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Les enjeux du comité d'hygiène de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) en entreprise.

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par Eneuphey Bilé Francis ABETCHE
GROUPE ITA INGENIERIE SA  - Licence professionnelle 2015
  

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CHAPITRE II : LES ENJEUX SOCIAUX DU CHSCT EN ENTREPRISE

La littérature en matière de sécurité de travail n'est pas très abondante en Côte d'Ivoire. Et lorsqu'il s'agit de recenser les recherches qui ont porté sur les variables socio-professionnelles, individuelles ou organisationnelles et à fortiori dans les entreprises du secteur privé, leur nombre chute de façon importante. Aussi, la majorité des recherches recensées dans le cadre de la présente étude concernant les facteurs explicatifs de la survenance des accidents de travail et des maladies professionnelles, porte-elle essentiellement sur des études faites dans d'autres pays.

Section 1 : Réduction des risques d'accident de travail et des maladies professionnelles

1-1- Réduction des risques d'accident de travail

L'accident de travail un événement non souhaité et inopiné provoqué lors d'une tâche prescrite, c'est-à-dire survenu au cours de l'exécution du contrat de travail, et qui un dommage corporel (exemples : brûlure, électrocution, lombalgie, fracture d'un membre, ...).

L'accident de travail est dès lors un accident survenu dans le cadre de l'exercice d'une profession.

La définition exacte d'un accident du travail dépend cependant des législations des différents pays. Cette notion est parfois difficile à qualifier, par exemple :

· dans le cas de travail à domicile (part professionnelle, part domestique) ;

· dans le cas de déplacement professionnel de plus d'une journée (cas d'accident survenu à l'hôtel par exemple) ;

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Elève Ingénieur en Licence Professionnelle de GRH au GROUPE ITA INGENIEURIE SA

· dans le cas d'accident survenu sur le trajet menant au lieu de travail (trajet direct habituel ou trajet particulier) ;

· dans le cas de malaise sur le lieu de travail dû à une pathologie indépendante du travail.

Selon les chiffres publiés en 2009 par l'Organisation internationale du Travail (OIT), ce sont environ 2,3 millions de personnes qui meurent chaque année dans le monde du travail :

· environ 360 000 meurent d'accidents à proprement parler ;

· environ 1,95 million meurent de maladies professionnelles incurables.

Dans les pays industrialisés, les travailleurs du bâtiment sont les plus exposés (risque trois à quatre fois plus élevé de mourir d'un accident du travail par rapport à la moyenne de l'ensemble des salariés). Plus de 651 000 décès sont en moyenne déclarés chaque année comme directement induits par des substances dangereuses. Le mauvais enregistrement de ces accidents dans de nombreux pays fait que ce chiffre est fortement sous-évalué selon l'OIT (l'amiante, par exemple, cause encore environ 100 000 morts/an avec une aggravation régulière du nombre de morts).

Ces accidents ont un coût socioéconomique élevé, évalué par l'OIT en 2009 à 1 250 milliards de dollars par an (coûts directs et indirects), soit plus de 2 % du Produit Intérieur Brut (PIB) mondial annuel. L'OIT craint que la crise économique n'aggrave encore la situation. L'OIT constate par ailleurs que les travailleuses sont proportionnellement plus exposées en raison des normes Santé et de Sécurité au Travail (SST) et des seuils ou limites d'exposition aux toxiques souvent établis pour des populations masculines et des tests en laboratoire. Une « Journée mondiale pour la santé et la sécurité au travail » se déroule chaque année, sous l'égide de l'ONU (OIT) le 28 avril.

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Faire baisser le nombre d'accidents du travail et par conséquent d'arrêts de travail, est primordial au sein d'une entreprise. Il s'agit non seulement d'une obligation légale mais aussi d'un enjeu stratégique pour l'entreprise qui va réduire ses coûts et ses pertes.

En matière de santé et de sécurité au travail, l'employeur a une obligation de résultat. En d'autres termes, il n'a pas le droit à l'erreur.

Parce que le risque 0 n'existe pas, tout chef d'entreprise doit agir en amont.

Pour cela, il doit identifier les risques, qui peuvent par exemple être liés à l'utilisation d'outils/machines, au port de charges, au travail en hauteur...

Une fois le risque identifié, il doit le traiter à la source. Par exemple, en présence d'une machine dangereuse, l'employeur doit autant que possible réduire la dangerosité de l'appareil. C'est le cas des machines qui servent à couper et qui sont responsables de nombreuses amputations des membres supérieurs. Pour les rendre moins dangereuses, la zone de découpe doit être équipée d'un système protecteur afin d'empêcher le salarié d'atteindre la lame.

L'employeur agit de même avec tous les autres facteurs de risques, tel que la manutention manuelle de charges.

Aussi, certaines entreprises doivent réduire les facteurs de risques de la pénibilité.

Réduire le nombre et la fréquence des accidents du travail permet non seulement de préserver la santé des salariés, mais aussi de réduire les coûts pour l'entreprise.

Non seulement l'employeur, en évitant les accidents du travail et donc les arrêts de travail, réduit les coûts directs liés à ces absences, mais aide aussi la CNPS à réduire ses prestations au titre des accidents et maladies professionnels.

Il évite également les pertes et les manques à gagner dus à l'absentéisme, au retard dans la production, au « turn-over » et les risques de contentieux, qui peuvent coûter très chers à l'entreprise, en particulier lorsque la faute intentionnelle de l'employeur est retenue.

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Les efforts des entreprises semblent payants, mais pas pour tout le monde.

Globalement, le nombre d'accidents de travail tend à diminuer dans les entreprises. Plus précisément, le nombre d'accidents du travail avec arrêt, ainsi que leur fréquence et leur gravité, mais tout le monde ne profite pas de cette baisse.

En effet, certains secteurs d'activité sont plus exposés que d'autres aux risques d'accidents de travail. C'est par exemple, le cas du secteur de la construction (malgré une baisse des AT de 13%) qui arrive en première marche du podium des activités accidentogènes, avec, à ses côtés, les activités des agences de travail temporaire et de la production et la distribution d'eau.

La proportion d'accidents du travail est aussi en partie liée aux caractéristiques de l'entreprise : taille de l'établissement, proportion d'ouvriers ... Ce sont les établissements de 500 salariés ou plus et de moins de 10 salariés qui s'en sortent le mieux. Les plus exposés (entreprise de taille intermédiaire) doivent donc redoubler de vigilance et accentuer leurs efforts.

En outre, toutes les catégories de salariés ne sont pas concernées par la baisse : le risque d'accidents a baissé rapidement chez les catégories de salariés les plus exposés (hommes, jeunes, ouvriers) mais il n'a pas diminué chez les femmes alors qu'elles sont globalement moins exposées au danger.

En 2012, les accidents du travail dans les métiers du BTP ont coûté 3 à 5 milliards d'euros pour les entreprises. Dans le top 3 des accidents les plus fréquents sur un chantier, la manutention manuelle, les accidents de plain-pied et les chutes de hauteur.

Depuis une dizaine d'années, les études révèlent que le nombre d'accidents est en baisse, notamment grâce à la prise de conscience des entreprises des enjeux humains, économiques et juridiques au coeur de cette sinistralité.

Mais il reste encore des progrès à faire, en matière de sécurité, les progressions

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sont lentes et les régressions fulgurantes. En cause : les mauvaises habitudes, difficiles à perdre et des règles de sécurité souvent bafouées. Pourtant, 85 % des accidents graves auraient pu être évités par la personne qui en a été victime.

Au coeur du message, la prévention mais pas seulement. Il existe en effet, un certain nombre de règles sur un chantier afin de limiter les risques à effets immédiats (conséquences directes sur la santé de l'employé), les risques à effets différés (TMS, amiante, surdité etc.) ou l'exposition des salariés sur leur lieu de travail. Par exemple, donner des consignes de travail, mettre en place de balisage, de blindage ou apporter des solutions mécaniques pour soulager un travail pénible pour le salarié. Mais elles ne suffisent pas à supprimer totalement le danger.

Statistiquement, dans le BTP, pour 2 millions d'actes dangereux et de prises de risque, un chef d'entreprise peut s'attendre à 400 blessures graves, 20 000 blessures comptabilisées, 240 000 presqu'accidents, et un décès tout en haut de la pyramide.

Si on parvient à s'attaquer à la base de cette pyramide en imposant par exemple une tolérance zéro face à un acte dangereux, alors on fait mécaniquement baisser le risque de décès, de blessures graves etc. Mais cela nécessite aussi un changement de la part des entreprises en matière de culture de la sécurité. C'est tout le rôle de l'OPPBTP.

Cet organisme de conseils en prévention, sécurité et santé pour les salariés du bâtiment et des travaux publics produit de la documentation sur toutes les solutions techniques pour les chantiers. Plus important encore, elle réalise des diagnostics dans les entreprises afin de déterminer son niveau de culture de la prévention. Elle propose ensuite un plan d'action sur trois thèmes : organisation, technique et humain en fonction des besoins et des ressources humaines et financières de l'entreprise.

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Pour faire de la prévention des accidents du travail, il est nécessaire d'analyser les différents facteurs de risques. Toutes les composantes du travail peuvent être à l'origine d'accidents :

· le personnel lui-même (manque de sommeil, addictions...)

· l'organisation et les méthodes de travail (travail de nuit...)

· l'environnement de travail (stress...)

· les produits, les matières et les déchets (manipulation de produits toxiques...)

· l'équipement et le matériel (travail en hauteur, utilisation de machines...).

Toutes les professions sont exposées aux accidents du travail, mais certaines le sont plus que d'autres, notamment dans le secteur du bâtiment, des pierres et terre à feu, du transport et de la manutention, de la métallurgie. Certaines populations sont également plus exposées que les autres, notamment les nouveaux embauchés, les intérimaires, les personnes en CDD...

La maîtrise des risques professionnels et la prévention des accidents du travail en entreprise s'appuient à la fois sur le suivi de recommandations émises par des acteurs de la prévention et sur quelques règles de bonnes pratiques.

L'employeur a le devoir d'assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs. Pour cela, il doit :

· réaliser des actions de prévention des risques professionnels

· réaliser des actions d'information et de formation

· mettre en place une organisation et des moyens adaptés.

Pour prévenir et réduire les accidents sur travail dans l'entreprise, il doit suivre les principes suivants :

· 32

éviter le risque ;

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· évaluer les risques qui ne peuvent être évités ;

· combattre le risque à la source ;

· adapter le travail au salarié ;

· remplacer ce qui est dangereux par ce qui l'est moins ;

· planifier la prévention ;

· prendre des mesures de protection collective avant les mesures de protection individuelle ;

· donner des instructions appropriées aux travailleurs.

Toute entreprise a l'obligation de réaliser l'évaluation des risques professionnels qui consiste à identifier et classer ces risques. Le résultat de cette évaluation doit être ensuite consigné dans un document unique. Ce document doit être mis à jour régulièrement.

L'évaluation des risques constitue la première étape de la démarche de prévention. Les trois autres étapes de cette démarche sont les suivantes :

· l'élaboration d'un programme d'action

· la mise en oeuvre des actions

· l'évaluation de la démarche de prévention.

Si l'employeur se doit de protéger les salariés, ces derniers doivent également prendre part à la démarche de prévention des accidents du travail en entreprise. Ils doivent prendre soin de leur santé et de leur sécurité ainsi que de celles des autres salariés.

Dans ce cadre-là, ils doivent :

· réfléchir avant d'agir

· préparer tout le matériel nécessaire avant d'effectuer une tâche

· agir en concertation (travail en équipe)

· surveiller l'environnement

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· se prémunir du danger

· penser à un itinéraire ou une zone de repli ou d'évacuation

· garder le contact entre eux et avec les responsables

· respecter les procédures opérationnelles

· réaliser la mission

· rendre compte.

La réduction des risques d'accidents du travail implique des acteurs internes et externes à l'entreprise :

- Le chef d'entreprise détient le pouvoir d'organisation du travail et le travail disciplinaire dans l'entreprise. Il est donc responsable de la prévention ;

- Le médecin du travail joue un rôle primordial dans la prévention. Il a pour mission de sensibiliser les employeurs et les salariés aux accidents du travail et de les conseiller. Il est donc nécessaire de travailler avec lui en partenariat et de suivre ses recommandations ;

- L'inspecteur du travail est chargé de veiller au respect des règles de santé et de sécurité au travail ;

- Les instances représentatives du personnel, telles le Comité d'Hygiène de Sécurité et des Conditions de Travail (ou s'il n'existe pas, les délégués du personnel) contribuent à la protection de la santé et de la sécurité des salariés ainsi qu'à l'amélioration des conditions de travail. Elles sont notamment consultées avant toute décision d'aménagement important ;

- Les organismes de Sécurité sociale conseillent également les entreprises et les incitent à prévenir les risques professionnels ;

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- Les salariés participent également à la prévention des accidents du travail en entreprise et des risques professionnels, notamment en se formant, en

s'informant et en dialoguant avec les autres acteurs de la prévention.

Les accidents de travail demeurent encore une préoccupation en Côte d'Ivoire. Ce, malgré quelques progrès enregistrés ces dernières années. A ce jour, plus de 377 millions d'accidents surviennent chaque année dans le monde et 1/6 de ces accidents se produit en Afrique. La Côte d'Ivoire enregistre quant à elle, 5000 accidents de travail par an, soit un accident toutes les deux heures. Ces statistiques ont été rendues publiques par le Directeur de cabinet du Ministère d'Etat, Ministère de l'Emploi, des Affaires Sociales et de la Formation Professionnelle, Aguié Amaffou Germain, lors des premiers états généraux des structures de prévention des Organismes Nationaux de Sécurité Sociale (ONSS). Le représentant du Ministre d'Etat, Moussa Dosso, a indiqué qu'il `'faut agir» pour résorber aux maximum les accidents de travail dans les différentes entreprises. Pour ce faire, a-t-il poursuivi, les structures de prévention de la Côte d'Ivoire, doivent être redynamisées. La Côte d'Ivoire est en train de faire des efforts, a relevé le Directeur de cabinet du Ministère d'Etat, ministère de l'Emploi, en témoigne, la révision du Code de Travail et la mise en place de la Stratégie Nationale de Protection Sociale. Le représentant du représentant résident de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le Systèmes de Santé au Bureau de l'OMS à Abidjan, a signifié qu'il y 2,3 millions de décès par an dans le monde dus aux accidents de travail. « On enregistre 160 millions de nouveaux cas de maladies professionnelles12.

Et ces maladies tuent 1,7 million de personnes par an. Soit un décès causé par un accident contre quatre décès causé par une maladie professionnelle ».

12 http://news.abidjan.net/h/454669.html

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Faisant remarquer que la part des indemnités et absences du travail dues aux accidents du travail et maladies professionnelles dans le Produit Intérieur Brut (PIB) mondial est de 4%.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway