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Musiques actuelles en milieu rural - le cas du gà¢tinais sud seine-et-marnais


par Bilitis DELALANDRE
Université Paris-Est Marne-la-vallée - Département histoire - Master 2 Professionnel « Développement Culturel Territorial » 2016
  

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III. Portrait des musiques actuelles dans le Gâtinais

3.1. Le Gâtinais, quelle ruralité ?

« Qu'entend-on par le Gâtinais ? C'est une question difficile à éclairer, car au cours des siècles, le Gâtinais a connu trois aspects différents: - Le Gâtinais primitif, à la période franque. - L'archidiaconé du Gâtinais. - Et le Gâtinais politique qui a varié bien des fois. »92

L'Atlas rural et agricole d'Île-de-France, paru en 2004, définit le Gâtinais comme étant « un pays caractérisé par une proportion importante de terres pauvres, voire incultes, les «gâtines». Axé sur les vallées de l'Essonne et du Loing, il a fait l'objet d'une proposition avortée de département à la Révolution. Par rapport au Loing, on distingue un Gâtinais occidental et un Gâtinais oriental. Dans l'occidental, plateau de Beauce et massif de Fontainebleau s'entremêlent en clairières et crêtes boisées. L'oriental est un pseudo-bocage, un pays d'élevage et de cidre entre des bois en lanières. Le Gâtinais est une ancienne terre d'apanage, on y cultive des produits du terroir spécifiques (cresson, safran, menthe, miel...). Sa pierre, le grès, était acheminée par train pour paver Paris. Le pittoresque et la sylve du Gâtinais bellifontain ont inspiré écrivains et peintres, dont l'École de Barbizon».93

Géographiquement, le Gâtinais s'étend sur quatre départements, l'Essonne, la Seine-et-Marne, le Loiret et l'Yonne et sur trois régions, l'Île-de-France, le Centre et la Bourgogne, mais ne représente pas une entité administrative à part entière. Si l'on devait délimiter une zone naturelle, le Gâtinais irait ainsi jusqu'à la Seine au nord, à l'Yonne à l'est, à la forêt d'Orléans au sud et à l'Essonne à l'ouest. Historiquement la capitale du Gâtinais était Château-Landon, à

91 Voir en annexe n°5 la cartographie des studios de répétition et d'enregistrement en Seine-et-Marne

92 Introduction à étude de l'Abbé Crespin, « Évolutions religieuses du Gâtinais au premier millénaire » dans le Bulletin de la Société d'Émulation, n°98, novembre 1995

93 Atlas rural et agricole de l'Île-de-France, DRIAF IAURIF, 2004, p.30

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l'extrême sud de la Seine-et-Marne. Par la suite, le Gâtinais fût scindé d'Ouest en Est, la partie Ouest correspondant au « Gâtinais français », qui s'étend à tout l'arrondissement de Fontainebleau94 et à une partie du sud de l'Essonne, autour de Milly-la-Forêt, avec pour « capitale » symbolique, Nemours. Divers auteurs s'accordent sur le fait que la partie dite « Gâtinais orléanais » correspondrait à l'ancien arrondissement de Montargis, une partie importante de l'arrondissement de Pithiviers, dans le Loiret. Avec la loi dite Voynet instaurant une nouvelle division administrative en « pays », le Gâtinais fut rattaché au « Pays du Gâtinais », regroupant 75 communes rurales, proche du Gâtinais montargois ou orléanais. Aujourd'hui, plusieurs communautés de communes peuvent se rattacher à l'ancien découpage en pays, et sont employés comme principal repère pour qualifier dans cette étude le Gâtinais : Les Terres du Gâtinais, le Pays de Fontainebleau, le Pays de Nemours, Moret Seine et Loing, le Gâtinais Val-de-Loing et le Bocage Gâtinais. Depuis 1999, une large part du Gâtinais Ouest est classé « Parc Naturel Régional », sur les traces du « Gâtinais français ».

Profil sociodémographique du Gâtinais

A partir de l'étude de la SEGESA (Société d'études géographiques économiques et sociologiques appliquées) sur l'espace rural en Île-de-France95, nous pouvons clairement identifier une typologie rurale, dans laquelle un groupe particulier se rattache majoritairement à notre zone d'étude. Il s'agit du groupe 4 ou « le rural traditionnel Francilien » qui se distingue par le gradient de ruralité le plus élevé96. Ce groupe est composé de communes assez petites (750 habitants en moyenne), peu attractives, marquées par le vieillissement de sa population (avec près de 20% de retraités), et où la population étrangère est la plus faible. Ce sont également les communes les moins bien pourvues en équipements et services privés et publics, avec un maximum de deux commerces par communes. Leur structure sociale marquée par une forte présence des retraités, est cependant en train de se transformer avec le basculement des générations, un rajeunissement est en cours, avec une variation de près 2,5% de jeunes de moins de vingt ans entre 1990 et 1999. En 2009, la part de moins de vingt ans sur le territoire sud seine-

94 L'arrondissement de Fontainebleau est une division administrative qui comprend : le canton de Nemours, de Moret-sur-Loing, de Lorrez-le-Bocage, de Fontainebleau, de Château-Landon et de la Chapelle-la-Reine.

95 Étude SEGESA, DREIF, DRIAF, Dynamique territoriale de l'agriculture et de l'espace rural en Île-de-France, 2005, p.23

96 En annexe n° 6 et 7 l'ensemble des éléments de l'étude de la SEGESA permettant de définir notre zone d'étude.

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et-marnais varie d'un minimum de 22% à presque 32 % selon les communes.97 Les ouvriers sont cinq fois plus nombreux que les agriculteurs. La mobilité y est très forte avec moins de 20 % des actifs travaillant dans leur ville de résidence. Notons que le rural traditionnel francilien se distingue du rural moyen du reste du territoire français, étant donné une densité deux fois plus élevée. On peut également inclure, dans le territoire étudié, quelques «pôles ruraux et périurbains», principalement axés le long du Loing, pour une taille moyenne de 5000 habitants. Près de 80% de ces communes ont plus de 20 équipements et services. Un tiers de leur surface est agricole, mais leur gradient de ruralité reste faible. Elles sont marquées par une forte proportion de retraités, et de faibles arrivées de jeunes. De plus, on peut également observer que cinq communes sur notre territoire font partie du groupe des « bourgs ruraux nouvellement attractifs », ce qui correspond à des communes d'une ruralité marquée, qui ne comptent pas plus de 1100 habitants, pour une surface agricole qui atteint près de 60% de leur territoire. Toutefois, on constate une augmentation de nouveaux jeunes arrivants, de catégories relativement modestes (peu de cadres) ainsi qu'une croissance démographique forte (4% par an), la plus importante hors villes nouvelles. Il convient de notifier la présence de communes appartenant au « rural résidentiel aisé », autour de la Forêt de Fontainebleau, avec une forte proportion de cadres (corrélativement à un faible taux d'ouvriers), un faible taux de chômage, et un taux élevé de résidences individuelles. Si leur indice de ruralité est peu élevé, l'équipement de base est lui limité, avec seulement 7 équipements en moyenne pour 1000 habitants. Enfin, la part de villes appartenant au « rural résidentiel des classes moyennes » est également à notifier. Avec 63% de sa surface employée aux terres agricoles, son taux d'équipement est aussi faible que pour le rural traditionnel francilien. Elles se distinguent avant tout par un taux de croissance démographique variant de 3 à 2% par an. L'accession à la propriété ou encore l'attractivité du foncier ainsi que la relative proximité avec les pôles d'emploi de l'Ouest peut expliquer l'accroissement du nombre de jeunes et d'actifs (plus de 3% entre 1990 et 1et999).

Il est à noter que l'étude de la SEGESA excluait, d'emblée, une centaine de communes «non-rurales» sur notre secteur d'étude, des villes de la grande couronne à savoir : Nemours, Fontainebleau et Montereau-Fault-Yonne. Des villes que nous ne pourrons pas entièrement exclure de cette étude étant donné les liens étroits quelles entretiennent avec leurs territoires limitrophes et les dynamiques croisées. Aussi, en se basant les critères établis pour cette étude (sur les six communautés de communes embrassant actuellement les limites naturelles du

97 En annexe n°10, la répartition de la population de moins de 20 ans par communes en Seine-et-Marne

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Gâtinais98), on constate que le taux de densité moyen est deux fois plus faible que la moyenne départementale, avec 119 habitants au kilomètre carré contre 222 sur l'ensemble du département. Lors de l'élaboration de cette présente étude, il est apparu essentiel de prendre en compte l'environnement démographique pour caractériser les structures étudiées et leur environnement afin de pouvoir véritablement parler de milieu rural. La proximité du Gâtinais avec des zones urbaines et périurbaines nécessite en effet de ne pas occulter ses potentiels démographiques et sa capacité d'accueil qui pourraient être davantage associé à l'urbanité. Néanmoins, notre exploration a pu confirmer le profil rural du Gâtinais et de l'inscription des lieux dans un environnement rural ou comme étant des lieux ruraux.99

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore