droit de participer à tous les niveaux à la formulation, la supervision et la mise en oeuvre des politiques et des programmes de prévention. L'Afrique du Sud, l'Inde, la République démocratique populaire Lao et la Papouasie-Nouvelle Guinée ont fait un pas de plus en incorporant la prévention des maladies professionnelles dans leurs politiques ou programmes nationaux de SST. En assurant un meilleur respect des obligations légales, une inspection du

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    travail aux pouvoirs renforcés constitue également un puissant instrument de prévention des maladies professionnelles. Ainsi, l'Afrique du Sud, l'Angola, le Bénin, le Burkina Faso, la République centrafricaine, la Chine, l'ex-République yougoslave de Macédoine, l'Inde, l'Indonésie, le Liban, le Mali, le Maroc, la Mauritanie, la République de Moldova, le Sénégal, la République arabe syrienne, le Togo et la Tunisie ont décidé d'étendre les activités des services d'inspection du travail et d'inspection de la SST à la prévention des maladies professionnelles, comme le préconise la convention (no 81) sur l'inspection du travail, 1947. Le programme stratégique australien (2002-2012) a fait de la prévention des maladies professionnelles l'une de ses priorités, avec des mesures visant à maîtriser les risques d'exposition en milieu de travail, obtenir une réelle adhésion des partenaires sociaux, mettre au point des systèmes d'acquisition de données de meilleure qualité, et améliorer l'approche réglementaire. Comme le recommande la convention (no 121) sur les prestations en cas d'accidents du travail et de maladies professionnelles, 1964, certains pays, dont le Brésil, la Chine, la Colombie, le Japon, le Mexique, la Thaïlande, le Vietnam et de nombreux pays européens, ont élargi leurs systèmes nationaux de sécurité sociale pour assurer une meilleure couverture des risques de maladies professionnelles. Ces systèmes fournissent des données précieuses sur les maladies professionnelles à long temps de latence, car il arrive que les travailleurs aient changé de lieu de travail ou d'emploi au moment où ces maladies sont diagnostiquées.

    Certains pays ont accompli des progrès dans la prévention des risques psychosociaux. A titre d'exemple, l'Italie a introduit en avril 2008 un texte de loi sur la sécurité et la santé au travail, qui dispose explicitement que le stress lié au travail sera pris en compte dans toute évaluation des risques24. Le Code du travail adopté par la République tchèque en 2006 comporte lui aussi des dispositions à propos du stress lié au travail.

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    Le Comité des hauts responsables de l'inspection du travail (CHRIT) a lancé sa Campagne européenne 2012 sur les risques psychosociaux et a créé, en collaboration avec l'Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail (EU-OSHA), une boîte à outils pour les inspections qui est disponible en 22 langues.

    Les organisations d'employeurs et de travailleurs jouent également un rôle actif dans la formation. Pour citer un exemple, l'organisation syndicale des travailleurs de la coiffure UNI Europa Hair and Beauty Union et l'organisation d'employeurs Coiffure EU, la Confédération des entreprises suédoises (Confederation of Swedish Enterprises) et l'Association européenne du bitume (European Bitumen Association), ainsi que l'Union internationale des transports routiers (International Road Transport Union) ont pris pour référence la liste des maladies professionnelles publiée par le BIT afin de prévenir des maladies de la peau, des TMS, des affections provoquées par les rayonnements et d'autres maladies professionnelles. Les membres de l'Internationale des services publics (ISP), qui représente les employés du service public, ont créé le Réseau des

    syndicats du secteur de la santé en Afrique de l'Ouest (West Africa Health Sector Union Network), présent au Nigéria, au Ghana, au Libéria et au Sierra Leone, qui a réussi à promouvoir quelque 50 politiques de SST en milieu de travail dans la région. Des organisations d'employeurs et de travailleurs contribuent ainsi activement à la formation à l'éducation. Plusieurs organisations d'employeurs proposent à leurs membres des formations à la prévention des maladies professionnelles. Certaines organisations de travailleurs préparent et distribuent des supports de formation. L'ISP a créé une base de données conviviale qui regroupe les normes du travail portant sur des questions de SST.

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    Section 2 : Maintien de la discipline professionnelle

    2-1- Observation des prescriptions du CHSCT par les dirigeants d'entreprise

    Pour protéger la vie de l'ensemble des salariés de son entreprise, l'employeur est tenu de mettre en place plusieurs moyens de prévention pour réduire les risques d'accident de travail et de maladie professionnelle au sein de sa structure. Pour cela, il a l'obligation d'observer toutes les prescriptions du CHSCT en ce qui concerne les points suivants :

    - L'hygiène ;

    - La sécurité ;

    - Les conditions de travail.

    Au niveau de l'hygiène, l'employeur est tenue d'observé toutes les prescriptions surtout au niveau des sanitaires de plus en plus utilisés par les salariés au sein des établissements. Ils doivent être en nombre suffisant et tenus constamment en état de propreté pour éviter des maladies contagieuses. Il y a aussi les armoires de rangements des salariés qui doivent aussi être en nombre suffisant et comporter toutes les commodités.

    Concernant la sécurité, l'employeur doit respecter les prescriptions du CHSCT car l'entreprise est un monde très fragile où les accidents surviennent à tout moment mais que l'on peut prévenir en y mettant les moyens nécessaires pour les éviter ou les réduire.

    Quant aux conditions de travail, ce sont des éléments indispensables en entreprise. Selon le Code du travail en vigueur, l'employeur se doit de mettre en place des conditions de travail optimales tout en respectant les prescriptions du CHSCT et ceux des organismes nationaux et internationaux en vigueur.

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    En somme, l'employeur est tenue à l'obligation de respecter toutes les prescriptions du CHSCT, car cela y va de son intérêt et de celui des salariés afin d'éviter des dépenses considérables qui peuvent impacter négativement les finances de l'organisation.

    2-2- Respect des prescriptions du CHSCT par les salariés

    Tout comme l'employeur, les salariés ont tous l'obligation de respecter les prescriptions du CHSCT afin de préserver leur vie. Ils doivent respecter les consignes qui leurs sont données, se conformer correctement aux dispositifs de salubrité et de sécurité qui constituent les protocoles de santé et de sécurité des entreprises. Cela est d'autant plus nécessaire dans la mesure où, ce sont les travailleurs qui sont les plus exposés aux différents risques professionnels.

    CONCLUSION

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    En somme le CHSCT est une instance obligatoire dans toutes les entreprises de plus de 50 salariés et dont la mise en place, la composition et le fonctionnement sont règlementés.

    En effet, malgré les efforts de l'Etat ivoirien dans la création d'un cadre juridique pour que le comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) soit installé dans les différentes entreprises du pays, un flou demeure dans la mise en oeuvre effective des directives y afférentes. Pourtant, l'entreprise étant un milieu à hauts risques professionnels, il est nécessaire qu'elle soit le premier cadre professionnel à privilégier la création d'un CHSCT en son sein.

    Dans le cadre de cette étude, les recherches ont été axées sur l'étude du CHSCT dans la première partie c'est-à-dire sa constitution, son fonctionnement, ses attributions et ses moyens d'action. Car, pour créer un CHSCT au sein d'une entreprise, il faudrait que cette entreprise ait plus de 50 salariés en son sein. Au niveau du second point, le CHSCT est défini comme facteur de développement économique et social des entreprises car pour que une entreprise puisse augmenter sa productivité et son chiffre d'affaire, elle doit être conforme aux normes de sécurité en vigueur et tous les acteurs de l'entreprise doivent respecter les prescriptions du CHSCT pour réduire les risques d'accident et de maladies professionnels qui sont souvent source de certains conflits individuels ou collectifs en entreprise. Mais aussi ce, thème permet d'apprécier les différentes études effectuées sur le CHSCT et les difficultés rencontrées par celles-ci dans la gestion des accidents de travail et des maladies professionnels.

    Les enjeux du CHSCT en sont nombreux car l'entreprise est une unité de production de biens et services dont le but est d'en tirer profit. Le CHSCT donc est une institution au sein de l'organisation. Les compétences s'étendent à la santé, à la sécurité au travail et aux conditions de travail. Dans ce sens, il peut être un facteur de développement économique et social en entreprise si les dirigeants d'entreprise mettent au sein de leurs organisations, les moyens et les actions des risques professionnels en appliquant ses recommandations.

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    Quant aux recommandations, nous souhaiterions que les entreprises qui n'ont pas encore en leur sein un CHSCT puissent le faire pour prévenir les différents risques auxquels sont exposés les salariés mais aussi, nous demandons aux pouvoirs publics d'intensifier les sanctions contre les entreprises qui refusent de s'y soumettre et aussi, aux entreprises ivoirienne de mettre à la disposition des étudiants certaines informations concernant le CHSCT car la quasi-totalité des informations contenues dans ce mémoire est issue des pays européens.






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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984