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Musiques actuelles en milieu rural - le cas du gà¢tinais sud seine-et-marnais


par Bilitis DELALANDRE
Université Paris-Est Marne-la-vallée - Département histoire - Master 2 Professionnel « Développement Culturel Territorial » 2016
  

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3.4. Les festivals, entre acteurs historiques et acteurs émergents

Tout comme à l'échelle du département, les festivals au sein du Gâtinais sont relativement bien répartis sur le territoire. Chacun se caractérise de par son ancienneté, son ancrage, son esthétique et son envergure.

Festival Django Reinhardt, une institution.

C'est en 1968 que naissent les prémices du festival, à la suite d'un premier évènement hommage à l'occasion du 15ème anniversaire du décès du guitariste jazz manouche dans la ville de Samois. D'autres hommages ponctueront les années 1970, organisés par les « Amis de Samois », jusqu'à la création, en 1983, du festival annuel sur l'île du Berceau, tous les derniers week-ends de juin, à l'initiative d'un groupe d'amis regroupé autour de Jean-François Robinet, maire de Samois, et Maurice Cullage, président de l'Académie de Jazz. Rapidement, le festival s'est imposé sur le territoire comme la référence en matière de programmation jazz, d'envergure nationale et internationale, et fête en 2016, sa 37ème édition. Se structurant d'année en année, le festival reçoit désormais sur cinq jours, une vingtaine d'artistes, et s'ouvre aux jeunes talents,

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avec la « Scène ouverte des luthiers », qui donne la possibilité à un groupe de se représenter sur la grande scène l'année suivante. En moyenne, le festival attire plus de 10 000 personnes par an et près d'une centaine de bénévoles sont mobilisés. Les partenaires institutionnels, professionnels et privés sont nombreux, on notera le partenariat fort avec la commune de Samois, de 2150 habitants, le Conseil Départemental, la région Île-de-France, la Communauté de Communes du Pays de Fontainebleau (dans le cadre du programme Fontainebleau Tourisme), les villes d'Avon et de Fontainebleau.

Lagrange Festival, la ruralité â l'honneur.

À l'initiative de trois jeunes amis originaires du village de Gironville, à une quinzaine de kilomètres au sud ouest de Nemours, le festival LaGrange est né sur la ferme agricole parentale de Baptiste Combe. Et c'est justement dans la grange, que la première édition voit le jour. Couronné du succès insoupçonné de cette première édition (plus de 600 personnes), la bande d'amis s'est fédérée au sein de l'association L'Studial en 2010. Particulièrement inspiré par le festival Notown, que les amis ont toujours fréquenté, le festival LaGrange est d'ailleurs épaulé par l'association Musiqafon, qui propose depuis leur 2ème édition l'installation du Musibus, à titre de deuxième scène. Tout comme son modèle, la programmation se veut exclusivement locale, avec en moyenne une dizaine de groupes programmés, essentiellement issus du sud de la Seine-et-Marne, du Loiret et de l'Essonne, départements limitrophes. Le festival se déroule sur une ou deux journées selon les années. Les esthétiques proposées se veulent variées : rock, punk, reggae, chanson française, ska, rap. Le festival s'élargit, d'abord sur le terrain familial, au sein et autour de bâtiments agricoles aménagés (hangars, grange, garages d'engins, etc.), et s'est délocalisé en 2016 sur le parc de l'ancien château de Gironville. La fréquentation moyenne est de 700 personnes, et celle-ci semble progresser chaque année. L'équipe bénévole se compose d'une cinquantaine de locaux. Le festival est soutenu par la Communauté de Communes du Gâtinais Val de Loing, la mairie de Gironville et le Conseil Départemental.

Au Bon Coin Festival

En 2016, le Au Bon Coin festival inaugure sa deuxième édition. À l'origine, c'est l'association Pucks, présidée par Sébastien Masson qui initie le projet d'un futur festival.

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Propriétaire d'un chapiteau installé dans la commune de Thomery, à dix kilomètres de Fontainebleau, au sein duquel l'association propose des activités de cirque du printemps à fin août, il propose à une dizaine d'amis d'organiser un évènement le temps d'un week-end où le chapiteau est vacant. En l'espace d'un mois et demi, le festival Au Bon Coin s'improvise, mobilisant les compétences d'un entourage déjà sensible au monde associatif et local, tous étant également originaires du sud de la Seine-et-Marne. Sur deux jours, une dizaine de groupes locaux seront programmés, des artistes généralement proches des organisateurs. L'évènement a accueilli modestement 400 personnes. L'association Pas Trop Loin de la Seine se créé en 2015 pour assurer l'organisation du festival. L'objectif est de proposer une programmation pluri-artistique locale, même si l'élément moteur reste la diffusion musicale. Spectacles de feu, animation jeune public, friperie solidaire, ateliers éco-responsables, à terme le festival se veut être un véritable village culturel. D'ailleurs sept associations locales sont mobilisées pour la deuxième édition et près d'une quarantaine de bénévoles. La mairie de Thomery soutient logistiquement (prêt de matériels, terrain et locaux) le festival, mais n'a pu soutenir financièrement celui-ci étant donné le lancement communal du premier festival Blues et Jazz de la ville en avril 2016. Le Conseil Départemental subventionne également le festival dans le cadre du dispositif « Projets Jeunes ». L'intercommunalité Moret Seine et Loing est absente du partenariat.

Les Gâtifolies, un festival de « néo-ruraux »

Sur la route entre Boissy-aux-Cailles et le Vaudoué, à près de vingt kilomètres au sud ouest de Fontainebleau , s'est tenue en mai 2016, la première édition des Gâtifolies, clairement rattachée au territoire Gâtinais. Une initiative qui revient à l'association Champ Libre, pilotée par Christine Amara, et composée pour l'essentiel de professionnels issus du spectacle vivant (chargé de compagnie, comédien, metteur en scène, directeur artistique et technique, etc.) et résidents depuis moins d'une dizaine d'années sur le territoire. C'est dans une visée à la fois culturelle, artistique et sociale qu'ils ont décidé de s'appuyer sur leurs compétences et réseaux relationnels pour proposer sur deux jours, un festival pluri-artistique. Des performances, des installations ainsi qu'une vingtaine de spectacles, dont une partie dédiée au public jeune, sont proposés : du théâtre, dont une pièce présentée en partenariat avec les Scènes Rurales et Act'Art, du cirque, de la danse et de la musique. Deux chapiteaux de cirque ont été installés sur une parcelle de deux hectares en jachère au sein du Parc Naturel Régional du Gâtinais. La

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programmation générale n'a fait intervenir que des artistes et compagnies professionnels, non issus du territoire. En matière musicale, trois artistes ont été diffusés, dont Nosfell et Jo Dahan, artistes d'envergure nationale. La première édition a accueilli près de 800 personnes, et c'est plus d'une soixantaine de bénévoles locaux qui ont été mobilisés. Les principaux soutiens publics proviennent des communes accueillantes, Boissy-aux-Cailles et Le Vaudoué, du Parc Naturel Régional, et de la Communauté de Communes Les Terres du Gâtinais. On notera l'implication personnelle du maire de Villiers-sous-Grez, M. Chevalier.

Une nouvelle génération : le Rainforest et la Douve Blanche

L'année 2016 semble avoir été vectrice d'initiatives, notamment en matière de programmation musicale dédiée aux musiques électroniques. Le Rainforest et la Douve Blanche, organisés étonnamment le même premier week-end de juillet 2016, ont tous deux proposés une offre musicale qui s'appuyait largement sur la scène électronique parisienne. Le Rainforest a organisé sa première édition sur le site du Grand Parquet de Fontainebleau. Pour l'occasion, deux scènes ont été installées : la grande scène, recevant les formations musicales, et la « CocoBeach » exclusivement dédiée aux Djs. Mise à part une artiste locale (Myon Myon), le festival a axé sa programmation sur les têtes d'affiches nationales et internationales (Arthur H, Etienne de Crécy, Ibeyi, La Fine Equipe) et artistes émergents (Sucré Salé, Bon Voyage Organisation). Fortement inspiré des modèles festivaliers parisiens (tels le Weather Festival, We Love Green, ou Rock en Seine) le Rainforest revêt un mode de fonctionnement professionnel, alors peu rencontré sur le territoire (équipement de sonorisation et scénique d'importance, sas de sécurité à l'entrée, carte de paiement dématérialisé, accès VIP, stands de restauration professionnel, etc.) ainsi qu'un concept mobilisateur : sport, éco-responsabilité et musique (village associatif composé d'associations environnementales). En matière de financement publics, on retrouve le soutien de la Communauté de Communes du Pays de Fontainebleau et du Conseil Départemental.

La Douve Blanche est installée depuis deux éditions sur le site atypique du domaine du Château d'Égreville, à vingt kilomètres au sud-est de Nemours. À l'initiative du jeune label musical parisien Animal Records, dont un des membres est issu de la famille propriétaire du château, ce festival, programmé sur deux jours, accueille près d'une trentaine de formations, dont des têtes d'affiches (Jacques, Bagarre, Molécule), essentiellement issues de la scène électro-pop française et parisienne, ainsi que des artistes étrangers aux esthétiques rock et rap. De 17h à

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2h du matin, les groupes s'enchaînent suivi de Djs sets jusqu'au matin. Entre concept visuel, gastronomique et artistique, l'objectif affiché est d'attirer un public jeune, certainement parisien, attiré par un line-up spécifique et un cadre idyllique, à un peu plus d'une heure de Paris. Entièrement produit par le label, l'ambition du festival est de devenir le nouvel évènement incontournable de l'été parisien. Déjà bien identifié, il accueille en moyenne 1500 personnes sur deux jours. On notera l'implication promotionnelle de la ville d'Égreville, mais une relativement faible implication des populations locales.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984