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L'idée rauwlsienne de justice comme fondement d'un état démocratique.


par Honoré Yannick KITSIAKUDI
Université de Kinshasa, faculté de lettres - Licence 2016
  

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3.1.2. La crise économique

L'économie est la charnière des activités politiques et sociales d'un peuple. Mis à part quelques efforts embryonnaires qui apparaissent aujourd'hui pour la stabilisation de l'économie congolaise, cette dernière est un problème dont les solutions restent encore hypothétiques. Le manque d'organisation sérieuse en ce domaine fait de la RD Congo un pays sous-développé. Ce qui pose problème, c'est le fait de la mauvaise gestion de la chose publique, le manque de planification, la recherche des intérêts personnels et égoïstes des dirigeants.

En effet, riche en matières premières, en hydrographie, en faune et flore, la RDC devait être comptée parmi les grandes puissances mondiales si elle avait des dirigeants responsables, conscients de leur charge et soucieux du bien-être du peuple. Du diamant, du cuivre, de l'or, du cobalt, du courant hydro-électrique, du pétrole, du bois et toutes les ressources naturelles produites dans ce pays, qu'en fait-on d'autre si pas remplir les poches et les estomacs de ceux qui sont au pouvoir et servir les intérêts de l'Occident ? Sylvain Tshikoji constate et s'inquiète en ces termes : « riche en sous-sol, la République Démocratique du Congo ne peut résoudre les problèmes les plus élémentaires de son peuple. Toutes les richesses ne servent qu'une catégorie socio-politique dominante, celle qui manipule la rareté et avec l'aide des mécanismes mis en place, se montre totalement sourde aux douleurs et lamentations des humbles »140(*).

Par ailleurs, une question mérite d'être posée. À quand la sortie de la RDC de la crise ? Quand est-ce-que le Congo sera compté parmi les pays riches, économiquement bien organisés et socialement bien structurés ? La situation économique et sociale que traverse le Congo ces dernières décennies n'est pas enviable. Une misère criante et humiliante et la crise rongent la majorité de la population. Et l'on peut remarquer que le congolais vit avec moins d'un dollar américain par jour. Aussi, faut-il constater et considérer la dépréciation de la monnaie congolaise par rapport au dollar américain, dépréciation qui a pour conséquence la flambée incontrôlée des prix des biens de première nécessité. Cette précarité économique a attaqué tous les échelons de la société. Que ne remarque-t-on pas d'immoral et d'anormal ? Alors que le peuple croupit sous le joug de la misère et de la faim, les produits miniers et agricoles congolais servent au fonctionnement des économies étrangères. Analysant ce fait, depuis la deuxième république jusqu'à ce jour, Tshikoji remarque que les dirigeants congolais « ont fait des dons des milliers de dollars aux amis et aux personnes à leur service... Alors que les fonctionnaires de l'Etat, les étudiants et le peuple entier croupissaient dans la misère la plus noire »141(*).

En outre, avec un Etat démissionnaire, le problème de l'économie et de la survie des plus démunis est devenu une affaire de la Caritas de l'Eglise catholique et de certaines organisations non-gouvernementales internationales. Que reste-t-il alors du rôle de l'Etat dans la prise en charge de ses citoyens ? De plus, si l'économie est en moule, c'est tout le système qui est touché. Par conséquent, la corruption et la fraude prennent l'ascenseur et la justice devient un concept chimérique. Son siège royal ne reste que dans l'imagination, dans des gros livres, décrets et traités abandonnés sur des rayons des bibliothèques. Au regard et à la vue de l'allure où vont les choses, d'aucuns se demanderaient s'il n'était pas nécessaire de revenir à l'époque coloniale, comme les enfants d'Israël, au temps de disette en plein désert, auraient souhaité en Egypte pour trouver de quoi vivre.

De plus en plus, des voix s'élèvent, tant dans le camp de l'opposition que dans celui de l'opinion publique pour dénoncer la crise socio-économique, et de nombreuses solutions concrètes proposées demeurent. Ce qui fait qu'à chaque étape les choses vont s'empirant, « la misère atteint son paroxysme et devient pour le peuple de plus en plus insupportable. Aujourd'hui, il n'est plus un secret pour personne que les personnes reflètent le visage des morts-vivants »142(*). Dans un pays où la fraternité n'existe presque plus, où l'injustice et la discrimination entre les concitoyens sont devenues presqu'une règle, comment peut-on prétendre que les hommes se mobilisent pour prendre les mesures exactes face à ce problème ? C'est la déchéance farouche. ``L'immoralité économique'' gagne du terrain et « parmi les tentatives de solution aux nombreuses difficultés de survie, on note la corruption généralisée, le clientélisme, les opérations informelles, le népotisme, la recherche de l'argent facile, la débrouillardise... »143(*).

Remarquons, par ailleurs, que depuis les années  1970 et  1980, le  gouvernement a pris de nouvelles orientations à travers une gamme de mesures d'ajustement économique portée successivement par le Programme Intérimaire Renforcé (PIR, en sigle) et le Programme Économique du Gouvernement (PEG, en sigle) mises en oeuvre respectivement en 2001 et 2002. Les différentes  politiques macroéconomiques du gouvernement augurent des perspectives prometteuses. Le changement de la contre-performance économique de la décennie 90 en performance économique, le retour sur le sentier de la  croissance économique, la relative stabilité des  prix et du  taux de change sont tant d'éléments à enregistrer dans le compte de cette politique. Et progressivement, on assiste à la reprise de la coopération structurelle avec ses principaux partenaires au développement en même temps qu'arrivent de plus en plus d'investisseurs potentiels désireux de s'installer dans le pays. Pour certains économistes congolais, cette situation positive est à la fois le résultat de la stabilité macroéconomique, conjuguée avec les effets des  réformes structurelles ainsi que les dividendes de la  paix retrouvée.

En revanche, la situation économique de la RDC demeure encore précaire, comme peuvent en témoigner ses  déficits budgétaires. Et selon la Banque mondiale, le pays a occupé la 178ème position en  2008 (pour ne prendre que ce seul élément), c'est-à-dire la dernière place, sur la liste des pays du monde considérés d'après leurs capacités à offrir de réelles facilités de faire des affaires144(*). Cela traduit d'une certaine manière la crise d'autorité dans le pays.

* 140 S. TSHIKOJI MBUMBA, Op. Cit., p.33.

* 141 S. TSHIKOJI MBUMBA, Op. Cit., p.32.

* 142Ibid.p.33.

* 143 S. TSHIKOJI MBUMBA, Op. Cit., p.32.

* 144 Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/économie_de_la_République_démocratique_du_Congo, consulté le 21 Juin 2016 à 00h56.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe