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Cartographie et gestion intégrée des ressources en eau dans le contexte des changements climatiques dans la basse vallée de l'Ouémé au Bénin (Afrique de l'ouest)


par Femi COCKER
Ecole Doctorale des Sciences Agronomiques et de l’Eau  - Doctorat 2020
  

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Introduction générale

Problématique et justification

L'eau est la plus vitale des ressources naturelles. Elle rend la vie possible, soutient les écosystèmes et les entreprises de l'homme. Élément de base de toute vie, elle peut-être également source de maladie si elle n'est pas protégée de toute pollution. C'est pour cela que Platon (1852), disait dans l'antiquité que « L'eau est la chose la plus nécessaire à l'entretien de la vie, mais elle peut facilement être corrompue... Elle a donc besoin que la loi vienne à son secours... »

Aujourd'hui, la ressource en eau est de plus en plus exposée à de nombreux facteurs limitant sa disponibilité en quantité et en qualité. Parmi ces facteurs figurent les changements climatiques. En effet, les paramètres climatiques, dont les précipitations et la température, déterminent les quantités d'eau disponible en un point donné pour l'écoulement en surface et la recharge de la nappe. Plusieurs travaux scientifiques (Paturel et al., 1995 ; FAO, 2005) ont d'ailleurs confirmé la relation entre le climat et la disponibilité des ressources en eau (Ogouwale, 2013). De ce fait, selon Vissin (2007), la baisse très marquée de la pluviométrie observée en Afrique de l'Ouest au cours des décennies 1970 et 1980 a eu des répercussions importantes, au plan hydrologique.

A l'instar de nombreux chercheurs qui ont travaillé sur l'impact du changement climatique sur les ressources en eau, le GIEC (2007) dans son rapport synthèse sur le changement climatique, confirme que le réchauffement du système climatique est sans équivoque. On note à l'échelle du globe, une hausse des températures moyennes de l'atmosphère et de l'océan, une fonte massive de la neige et de la glace et une élévation du niveau moyen de la mer. Les observations effectuées sur tous les continents

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et dans la plupart des océans montrent qu'une multitude de systèmes naturels sont touchés par les changements climatiques régionaux, en particulier par la hausse des températures. A une échelle plus réduite, cette recherche analyse le même phénomène en lien avec la gestion des ressources en eau.

Au Bénin, les dérèglements et les déficits pluviométriques saisonniers associés à l'augmentation des températures ont été mis en évidence par plusieurs chercheurs. C'est ainsi que Houndenou (1999), après avoir réalisé une étude comparative de deux séries pluviométriques trentenaires (19511980 et 1965-1994), a examiné l'ampleur de la variabilité pluviométrique et a conclu que les traits caractéristiques du climat sahélien sont de plus en plus présents dans le nord et dans la région de transition qu'est le Moyen Bénin. « Est-ce l'amorce d'un changement climatique plus profond ? », s'est-il interrogé au terme de sa recherche.

En s'accordant sur la forte variabilité qui caractérise le climat au Bénin, de nombreux chercheurs (Ogouwale, 2006 ; Houssou Goe, 2008 ; Boko, 1988 ; Amoussou et al., 2014), ont réalisé des études qui ont mis en évidence les indicateurs des changements climatiques au Bénin. Ces changements climatiques induisent une dégradation de la ressource en eau (Boko, 1988 ; Afouda, 1990 ; Houndenou, 1999 ; Brown et Crawdord, 2008) et se conjuguent souvent avec des événements climatiques extrêmes entraînants des inondations dévastatrices et des sécheresses. Ces sécheresses combinées à d'autres facteurs notamment la pression démographique et la pollution due aux activités humaines ont entraîné une baisse des débits des lacs et fleuves et une réduction des zones humides au Sud-Bénin (16TUwww.bees-ong.orgU16T).

La disponibilité des ressources en eau par personne et par an diminue déjà : de 12.316 m3 en 1955, elle est passée à des valeurs inférieures à 5.625 m3 en 1990 (Afouda et Boukari, 2001) et est descendue à 3.945 m3 par personne et par an (Odoulami, 2009). Or, la République du Bénin dispose toutes

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proportions gardées, d'importantes ressources en eau qui, moyennant une gestion rationnelle, lui permettront de couvrir ses besoins à moyen et à long terme. C'est pour cela que le Bénin s'inscrit en adéquation avec les réalités de la décentralisation, dans une dynamique de gestion intégrée et coordonnée de la ressource, dont l'objectif est double. Il s'agit d'une part de la valorisation de la ressource pour promouvoir la croissance économique des populations et d'autre part de leur préservation dans une optique de gestion durable pour être au rendez-vous des Objectifs de Développement Durable. Mais cette ambition s'observe difficilement dans la basse vallée de l'Ouémé où la difficulté de gestion des ressources en eau est une réalité. En effet, les conditions actuelles d'exploitation et de gestion des ressources naturelles en général constituent de sérieuses menaces pour la protection et la préservation des ressources en eau et par voie de conséquence pour la survie des générations futures ( 16Twww.cipcre.org/cipcrebenin16T).

Ainsi, il importe de bien cadrer la question de l'eau et son évolution dans la pensée collective de ceux qui la font avancer, et ce au gré de certains événements internationaux récents. En effet, en moins de 20 ans, le débat sur l'eau est passé d'un débat technique, axé d'abord sur l'évaluation des ressources disponibles et la répartition entre les usages dominants (gestion de l'offre), à une approche dite plus «intégrée» et impliquant un large éventail de domaines, dont des aspects sociaux et politiques (Cocker, 2010).

A la lumière de ces constats, une question principale de recherche se pose et d'autres sous-questions permettent de mieux l'appréhender.

La gestion intégrée des ressources en eau, tenant compte des besoins des populations, de la durabilité environnementale et de l'intérêt économique des sociétés, est aujourd'hui intérêt crucial et relève d'un impératif de développement. Au Bénin en général et dans la basse vallée de l'Ouémé en particulier, l'alimentation, la santé, l'éducation et toutes les activités

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humaines dépendent de la disponibilité en quantité et en qualité suffisantes de l'eau. Déjà, il faudrait bien connaître les ressources en eau pour mieux les protéger. Aussi faudrait-il tenir compte de l'historique et de l'évolution des paramètres qui déterminent la disponibilité de ces ressources. Il est également important de prendre en considération, des manifestations extrêmes, comme les changements climatiques qui pourraient modifier son cours ou impacter sa disponibilité. Les modifications climatiques ont de fortes répercussions sur les ressources en eau, comme l'atteste la persistance au cours des décennies 1970 et 1980 de conditions déficitaires sur la zone ouest africaine (Olivry, 1993). Il n'est point besoin de démontrer que l'eau est reconnue aujourd'hui comme facteur de développement et si l'on y prend garde, cette ressource naturelle risque à terme de s'imposer comme « facteur limitant » le développement. Si la ressource est disponible, l'enjeu devient comment la pérenniser pour concilier les différents usages parfois contradictoires d'aujourd'hui avec une vision prospective sur les besoins et les exigences du futur vue que la demande évolue toujours en « crescendo » et non en « décrescendo ». Aucune recherche scientifique n'a jamais montré que les besoins en eau diminuent dans le temps. C'est plutôt le contraire comme l'ont évalué Afouda et Boukari (2001) puis Odoulami (2009) a repris le même exercice.

Tous les scientifiques s'accordent que plus la croissance démographique évolue, plus les besoins en eau augmentent et moins les ressources sont disponibles. C'est pour cela que la question prioritaire ici est de savoir si la gestion actuelle des ressources en eau dans le contexte de changement climatique est rationnelle et préserve l'environnement dans la basse vallée de l'Ouémé. Autrement-dit, est-ce que les ressources en eau sont exploitées de façon pérenne et durable avec une réserve pour les générations futures ? Depuis les dernières décennies, beaucoup de variations sont apparues dans le

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climat du Sud-Bénin, particulièrement dans la basse vallée de l'Ouémé. Des années 1960 à récemment, plusieurs chercheurs béninois des Universités du Bénin (Bokonon, 1987; Boko, 1988; Afouda, 1990; Houssou, 1998; Houndénou, 1999; Ogouwalé, 2006; Vissin, 2007; Yabi, 2008; Odoulami, 2009; Amoussou, 2010; Totin, 2010 ; Ogouwalé, 2013 ; ...) ont travaillé sur les fluctuations climatiques au Bénin et ont noté une variation climatique marquée par une augmentation des températures et une baisse des précipitations suivie d'une légère reprise au cours des années 1990. Cette fluctuation climatique varie dans l'espace et dans le temps. La présente étude voudrait approfondir l'analyse sur le phénomène dans un bassin versant. Quelle est la tendance actuelle du changement climatique dans la basse vallée de l'Ouémé entre 1987 et 2016 ? Puisque ce sont les précipitations, les températures et autres paramètres qui déterminent la recharge ou l'amenuisement des ressources en eau, partant de l'étude de la fluctuation climatique, il serait souhaitable de connaitre la situation des ressources en eau du milieu. Alors les ressources en eau sont-elles disponibles ? Si l'état des ressources en eau est connu, pour approfondir, il faudra explorer l'exploitation qui en est faite afin de déterminer les stratégies pour une gestion durable. Quels sont les usages de l'eau ? Une fois les usages définies, si la ressources est disponible, le défi devient comment faire une gestion rationnelle et pérenne pour une exploitation à long terme face à la pression du changement climatique. Il faut donc aller jusqu'à évaluer le niveau actuel de gestion de ces ressources en eau. Quel est alors le niveau de mise en oeuvre de la gestion intégrée des ressources en eau dans le secteur d'étude ?

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld