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Facteurs de risques de carie dentaire des enfants de 6 a 72 mois a Antananarivo Renivohitra

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par Vincent de Paul RAKOTOARISON
Institut d'Odonto-Stomatologie Tropicale de Madagascar - Masters en santé publique 2014
  

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INTRODUCTION

1

1-INTRODUCTION

1-1 Contexte et justification

La carie dentaire est une maladie infectieuse d'origine multifactorielle. Elle résulte d'un processus dynamique qui entraîne une déminéralisation des tissus durs de la dent. Le premier modèle expliquant son étiologie a été proposé par Keyes. Ce dernier a identifié trois facteurs causaux inter-reliés: un hôte susceptible, des bactéries cariogènes et des glucides fermentescibles [1]. Le facteur temps a été ajouté au diagramme original par Newbrun en 1978; en effet, l'interaction entre les trois facteurs doit avoir lieu durant une certaine période pour que la carie se développe [2]. Les chercheurs ont identifié plusieurs autres facteurs (génétiques, comportementaux et environnementaux) influençant le développement de la carie dentaire [3].

La prévalence de la carie dentaire est toujours un problème de santé préoccupant, autant chez les adultes que chez les enfants. La prévalence de la carie dentaire en dentition permanente ne cesse de diminuer dans les pays industrialisés tandis que la santé dentaire des enfants n'a pas montré la même amélioration [4].

En Norvège la prévalence a augmenté en 2000, passant de 30% à 39% chez les enfants de 5 ans [5]. En Belgique, les prévalences rapportées varient de 31% à l'âge de 3 ans, à 48% à l'âge de 5 ans [6]. En France, la prévalence de la carie a été évaluée à 38 % chez 322 enfants de 4 ans [7].

Dans le milieu asiatique, la prévalence est plus élevée. Une étude effectuée à Shenyang en Chine où 5375 enfants âgés de 3 à 6 ans avaient une prévalence de carie de 71% [8]. En Thaïlande, une prévalence de 83 % a été trouvée après avoir examiné 520 enfants âgés de 15 à 19 mois vivant en milieu rural [9]. En Arabie saoudite, la prévalence de carie à 75% chez 789 enfants d'âge préscolaire [10].

2

Les enfants américains n'échappent pas à la tendance. En Arizona, auprès de 5171 enfants âgés de 5 mois à 4 ans, issus de classe moyenne et de milieux défavorisés, la prévalence de carie a été 6% à l'âge de un an, 22% à l'âge de 2 ans, 35% à l'âge de 3 ans et 49% à l'âge de 4 ans [11].

En 2008, une étude effectuée chez 1021 enfants afro-américains vivant à Détroit a révélé que 31% des enfants de moins de 3 ans étaient touchés par la carie et 81% chez les enfants de 4 ans [12].

Une enquête effectuée chez 1 230 enfants non autochtones en Arkansas, Louisiane, estime que la prévalence de la carie est de 19% à 3 ans, 22% à 4 ans, et de 28% à 5 ans [13].

Dans la Région Africaine, une étude épidémiologique en milieu préscolaire à Libreville, au Gabon en 2009 a fait ressortir une prévalence de la carie à l'âge de 6 ans à 75% [14]. En Ouganda, les enfants avaient une prévalence de carie de 45% à 3 ans, 59% à 4 ans et de 65% à 5 ans [15].

A Madagascar la prévalence de la carie dentaire chez les enfants est élevée par rapport aux pays d'Afrique. A 6 ans, 85% des enfants souffrent de carie dentaire sur leurs dents de lait et 26% sur leurs dents définitives [16].

Des efforts ont été déployés afin d'atteindre l'objectif de la Politique Nationale de Santé Bucco-dentaire à Madagascar pour l'an 2020, réduire la prévalence et l'incidence des affections bucco-dentaires. Ce dernier est orienté vers la prise en compte de la santé bucco-dentaire dans le cadre de la santé générale et du contexte socio-économique et environnemental en insistant sur l'intégration des affections bucco-dentaires à toutes autres maladies ayants de facteurs communs de risque. Pour y atteindre, le renforcement des compétences du personnel à tous les niveaux des structures sanitaires s'avère nécessaire [17].

Des études ont été entreprises dans différentes régions. Les données épidémiologiques nationales sur les facteurs de risque de la carie dentaire chez l'enfant avant 72 mois sont pratiquement inexistantes, ce qui nous a poussé à entreprendre cette étude.

3

1-2 Revue de la littérature

1-2-1 Déterminants de la carie dentaire chez les enfants

1-2-1-1 Facteur bactérien

L'existence d'une composante bactérienne dans l'étiologie de la carie dentaire est démontrée, à travers le biofilm microbien, véritable écosystème à la surface des dents. Plus de 200 espèces microbiennes constituent la flore buccale, dont une vingtaine est pathogène pour l'organe dentaire. Trois bactéries sont plus incriminées et les plus cariogènes : le Streptococcus mutans, favorisant la carie de l'émail, le Lactobacillus favorisant la carie de la dentine, et l'Actinomyces qui entraîne la carie du cément [18].

Six heures après la naissance, la colonisation bactérienne commence à s'installer mais ce sont des bactéries commensales. Les espèces microbiennes Streptococcus salivarius, Streptococcus mitis et Streptococcus oralis sont les premières espèces qui colonisent la bouche du nouveau-né.

L'ampleur et la complexité de la flore buccale augmentent avec l'éruption des dents primaires. A partir de l'éruption dentaire les bactéries cariogènes apparaissent successivement dans la sphère orale. C'est à ce moment que le Streptococcus mutans va s'installer et proliférer avec l'augmentation de surfaces dentaires. Le Streptococcus mutans a été présent en bouche chez plus de 30 % des enfants âgés de 3 mois qui n'avaient pas encore de dents en bouche; à l'âge de 6 mois, 60% d'entre eux étaient infectés par la bactérie [19].

L'acquisition précoce du Streptococcus mutans est un important facteur de risque pour la carie. Une étude longitudinale effectuée chez des enfants de 2 ans et 4 ans a montré que les enfants qui avaient été contaminés à l'âge de 2 ans étaient ceux qui présentaient le plus de caries à l'âge de 4 ans [20].

4

1-2-1-2 Facteur alimentaire

Les hydrates de carbone fermentescibles jouent un rôle dans l'initiation et le développement de la carie dentaire. La fréquence d'ingestion d'aliment sucré est un prédicteur de la carie des enfants, elle favorise l'établissement et la prolifération des bactéries cariogènes [21].

Une étude effectuée sur les enfants consommant des breuvages sucrés dans leur biberon a démontré qu'il y avait un risque 4 fois plus élevé d'être colonisés par le Streptococcus mutans que ceux qui avaient consommé du lait sans sucre dans leur biberon [22].

L'American Academy of pediatric dentistry en 2008 reconnaît que l'allaitement maternel est la meilleure façon d'alimenter le nouveau-né. Après l'éruption des dents, un allaitement maternel fréquent la nuit pourrait contribuer au développement de la carie. L'allaitement maternel est recommandé jusqu'à un an et plus, mais la mère est sollicitée à retirer le mamelon de la bouche de l'enfant qui dort et d'essuyer les gencives et les dents avant de se coucher [23].

L'utilisation de boissons sucrées à la place du lait commence tôt chez les enfants provenant de famille à faible revenu car les parents ne connaissent pas les effets que peuvent produire une exposition constante des dents aux liquides sucrés du biberon. Les parents de familles défavorisées perçoivent même comme un signe de pauvreté le fait de charger de l'eau dans le biberon d'un enfant [22].

1-2-1-3 Facteurs liés à l'hôte

Plusieurs facteurs peuvent influencer la vulnérabilité à la carie d'un enfant. Les facteurs en lien avec la maturité et l'intégrité de l'émail de la dentition primaire en font partie. La dent en éruption est vulnérable à la carie car son émail est immature. La maturation post-éruptive de l'émail évolue durant 3 à 4 années. Au cours de cette période, les ions fluor présents dans la salive vont graduellement être incorporés dans l'émail ce qui rendra ce dernier moins soluble et plus résistant à l'acide [24].

Des anomalies de développement de l'émail peuvent être présentes à la surface de la dent. Ces défauts créent des irrégularités qui favorisent l'accumulation de plaque dentaire.

La plaque visible est un prédicteur pour la carie et sa présence sur les faces antéro-supérieures est reliée à la colonisation par le Streptococcus mutans [25].

5

Dans une étude effectuée chez 199 enfants âgés de 6 à 36 mois, le risque d'avoir de lésions de l'émail avec ou sans cavité de carie était près de 10 fois plus élevé chez les enfants qui présentaient des zones d'hypoplasies de l'émail.

Les défauts d'émail étaient des prédicteurs de carie chez des enfants de 18 et de 24 mois [26].

La prévalence des défauts d'émail est associée à certaines maladies héréditaires, désordres métaboliques, problèmes durant la grossesse et l'accouchement ainsi qu'à la malnutrition. La prévalence globale des anomalies de l'émail en dentition primaire est de 13 à 39% chez les enfants nés à terme, et supérieure à 62% chez les enfants prématurés ou de petits poids à la naissance [27].

1-2-2 Les facteurs de risque de la carie dentaire chez les enfants

Des études ont confirmé l'existence d'une interaction entre les facteurs biologiques et les facteurs socioéconomiques, culturels, comportementaux, et environnementaux. Pour une meilleur compréhension de développement de la carie durant l'enfance, il faut considérer les facteurs qui influencent le comportement de la famille comme ceux qui influencent le comportement de l'enfant et comment ces différents facteurs interagissent-ils entre eux [28].

1-2-2-1 Facteurs socio-démographiques et économiques

Bien que la carie dentaire chez les enfants avant 6 ans soit associée à un déséquilibre entre la flore bactérienne, les substrats et l'hôte. Les conditions familiales économiques et sociales influencent l'apparition de la carie. Le niveau de revenu et la situation socio-économique sont les principaux facteurs qui déterminent que les enfants souffriront de la carie dentaire [29].

Le statut socioéconomique est un important prédicteur de la santé dentaire. Dans les familles à revenu mensuel bas, les enfants ont des caries et des besoins en traitements plus élevés que ceux des familles où le revenu mensuel élevé [30].

Les valeurs culturelles sociales et familiales seraient en lien avec les pratiques familiales envers la santé dentaire des enfants. Il est toutefois difficile de séparer les influences culturelles de l'ethnicité, des effets d'un statut socioéconomique défavorisé sur la prévalence de la carie dentaire [31].

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Des caractéristiques propres à la structure familiale ont aussi une influence sur la carie dentaire des enfants. Le travail du chef de famille, le fait que la mère ait un niveau d'éducation bas, qu'elle soit âgée de moins de 25 ans, ainsi que le fait que l'enfant soit un garçon, sont des facteurs déterminant pour la carie dentaire des enfants [32]. La taille de la famille montre une relation significative avec la santé dentaire des enfants. La santé dentaire est moins bonne dans les familles de quatre enfants, et dans les familles où l'enfant vit avec sa mère plutôt qu'avec sa mère et son père. Les études ont révélé que les enfants vivant en milieu rural ont une prévalence carieuse plus élevée que les enfants vivant en milieu urbain [33].

1-2-2-2 Facteurs comportementaux

Certains comportements tels que l'utilisation du biberon, la consommation de collations sucrées entre les repas et le brossage des dents ont été étudiés de façon intensive pour leur capacité à favoriser la colonisation du Streptococcus mutans et la présence de caries chez les enfants. Le rôle de la mère est capital dans la socialisation alimentaire de son enfant durant la première année puis l'enfant va subir l'influence des milieux socio-éducatifs, de l'environnement de consommation et des publicités [34].

> Habitudes alimentaires

La littérature mentionne souvent deux comportements qui sont associés à une mauvaise utilisation du biberon : premièrement, l'utilisation du biberon pour la sieste durant la journée ou le soir au coucher. Deuxièmement c'est l'utilisation du biberon au-delà de l'âge de 1 an.

L'utilisation d'un biberon contenant des liquides sucrés favoriserait l'établissement précoce d'une flore à dominance cariogène à un moment de grande vulnérabilité, soit au moment où les dents font éruption [35].

Les enfants atteints de carie font une consommation fréquente et prolongée des aliments sucrés sous forme liquide. Les parents croient que les boissons à saveur de fruit et les jus de fruits sont bons pour la santé à cause des vitamines, mais ils ignorent que le sucre qu'ils contiennent est dommageable pour les dents.

Pour prévenir la carie dentaire, les parents devraient être diminués la fréquence des expositions aux sucres visibles et cachés [21].

7

> Habitude d'hygiène bucco-dentaire

Il ressort que les comportements parentaux en regard de la santé dentaire ont un effet significatif sur la santé dentaire de l'enfant. Les pratiques parentales ont un effet direct sur la santé gingivale et de la carie de l'enfant, et indirectement, ils influencent le comportement de l'enfant.

Il existe une association positive entre la fréquence à laquelle la mère brosse ses dents et la fréquence à laquelle elle brosse les dents de son enfant [36].

Dans une étude effectuée auprès de 1471 mères-enfants, la condition gingivale de mère a été associée à la prévalence et à la sévérité des caries chez l'enfant de 3 ans. Chez les enfants de 12 à 36 mois, la présence de plaque visible sur la surface labiale des incisives supérieures a été fortement associée au développement de caries, avec une sensibilité de 83% et une spécificité de 92% [37].

Dans une étude prospective effectuée chez 678 enfants âgés de 1 an, Wendt et coll. ont observé que les enfants qui n'avaient pas de carie à l'âge de 3 ans avaient bénéficié de fréquents brossages dentaires à l'âge de 1 et 2 ans et qu'à partir de 2 ans, la plupart des brossages de dents avaient été effectués avec une dentifrice fluorée. De plus, ces enfants présentaient moins de plaque visible à l'âge de 1 et 2 ans que ceux qui avaient des caries [38].

8

> Tabagisme

Des chercheurs ont suggéré une susceptibilité accrue à la carie dentaire chez les enfants exposés à la fumée secondaire (fumeur passive).

Une étude effectuée chez 637 enfants de 4-7 ans, a montré qu'un risque relatif de 3,38 avait obtenu à l'association du statut socioéconomique, la fréquence du brossage et la prise de boissons sucrées [39].

Les enfants de 3 ans qui avaient des parents fumeurs présentaient un risque deux fois plus élevé d'avoir des caries que les enfants à parents non fumeurs. Ce risque étant 3,4 fois plus élevé chez les enfants de 5 ans. L'augmentation du risque de carie pourrait être le résultat d'un effet direct sur la croissance des bactéries cariogènes et d'un effet indirect en induisant des changements physiologiques chez l'hôte [40].

> Stress parental

Le stress familial pourrait être un facteur de risque pour la carie dentaire chez les enfants. L'instrument de mesure qui a été utilisé pour explorer l'association entre le stress parental et la prévalence de carie chez l'enfant est le Parenting Stress Index - Short Form (PSI/SH) [29].

Les études suggèrent que le stress n'a pas d'effet direct sur l'occurrence et la sévérité de la carie et que sa contribution est masquée par des déterminants plus puissants comme la classe sociale, le revenu, l'ethnicité et les comportements. Le stress parental ne contribue pas de façon indépendante au modèle de prédiction de carie [41].

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1-3- Hypothèse

Vu ces facteurs et la recrudescence de la carie dentaire chez l'enfant, nous avons posé comme hypothèse de l'étude : les facteurs de risques tels que les facteurs socioéconomique, démographique, comportementaux, habitudes d'hygiène bucco-dentaire et alimentaire influenceraient la prévalence de la carie dentaire des enfants de 6 à 72 mois à Antananarivo Renivohitra.

Notre étude intitulée « Facteurs de risques de carie dentaire des enfants 6 à 72 mois à Antananarivo Renivohitra » avait pour objectif général de déterminer les principaux facteurs de risques de carie dentaire.

Les objectifs spécifiques étaient de :

1. déterminer la prévalence de la carie dentaire ;

2. décrire les caractéristiques socio-demographiques et économiques de la mère ;

3. décrire les habitudes et attitudes d'hygiène bucco-dentaires et alimentaires de l'enfant ;

4. apporter des suggestions.

METHODOLOGIE

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2 -METHODOLOGIE 2-1 Cadre de l'étude

Ce travail a été réalisé dans la ville d'Antananarivo, capitale de Madagascar. Elle comporte 192 Fokontany répartis sur les 6 arrondissements. Elle s'étend sur environ 80 km2. Elle est limitée au Sud et à l'Ouest par le District d'Antananarivo Atsimondrano, au Nord et à l'Est par celui du District Antananarivo Avaradrano.

En 2014, la population était estimée 1.334 350 habitants. Antananarivo - Renivohitra est desservie par 27 formations sanitaires publiques et 128 Formations sanitaires privées [42].

Concernant la démographie professionnelle de la dentisterie, elle est repartie comme suit :

1. Nombre de centres de soins bucco-dentaires publics

:

18

2. Nombre de cabinets dentaires ou cabinets médico-dentaires privés

:

150

3. Cabinets dentaires confessionnels

:

4

4. Centres de soins bucco-dentaires militaires

:

3

5. Cabinets dentaires inter-entreprise

:

7

 

Le nombre des Odonto-stomatologistes actifs à Antananarivo-Renivohitra depuis

2012 est estimé comme suit:

 
 

- Fonctionnaires

:

35

- Privés

:

150

- Confessionnels

:

5

- Militaires

:

9

- Inter-entreprise

:

50

Au total, 249 odonto-stomatologistes en situation régulier et tous statuts confondus ont servi la population d'Antananarivo Renivohitra, soit un (01) odonto-stomatologiste pour 5 358 habitant [42].

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2-2 Type d'étude

Il s'agit d'une étude épidémiologique observationnelle analytique transversale.

2-3 Période et durée de l'étude

Notre étude a été effectuée au mois d'Aout à Octobre 2014. La durée de l'étude a été de deux ans (Aout 2012 à Décembre 2014).

2-4 Population cible

Notre population d'étude a été constituée des enfants de 6 à 72 mois à Antananarivo Renivohitra et leur mère respective, sans distinction de genre, ni d'ethnie, ni de catégorie sociale.

2-4-1 Critère d'inclusion

Tous les enfants âgés de 6 à 72 mois et leur mère respective résidant au moins 6 mois à Antananarivo Renivohitra ont été inclus dans l'étude.

2-4-2 Critère d'exclusion

Par contre, nous avons exclu les mères des enfants ayant un handicap sensoriel (sourd et/ou muet) ou ayant des problèmes pour répondre aux questions.

Sont non inclus dans l'enquête, les enfants de moins de 6 mois et les enfants plus de 72 mois.

12

2-5 Mode échantillonnage

L'échantillonnage était effectué à travers un sondage aléatoire à deux degrés.

Au premier degré, nous avons procédé à un tirage aléatoire pour avoir les fokontany échantillons qui seront les unités primaires de sondage.

Par commodité, nous avons fixé le nombre de fokontany à enquêter à 07, nous avons tiré 07 fokontany échantillons sur les 192 fokontany (FKT) de la Commune Urbaine d'Antananarivo.

Cette liste de FKT échantillons était servie pour la sélection des ménages au deuxième degré.

Le deuxième degré se fait sur le terrain. Arrivées dans les fokontany, nous avons tiré au hasard le secteur où se trouvait le premier ménage à enquêter.

Un dénombrement des ménages dans chaque fokontany sélectionné a été effectué afin d'obtenir une liste de ménages à enquêter ; un numéro a été attribué à chaque ménage identifié dans la liste. Nous avons mis ces numéros dans une boite et procédé au tirage au sort.

La liste des ménages a été établie avec la collaboration étroite des Chefs fokontany. Sachant qu'on ne prend qu'un enfant dans un ménage, 28 ménages ont été sélectionnés dans un tirage systématique à probabilité égale, soit un total de 196 ménages sur les 07 FKT.

Quelques scénarios que nous avons considérés : dans le ménage choisi, si la mère de l'enfant a été absente le jour de l'enquête, nous avons fixé une autre date ultérieure pour son interview. Si le retour prévu n'était pas convenable à l'exécution de l'enquête, nous avons choisi un autre ménage. Si la mère a refusé l'enquête malgré toutes tentatives, nous avons poursuivi au ménage suivant.

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2-6 Taille de l'échantillon

Le calcul de la taille de l'échantillon était donné par la formule :

N= (E2 x p x q)/i2

p = prévalence de la carie à Madagascar (85 %) [16]

q= complément de p (avec q = 1 - P)

E = Intervalle de confiance (1,96)

i = marge d'erreur (5%)

Donc, N = (3.84 x 0,85 X 0,15) / (0,05) 2 = 196 enfants

L'échantillon est constitué de 196 enfants et leur mère respective.

2-7 Les variables d'étude

V' Variables indépendantes : âge de la mère, niveau d'instruction de la mère, revenu et taille de ménage. Pour l'enfant, âge, genre, scolarisation, type de petit déjeuner, goûter, grignotage, pratique de brossage dentaire, autonomie au brossage dentaire.

V' Variables dépendantes :

Pour mesurer les problèmes de santé bucco-dentaire nous avons utilisé des variables universellement reconnus, l'indice caod pour la dent et caos pour la surface dentaire (décrit par Klein et Palmer.)

V' c étant le nombre de dents cariées

V' c étant le nombre de dents absentes pour cause de carie

V' o étant le nombre de dents obturées définitivement dans la bouche de la de l'enfant examinée

Le CAO écrit en majuscule concerne les dents définitives et le cao écrit en minuscule pour les dents de lait.

14

L'indice cao ou cao moyen est donc la moyenne qui résulte du nombre total des dents temporaires cariées, absentes pour cause de carie et obturées définitivement que l'on divise par le nombre d'enfants examinés.

c total + a total + o total

L'indice cao =

nombre d'enfants examinés

Le chiffre obtenu nous a permis de mesurer le niveau d'atteinte carieuse de la population d'étude.

- niveau très bas quand 0 < l'indice CAO < 1,1 - niveau bas quand 1,2 < l'indice CAO < 2,6 - niveau moyen quand 2,7 < l'indice CAO < 4,4 - niveau élevé quand 4,5 < l'indice CAO < 6,5 - niveau très élevé quand l'indice CAO est > 6,5

2-8 Mode de collecte de données

Pour le recueil des données sociologiques, nous avons utilisé la fiche d'enquête simplifiée de l'OMS tant pour les enfants que pour leur mère respective. Nous avons administré des questionnaires « interview ».

La méthode de collecte des données épidémiologiques a été l'observation, faisant une « observation » des dents et exploré leurs surfaces. L'examen visuel à la lumière du jour a été effectué après avoir essuyé les dents avec une gaze de coton. La collecte était effectuée par nous- même.

15

2-9 Traitement et analyse des données

Les données ont été saisies sur ordinateur et analysées en utilisant le logiciel SPSS 20.0 for Windows (Statistical, Package for Social Sciences). Des analyses simples univariées ont été faites pour la distribution de fréquence et des analyses bivariées pour évaluer les relations qui pourraient exister entre les variables dépendantes et les variables indépendantes.

Le test khi2 a été utilisé pour comparer les pourcentages, le test ANOVA pour la comparaison des moyennes.

2-10 Considération éthique et déontologique

Pour la réalisation de l'enquête, les autorités sanitaire et administrative locales étaient informées à l'avance sur l'objet de l'étude.

Avant de mener l'enquête, nous avons demandé le consentement libre de chaque répondant ; Si au terme de cette demande, l'interviewé désirerait de ne pas participer à l'enquête, nous avons choisi un autre.

Le caractère confidentiel, anonymat et le secret professionnel ont été respectés.

De cette étude, nous avons obtenu une base des données sur les facteurs de risques de carie dentaires mais nous n'avons pas pu prendre en charges ses enfants ni d'effectuer une sensibilisation de masse pour la santé bucco-dentaire.

Nous avons motivés la population à se faire consulter chez un odonto-stomatologiste.

2-11 Limite de l'étude

Notre étude concerne uniquement la Commune Urbaine d'Antananarivo, elle ne saurait être généralisable sur toute l'ile, ce qui compromettra sa validité externe.

Nous n'avons pas effectuée des recherches sur les facteurs tabagisme et stress que nous avons trouvé à la littérature.

RESULTATS

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3- RESULTATS

3-1 Résultats de l'enquête sociologiques

La population d'étude est constituée de196 enfants et de leur mère respective résidant issues des sept (07) FKT à Antananarivo Renivohitra (tableau n°1 ).

La majorité des mères se trouvaient dans la tranche d'âge entre 25 à 29 ans (55,6%). Vingt sept mères (13,8%) avaient moins de 25 ans, 42 mères (21,4%) avaient 30 à 34 ans et 9,2 % ont été de 35 à 39 ans. Cette population est fortement scolarisée, 49% des mères des enfants étaient de niveau primaire; 32,1% étaient de niveau secondaire, 11,2% ont effectué des études supérieures et 7,7% étaient non scolarisés (tableau n°2).

Concernant la profession de la mère :

- le 45,4% des mères avaient travaillé dans les secteurs privés,

- le 25% avaient exercé des emplois temporaires (activité génératrice de revenu selon leur opportunité),

- le 16,3 % étaient des commerçantes,

- le 10,2 % des mères étaient fonctionnaires et 3,1% femmes au foyer Le revenu mensuel des 72,4 % des enquêtées est compris entre 100 000 Ar à 300 000 Ar. Il s'agit principalement de familles de 4 à 7 personnes (68,9%). (Tableau n°3)

Le tableau n°4 révèle la répartition des enfants selon le genre, leur tranche d'âge ainsi que leur scolarisation.

Nous avons trouvées que 43,9 % des enfants étaient du genre masculin et 56,1% du genre féminin.

Pour les enfants de la tranche d'âge 6 à 11 mois, ils représentaient la 7,1% de la population totale. Les 9,7% des enfants étaient âgés de 12 à 23 mois. Pour la tranche d'âge de 24 - 35 mois, elles étaient de 20,4%. Les 12, 2 % et 22, 4% des enfants étaient âgés respectivement de 36-47 mois et 48-59 mois. Les enfants pour la tranche d'âge de 60 à 72 mois étaient 28,1%.

Pour la scolarisation, 34,7 % des enfants étaient non scolarisé, 44,9% était à la classe de primaire, 13,8% dans la préscolaire et les 6,6% ont fréquenté la garderie et /ou la crèche.

Le tableau n°5 nous donne la répartition des enfants selon les types de petit déjeuner et du goûter prise quotidiennement. Les 81,6 % des enfants ont pris un petit déjeuner sucré tous les jours et 62,2% un goûter sucré.

L'habitude de grignotage est consignée dans le tableau n°6 . Les parents avaient l'habitude de donner du pain, du jus et bonbons à leurs enfants tous les jours. Leurs fréquences étaient respectivement de 62,8%, 58,7% et 51,5%.

Le tableau n°7 nous fait connaître que : le brossage de dents est effectué quotidiennement chez 83,2% des enfants participant à cette étude. Les 78,6 % d'entre eux ont utilisés le dentifrice. Les enfants se brossaient les dents une fois par jour (54,1%). Pour le moment de brossage, les enfants se brossaient ses dents après le petit déjeuner pour 48% et/ ou le soir avant de dormir pour 28,4% de cas.

La technique de brossage la plus utilisée était la méthode horizontale (68,1 %) et 31,9% pratiquaient la méthode verticale.

Toutes catégories d'âge confondues, 35 mères (17,9%) brossaient les dents de leurs enfants. Par contre, 67,3% des enfants se brossaient leurs dents sans assistance et les parents ont assisté leurs enfants au brossage pour les 14,8% de cas.

Le tableau n°8 nous permet de savoir que 58, 7 % des parents avaient appréciée les dents des leur enfants étaient bonne, 11,7 % étaient très bonne et 29,6% ont affirmé une mauvaise santé dentaire.

17

18

Ce tableau nous révèle pour 35,7% des enfants qui ont consulté un chirurgien dentiste. Les 13,4% avaient opté aux soins dentaires, 12,4% pour une consultation périodique, 5,2% pour l'extraction dentaire et 12,9% pour d'autres motifs tels que la trouble d'éruption dentaire et pour une séance de détartrage.

Nous avons constaté que la prévalence du brossage quotidien augmentait en fonction de l'âge. Elle était effectuée à 100% des enfants à partir de l'âge de 48 mois (Tableau n°9).

Le tableau n° 10 nous montre qu'entre la tranche d'âge 12 au 36 mois, les enfants se brossaient les dents une fois par jour. La fréquence était de 47.4 % pour la tranche d'âge 12-23 mois et 90% pour la tranche d'âge 24-35 mois.

A tout âge confondu, la technique de brossage la plus pratiquée était la technique horizontale (82,5% entre 24-35 mois) (Tableau n°11).

Tous les parents brossaient les dents enfants ou assistaient le brossage jusqu'à l'âge de 2 ans (24 mois). C'était à partir de 24 mois que les enfants avaient leur autonomie à se brosser elle-même leur dent. (Tableau n°12).

3-2- Résultats de l'enquête épidémiologique

Le tableau n° 13 nous montre la prévalence de la carie dentaire pour les dents temporaires et les dents permanentes. Les 78,1% des enfants présentaient des dents temporaires cariées et 1,5% de cas pour les dents définitives.

Le nombre de dent carié de chaque enfant variait de 1 à 12. Le mode était de 4 et le moyenne était de 3,24 (tableau n°14)

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Le tableau n°15 indique le nombre moyen de dents dcao selon la tranche d'âge et le genre. Le nombre de dcao moyenne était de 3,80 ; nous avons constaté la prédominance de la composante « dc ».

Nous n'avons observé aucune dent cariée, absente et obturée pour la tranche d'âge 6-11 mois.

- Pour les enfants 12 à 23 mois, le nombre moyen de dcao était 0,37,

- Le nombre moyen de dcao pour les enfants de 24 à 35 mois était 3,30,

- Pour la tranche d'âge 36-47 mois, le nombre moyen de dcao était de 4,42,

- Pour les enfants 48 à 59 mois la valeur de dcao étaient de 4,75,

- Les enfants 60 à 72 mois avaient un nombre moyen de dcao de 5,27.

Ce tableau nous indique que le nombre moyen de dcao était de 4.04 pour le genre

masculin et 3,62 pour le genre féminin

Le tableau n°16 nous révèle que le nombre des dents définitives cariées étaient 6, une dent définitive était cariée et 03 dents définitives étaient obturées. Le nombre de DCAO était de 6 pour le genre masculin et 4 pour le genre féminin.

Le tableau n°17 montre le nombre moyen de dcao des enfants par rapport à la pratique de brossage dentaire.

Le dcao des enfants qui pratiquaient quotidiennement le brossage dentaire étaient de 1,15. Cette valeur était 4,33 pour les enfants qui ne brossaient pas les dents à tous les jours.

Le nombre moyen de dcao des enfants qui brossaient les dents une fois par jours étaient de 4,52, elle était de 3,75 pour ceux qui se brossaient les dents deux fois par jour et 3.54 pour les enfants qui se brossaient les dents trois fois et plus par jour (tableau n°18).

Le tableau n°19 nous révèle le nombre moyen de dcao des enfants qui se brossaient les dents eux-mêmes (4,71) et le comparait avec ceux qui ont assisté (2,90) et le nombre moyen de dcao des enfants brossaient par les parents (1.09).

Les enfants dont la mère avait un groupe d'âge de 35- 39 ans ont une valeur de dcao moyen 4,72 (tableau n°20).

Le nombre moyen de dcao des enfants selon niveau d'instruction de la mère a été rapporté au tableau n°21. Pour les mères de niveau primaire, leurs enfants avaient un dcao de 4.47.

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La répartition du nombre moyen de dcao des enfants selon l'activité de la mère sont consignés dans le tableau n°22. Le nombre moyen de dcao variait de 2,73 à 4,19.

Le dcao était de 4,13 pour les mères qui avaient un revenu mensuel moins de 100 000Ar. Par contre cet indice était de 2.81 pour ceux qui ont la mère avaient un revenu supérieur à 300 000Ar (tableau n°23).

Le rapport entre la taille de ménage et nombre moyen de dcao sont rapporté au tableau n°24 . La composante « dc » était de 3,64 chez une famille composé de plus de 07 personnes.

Nous avons constaté dans le tableau n°25 les enfants qui ont pris un petit déjeuner salé avaient un dcao 3,62 et 4,59 pour ceux qui prenaient le petit déjeuner sucré. Le dcao des enfants qui prenaient les deux types de petit déjeuner à la fois étaient 4,50.

Les enfants qui avaient pris un goûter sucré avaient un dcao de 4,01 et un dcao 3,66 pour ceux qui prenaient un goûter salé.

Le tableau n°26 nous renseigne que les enfants qui avaient l'habitude de grignotage des gâteaux avaient une dcao 5,02. Le nombre moyen de dcao était 4,45 pour ceux qui prenaient les pains et 4,55 pour les enfants qui buvaient des jus dans la journée.

Le dcao des enfants qui prenaient des bonbons était de 4,22 ; 5,02 pour ceux qui mangeait le yaourt et 4,88 pour les enfants qui mangeait les chocolats. Les enfants qui avaient l'habitude de prendre des fruits avaient un dcao 4 ,13 et 4,11 ceux qui prenaient des chewing- gums.

Pour les surfaces des dents touchées par la carie dentaire, le tableau n° 27 , nous montre le rapport entre les surfaces atteintes par la carie caos et l'âge de la mère. La composante « os » était de 0,32.

Le nombre moyen caos était de 4,88 pour les mères qui avaient un revenu inférieur à 100 000 Ar. La composante « cs » était de 5.46 pour les revenus entre 100 000 Ar à 300 000Ar (tableau n°28).

L'indice caos des enfants vivaient dans une famille plus de 7 personnes était de 6.46 dont le composant « cs » était de 6.18 (tableau 29).

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Le rapport sur les nombres de surfaces caos, le tranche d'âge et le genre de l'enfant est consigné dans le tableau n°30 . Le nombre moyen de caos était de 5.80 pour le genre masculin.

Les enfants qui se brossaient les dents tous les jours avaient une caos 6,36. Ceux qui se brossaient les dents une fois par jour avait une composante « cs » 5,93 (tableau n°31).

Le tableau n°32 montre la relation entre les nombres moyens de surface cao, le moyen de brossage, la technique de brossage ainsi que l'autonomie de brossage. Les enfants pratiquaient la méthode de brossage horizontale avaient une caos de 5,94.

Les enfants qui ont pris un gouté sucré avait une composante « cs » de 5,50. (Tableau n°33).

L'influence de l'habitude de grignotage sur le nombre moyen de surface caos était rapporté sur le tableau n°34.

DISCUSSION

4-DISCUSSION

4-1 Commentaires sociologiques

Nos avons effectué notre étude à Antananarivo Renivohitra auprès des enfants de 6 à 72 mois et leur mère respective afin de détecter les facteurs de risques de la carie dentaire.

Concernant les facteurs socio-économiques et démographiques :

Notre étude a été réalisée dans 07 Fokontany de la Commune Urbaine d'Antananarivo. Les informations recueillies au cours de l'enquête reflètent la réalité concernant la carie dentaire chez les enfants de 6 à 72 mois dans la capitale.

Toutes les mères des enfants qui remplissaient le critère d'inclusion étaient enquêtées sans distinction d'âge et de niveau intellectuel. Elles avaient une prédominance de niveau primaire (49%). Les mères des enfants comprenaient les questions que nous avions posées lors de l'interview malgré les 7,7 % non scolarisé qui nous a présenté un sentiment d'indifférence.

Dans l'enquête, nous avons considéré comme ayant un emploi, toute personne ayant déclaré avoir une activité régulière ou non dans le secteur formel ou informel, avec une contrepartie financière ou non. Les mères avaient une activité génératrice de revenu mensuel comprise entre 100 000 à 300 000 Ar pour les 72,4 % des cas. Le revenu mensuel permettait de prendre en charge la santé générale de l'enfant et en particulier leur santé bucco-dentaire. Cependant, plus le niveau de revenu augmente, plus la proportion de personnes qui a la capacité de se brosser les dents au moins deux fois par jour est élevée. La taille de ménage le plus représenté était de 4 à 7 personnes. Au cours de l'EDSMD-IV, un ménage malgache compte, en moyenne, 4,7 personnes et cette moyenne est légèrement plus faible en milieu urbain (4,4) qu'en milieu rural (4,8). Plus de sept ménages sur dix comprennent entre 2 et 6 personnes (72 %). Les ménages de grande taille (9 personnes et plus) sont un peu plus fréquents en milieu rural qu'urbain (7 % contre 5 %) [43].

Pour les enfants, ils avaient une prédominance féminine (56,1%). Cela reflète la tendance générale de la population Malagasy. Le milieu urbain compte plus de femmes que d'hommes (93 hommes pour 100 femmes) alors qu'en milieu rural, les femmes sont légèrement plus nombreuses que les hommes [43].

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La tranche d'âge 60 - 72 mois ans était la plus représentée (28,1 %). Les parents préféraient envoyer les enfants les plutôt possible dans un établissement préscolaire. Pour 34,7% des cas, les enfants n'avait pas encore fréquenté une école vu leur bas âge et faute de moyen financier pour payer les frais de scolarité.

Quant aux habitudes alimentaires, nous avons constaté que les parents avaient l'habitude de donner des aliments sucrés aux enfants lors du petit déjeuner et du goûter. Ceci corrobore à l'étude faite à Ambositra en 2006 [44]. Les enfants avaient une appétence particulière aux aliments sucrés. Il faut rappeler qu'une alimentation saine et équilibrée est un facteur de santé générale et pour la santé bucco-dentaire en particulier.

Pour le grignotage, les enfants avaient pris du pain (62,8%), buvaient du jus (58,7%) et suçaient des bonbons (51,5%) dans la journée. Les parents étaient à l'origine du déséquilibre alimentaire de leurs enfants car l'enfant mangeait ce que ses parents lui donnaient. La véracité de cette hypothèse est prouvée par l'affirmation : « ce n'est pas ce que l'on mange mais la fréquence d'ingestion aliment sucré qui est le facteur alimentaire le plus significatif dans l'étiologie de la carie dentaire » [45].

La pratique de nettoyage dentaire favorise un bon état de santé bucco-dentaire. Nous avons constaté que 83,2% des enfants se brossaient les dents tous les jours mais ils ne respectaient pas la méthode de brossage recommandé. Les 66,8% d'entre eux utilisaient la méthode horizontale. Plus les mères ont une bonne perception de leur santé bucco-dentaire, plus elles sont nombreuses, en proportion, à se brosser les dents au moins deux fois par jour et appliquait la bonne méthode de brossage.

En comparant avec l'étude faite dans à Fianarantsoa en 2006, 38,2% des enfants brossaient les dents suivant la méthode horizontale [46]. La différence peut être due à la méconnaissance des parents sur la technique de brossage et au manque de temps pour les parents d'apprendre à leurs enfants la bonne technique de brossage dentaire.

Pour l'autonomie au brossage dentaire, à défaut de leur occupation professionnelle caractéristique de la capitale, 14,8 % des parents seulement assistaient leurs enfants au brossage dentaire et 17,9 % d'entre eux brossaient les dents de leurs enfants.

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Tous les parents se brossaient les dents de leurs enfants ou assistaient le brossage jusqu'à l'âge de 2 ans (24 mois). C'était à partir de 24 mois que les enfants avaient leur autonomie pour le brossage dentaire.

Les parents devront montrer à l'enfant comment et quand il faut se brosser les dents et finalement, ils servaient de premier exemple à l'enfant pour un brossage correct et régulier que l'enfant apprend à imiter.

La réponse de la mère sur l'appréciation de la santé dentaire de l'enfant nous montre que notre population d'étude avait un bon état bucco-dentaire par rapport à une étude faite à Antsiranana en 2005 [47]. En comparant ces deux études, une sensibilisation et une éducation sur l'hygiène bucco-dentaire sont nécessaires afin d'améliorer la santé orale des enfants. Concernant la consultation chez le chirurgien dentiste, nous avons un taux de fréquentation de service dentaire (12,4%) bas par rapport à ce qui est trouvé à Antananarivo en 2004 qui était de 43,8% [49]. La situation socio-économique qui prévaut dans le pays depuis 2009 en sera la cause. Les soins dentaires (13,4%) étaient le premier motif de consultation suivis des consultations périodiques (12,4%) en milieu scolaire. Le nombre élevé de cabinets dentaires publiques et privés à Antananarivo Renivohitra pourrait être pour les

parents un motif de consultation. Ainsi les enfants méritent encore d'être
encouragés de se faire consulter chez le chirurgien dentiste pour que la fréquentation de service dentaire soit plus importante.

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4- 2- Commentaires épidémiologiques

Pour mesurer les problèmes de santé bucco-dentaire d'une population, nous avons utilisé l'indice dcao et caos. Dans notre étude, le nombre moyen de dcao global était de 3,79, le niveau d'atteinte carieuse est comprise entre 2,7<3,79<4,4.

La prévalence de la carie des dents temporaires était de 78,1% et de 1,5 % pour les enfants qui avaient des dents permanentes cariées. Par rapport à la prévalence en 1996 (85%), les enfants de notre étude présentaient un bon état dentaire mais des efforts sur la prévention de la carie seront à renforcer pour améliorer la santé bucco-dentaire des enfants.

En faisant une comparaison avec l'étude faite en 2002 à Mandritsara [49], nous pouvons en déduire que la valeur de dcao moyen de sa population d'étude était supérieure à celui de notre étude (5,19). Ceci pourrait dû à l'influence du milieu géographique et la disponibilité de moyen de brossage ainsi que le non accessibilité de la population de Mandritsara au centre de dentisterie.

Les enfants de notre étude présentaient un bon état dentaire mais des efforts sur la prévention de la carie seront à renforcer pour améliorer la santé bucco-dentaire des enfants.

La répartition des enfants selon le nombre des dents cariées nous montre que le nombre de dents cariées variaient de 1 à 12. Ceci nous incite à ménager des efforts pour atteindre l'objectif de la politique nationale de la santé bucco-dentaire. Pour l'ensemble des tranches d'âge, le dcao moyen des enfants selon le genre nous montre que les garçons(4,04) étaient plus vulnérable que les filles(3,62). Pour les dents définitives, le nombre de DCAO du genre masculin (DCAO = 6) était élevé par rapport au genre féminin (DCAO =4). Les résultats ont montré qu'il existe un écart entre la santé dentaire des garçons et des filles. Ceci pourrait s'expliquer que les parents seraient plus exigeants en matière d'hygiène corporelle avec les filles ou l'imitation de l'exemple maternel chez les filles.

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Pour la pratique d'hygiène bucco-dentaire, le brossage dentaire influençait la recrudescence de la carie dentaire. Les enfants qui se brossaient les dents tous les jours étaient moins vulnérables que ceux qui se brossaient les dents une fois par jour (dcao moyen 4,52). Ceci se corrobore avec l'étude faite à Antananarivo en 2004 [48]. Toutefois, il existe aussi un lien entre l'atteinte de la recommandation pour l'hygiène bucco-dentaire et l'environnement familial, car les enfants ayant un soutien social élevé dans l'environnement familial sont proportionnellement plus enclins à se brosser les dents au moins deux fois par jour que les autres.

Le nombre moyen de dcao des enfants dont le brossage est effectué par les parents était de 1,09. Il ressort que les comportements parentaux en regard de la santé dentaire ont un effet significatif sur la santé dentaire de l'enfant. Les pratiques parentales ont un effet direct sur la santé gingivale et la recrudescence de la carie de l'enfant, et indirectement, ils influencent le comportement de l'enfant [50]. La méconnaissance de la mère sur la méthode de brossage influencé la recrudescence de la carie. Les enfants est moins vulnérable si les parents brossait les dents de enfants mais ceux qui ont pratiqué la méthode horizontale était plus vulnérable.

Les enfants dont la mère avait un groupe d'âge de 35- 39 ans ont une atteinte carieuse élevée (dcao moyen 4,72). Pour les mères de niveau universitaire, leurs enfants étaient moins vulnérables à la carie. Le niveau de connaissance a modifié l'habitude et influençait la santé dentaire.

Selon l'activité de la mère, le niveau d'atteinte carieuse était élevée chez les mères qui avaient un revenu mensuel moins de 100 000Ar. Dans les familles nombreuses, la mère n'a pas le moyen financier de se procurer au kit de brossage dentaire ainsi que du temps pour brosser les dents de l'enfant qui a influencé la prévalence de la carie. Nous avons en déduit que la santé dentaire des enfants dépendait du pouvoir d'achat des parents. Plus ils ont un pouvoir d'achat élevé plus ils ont la capacité de se procurer aux moyens de brossage et l'accessibilité à la prévention ainsi que le centre de dentisterie.

Pour l'habitude alimentaire, les enfants qui avaient l'habitude de prendre un petit déjeuner, goûter sucré avaient une forte prévalence de la carie dentaire. Pour le grignotage journalier, la mère avait l'habitude de donner à ses enfants des aliments sucrée.

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Par manque de temps et/ou par mauvaises habitudes familiales, les enfants prendraient des aliments faciles à préparer, trop sucrés. Nous avons remarqué que le processus carieux s'aggraverait encore si les consommations des aliments sont toujours sucrées.

Pour les surfaces des dents touchées par la carie dentaire, nous avons observé que les nombres moyens des faces cariées ont été élevés chez les enfants dont les mères respectives étaient âgées supérieurs à 35 ans et plus (7,56). Les mères des enfants dans le groupe d'âge 30-34 ans ont opté pour un soin obturateur. Les enfants étaient plus vulnérables pour les mères qui avaient un revenu inférieur à 100 000 Ar ainsi que dans une famille de plus de 7 personnes dont la composante «cs » était élevé. La pratique parentale influencerait la santé dentaire de l'enfant.

A tout âge confondu, le nombre moyen de caos était élevé (5,08) pour le

genre masculin. Ceci s'expliquerait par le comportement d'insouciance des
garçons.

Le nombre moyen de surface cariée à traiter a augmenté chez les enfants adeptes de la sucrerie. La fréquence de la consommation des aliments sucrés accroissaient les nombres des surfaces atteintes par la carie. L'alimentation et la nutrition ont des répercussions sur la santé bucco-dentaire à différente titre. Les pathologies dentaires liées à l'alimentation comprend notamment la carie dentaire, les anomalies de développement de l'email, l'érosion dentaire et les maladies parodontales [45].

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci