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Accès à  la terre et conflit au tchad: cas du <> (XXe au XXIe siècle).


par Dieudonné Kingué Kampété
Université de Maroua - Master II en Histoire Politique et des Relations Internationales  2016
  

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2- Les sous-préfets dans la résolution des conflits

La région du Mayo-kebbi Est, dans sa globalité compte dix sous-préfectures, mais nous nous sommes limités à ceux habités par les massa. Généralement à la suite d'un conflit ouvert entre les individus revendiquant un même espace, les gendarmes sont les premiers à intervenir afin de mettre l'ordre. Les protagonistes sont conduits à la brigade en charge du territoire puis transférés chez le Sous-préfet. Ce dernier essaye de concilier les parties en conflits. Si les protagonistes ne sont pas satisfaits ou si l'affaire est complexe, le Sous-préfet peut renvoyer l'affaire chef le chef de canton avec des consignes.

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Photo 13 : Monument indiquant la Sous-préfecture de Nguelending

Cliché : Kampété Dieudonné Kingué à Nguelendeng le vendredi 13 octobre 1017.

3- Le gouvernorat et la justice

Des acteurs qui interviennent dans la résolution des conflits fonciers, il est important d'énumérer le rôle que joue le gouvernorat. Pour la région du May-kebbi Est, le siège du gouverneur est installé à Bongor. Le gouverneur est ici, le représentant direct du chef de l'État, il exerce son autorité sur toute la région. Toutefois, il importe de préciser que l'intervention du gouverneur dans les litiges fonciers à une limite car il n'est pas présent dans tous les conflits. Son intervention est plus visible dans les zones où les conflits sont beaucoup plus violents comme dans le canton Koumi.

En 2015, lors du conflit violent qui a opposé les biliam I aux biliam II, la présence des militaires n'a pas suffi pour mettre de l'ordre. Le conflit a pratiquement

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durée trois jours avec des conséquences tragiques112. Ce conflit a vu la présence de l'ex premier ministre Kalzeubé Pahimi Deubet accompagné du gouverneur. Ce conflit est le plus violent et meurtrier dans l'histoire des Massa. C'est au coeur de la résolution de ce conflit que les principaux protagonistes des deux camps furent arrêtés et conduit au pénitencier de Korotoro113.

4- Les faiblesses des mécanismes de résolution des conflits dans le pays massa

La force des autorités dans la médiation et la gestion des conflits liés aux ressources naturelles viennent de leur grande influence et de la confiance que leur accordent les différents utilisateurs des terres. Leur faiblesse dans la gestion et la médiation en cas de conflits est due à leur partialité et manque de moyens.

Aux yeux des communautés114, le recours aux autorités administratives dans la gestion des conflits ne se présente pas toujours comme une procédure viable et satisfaisante. Selon ces derniers les décisions manquent de transparence et conséquemment engendre la méfiance envers les services de l'état115. Celui-ci devrait répondre à ce défi par la mise en place des processus plus transparents de règlement des conflits. Il se doit de garantir l'équité dans l'accès et l'utilisation des ressources. Il s'agit surtout d'éviter les risques de commercialisation des terres par les chefs traditionnels116. Le manque de proximité en termes d'espace et de temps est perçu par les communautés comme un problème contraignant. Le manque de moyen a été fréquemment évoqué par les autorités administratives, les services techniques, la gendarmerie. Dans certains cas un manque d'effectifs et de carburant rend impossible

112Entretien avec Le chef de canton de Koumi, Sampil Dapsia, le vendredi 23 juin 2015 à Nolloy. 113Prison situé dans le djourab, le désert.

114 Entretien avec Samma Tordina, chef de canton de Bongor, le lundi 26 juin 2017, à Bongor.

115 Entretien avec Djoyang Laurent le lundi 26 juin 2017 à Bongor.

116Ibid

l'envoi d'une équipe sur le terrain pour constater des dégâts ou la médiation entre les protagonistes117. Aussi l'innascibilité des certains village est un handicap.

Les mutations fréquentes des agents de l'état constituent un frein à la mise en place et à l'appui pour une gestion participative et efficace des conflits118. Cette rotation des fonctionnaires est à l'origine d'un manque de continuité et de cohérence dans les prises de décisions. Ainsi la gestion des conflits dans cette partie du Tchad semble difficile.

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117Ibid

118 Entretien avec SammaTordina, chef de canton de Bongor, le lundi 26 juin 2017, à Bongor.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams