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L'idée rauwlsienne de justice comme fondement d'un état démocratique.


par Honoré Yannick KITSIAKUDI
Université de Kinshasa, faculté de lettres - Licence 2016
  

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CONCLUSION GENERALE

L'objectif que nous poursuivions tout au long de ce travail était de montrer la place ou le rôle de la justice dans la création ou la redynamisation d'un Etat démocratique. Pour être précis dans notre étude, nous avons suivi la ligne tracée par John Rawls dans la recherche des conditions d'une justice juste qui réponde le mieux aux situations des hommes en société, ceux-ci considérés comme des membres actifs de la coopération sociale.

« L'idée rawlsienne de la justice comme fondement d'un Etat démocratique » pour une société congolaise juste et démocratique, tel est l'élément moteur sur lequel se sont basées nos réflexions au cours de cette dissertation philosophique.

Le premier chapitre de notre travail a consisté à clarifier le concept de justice politique au sens pratique. La justice comme équité, c'est la conception de base d'une justice qui se veut pratique. L'idée de la justice comme équité consiste à se représenter les principes premiers de la justice comme faisant eux-mêmes l'objet d'un accord originel ou d'un contrat social. Première vertu de la société, la justice vise la structure de base de la société. Son rôle est de faire naitre ou de fonder un Etat qui soit socialement et politiquement libre et démocratique, un Etat où les droits et valeurs éthiques et morales des individus sont pris au sérieux. Ainsi, une société ne peut se dire bien organisée et stable que si elle se fonde sur les principes de la justice, car le sens public de la justice chez les hommes rend possible et sûre leur association. La justice s'occupe d'autres problèmes sociaux fondamentaux des citoyens tels que ceux de la coordination, de l'efficacité et de la stabilité : coordination des projets des individus, efficacité des moyens permettant d'atteindre certains buts sociaux et stabilité du système de coopération sociale.

Nous avons aussi abordé la question de la justice distributive, question qui rappelle et concerne l'égalité et la répartition juste des avantages sociaux des citoyens. Ne consistant pas à récompenser les bons et punir les méchants, la justice distributive rappelle plutôt l'idée d'une égalité proportionnelle dans la distribution des biens, des récompenses ou des honneurs, tenant compte de la valeur de chacun. Elle cherche à combattre les inégalités en instaurant une égalité de résultats. Elle tient compte du caractère subjectif de la valeur. De ce fait, la justice distributive repose sur une égalité non absolue, mais proportionnelle consistant à traiter inégalement des individus inégaux.

En plus, dans une société bien ordonnée, effectivement dirigée par une conception commune de la justice, une entente publique sur ce qui est juste et injuste est nécessaire. Cela donne à distinguer entre les règles constitutives d'une part, et les lois, les stratégies et les maximes, d'autre part. Alors que les règles constitutives d'une institution ont pour rôle d'établir les différents droits et devoirs des citoyens, les lois sont élaborées pour le bien-être de tout l'ensemble des citoyens, pour servir de guide de bonne conduite à des personnes rationnelles, membres coopératifs de la société. Les lois ne constituent pas un instrument de manipulation des plus faibles, mais celui de considération de leur dignité, de protection de leurs libertés et leurs droits, instrument qui favorise la promotion des valeurs humaines et morales. Ainsi, « si nous nous représentons la justice comme exprimant toujours une sorte d'égalité, alors la justice formelle nécessite que, dans leur administration, lois et institutions doivent s'appliquer de manière égale (c'est-à-dire, de la même façon) aux membres des classes qu'elles ont définies »189(*). « Celui qui transgresse la loi est injuste et celui qui la respecte est juste. Il en ressort à l'évidence que tout ce qui est légal est d'une certaine façon juste »190(*)

Dans le deuxième chapitre, il a été question des droits de l'homme. Nous y avons fait une démonstration de la relation qui existe entre la justice et les droits de l'homme, c'est-à-dire l'importance de la justice dans le respect des droits des gens. En fait, hormis le fait qu'il désigne le fondement des règles ou des codes qui régissent les rapports des hommes dans la société, et dont les sources sont la loi, la coutume, la jurisprudence, la doctrine, etc., le droit est aussi ce qui est permis, une prérogative dont l'individu est titulaire, droit inhérent à sa personne, inaliénable et sacré, et donc opposable en toutes circonstances à la  société et au  pouvoir.

On parle alors des droits de l'homme qui sont les droits que chacun détient en tant qu'être humain et qui sont garantis par la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme. Parmi ces droits, nous avons par exemple le droit à la liberté (liberté politique, liberté d'expression et d'opinion, liberté de pensée, de conscience et de religion), le droit à l'éducation, le droit à la protection de la vie et de la sécurité sociale, le droit au procès équitable et juste, le droit à l'égalité, etc. Les droits de l'homme visent la protection de la vie, la sécurité des peuples, la liberté de conscience et d'opinion, la propriété personnelle, le respect de la vie et de la dignité humaine. Bref, la protection des libertés fondamentales des peuples. La reconnaissance et le respect de ces droits sont une condition nécessaire pour qu'un régime politique soit acceptable comme élément de base d'une société politique juste. Car, selon Rawls, « la base du respect de soi-même, dans une société juste, n'est donc pas la part du revenu que l'on a, mais la répartition publiquement reconnue des droits et des libertés fondamentales. Cette répartition étant égale, chacun a un statut semblable et garanti quand tous se réunissent pour diriger les affaires communes de l'ensemble de la société. Personne n'est enclin à chercher au-delà de l'égalité qui est garantie par la constitution les moyens politiques de protéger son statut. D'autre part, il n'y a aucun individu qui soit prêt à accepter une liberté moindre que la liberté égale »191(*).

Le troisième chapitre enfin était une appropriation ou une actualisation de la notion rawlsienne de la justice dans le contexte de la République Démocratique du Congo. Nous avons commencé par une analyse critique de la situation socio-politique et économique de la RD Congo avant de proposer des pistes de solution à la crise qui frappe le pays. Nous avons remarqué que la République Démocratique du Congo traverse un moment de crise qui ne dit pas encore son nom. Cette crise se manifeste par la faiblesse de la politique du pays, le manque d'une économie solide et stable, le manque d'une autorité ou d'un leadership sérieux, le manque de transparence dans la gestion et la gouvernance du trésor public, le manque de justice dans la répartition des avantages sociaux et le manque d'autonomie dans les décisions de l'appareil judiciaire congolais toujours influencé par la loi des plus forts du pays.

Pour cela, sortir la RDC de sa crise demande la formation d'une classe d'élites, des personnes soucieuses de la situation du pays et de son peuple. A la place des ``politiciens'', le Congo a besoin des hommes d'Etat, capables de conduire le pays vers sa plus bonne ou sa meilleure destinée. Pour son développement intégral, le Congo a besoin de s'insérer dans le processus de la mondialisation, pas comme un agent passif, mais comme un acteur actif, participatif, afin qu'il soit à mesure de tirer profit de la mondialisation. Cela, avec l'aide ou la collaboration des autres grandes puissances mondiales qui doivent, elles aussi, se montrer ouvertes au développement du Congo et soucieux du bien-être socio-politique.

La justice est ainsi un bien. Elle est fondée sur le bien et ne vise que le bien. Une société, pour être bien ordonnée, harmonieuse et juste, doit satisfaire les principes de la justice qui sont collectivement rationnels. Et l'individu, en ce qui le concerne, doit régulièrement nourrir le désir de respecter la conception publique de la justice qui dirige son projet de vie en accord avec les principes du choix rationnel. « Le respect de soi-même est garanti par l'affirmation publique de l'égalité des droits civiques pour tous ; la répartition des moyens matériels peut alors se faire d'elle-même, en accord avec la justice procédurale pure, gouvernée par de justes institutions de base qui ont pour rôle de réduire l'étendue des inégalités et de ne pas susciter d'envie excusable »192(*).

* 189 J. RAWLS, Théorie de la justice, p.89.

* 190 ARISTOTE, Ethique à Nicomaque, Livre V, 1129, 3, p.228-229.

* 191 J. RAWLS, Théorie de la justice, p.587.

* 192 J. RAWLS, Théorie de la justice, p.587-588.

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