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Musiques actuelles en milieu rural - le cas du gà¢tinais sud seine-et-marnais


par Bilitis DELALANDRE
Université Paris-Est Marne-la-vallée - Département histoire - Master 2 Professionnel « Développement Culturel Territorial » 2016
  

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2.3. État des lieux des musiques actuelles en Seine-et-Marne

Qu'il s'agisse de salle de concerts, de studios de répétition ou d'enregistrement, on peut constater une présence relativement forte de lieux dédiés à la diffusion ou à la pratique des musiques actuelles en Seine-et-Marne. Chaque structure diffère selon son envergure, son projet, son rayonnement et ses activités, toutefois elles participent toutes au maillage culturel territorial. Nous ne rentrerons pas dans les détails historiques de chaque projet, ni dans les facettes de leur développement. Il s'agit de dresser le portrait des structures se consacrant entièrement ou en partie au développement des musiques actuelles en Seine-et-Marne, en se basant notamment sur les membres adhérents du Pince Oreilles, le réseau des musiques actuelles en Seine-et-Marne.

7%

7%

10%

7%

0%

Typologie des structures selon leur fonction principale

7%

3%

0%

30%

29%

conservatoires, écoles de musiques, organismes de formation : 7%

producteurs de spectacles, management d'artistes : 0%

services culturels : 7% collectifs d'artistes : 7% radios : 3% labels : 0% autres : 0%

lieux de diffusion musiques actuelles : 30 % lieux pluridisciplinaires dont MJC, centres culturels : 30% studios de répétition et studios d'enregistrement : 10% organisateurs sans lieux (dont festivals) : 7%

Source : Focus 77 Les chiffres clés et les principaux enjeux des structures musiques actuelles en

Seine-et-Marne, Pince Oreilles

41

Profil des structures adhérentes au Pince Oreilles

Au sein du réseau, on compte une trentaine de membres adhérents, 12 structures dont 8 MJC/MPT, ont une vocation pluridisciplinaire, l'activité musiques actuelles n'étant pas principale. Néanmoins, 18 lieux sont spécifiquement dédiés aux musiques actuelles, bien qu'ils s'attachent plus ou moins ponctuellement à développer des activités transversales, en lien avec le théâtre, la danse, le cinéma, les arts plastiques, etc. L'une des caractéristiques principales du secteur est la pluriactivité des adhérents, qui sont plus de 70% à proposer au moins deux types d'activités. 30% des acteurs sont des lieux pluridisciplinaires, et l'on constate que la diffusion de concerts est la principale activité des lieux (contre 24% en région). En termes de structuration, 62% ont plus de 10 ans d'ancienneté, contre 45% à l'échelle régionale. La majorité des structures sont en gestion associative, à 73% ; en régies directes pour 17% ; et une part encore minoritaire sont des sociétés commerciales, une tendance en légère hausse depuis 2005. Le Pince Oreilles évalue à 135 le nombre de salariés (dont 45 enseignants), dont 94% sont en CDI et 14% des contrats sont des emplois aidés. Leur moyenne d'âge est de 34 ans, les plus de 30 ans ayant un diplôme relativement inférieur au moins de 30 ans, eux étant plus fortement diplômés. Le budget moyen consacré aux musiques actuelles est de plus de 160 000€, toutefois, plus de 70% des structures du Pince Oreilles valorisent un budget inférieur à 100000€ et 12% entre 100000€ et 300000€. Depuis 2006, les financements publics sont croissants dans les budgets de ces structures révélant une faiblesse structurelle liée au secteur : « Plus de la moitié des structures (56%) ont un budget qui dépend à plus de 66% des financements publics ». En effet, pour un certain nombre de lieux ou de projets, majoritairement non-lucratives, leur économie repose sur une économie dite plurielle, basée sur différents principes liés au marché (achat/vente, prestations), indépendantes de lui (subventions publiques), et non-monétaire (bénévolat). L'économie générée par les ressources propres des structures du réseau représente un taux moyen de 23%. Aussi, l'échelon communal est particulièrement important puisqu'il représente plus de 48% du financement soit quasiment la moitié des financements publics. Avec l'intercommunalité, la part de financement public atteint même les 70%. À noter que depuis 2002, le Conseil Départemental soutient plus d'une dizaine de structures membres au titre du dispositif LEMA (Lieux d'Expression des Musiques Actuelles), mais ce soutien ne cesse de diminuer depuis plusieurs années, avec une baisse moyenne de 5% par an et par structures.

Répartition des financements publics

48,70%

21,40%

15,60%

6,30% 5,70% 1,50% 0,90%

42

Source : Focus 77 Les chiffres clés et les principaux enjeux des structures musiques actuelles en Seine-et-Marne, Pince Oreilles - Aides Emploi-Tremplin sont incluses pour la région.

Bien que largement représentatif des acteurs de musiques actuelles sur le territoire, le Pince Oreilles ne compte pas dans ses adhérents l'ensemble des acteurs qui interviennent dans le champ des musiques actuelles en Seine-et-Marne. Le Pince Oreilles en a d'ailleurs recensé plus de 240 en 2013. Peu représentés, les cafés-culturels ou café-concerts sont pourtant relativement bien répandus sur le territoire, et pratiquent plus ou moins régulièrement une activité de diffusion, généralement de groupes locaux. Un premier recensement effectué par le réseau a permis d'en comptabiliser près d'une quarantaine, mais les données, souvent changeantes, nécessiteraient un repérage plus précis et suivi. Le chantier est donc à poursuivre étant donné la dynamique qu'entretiennent ses structures en matière de diffusion et de développement de la scène locale. Enfin, il est frappant de constater que près de 98% des membres se situent sur la frange Ouest du département, le milieu rural étant très peu représenté87. Cette inégale répartition interroge à la fois le rôle du réseau en tant que représentant territorial du secteur, et bien sûr, la prédominance du monde urbain en matière d'équipements consacrés aux musiques actuelles.

Les festivals

Selon le dernier Guide des Festivals du 7788 par le Pince Oreilles, on dénombre 32 festivals en 2016. Un chiffre qui varie chaque année : beaucoup disparaissent, d'autres se créent ponctuellement, et une partie est biannuelle, voir trisannuelle, ce qui fausse légèrement la

87 En annexe n°8, la carte des adhérents membres du réseau Pince Oreilles en juin 2016.

88 Recensement auquel j'ai pu contribuer lors de mon stage au sein du réseau de novembre 2015 à juillet 2016.

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réalité festivalière annuelle. Bien qu'un renouvellement permanent des festivals soit constaté, de nombreux projets s'éteignent malgré leur ancienneté (Voulstock, par exemple, n'aura connu que 8 éditions). Notons que l'âge moyen des festivals est de 7 ans, ce qui interroge sur leur réelle pérennité. Le Pince Oreilles faisait d'ailleurs le triste constat que « parmi les 32 festivals listés en 2008, 17 n'existaient déjà plus en 2012, soit plus de la moitié... »89.

Au regard de leur répartition90, on constate qu'à la différence de la cartographie des adhérents du Pince Oreilles, ceux-ci couvrent nettement plus densément le territoire. La concentration en zone urbaine est bien moins prégnante. D'autre part, la saison festivalière s'étend globalement de début avril jusqu'au début de l'automne. Le début de la période estivale, de juin à début juillet, concentrant près d'un tiers des dates, suivi par une reprise aussi intense de la fin du mois d'août jusqu'à la rentrée scolaire. Quelques festivals ponctuent la période hivernale jusqu'au retour du printemps. Enfin, plus de 80% des festivals sont portés par des associations, plus ou moins indépendantes. En effet, pour certaines, l'implication de leur collectivité leur confère davantage le rôle d'opérateur ou de co-porteur du projet.

Pratiques musicales et accompagnement

Selon le Pince Oreilles, plus de 850 groupes ou artistes ont été recensés en 2013 sur le territoire, représentant plus de 3400 musiciens (considérant qu'un groupe est composé de 4 musiciens). Un peu moins de 12% des groupes sont constitués en association, certaines pouvant fédérer plusieurs groupes. L'esthétique rock/punk est majeure, elle est représentée par 61% des groupes, suivi par le metal/hard (16%), la chanson (14%), la pop/folk (12%), le rap/hip hop (10%), le ragga/reggae (5%), les musiques électroniques (3%), le jazz et les musiques improvisées (1%), et les autres esthétiques (7%). Sur l'ensemble des structures du Pince Oreilles, plus de 430 groupes ont été accueillis en répétition, plus de 140 en enregistrement, en résidence ou en répétition sur scène et 382 groupes ont été programmés. Les ateliers et cours d'enseignement musical ont attirés plus de 1650 musiciens. Ainsi plus de 580 groupes ont profité des équipements proposés par les 24 studios adhérents. Difficile de connaître la part de groupes amateurs, toutefois, le taux de fréquentation élevé des studios de répétition tout au long de l'année, révèle l'importance de la « dimension d'intérêt général de cette activité » et de la nécessité du travail d'accompagnement des pratiques amateurs. Le réseau dénombre d'ailleurs

89 Réseau Pince Oreilles, État des lieux. Les chiffres clés et les principaux enjeux des structures musiques actuelles en Seine-et-Marne, 2013, p.10

90 Voir la cartographie de l'année 2016 : http://www.pinceoreilles.fr/news/guide-des-festivals-du-77-82

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plus d'une cinquantaine de studios au total répartis de manière relativement hétérogène sur l'ensemble du département91, hors adhérents compris. Aussi pour l'ensemble des groupes recensés, il n'y aurait en moyenne qu'un studio pour 17 groupes seine-et-marnais. Tout en sachant que leur répartition diffère d'une zone à une autre du département, ce constat interroge également sur les conditions d'accès, plus ou moins évidentes des groupes aux équipements.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard