WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Do not disturb: étude observationnelle des interruptions de tàches dans la pratique des infirmiers anesthésistes au bloc opératoire.


par Christopher Jean-Baptiste
Institut Régional de formation des infirmiers anesthésistes diplômé d'Etat (IRIADE, La Réunion 974)) - Infirmier Anesthésiste 2019
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

97

6.5.5 Les motifs d'interruption de tâche

Motifs?

Nombre d'IT

Part en %

1 Apport d'information/Prescription orale

5

14,71

2 Recherche d'information/Pose une question

9

26,47

3 Demande de l'aide

9

26,47

4 Problèmes

0

0

5 Oubli (ex : pose de matériel de surveillance)

1

2,94

6 Autres (ex : discussion)

10

29,41

 

Tableau 47 : Nombre et part des interruptions de tâche observées selon les motifs d'interruption.

Analyse : Nous observons là aussi une grande variabilité quant aux motifs des IT. Les discussions prédominent avec 10 IT sur 34 (soit 29,41%). Cependant la « recherche d'information » et les « demandes d'aide » sont responsables de 9 IT (soit 26,47%) chacune. Avec 5 IT (soit 14,71%), les « apports d'informations » termine de compléter le tableau des motifs les plus présents dans les causes d'interruption.

6.5.6 Les réactions des IADEs face aux interruptions de tâche

Réactions?

Nombre d'IT

Part en %

1 Stop puis reprend la tâche initiale (s'interrompt, fait face à son interlocuteur et reprend sa tâche)

9

26,47

2 Ne se laisse pas interrompre (écoute mais poursuit sa tâche)

12

35,29

3 Stop la tâche initiale, débute la tâche secondaire puis reprend la tâche initiale

12

35,29

4 Stop la tâche initiale, débute la tâche secondaire, mais ne reprend pas la tâche initiale (oubli)

1

2,95

5 Autres

0

0

 

Tableau 48 : Nombre et part des différentes réactions observées chez l'IADE face aux interruptions de tâches identifiées durant la période de surveillance pré-incision.

98

Analyse : A égalité, il a été identifié que l'IADE, à 12 reprises (soit 35,29%), ne se laissait pas interrompre mais, parallèlement qu'il stoppait sa tâche initiale pour en débuter une autre avant de reprendre la tâche initiale là où il avait été interrompu. 9 cas d'IT (soit 26,47%) montraient que l'IADE pouvait s'arrêter mais ne perdait pas le fil conducteur de sa tâche initiale.

1 oubli a été constaté (soit 2,95%).

6.5.7 Temps moyen d'une interruption de tâche

Durée?

Nombre d'IT

Part en %

1 Moins de 1 minute

32

94,12

2 De 1 min à 5 minutes

2

5,88

3 + de 5 minutes

0

0

 

Tableau 49 : Nombre et part des interruptions de tâche en termes de durée.

Analyse : La majorité des IT observées sont inférieures à 1 minute (32 IT soit 94,12%).

Interprétation générale :

Cette période « tampon » qui mobilise une bonne partie des compétences de l'IADE est aussi une période où il est facilement exposé aux interruptions de tâche du fait de la présence permanente de l'équipe au complet dans la salle d'opération.

C'est une phase où il poursuit sa collaboration avec le MAR mais aussi les autres professionnels tels que l'IBODE et le chirurgien prêt à inciser.

Dans le déroulement des tâches, l'IADE remplit ses objectifs un à un, tout en gardant un oeil sur le patient et le monitorage de surveillance.

Les IT ont été principalement observées au moment de la rédaction de la feuille d'anesthésie. Elles représentent ainsi 52,94%, soit près de la moitié des perturbations. En effet, dans la pratique, les IADEs, de manière individuelle et suivant leurs propres organisations, commencent à rédiger lorsqu'ils en ont la possibilité.

Remplir la feuille d'anesthésie est une tâche où il peut être amener à y revenir plusieurs fois et donc être interrompu de manière concomitante à plusieurs reprises. Il est très difficile de définir cette tâche comme étant celle qui a subi le plus

99

d'interruptions car elle se manifeste de manière aléatoire et se réalise tout au long de l'intervention.

Par contre il est intéressant de noter que la préparation et/ou réinjection médicamenteuse arrive en deuxième position dans la fréquence des IT. Elle représente 26,47% ce qui est dommageable.

A l'issu de cette enquête, j'ai pu comprendre qu'à l'ouverture de salle, l'IADE était interrompu en grande partie pendant la préparation des seringues d'anesthésie (72%). De plus, toujours dans mon observation, j'avais pu constater que pendant la période d'induction, il existait aussi une concentration d'IT lors des sédations Intra-Veineuse (20,29%).

Nous pouvons donc déduire que les tâches en lien avec la manipulation de produits « dangereux » est fortement impactée par ce phénomène des interruptions de tâche.

La salle d'opération monopolise encore une fois la place de choix pour les IT et le type d'interruption est très clairement d'ordre physique pour 88,24% d'entre-elles.

Constat persistant, les professionnels de santé sont à l'origine des IT pour 82,35% d'entre eux. On notera quand même qu'ils obtiennent un taux quasi similaire avec la période d'ouverture de salle (plus de 80%). Cependant, ils sont plus nombreux en termes d'effectif à ce moment précis de la surveillance pré-incision, ce qui peut expliquer la variabilité dans les résultats obtenus pour la part des professionnels dans les IT.

Phase décisionnaire oblige, les MAR et les chirurgiens interrompent l'IADE de manière égale (28,57%).

Malheureusement, les motifs ne sont pas toujours d'ordre professionnel pour presque 30% des cas. Il est toutefois important de souligner que le cumul des 3 items du tableau 30 des motifs d'IT, représente 67,65% des perturbations enregistrées comme étant justifiables car il y a un travail de collaboration déterminant avant l'incision.

Les réactions de l'IADE semblent adaptées aux perturbations en fonction de l'IT. En effet, alors qu'il est interrompu en grande partie pendant qu'il effectue la rédaction de la feuille d'anesthésie, l'IADE enregistre davantage, par rapport aux autres séquences, des réactions où il stoppe sa tâche initiale avant de la reprendre. Il enregistre avec le cumul des items 1 et 3 ( « Stop puis reprend la tâche initiale

100

(s'interrompt, fait face à son interlocuteur et reprend sa tâche) » + « Stop la tâche initiale, débute la tâche secondaire puis reprend la tâche initiale »), un score de 62%. A travers cette observation, je me suis donc posée la question s'il n'existait pas une priorisation des tâches ? En effet, à partir du moment où une tâche comme la réinjection de produit d'analgésie pour anticiper la douleur liée à l'incision chirurgicale est cruciale, l'IADE n'a-t-il pas tout intérêt à s'assurer de cette tâche en priorité par rapport à la rédaction de la feuille d'anesthésie ?

Incontestablement observé depuis le début de mon enquête observationnelle de l'ouverture de salle jusqu'à l'incision, la durée moyenne des IT est toujours en majorité, inférieure à 1 minute dans 94,12% des cas.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld