WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L'idée rauwlsienne de justice comme fondement d'un état démocratique.


par Honoré Yannick KITSIAKUDI
Université de Kinshasa, faculté de lettres - Licence 2016
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

3.5. COMMENT SORTIR LA RDC DE LA CRISE ?

Sortir la RDC de sa crise politique demande que l'autorité politique suprême intérieure qu'est l'Etat exerce positivement son pouvoir sur ceux qui lui sont soumis. Ce qui implique que l'Etat ne soit subordonné à aucune autre entité, que sa volonté prime sur celle de toutes les autres personnes morales ou physiques dans et hors de lui. L'autorité politique de l'Etat est le corollaire de sa souveraineté. Cette dernière procure à l'Etat la capacité d'agir sur la scène internationale. Car une politique bien organisée tendrait à défendre une sorte de société dans laquelle les maux seront éradiqués parmi les hommes, une société où les hommes seront capables de jouir de leurs droits et répondre de leurs devoirs en tant que citoyens libres et rationnels.

Par ailleurs, en ce qui concerne la vie et l'existence de l'opposition politique, la liberté d'expression favorise, au sein d'un pays, la création et la floraison des partis politiques qui sont des mouvements d'opinion publique. Ils ne sont pas de simples groupements d'intérêts, adressant des pétitions au gouvernement pour qu'il protège leurs intérêts. Ils doivent plutôt proposer une conception du bien public. Il sied de noter que « sans la conception d'une opposition loyale et un attachement aux règles constitutionnelles qui l'expriment et la protègent, la politique en régime démocratique ne peut pas être menée de manière adéquate, en tout cas pas de façon durable »159(*). En plus, selon Michael Walzer, « le respect mutuel est certainement l'une des attitudes les plus propres à favoriser la tolérance, peut-être même la plus séduisante ; elle n'est pourtant pas nécessairement la plus à même de se développer, ni la plus durablement stable. De fait, la tolérance produit parfois ses meilleurs effets lorsque les relations de supériorité et d'infériorité politiques sont clairement signalées et reconnues par tous »160(*)

La vie des partis politique demande qu'il faille prendre des mesures de compensation pour préserver la juste valeur des libertés politiques égales pour tous, car la limitation de la liberté n'est justifiée que quand elle est nécessaire à la liberté elle-même pour éviter une atteinte à la liberté qui serait encore pire. Pour cela, « les partis politiques doivent être rendus indépendants des intérêts économiques privés, en leur attribuant des revenus fiscaux suffisants pour qu'ils jouent leur rôle dans le système constitutionnel (...). Ce qu'il faut, c'est que les partis politiques soient autonomes par rapport aux revendications privées, c'est-à-dire qui ne sont pas exprimées dans le forum public et qui ne sont pas ouvertement défendues au nom d'une conception du bien public »161(*). Par conséquent, John Rawls dit que si la société ne prend pas en charge ces dépenses, et si les partis politiques doivent solliciter leurs fonds auprès des groupes d'intérêts économiques et sociaux les plus avantagés, il est certain que les points de vue de ces groupes recevront une attention excessive.

En outre, l'économie congolaise a besoin d'une réforme de fond. Les efforts jusqu'ici réunis dans ce secteur de la vie des congolais méritent d'être soutenus. Puisque l'économie touche et influence sensiblement la vie d'un peuple ou des hommes en société, la justice demande que sa gestion et le choix des institutions qui président et gèrent ce secteur impliquent une conception du bien commun. C'est pourquoi les raisons de ce choix doivent être aussi bien morales, politiques qu'économiques. Cela requiert la compétence, de l'efficacité, l'organisation et la gestion rationnelles, responsables et sérieuses du trésor public de la part des dirigeants. Pour cela, ces derniers doivent non seulement être justes ou imprégnés du sens du bien, ils doivent aussi être capables de décourager et empêcher tous les mécanismes qui conduisent à la médiocrité et aux aspirations incompatibles avec la justice, tout en prenant en compte le problème de la stabilité nationale. Car « l'exigence de la stabilité et la nécessité de décourager les désirs contraires aux principes de la justice imposent des contraintes supplémentaires aux institutions. Non seulement elles doivent être justes, mais encore elles doivent encourager la vertu de la justice chez leurs membres. En ce sens, les principes de la justice définissent un idéal partiel de la personne que les organisations socio-économiques doivent respecter »162(*).

Sortir la RDC de la crise économique requiert aussi que son économie revête une forme introvertie, c'est-à-dire une économie tournée vers l'intérieur et débarrassée des interférences extérieures. Pour y parvenir, l'Etat doit permettre et favoriser l'exportation des biens de consommation, la promotion d'industries locales lourdes pour la transformation des matières premières, la détention par les congolais eux-mêmes des secteurs clés de l'économie, etc. L'Etat congolais devra faire de son mieux pour acquérir son indépendance économique. La dépendance économique et financière à laquelle la RDC se trouve confrontée face aux institutions financières internationales laisse en suspens son destin, sinon son développement. Cela s'explique par le fait que ces institutions financières ne peuvent aider que des pays ou des Etats qui remplissent un certain nombre de leurs conditions et qui obéissent à leurs lois. Or, cela relève de la pure exploitation et empêche le Congo d'édicter ses propres lois163(*). Par conséquent, l'économie du pays est endettée et non productive. Elle ne survit que grâce à son insertion dans des réseaux d'échanges mondialisés, qui échappent totalement aux statistiques et aux taxes d'État ainsi qu'aux réglementations internationales164(*). C'est l'heure de dire non au néocolonialisme économique, caractérisé par une politique de la main qui donne et qui est au-dessus de celle qui reçoit.

* 159 J. RAWLS, Théorie de la justice, p.259.

* 160 M. WALZER, Traité sur la tolérance, Paris, Gallimard, 1998, p.80.

* 161 J. RAWLS, Théorie de la justice, p.262.

* 162 J. RAWLS, Théorie de la justice, p.302.

* 163Cf. http://www.memoireonline.com/04/12/5684/La-souverainete-de-la-RDC-pendant-la-troisieme-Republique.html, consulté le 29 Février 2016 à 01h56.

* 164Cf. VIRCOULON, T.,L'État internationalisé. Nouvelle figure de la mondialisation en Afrique, In http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/0902_Vircoulon_FR.pdf, consulté le 21 Juin 2016 à 00h39.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote