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Accès à  la terre et conflit au tchad: cas du <> (XXe au XXIe siècle).


par Dieudonné Kingué Kampété
Université de Maroua - Master II en Histoire Politique et des Relations Internationales  2016
  

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3- Conséquences politiques

Les sociétés africaines sont bâties sur un modèle selon lequel tout le monde se prend pour frère. Ainsi la crise foncière qui frappe tout individu frappe toute la société. C'est dans cette hypothèse que s'inscrivent les indétrônables procès des conflits car, une victime du procès entraîne toute une communauté derrière le sort du verdict.

La terre nourrit la famille, procure du travail, est source de revenu et enjeu de pouvoir, possède une valeur symbolique et patrimoniale, met en jeu des stratégies de succession et d'alliance entre familles. Ainsi en pays Massa, les conflits fonciers ont des conséquences politiques. Celles-ci s'observent sur les chefs de villages qui pour n'avoir pas eu le contrôle et la maitrise de leurs sujets sont contraints par les autorités administratives de démissionner et céder la place à une autre personne. L'exemple qui

76Entretien avec le commandant de brigade Paul Hawana, le lundi 26 juin 2017 à Bongor.

peut élucider cette situation est le cas du chef de canton de Koumi. Dans la société massa, les successions sont patrilinéaire. Ce dernier héritier n'arrivant pas à trancher les litiges fonciers inter-clans et considéré comme n'assumant pas son rôle de chef de canton fut enlevé de son poste en 2012 et reconduit dix ans après.

Aussi, les conséquences politiques peuvent s'observer au niveau des relations qu'entretiennent les villages. Bien qu'au début, ces derniers vivaient en harmonie, les relations se sont dégénérées avec l'exacerbation des conflits. Ils vivent dorénavant en conflit latent et les chefs sont devenus les moteurs quelquefois et incitateurs puisqu'il est question de pouvoir. Aujourd'hui dans le Canton Koumi par exemple, il n'existe presque plus des relations diplomatiques entre certains villages77.

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77 Entretien avec le Sous-préfet de Rigaza Moussa Kallibokori le vendredi 23 juin 2017 à Biliam-oursi.

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En somme, la dégradation de l'environnement issue des aléas climatiques plus les crises politiques parties de 1963 jusqu'à 1979, ont considérablement influencé sur la physionomie de la région du Mayo-Kebbi d'une manière générale. Elles ont conduit à un intense mouvement migratoire dans la région. Ce mouvement plus le fort taux de natalité interne crée une surpopulation avec comme conséquence le manque d'espace. Ainsi l'accès à la terre apparait comme un enjeu majeur dans la vie d'hommes, ce qui crée des conflits. Les conflits opposent les agriculteurs entre eux et les agriculteurs aux éleveurs.

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CHAPITRE IV : MÉCANISMES TRADITIONNELS ET MODERNES DE
RÉSOLUTION DE CONFLIT.

S'il est une réalité qu'il n'existe en aucun cas une société sans conflit au sens où Karl Marx dirait que l'histoire de l'humanité est une histoire de lutte des classes, l'on peut aussi convenir qu'il n'existe nulle part de litiges sans une quelconque démarche de prévention, de gestion et de résolution de ce conflit. Le propre de l'histoire est depuis toujours de permettre à une société de forger un certain nombre de mécanismes de cohésion sociale, pouvant permettre le bon fonctionnement de ladite société. Au plan national, il n'existe pas de mécanisme de résolution des conflits entre agriculteurs et éleveurs. La loi n° 4 du 31/10/1959 qui réglemente la transhumance est largement dépassée par les contraintes écologiques, par l'évolution des mouvements des populations et des animaux. En cas de conflit, les parties en conflit ont recours à divers modes de règlement des litiges, comme le règlement par consensus entre les deux parties, le règlement au niveau des chefs traditionnels (villages, cantons), le règlement au niveau de la sous-préfecture ou de la brigade de gendarmerie, le règlement au niveau de la justice. Dans la société massa, les Hommes ont, du point de vue de leur coutume établit des règle qui leur sont propre dans le cadre de la gestion et régulation des conflits. Ainsi, dans ce dernier chapitre, il s'agira pour nous de présenter les mécanismes traditionnels et modernes de gestion de conflit dans la société massa tout en mettant l'accent sur leur faiblesse.

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I- LES MÉCANISMES TRADITIONNELS DE RÉSOLUTION DES CONFLITS

Dans la plupart des sociétés africaines, les aspirations à la paix ont conduit à développer des techniques de normalisation dont l'objectif est d'éviter ou tout au moins de palier les violences locales. Cela a donné naissance à une gamme variée de pratiques et/ou modes de prévention des conflits au cas où la société ferait face à un problème majeur. C'est ainsi que dans la société massa pour ce qui est de résolution des litiges, les hommes ont établi des règles. L'acceptation des médiations villageoises, bien qu'il soit le représentant de l'autorité administratif, s'explique par le fait que les vieillards et les chefs traditionnels sont d'abord des aînés, des fils du village et détiennent des savoirs sur les différents modes d'appropriation des ressources, leur utilisation et surtout sont les dépositaires de l'histoire de la communauté.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon