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La restructuration de l'habitat précaire: de l'ostracisme a l'inclusion des habitants le cas d'Arafat et Grand Medine a Dakar


par Mouhamadou DIENE
Université Paris Est Marne La Valllée - Master 2015
  

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3- Analyse reflexive du stage

Une expérience professionnelle dans une institution comme ONU HABITAT permet d'avoir une vision transversale des questions urbaines. En effet j'ai pu durant le stage aborder plusieurs thématiques au delà de la restructuration de l'habitat précaires. Il a été question de formuler un programme de développement territorial des pôles urbains des fleuves Sénégal et Gambie en partenariat avec l'OMVS (Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal). Il a été également question de suivre entre autres un programme d'amélioration et de promotion de l'éco-construction au Sénégal à travers une intégration des concepts de durabilité dans le code de la construction du Sénégal. Ces diverses thématiques montrent à quel point l'urbanisme est une question transversale et nécessite une vision politique préalable pour que les stratégies puissent être déclinées et les projets formulés. A ce propos, ONU HABITAT s'inscrit davantage dans l'appui technique aux institutions et projets nationaux que dans le simple financement de ces projets en tant que bailleur. Raison pour laquelle il est nécessaire que les partenaires soient réactifs pour leur part aux différents niveaux d'intervention. Réactivité qui n'est pas souvent au rendez-vous de même que la rigueur dans l'exécution de certaines activités.

Cependant des difficultés liées aux conditions pratiques du stage sont à relever. De manière synthétique elles peuvent être résumées ainsi :

- Manque d'outil de communication pratique et efficace (intranet, Webmail, téléphone fixe) : Les moyens de communication représentent un facteur décisif dans toute structure dans la mesure où ils facilitent la coordination des activités et par conséquent l'efficacité de l'action publique. Certains services ne disposant pas de téléphone fixes, les échanges se faisaient par téléphone mobile généralement.

- Manque de réactivité des correspondants lors d'échanges de mails ;

- Coupures intempestives d'électricité : cette question de l'énergie très sensible est en quelque sorte le défi permanent des régimes qui se succèdent au Sénégal. Les coupures d'électricité sont un facteur de frustration et de ras-le-bol social dans la mesure où elles handicapent sérieusement l'activité économique et elles jouent un rôle non négligeable dans le confort des ménages.

- Coupure fréquentes de la connexion internet et wifi ;

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- Questions de ponctualité lors des rendez-vous : c'est un défaut bien ancré dans les habitudes des uns et des autres au Sénégal. Les retards (des autorités généralement) dans le démarrage de certaines activités pèsent énormément sur leur efficacité.

- Changements institutionnels (limogeage du directeur de l'urbanisme) qui fait traîner les projets en cours en partenariat avec la direction de l'urbanisme : sur ce dernier point, l'instabilité institutionnelle au niveau de l'administration centrale est à fustiger. En effet, il est fréquent que l'interlocuteur change suite à un réaménagement des postes et que la nouvelle équipe mette beaucoup de temps à comprendre et à intégrer les enjeux et processus déjà en cours. Même si le noyau administratif ne change pas, les chefs de services peuvent avoir des sensibilités et une implication différente de celles de leur prédécesseur.

Le métier d'urbaniste est assez peu connu au Sénégal. Et cela s'explique pour plusieurs raisons. Premièrement il n'y a pas d'école d'urbanisme à Dakar et les seuls urbanistes encore au ministère de l'urbanisme (dont la plupart sont aujourd'hui en retraite) ont été formés en France à la fin des années 1980 avec des bourses du gouvernement sénégalais. Deuxièmement il y a très peu de cabinets d'urbanisme au Sénégal et ce sont les architectes et ingénieurs en génie civil qui font généralement le travail de l'urbaniste même si le résultat n'est pas souvent à la hauteur des attentes en termes d'approche systémique. Il ne fait nul doute que pour un urbaniste dans un pays en développement il y a du travail et un travail conséquent à faire pour améliorer ce qui peut l'être. La profession d'urbaniste évoque chez les gens que je côtoie, la personne qui pourra mettre de l'ordre dans l'anarchie qui règne dans l'occupation de la voie publique, l'irrégularité de la trame urbaine, l'occupation des trottoirs par les commerçants, l'absence d'espaces verts, la récurrence des inondations, la congestion à Dakar...

Le constat d'une nécessaire planification de nos villes n'échappe à personne. Sachant que d'ici 15 ans les citadins représenteront 50% sur le continent africain, les défis pour les autorités locales en matière de planification, de réalisation d'infrastructures et de services urbains sont à prendre très au sérieux et surtout anticiper.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille