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Musiques actuelles en milieu rural - le cas du gà¢tinais sud seine-et-marnais


par Bilitis DELALANDRE
Université Paris-Est Marne-la-vallée - Département histoire - Master 2 Professionnel « Développement Culturel Territorial » 2016
  

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Annexe 4. Cartographie des adhérents au réseau Pince Oreilles

Source : Pince Oreilles, Transistor n°48 - Avril à Juin 2016.

131

Annexe 5. Cartographie des studios de répétition et d'enregistrement en Seine-et-Marne

Source : Chiffres clés et les principaux enjeux des structures musiques actuelles en Seine-et-Marne, réseau

Pince Oreilles, juin 2013

132

Annexe 6. Typologie socio-économique des communes d'Île-de-France.

Source : SEGESA/DREIF/DRIAF - Dynamique territoriale de l'agriculture et de l'espace rural en Île-

de-France », 2005

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Annexe 7. Gradient de ruralité des communes d'Île-de-France

Source : SEGESA/DREIF/DRIAF - Dynamique territoriale de l'agriculture et de l'espace rural en Île-

de-France », 2005

134

Annexe 8. Population de la Seine-et-Marne par commune
en 2011 et évolution de 2006 à 2011

Source : INSEE, Recensement 2010 -Téléatlas, Multine - 2009

Annexe 9. Carte des Établissements Publics de Coopération Intercommunale en Seine-et-Marne

au 1er Janvier 2016

135

Source : DGCL / INSEE- RP 2013 (population totale au 01/01/2016) / Préfecture de Seine-et-Marne

Annexe 10. Répartition de la population de moins de 20 ans en Seine-et-Marne

136

Sources : Département de Seine-et-Marne, SIG, DADT, 2012

La Tête des
Trains, Tousson

Champ Libre,
Festival
Les Gâtifolies, Boissy-

aux-Cailles

Bar-concerts à Fontainebleau (Kustom Café, Glasgow)

Réseau Pince Oreilles

Rainforest,
Fontainebleau

L'Studial
Festival
LaGrange,
Gironville

MJC La Scala, Nemours

MJC
Fontainebleau
Loisirs Culture

Musiqafon
Musibus, Festival
Notown, Nemours

Fédération des
Foyers Ruraux
de Seine-et-

Marne

Festi'Val en Seine, St Mammés

Asso Pas Trop Loin
de la Seine,
Au Bon Coin
Festival, Thomery

Animal Record,
La Douve Blanche
Festival, Egreville

Union
Départementale
des MJC de Seine-

et-Marne

Festival Django
Reinhardt, Samois

Prodathor
Cerfstival,
Villecerf

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Annexe 11. Schéma synthétique des interactions entre les structures en faveur des musiques
actuelles du Gâtinais

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Annexe 12. Synthèse du débat « Les Musiques Actuelles et l'aménagement du territoire en
Seine-et-Marne ».

« Les Musiques Actuelles et l'aménagement du territoire en Seine-et-Marne »

Synthèse du débat publiée en janvier 2006 par le réseau Pince Oreille, lors de la 7e édition du
Festival Watts Up.

Rencontre du samedi 17 décembre 2005.

Organisée par le réseau Pince Oreilles

Et le Conseil Général de Seine-et-Marne,

Au Chaudron, Scène de Musiques actuelles du Mée sur Seine

Modérée par Patricia Coler, rédactrice en chef du magazine « Artiste Pluriel »,

Avec les intervenants suivants :

- Jean Calvet, conseiller général délégué du Président à la culture et à la coopération

décentralisée,

- Geneviève Busch, Adjointe à la culture de la Mairie de la Ferté sous Jouarre,

- Olivier Galan, Président du réseau Pince Oreilles, et Directeur de File 7,

- Thierry Boccanfuso, Président de l'association Notown,

- Frédéric Vandromme, Président de l'association Kalifuda,

- Pierre-Marie Cuny, Directeur des affaires culturelles du Conseil Général,

- Hervé Labove, Directeur des affaires culturelles de la Communauté

d'Agglomération Melun Val de Seine,

- Yves Gruson, Directeur de l'Ecole Nationale de Musique de Bobigny.

Lors de la 7ème édition du festival Watts Up, le réseau Pince Oreilles et le Conseil Général de Seine-et-Marne ont co-organisé un débat sur « les musiques actuelles et l'aménagement du territoire ». Comme l'a souligné le conseiller général Jean Calvet, en tant qu'élu local, la 1ère question que lui pose un nouvel habitant, concerne bien souvent la musique : « Peut-on pratiquer de la musique dans votre commune ? ». L'un des enjeux des prochaines années pour les musiques actuelles et ceux qui les pratiquent, c'est que la réponse à cette question soit le plus souvent « Oui, il y a un endroit adapté où vous pouvez répéter, et une salle de diffusion à proximité d'ici ! ». On en est encore loin, car il existe en Seine-et-Marne de fortes inégalités entre les zones urbaines et rurales. Toutefois sur certains territoires, de nombreux acteurs agissent, et apprennent à travailler ensemble, à mutualiser leurs moyens, à se concerter.

Inégalité territoriale

Depuis 6 ans, la Seine-et-Marne a vu des équipements dédiés aux musiques actuelles sortir de terre : l'Empreinte (Savigny-le-Temple), File 7 (Magny-le-Hongre), et les CuiZines (Chelles). Dans le même temps, les structures de diffusion se sont organisées à l'échelle départementale en créant le réseau Pince Oreilles. Du côté des artistes, ceux qui sont attentifs à la scène locale,

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observent que celle-ci s'est progressivement décomplexée. Des médias régionaux comme le Nouvel Observateur (pages spéciales région), la République ou le Parisien soulignent le dynamisme de la scène rock seine et marnaise. Toutefois, à y regarder de plus près, cette dynamique départementale est très inégale. La plupart des équipements sont concentrés sur les espaces les plus urbanisés de la partie ouest du 77, à proximité de la francilienne. Les territoires ruraux voient des initiatives se mettre en place. Mais, celles-ci ont du mal à s'installer dans la durée. Par ailleurs, de grandes villes comme Meaux, Melun ou Fontainebleau ne possèdent toujours pas d'équipement suffisant pour la répétition et/ou la diffusion.

Dynamisme du territoire rural

La Seine-et-Marne avec ses 514 communes, couvre près de 50 % de la surface de l'Ile-de-France. En milieu rural, des assos se démènent pour organiser des concerts. La Tête des Trains s'active ainsi depuis plus de 20 ans à Tousson. Et cette doyenne est aujourd'hui rejointe par la jeune génération. L'association Notown, ses 4 000 spectateurs annuels, et ses 35 concerts en 5 ans, prouvent qu'il y a une réalité des musiques actuelles en milieu rural. Le Collectif Kalifuda avec le festival Le Son de L'Air, démontre que l'on peut convaincre des élus locaux, et organiser un festival dans les règles de l'art : soutien des sociétés civiles, salariat de tous les artistes....

Besoins et difficultés en territoires ruraux

Mais si des projets naissent, ce n'est pas sans difficulté. Thierry Bocanfuso, Président de l'association Notown, énumère les besoins des territoires ruraux : « manque des locaux, de structuration, d'une offre culturelle et en particulier musicale, de projets sociaux et de préventions ». Et pourtant affirme-t-il « on sortira beaucoup de jeunes de leurs difficultés grâce à la culture et en particulier grâce à la musique ». Mais, parce que les musiques actuelles sont trop souvent associées à des préjugés comme la prise de drogues, la délinquance,... et parce que les forts volumes sonores qu'elles suscitent, occasionnent souvent des gênes pour le voisinage, « les élus qui souhaitent répondre aux demandes des jeunes doivent faire face à une autre partie de la population qui craint pour sa tranquillité ».

« On ne va pas attendre que les jeunes de chez nous brûlent les tracteurs ! »

« On ne va pas attendre que les jeunes de chez nous brûlent des tracteurs ! » s'écrie Thierry Bocanfuso Certains élus l'ont compris et tentent de répondre à leurs besoins. Comment ? En répondant positivement aux musiciens qui ont décidé de prendre les choses en main ; en autorisant les manifestations ; en prêtant des locaux ; et pour les plus convaincus, comme les élus de La Ferté sous Jouarre vis à vis du festival le Son de l'Air, en passant un « contrat » avec l'asso, en soutenant financièrement le projet et en mettant le personnel technique à disposition.

Expérience et professionnalisation

Même s'ils sont tous bénévoles, ceux qui s'activent, depuis quelques années font office de centres de ressources pour les moins expérimentés. Ils reçoivent toutes les sollicitations : celles « des groupes, des élus, des assos, des MJC, des éducateurs, des services sociaux... ». Thierry Bocanfuso conclut « Il serait temps de se dire que c'est un travail, le développement des musiques actuelles en milieu rural, que ça ne peut pas être que du bénévolat. On devient de

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plus en plus professionnel par les formations, les échanges au sein du réseau. Mais qui nous donne les moyens d'y aller ? Parce que nous le professionnalisme, on attend que ça ».

« Le festival a été un événement extraordinaire. On n'avait jamais vu ça à La Ferté ! »

Des élus, en milieu rural prennent conscience de l'intérêt d'agir, comme Geneviève Busch, adjointe à la culture de la Mairie de la Ferté sous Jouarre, qui à propos du Son de l'Air ne retient pas son enthousiasme « Le Festival a été un événement extraordinaire. On n'avait jamais vu ça à la Ferté. C'était monumental ». Mais, elle admet qu'il n'a pas été facile de convaincre l'ensemble de l'équipe municipale et que le débat au sein de l'intercommunalité a été « houleux ». Pierre-Marie Cuny, directeur des affaires culturelles du Conseil Général explique qu' « en milieu rural, ce n'est pas tant les musiques actuelles qui posent souci mais le développement culturel en général ».

« Le Conseil Général ne peut en rien faire ingérence sur les décisions des élus locaux ! »

Avec « 65 % de communes entre 500 et 3 000 habitants », l'émiettement en une foule de micro territoires rend l'action des services du Conseil Général difficile. Pierre-Marie Cuny ajoute « Le Conseil Général ne peut en rien faire ingérence sur les décisions des élus locaux ». Alors que faire ? Il faut « faire évoluer les mentalités ! A l'heure actuelle, ce qu'il manque le plus en milieu rural, ce sont des séminaires de formation et de réflexion, ce ne sont pas tellement des équipements ». Jean Calvet, Conseiller Général délégué du Président à la Culture explique : « La question des élus, c'est : où va-t-on investir l'argent ? Et bien entendu, les demandes légitimes portent sur l'emploi, sur les transports. Peu d'élus prennent la responsabilité de proposer de mettre un peu moins sur les transports ou sur l'emploi, en faveur de la culture. Aujourd'hui, tenir ce type de discours dans les assemblées politiques, c'est quasiment une insulte. Mais ce n'est pas du tout aberrant. C'est une position politique à défendre. Bien entendu, l'emploi, le logement, la formation sont des priorités. Mais, une fois qu'un individu a à peu près les besoins vitaux, s'il passe le reste de ces heures libres à ne rien faire, au bout d'un moment cela pose problème ».

L'intercommunalité : un outil indispensable

Même si comme le souligne Jean Calvet « pour ce type d'activité, au niveau d'un budget comme celui du département ou de la région, la masse financière dont les musiques actuelles ont besoin n'est pas scandaleuse », pour une petite commune isolée, l'investissement peut s'avérer important. La solution évidente passe par l'intercommunalité. File 7, par exemple, a été conçu à partir d'une commande publique du Syndicat d'Agglomération Nouvelle du Val d'Europe. Plus récemment, la Communauté d'Agglomération Melun Val de Seine (CAMVS), après s'être vue transférer les principaux festivals musicaux de son territoire, a décidé d'embaucher un coordinateur « Musiques actuelles ». Petit à petit, la communauté melunaise s'empare de ce domaine artistique.

« Je compare souvent la communauté d'agglomération à un paquebot... »

Cependant, comme l'explique Hervé Labove, directeur de la CAMVS, « Cela prend du temps. Il faut apprendre à travailler ensemble ». Il raconte « je compare souvent la communauté à un

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paquebot. C'est difficile à manoeuvrer mais une fois qu'il est lancé, il est lancé. En revanche, on y a passé beaucoup de temps. C'est un temps qui a permis de faire évoluer les mentalités. Aujourd'hui, on a des élus qui sont complètement en phase avec ce que l'on fait. Il a fallu 20 ans pour aboutir à une position commune ».

« Faut déjà que les élus se parlent ! »

Si, selon Hervé Labove, « l'intercommunalité n'est qu'un outil », en milieu rural, cet outil s'avère indispensable, car sans lui, il est impossible de réunir les moyens nécessaire au développement culturel. Seulement, comme le souligne Thierry Bocanfuso, en milieu rural, « Les communautés de communes, c'est loin d`être une réalité. Faut déjà que les élus se parlent ». Pierre-Marie Cuny corrobore : « Le drame n'est pas qu'il manque des investissements à l'est du département. Le grand drame, c'est de voir que les territoires ne sont pas encore motivés pour se rassembler et mutualiser les moyens, pour prendre des décisions importantes ».

Des mentalités à faire évoluer !

Pierre-Marie Cuny précise « Ce sont les mentalités qu'il faut faire évoluer, d'une manière sympathique et pas d'une manière trop volontariste et agressive ». Si l'on veut voir les choses évoluer, « il faudra faire de la pédagogie vers les élus, mais aussi vers la population » souligne Yannick Guillot, élu d'une commune de 800 hab. et lui-même musicien. Il faudra donc s'atteler à convaincre et à imaginer des outils efficaces. « L'exposition sur l'histoire des musiques actuelles que réalise le réseau Pince Oreilles peut servir à montrer que nos musiques ont plus de 20 ans, qu'elles ont une histoire » propose Olivier Galan, président du Pince Oreilles. Le Transistor, s'il est mieux diffusé, peut aussi servir à décloisonner monde urbain et milieu rural, et à réduire les clichés en montrant la réalité des musiques actuelles.

Thierry Bocanfuso s'interroge « L'expérience des Scènes Rurales a été de la part du Conseil général un projet volontariste. Peut-être qu'un projet de ce type pourrait aussi servir le développement des Musiques actuelles en milieu rural ? ».

On comprend bien que ce travail sur les mentalités prendra du temps. Mais, on ne peut pas, non plus, ignorer que les associations de bénévoles qui se bougent aujourd'hui, n'auront pas toujours l'énergie pour continuer, s'il n'y a pas des signes forts de reconnaissance. Vu les risques financiers et pénaux qu'elles prennent parfois, le danger de les voir disparaître, elles et leur expérience, est bien réel.

Thierry Bocanfuso questionne : « les institutions ne peuvent-elles pas se mettre ensemble pour déterminer une vraie mission de service public sur ce secteur ? ». Jean Calvet, de ce point de vue, est rassurant, puisqu'il affirme « Si vous pensez qu'il y a des choses qui doivent bouger. Profitez-en ! », et qu'il propose à tous ceux qui se sentent concernés par ces questions de lui faire parvenir « un cahier de doléances, réelles et constructives ». Ce sera fait ! Le Conseil Général aura avec le réseau Pince Oreilles un partenaire dont la maturité peut lui permettre, comme l'indique Olivier Galan, de "contribuer à la structuration des acteurs, de créer une cohésion territoriale, et de faire émerger des projets par la synergie collective", d'autant que certains outils existent déjà.

Synthèse réalisée par Vianney Marzin, Caroline Dall'O et Elsa Songis en janvier 2006.

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RÉSUMÉ.

Les musiques actuelles seraient-elles l'apanage de la région parisienne et de l'espace urbain? Quelle vie musicale dans un territoire rural aussi proche de la capitale? Quelles en sont les spécificités, les enjeux et les limites? Quelles sont les conditions de création d'une offre musicale et d'accompagnement en faveur des musiques actuelles ?

En vue d'esquisser quelques éléments de réponse, cette étude de cas examine la place des musiques actuelles à l'échelle locale, et plus particulièrement sur le territoire du Gâtinais sud seine-et-marnais, un espace à dominante rural, situé à moins d'une heure de Paris. Cette recherche a pour objectif de définir clairement les relations existantes entre les musiques actuelles, les pouvoirs publiques et les acteurs de terrain, au niveau national et local.

Nos constatations nous permettent de faire état de l'inégale considération politique de ces musiques entre espace urbain et rural, et de mettre en évidence les mécompréhensions, les représentations, les manques de moyens aussi bien matériels qu'humains destinés à l'accompagnement, la création et la diffusion sur le territoire. Il ressort, malgré tout, qu'une vraie volonté de développement culturel et musical soit partagée par de nombreux acteurs associatifs locaux souhaitant apporter une réponse qualitative et concrète aux besoins exprimés par les différents publics composant ces zones rurales. Cette volonté se traduit notamment par la mise en place d'actions de diffusion et de manifestations musicales, qui, bien que fragiles, valorisent les pratiques culturelles des habitants, créent une dynamique territoriale et sociale, et favorisent l'accès de tous à l'offre musicale à travers des modes d'interventions innovants et originaux.

Mots clés : Musiques actuelles - Milieu Rural - Seine-et-Marne - Gâtinais - Territoire - Politique Culturelle - Développement culturel local - Développement territorial - Conseil Départemental - Collectivités territoriales.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo