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Gestion du risque d'inondation dans l'arrondissement communal Niamey IV.


par Saadou Kadri Maazou
Université Abdou Moumouni de Niamey au Niger  - Master II en Aménagement du Territoire et Développement Durable  2013
  

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2.2. Les facteurs aggravant les risques d'inondation

2.2.1. Les facteurs historiques : l'occupation ancienne d'une zone à risque d'inondation

Il est difficile de faire l'historique du peuplement de la commune NY IV car l'ensemble des quartiers et villages qui la composent, ont chacun leur propre histoire. Toutefois, l'histoire de la commune Niamey IV, est liée à celle du canton de Saga, qui est le chef-lieu. Mais on peut en relater celle de la ville de Niamey à laquelle appartient la commune NY IV.

Selon une première version, Niamey fut fondé par des chasseurs « Maouris » venu de Zarmaganda, dans l'ouest du Niger. Et c'est plus tard que les Zarma-Kogori et les Zarma-gollé venus du Zarmatarey (région de Dosso), chasseurs agriculteurs, occupent les plateaux broussailleux et giboyeux et érigèrent les premières cases de Niamey.

La seconde version de la fondation de Niamey est rapportée par Soumaila Siddo éditée par mahaman Karimou dans « les Maouris Zarmaphones, 1997 ».

Selon cette version le premier Maouri de Issa Oré s'appelait « Tabi-Sawi : qui signifie en Zarma, la fatigue ne tue pas, autrement dit l'endurant » et vient de Matankari.Il eut un fils Faragaizé qui eut à son tour Maouri Koi Néni. Ce dernier eut un pouvoir fort. Il fut tué par un jeune berger peulh qui habitait à la même période à Lamordé. Suite à cela les hommes de Maouri Koi Néni massacrèrent les peulhs de l'ile de Néni mais les survivants réussissent à s'en fuir dans le gourma, puis revinrent chasser les Maouris de l'ile. Apres leur défaite, les Maouris s'installèrent sur la rive gauche du fleuve Niger d'où l'emplacement actuel de la ville de Niamey.

L'origine du nom « Niamey » est traduit selon plusieurs versions dont l'une d'elle explique que « Niamey » vient du fait qu'on accédait au fleuve à cet endroit sous un arbre appelé « Gna ».C'est l'expression « Gna-mé » =bouche du Gna, qui donna le nom de Gnamé dont la déformation donna le nom de Gnamey que les français écrivent Niamey (PDC, 2014).

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L'occupation du sol est influencée par l'installation humaine, l'agriculture, l'élevage, la pèche et la végétation.

L'occupation du sol de la ville de Niamey connait une croissance spatiale en termes de sa superficie. L'une des causes de cette extension est la croissance démographique qui crée des nouveaux besoins en terre pour la population. Cette dernière s'explique par deux raisons principales l'exode rural et le taux d'accroissement naturel. Dans ce contexte d'explosion démographique et d'intensification des activités économiques, les espaces naturels jouent un rôle essentiel dans l'espace urbain. La pression démographique et l'exode rural ont permis à la ville de Niamey de s'élargir rapidement. On assiste à une saturation du centre- ville et de la demande d'habitat, logement. Cette double croissance doit être source d'occupation du sol de la ville de Niamey. Les habitants lotissent des terrains sans tenir compte du plan d'aménagement urbain. Cette pratique augmente l'accélération de la ville et la vulnérabilité de la population. C'est ainsi qu'à l'arrondissement communal de Niamey IV, la croissance démographique ne peut qu'étaler la ville de Niamey IV (PDC 2014).

L'occupation spatiale pousse la population vulnérable de s'installer dans l'espace inondable sans prendre en compte les risques d'inondations dont les conséquences sont graves. Cette occupation anarchique de la zone inondable non lotie, hors normes, est fréquente à Niamey. Ce phénomène est remarquable dans certains quartiers de NY IV comme Saga, et Gamkallé qui se localisent au bord du fleuve. Ce qui a entrainé une forte exposition aux risques d'inondation. Au cours de ces dernières années, les populations les plus pauvres se sont installées dans des endroits inappropriés sans l'aval de la mairie.

Certaines populations se sont installées au bord du fleuve en raison de leurs activités économiques (agriculture, élevage, pèche et le commerce). Ces activités dans des zones à risque favorisent l'extension de la ville, mais également sont un facteur de prédisposition dans la genèse et l'aggravation des inondations.

A la question de savoir pourquoi habiter dans la zone à risque d'inondation, 25.8% des enquêtés disent qu'ils manquent de moyens financiers suffisant pour acheter un terrain hors de cet espace inondable. Vingt un % affirment qu'ils ne peuvent pas habiter ailleurs car ils vivent au bord du fleuve au profit de leurs activités et 15% disent qu'ils ont construit sans penser être victime un jour des inondations.

Quant à l'occupation des terres cultivables, elle est la plus importante en cas d'inondation. La pratique de l'agriculture dégrade les champs cultivables en favorisant le ruissellement. C'est qui entraine l'inondation.

Quant à la végétation, l'unité d'occupation des sols de la ceinture verte de Niamey constitue un couvert végétal. Ce dernier, est très dense qui ralentit les eaux de ruissellement par la rugosité qu'elle donne au terrain. La plantation artificielle permet la protection naturelle des berges grâce à une fixation du sol par des réseaux racinaires. Sa présence permet de limiter le ruissellement .Cela se justifie certainement par la nature de la plantation qui est artificielle avec des limites nettes et précises permettant de se protéger contre la menace. Mais aujourd'hui cette végétation est menacée par le surpâturage et l'action de l'homme (coupe abusif pour le bois de chauffe et de construction, défrichage pour les espaces de cultures etc..).

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Cette dégradation du couvert végétal est une condition favorable au ruissellement des eaux qui vont directement vers la ville de Niamey. Ce changement engendre d'une part, l'imperméabilisation rapide par la compaction du sol et la perturbation du réseau hydrographique, plus l'occupation humaine, le ruissellement et l'érosion. Les plateaux sont dégradés et la proximité des nappes aggravent des inondations. Le recouvrement des arbres, très faibles.

Enfin tout ce qu'on a constaté ci-dessus sont des facteurs qui contribuent à l'augmentation de ruissellement puis à la dégradation du couvert végétal. Ils entrainent l'érosion à travers le processus de décapage, et au creusement des ravins et rigoles qui mènent directement les eaux de ruissellement vers la ville de Niamey pour l'inonder surtout en cas des fortes pluies. Ces facteurs expliquent que les inondations sont lourdes de conséquences sur la population et ses biens.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard