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La fermeture des maternités en Basse-Normandie: état des lieux et causes des fermetures

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par Amélie Lamotte
Université de Caen Normandie  - Maîtrise de géographie 2017
  

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Conclusion

Pour conclure ce mémoire, j'observe que l'offre de soins périnatals en Basse-Normandie a connu des restructurations importantes avec la fermeture des maternités. Cette tendance s'est nettement amorcée en France depuis la fin des années quatre-vingt-dix avec les décrets 98-899 et 98-900. Une nouvelle organisation des maternités en trois niveaux a vu le jour. Celle-ci a comme objectif de rendre l'acte de l'accouchement plus sûr, avec des niveaux d'équipements plus stricts. Chaque femme enceinte peut donc distinguer le type de maternités présentes aux alentours de son domicile. Cependant, l'ancienne région Basse-Normandie a perdu dix-huit maternités depuis les décrets de 1990, il reste donc onze maternités en 2017. Dans mon mémoire, j'ai remarqué que les maternités fermées étaient toutes des petites maternités (niveaux 1).

Ma problématique principale était de savoir quelle était la répartition des maternités en Basse-Normandie, et si cette organisation satisfaisait les besoins de la population. Avec mes entretiens et mes lectures, j'ai découvert que les maternités se situent dans les plus grandes villes de la Basse-Normandie : Cherbourg, Caen, Alençon, St-Lô, Avranches, Lisieux, Bayeux, Argentan, L'Aigle et Flers. Proportionnellement, des villes de tailles semblables celles-ci ne disposent plus de maternités. Cette absence de maternité est marquante pour les villes de Vire, Falaise, Deauville-Trouville et Coutances. Mais ces dernières se situent entre deux plus grandes villes et se retrouvent au degré de « ville intermédiaire » sans maternités. La distance d'accès aux maternités est de trente minutes en moyenne pour la population bas-normande, mais certains pays semblent à l'écart : le Perche Ornais, le Nord Cotentin et le Sud Manche. La population des grandes villes et leurs périphéries se retrouvent ainsi « privilégiées », elle peut bénéficier de soins plus

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accessibles en termes de temps de trajet et de plus de choix contrairement aux territoires isolés.

Dans mes recherches, j'ai cherché à comprendre les différentes causes de ces fermetures de maternités, ainsi que les premières conséquences visibles. L'une des principales conséquences au niveau de l'hôpital est la diminution d'actes médicaux et de consultations externes au sein de l'établissement. La seconde est la fermeture des services tels que le bloc opératoire ou les urgences. Au niveau de la ville, les maires n'ont pas d'avis concrets, mais ils souhaitent que les nouveaux projets fassent rayonner leur ville et leur hôpital, comme le faisait la maternité. Enfin, au niveau national, les conséquences des fermetures peuvent se ressentir par la reconnaissance des compétences des sages-femmes et leurs responsabilités plus importantes dans le suivi d'une grossesse.

Les décisions de restructuration prises par l'ARS sont critiquées, la volonté de celle-ci vise à attirer les patients vers les grandes structures comme le CHU de Caen, et cela fait craindre que les petits hôpitaux de proximité deviennent des centres gériatriques et de renvoi des urgences, selon le degré de gravité ou les horaires d'ouverture, vers un autre établissement.

Les conséquences pour la population sont nombreuses, l'accroissement des distances à parcourir pour accéder à un parcours de soins ou de prévention en est la première. Les femmes enceintes sans moyens de locomotion ou avec peu de moyens financiers, peuvent renoncer à un suivi approfondit dû à l'éloignement des structures de soins. Dans des territoires sans CPP, sages-femmes ou gynécologues, le suivi gynécologique et de grossesse revient souvent au médecin généraliste et non à un spécialiste obstétrique. La peur d'accoucher en urgence à domicile ou sur le trajet de la maternité est visible, bien que cela soit rarissime depuis la fermeture des maternités en Basse-Normandie, elle reste une angoisse pour les femmes éloignées des maternités. Les

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politiques territoriales de santé opposent donc la proximité avec la sécurité en ce qui concerne les maternités : les petites maternités de proximité et de niveau 1, face aux grands pôles techniques de santé et aux maternités de niveau 3 censés être plus sécuritaires.

La loi HSPT promulguée en 2009 et qui a créé les ARS, possède ainsi deux objectifs : le premier est de soutenir les regroupements des professionnels de la santé et le second, de rendre accessible des soins de qualité tout en assurant une sécurité maximale. Ceci en prônant un équilibre territorial optimal.

En 2017, le constat de cette loi est multiple. Le regroupement des professionnels de la santé est effectif avec les GHT (Groupements Hospitaliers de Territoires) mais l'accessibilité à des soins de qualité reste mitigée. La fermeture des petites maternités en Basse-Normandie conteste cet objectif. Comment la fermeture des maternités de proximité peut-elle faire que la population ait accès à des soins à proximité de leur domicile ? Les maternités de proximité sont donc perçues comme étant accessible mais dangereuse, sans sécurité maximale ?

En contrepartie, cette loi ouvre de nouvelles compétences aux sages-femmes dans les soins périnatals et le suivi gynécologique. Ces revalorisations de compétences permettront-elles de compenser la pénurie de gynécologue et la fermeture des maternités dans les années à venir ?

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