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Les transformations métropolitaines de Marseille

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par Grégoire Cizeron
Université Paris-Est Marne la vallée - Master Urbanisme, aménagement, transport spécialité stratégies métropolitaines 2013
  

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A. Entrepreunarialisme urbain et implication du secteur privé

Avant d'étudier la gouvernance des projets urbains de waterfront, il convient de revenir sur plusieurs acteurs de taille. N'étant pas à l'origine des opérations de reconquête des fronts de mer, les autorités portuaires et les acteurs privés sont des acteurs primordiaux de ces projets urbains.

Acteurs incontournables lorsque l'on s'intéresse aux territoires arriéro-portuaires, les autorités portuaires sont évidemment des institutions qu'il a fallu rallier aux projets de reconquête urbaine des fronts de mer. Avant de continuer il faut préciser que dans tous les cas que nous étudions, hormis pour Lisbonne, la gestion des ports est assurée par une société publique sous contrôle d'État : les autorités portuaires sont donc publiques. Par ailleurs ces sociétés possèdent d'énormes réserves foncières en lien avec leurs activités, et sont les moteurs économiques d'un territoire dépassant leur simple emprise.

Ayant eu une importance considérable dans les années d'après-guerre, la crise portuaire des villes méditerranéennes a néanmoins réduit le poids et le pouvoir des autorités portuaires. Celles-ci ont vu leur influence diminuer alors que d'autres acteurs publics, comme les collectivités territoriales, ont acquis plus de pouvoirs et plus de compétences.

Cependant dans le cadre des projets urbains « les autorités portuaires se montrent toujours réticentes à l'idée de se défaire définitivement d'une partie de leur patrimoine foncier sous-utilisé » 17 . Cherchant à maintenir leur influence dans des territoires, qui sont considérés comme le leur, les autorités portuaires cherchent aussi à préserver leur emprise dans le cas d'un regain d'activités dans le futur.

Les interfaces entre ville et port deviennent alors peu à peu des lieux symboliques de l'affrontement de deux logiques, celle du port qui souhaite maintenir ses activités au nom de la compétition internationale et de la création d'emplois, et celle de la ville qui cherche à améliorer le cadre de vie de ses habitants en réaménagent l'espace. Confrontant donc deux visions et deux logiques différentes, les projets urbains de waterfront ont dù trouver et créer des consensus entre les volonté des villes et des autorités portuaires pour que les projets soient acceptés et portés par tous.

Dans ce cadre là, Barcelone a montré l'exemple. En 1988, l'autorité portuaire a pris l'initiative de rédiger un plan d'aménagement du Port Vell. Validé par la ville et la région ce plan montre qu'un compromis a pu être trouvé, et constitue un temps fort des relations entre ville et port. Il témoigne aussi des liens créés entre milieux politiques, économiques et sociaux. Il est cependant déplorable que ce plan d'aménagement ait prôné une mise en valeur commerciale reléguant au second plan la mise en valeur du lieu et la contextualisation de l'aménagement de l'espace.

17 R. Rodrigues-Malta, Une vitrine métropolitaine sur les quais, p.3.

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En Italie, c'est une loi qui a obligé les autorités portuaires et les communes à trouver un terrain d'entente. La réforme de la législation portuaire de 1994 a en effet obligé les ports de se doter d'un piano regolatore portuale, imposant une concertation avec la ville. Gênes s'est dotée de ce document en 2001, mais le consensus trouvé s'est appuyé sur une expérience du travail en commun, rendu possible par la création de l'Agence du plan à l'initiative du port.

Que cela soit à l'initiative de l'autorité du port, ou à travers la législation, les différents projets de reconquête du front de mer ont dù rallier les autorités portuaires pour que ceux-ci soient pertinents et partagés par le plus grand nombre d'acteurs.

Le deuxième type d'acteur qui occupe une place importante dans les projets que nous étudions sont les acteurs privés. Fortement marqués par les partenariats public-privé les projets urbains de waterfront misent beaucoup sur l'implication du secteur privé. Relevant généralement d'une initiative publique, les projets de waterfront marquent néanmoins un regain d'intérêt pour les partenariat public-privé. Par ailleurs ces projets se distinguent les uns des autres pour ce qui concerne l'implication du secteur privé.

Tenue à l'écart de toute décisions de programmations, à Bilbao, l'implication du secteur privé prend toutefois une forme différente. Le groupe Andersen Consulting a par exemple beaucoup agit lors de la définition du « Plan stratégique pour la revitalisation de l'aire métropolitaine de Bilbao ». Ne s'impliquant pas directement dans le projet urbain, le secteur privé a néanmoins participé à la planification et à la définition de la stratégie, une des tâches les plus importantes de la mise en place de la métropole. L'implication du secteur privé ne se limite donc pas à la simple acquisition foncière et à la construction immobilière mais peut concerner la mise à disposition de compétences et savoir-faire spécifiques.

La deuxième intervention du secteur privé, et qui est aujourd'hui de plus en plus nécessaire, est la participation financière notamment pour la construction des quartiers. Les acteurs privés sont appelés à construire dans le quartier, d'où l'importance de bien vendre son projet. Dans un contexte de baisse des ressources publiques, l'adhésion financière de banques ou groupes d'investissements est une condition nécessaire à la réussite d'un projet. En effet un projet urbain, s'il veut réussir doit parvenir à attirer les promoteurs, pour que ceux-ci investissent et construisent sur son territoire. Les projets urbains de reconquête des fronts de mer, confirment donc « l'abandon d'une idéologie selon laquelle l'intervention du privé serait inéluctablement menaçante pour l'intérêt général » 1 8 .

Nécessaires donc, les acteurs privés sont de plus en plus amenés à intervenir dans les projets urbains ; néanmoins il convient de rester prudent concernant le recours au secteur privé et de ne pas oublier la notion d'intérêt général. Il est important que l'action publique ne soit pas guidée par le profit et la rentabilité.

18 R. Rodrigues-Malta, Une vitrine métropolitaine sur les quais, p.6.

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