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Les transformations métropolitaines de Marseille

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par Grégoire Cizeron
Université Paris-Est Marne la vallée - Master Urbanisme, aménagement, transport spécialité stratégies métropolitaines 2013
  

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B. Les grands ports méditerranéens : crise socio-économique et renaissance

Si l'on s'intéresse au développement qu'ont connu ces villes à partir des années 1950 et jusqu'a nos jours, plusieurs points communs peuvent être dégagés. Ceux-ci peuvent expliquer la similitude des projets urbains sur d'anciennes friches industrialo-portuaires.

Mais avant cela il faut noter que ces villes portuaires ont comme le reste des espaces urbains, si ce n'est plus, été marquées par l'exode urbain qu'a connu l'Europe à la sortie de la seconde guerre mondiale.

Figure 3 : Évolution démographique dans les villes Méditerranéennes entre 1950 et 1990

Villes

Population

 

Évolution de la population

 

1950

1960

1970

1980

1990

1950 /

1960

1960 /

1970

1950 / 1970 / 1970 /

1970 1980 1990

Barcelo ne

1 280 179

1 557 863

1 745 142

1 754 900

1 707 286

21,7

%

12,0

%

36,3

%

0,6

%

-2,2

%

Gênes

688 447

784 194

816 872

762 895

678 771

13,9

%

4,2

%

18,7

%

-6,6

%

-16,9

%

Valence

503 886

501 777

648 003

744 748

738 441

-0,4

%

29,1

%

28,6

%

14,9

%

14,0

%

Bilbao

216,417

294,174

405,908

433,115

369,839

35,9

%

38,0

%

87,6

%

6,7

%

-8,9

%

Portes d'entrée majeures d'un pays, ces villes ont accueilli différentes vagues d'immigrations, mais elle ont aussi attiré des populations rurales. Toutes les villes ont été marquées par une augmentation de leur population entre 1950 et 1970. Cette augmentation de la population s'est fait en parallèle du développement de l'industrie, et a permis de répondre au besoin de main d'oeuvre que ce type d'activité nécessitait à l'époque.

7 CÉMMC, site officiel, Identités et territoires des villes portuaires (XVI°-XX° siècle).

18

Ces augmentations massives de population étaient nécessaires pour les industries, mais elles n'ont pas étés suivies de politiques adaptées et ont souvent accompagné des problèmes de logements débouchant sur une crise sociale. Les populations accueillies étaient généralement des familles pauvres ; l'arrivée massive de cette population a engendré une concentration des problèmes sociaux. Gênes par exemple a depuis son apogée dans les années 1960, perdu 35 000 emplois et près de 150 000 habitants en 20 ans.

Le deuxième point commun de ces villes et de ces ports est que la plupart d'entre eux ont développé des Zones Industrielles Portuaires (ZIP) dans les années 1970 afin de répondre aux besoins de la révolution des transports maritimes.

« Une intense activité portuaire et maritime caractérise la Méditerranée, les étapes successives de l 'évolution du transport maritime y sont visibles d'abord avec les ZIP apparues dans les années 1970, puis plus récemment avec les «hubs» de transbordement des conteneurs. Les pays riverains ont engagé des réformes portuaires afin de s'adapter, notamment les pays de l'Union européenne, où par ailleurs, des politiques de desserte des arrières-pays portuaires sont mises en oeuvre » 8 .

Le gigantisme naval, la montée en puissance de la conteneurisation et la spécialisation des navires a nécessité une adaptation des ports entrainant parfois un éloignement des ports industriels. Barcelone a par exemple développé son port industriel dans les années 1960 au sud du port historique avec l'instauration d'une zone franche où de nombreuses entreprises s'installeront. Bien que certaines activités industrielles et logistiques aient été conservées dans les ports du XIX° comme à Gênes le développement des ports s'est déroulé majoritairement dans ces ZIP.

Peu à peu les espaces industriels portuaires situés à proximité de la ville ont été désertés. Entrainant selon les villes dans les années 1980/90 une baisse d'activité dans les emprises portuaires situées à proximité de la ville. Cette baisse d'activité s'est dans la majorité des cas traduit par la création d'un vide dans les espaces situés à l'arrière des emprises portuaires. Ceci est dû à la délocalisation des industries dans les ZIP et est synonyme de déclin socio-économique. Les espaces portuaires sont en effet le symbole du développement passé mais aussi de la crise portuaire. Le développement des techniques intermodales dans le transport de marchandises dans les années 1990 n'a fait qu'encourager le développement des ZIP et le déclin des ports historiques.

Cette crise portuaire des villes du Sud de l'Europe s'explique aussi par la montée en puissance d'autres ports, comme ceux d'Europe du Nord, et par l'évolution des routes maritimes.

Les anciens espaces portuaires des villes méditerranéennes sont des espaces marqués par les industries liées au port, ou aujourd'hui devenus des friches, par des espaces de stockages et par des espaces de circulation pour le fret routier ou ferroviaire. Des espaces marqués donc par une histoire passée, que l'on peut qualifier d'espaces en crise.

8 J. Macardon, Géographie portuaire de l'espace EuroMéditerannéen, p.55.

19

20

Néanmoins ces espaces, selon les villes, vont se transformer en espaces de mue, annonciateurs d'une nouvelle croissance.

Ceci peut s'expliquer par différents facteurs. Dans un premier temps il faut voir que depuis le processus de Barcelone en 1995, les villes méditerranéennes ne sont plus aux marges de l'Europe, mais sont le coeur d'une nouvelle région en construction : ce que l'on peut appeler l'Euro-Méditerranée. L'intégration dans l'Union Européenne des pays du Sud et le redéveloppement d'échanges avec les pays d'Afrique du Nord et du Moyen Orient a remis la Méditerranée au coeur des préoccupations. Le lancement en 2008 de l'Union pour la Méditerranée confirme le regain d'intérêt pour cette grande région et pour les villes la composant.

Ensuite il faut noter que ces espaces réunissent toutes les conditions pour un nouvel épanouissement de la ville : ce sont des espaces en partie libre, composés de friches, et présentant une dégradation du bâti. Ces éléments permettent et nécessite un réaménagement. De plus la proximité du centre ville et la qualité que présentent ces espaces (ils sont situés face à la mer) sont les conditions idéales pour y proposer un réaménagement. Ceci participe et fait partie d'une politique de reconquête de la ville mise en place en Europe au cours des années 1980.

Nous avons donc pu voir comment les villes méditerranéennes se ressemblent sur certains points, comment les relations villes-ports ont changé au cours des siècles et quels sont les facteurs amorçant ce que de nombreux chercheurs qualifient de Waterfront attitude.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault