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Groupes armés et conditions socioéconomiques de la population de Shabunda au sud-Kivu.


par Jacques LUTALA KATAMBWE
Université de Lubumbashi - Licence en sciences politiques et administratives 2020
  

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2.2.4. Situation économique

Le Territoire de Shabunda regorge des ressources naturelles incommensurables, allant des essences ligneuses et espèces animales, aux ressources agricoles et minières de très grande valeur.

Les sources majeures de revenus en Territoire de Shabunda sont l'exploitation artisanale des minerais, l'artisanat, l'agriculture, le petit commerce, l'élevage et la pêche.

· Mines

Hormis ses richesses naturelles du sol, le Territoire de Shabunda regorge aussi d'immenses ressources du sous - sol : l'or, le colombo-tentalite, la cassitérite, le wolfram, le diamant, le calcaire,... ce qui a justifié la présence de la Sominki (société minière du Kivu) qui est une société à capitaux belges, aujourd'hui en faillite, dans ce territoire. Aujourd'hui aucune société n'oeuvre dans le Territoire, la population s'adonne à l'exploitation artisanale des minerais.

L'exploitation minière emploie très faiblement la main d'oeuvre active, exclusivement masculine, étant donné que le travail fait appel à la force musculaire faisant défaut à la femme, cette activité procure un petit revenu pour la subsistance de quelques familles (50(*)).

· Artisanat

Les activités de menuiserie, de scierie, de tissage, de vannerie, de sculpture sont bien connues dans le territoire et sont exercées avec un goût raffiné (Art Lega). Fort malheureusement, ces activités ne sont pas en pleine expansion par manque d'encadrement des artisans et surtout suite à l'enclavement du territoire.

L'homme et la femme s'adonnent selon le cas, à des diverses activités. L'on remarque que les hommes s'attèlent à la menuiserie, la scierie, la vannerie, la sculpture, ... tandis que la femme s'emploie davantage dans le tissage.

L'artisanat est exercé avec finesse et procure un petit revenu de subsistance aux artistes. L'enclavement du Territoire ne permet pas aux producteurs de vendre assez pour ne survivre que cette activité.

Par ailleurs, l'on constate que l'artisanat, une fois recadrer, redynamiser et restructurer, ouvrirait le Territoire au tourisme et procurerait des ressources considérables aux exploitations d'oeuvres d'art et partant, assurerait un revenu en plus à l'Etat.

· L'agriculture

Le Territoire de Shabunda a la vocation agricole et emploie une frange de la population. Il s'agit d'une agriculture de subsistance, donc de type traditionnel (sans machines, matériels aratoires, ni engrais et utilise des techniques et méthodes archaïques de brulis et de jachère).

L'agriculture est une activité essentiellement réservée à la femme, l'homme se contente de l'abattage de zones forestières.

Jadis, le Territoire de Shabunda constituait le poumon économique de la Province du Sud - Kivu par sa production agricole excédentaire. Aujourd'hui, cette production a régressé suite à la libéralisation de l'exploitation artisanale de minerais, à la destruction de toutes les unités de production et de transformation des produits agricoles et au manque de matériels aratoires.

Deux saisons déterminent le calendrier agricole dans le Territoire de Shabunda.

1èreSaison A

Elle prend cours à partir du mois de mai et se termine au mois d'octobre, c'est la période de la culture de riz, arachide, maïs, banane, coton, palmier à huile. La période allant d'octobre à décembre correspond à la celle de semer.

2èmeSaison B

Elle commence au mois de décembre jusqu'au mois de février. De février à mai correspond à la période de récolte du riz. Les cultures d'arachide, du maïs, du manioc, de l'amarante et le haricot sont développées à cette période. Les denrées alimentaires sont vendues localement et en dehors du territoire. Il s'agit notamment d'huile de palme et d'arachide.

Il s'avère que la modernisation de l'agriculture, le recyclage et l'encadrement des moniteurs agricoles, le renouvellement des cultures de coton et la réhabilitation des plantations (de café, cacao et palmier à huile) constituent le socle du redécollage économique du Territoire.

· Commerce

Le petit commerce, tourné exclusivement vers les produits de première nécessité, est en vogue dans le Territoire de Shabunda. Il permet à certains habitants d'assurer la scolarité de leurs enfants, de se préoccuper de l'habillement de ces derniers, ainsi que de leurs soins de santé. Tout compte fait, cette activité est, dans bien des cas, exercée par les Bashi et autres tribus environnantes. On observe malheureusement la dollarisation du milieu, la flambée des prix due essentiellement à l'enclavement du Territoire de Shabunda. Les articles n'arrivent dans le territoire que par voie aérienne.

· Elevage

L'élevage occupe une place de choix dans l'économie du Territoire de Shabunda, en ce sens qu'il est pratiqué presque par tous les villages, un petit cheptel de caprins (chèvres, porcs, moutons) ou d'animaux de basse cours (coqs, pigeons, poules, canards, perdrix) qui vivent en liberté autour des cases. Chaque famille dispose en moyenne de deux ou trois têtes de petit bétail qui se nourrissent sans utilisation de technique d'élevage particulière.

Le chien, bénéficiaire d'aliment et de soins de la plupart du maître, est principalement élevé pour la chasse, tandis que la poule, la chèvre et le mouton tiennent lieu surtout d'animaux de sacrifice dans de nombreuses circonstances, cérémonies religieuses ou magico-religieuses, rites de guérison, rassemblement des liens, réparation des injures en l'endroit d'un supérieur, ...

Il est bon de signaler que, suite à la guerre (conflits armés), aujourd'hui dans beaucoup des villages, on ne trouve plus ces bétails, ils sont exterminés par des pillages, l'instabilité de la population et le déplacement de la population d'un endroit à un autre.

· La chasse

La chasse fut dans le temps une activité très importante quand les forêts furent encore denses et conservaient beaucoup d'animaux. Elle produisait beaucoup de viande dont une partie était destinée à la vente et une autre à la consommation familiale. Avec l'intensification de la chasse au fusil et l'exploitation abusive des animaux sauvages par la population, beaucoup d'espèces animales ont disparu.

· La pêche et la pisciculture

L'Activité de la pêche comble les déficiences alimentaires. La pêche est aussi une activité traditionnelle, sa rentabilité est fonction des périodes. La pêche est facilitée par la présence des rivières Ulindi et Lugulu ainsi que par leurs affluents. La pratique de la pèche se fait sans distinction de sexe, et cela durant la période de crue ou d'étiage. A cela, la saison sèche reste la saison la plus favorable pour la pèche. Durant cette période, les riverains organisent des expéditions de deux à trois mois dans des Lutanda (maquis).

La carence des poissons à un certain moment a incité les paysans du Territoire de Shabunda à la pratique de la pisciculture et cela a créé une économie familiale pendant une certaine période dans les ménages. Cette pratique de pisciculture vise à élever et à multiplier le nombre des poissons dans un étang. Elle vise d'abord à contrôler où ils habitent pour les exploiter.

Partout dans le Territoire de Shabunda, la population s'adonne plus au travail d'étangs. Cela est motivé par des grands rendements de leur production et de l'intérêt de chacun à la consommation des poissons frais par rapport aux poissons fumés et salés venant du Maniema et de Bukavu. Il n'existe aucune entreprise, dans le Territoire de Shabunda, qui pratique la pêche industrielle.

* 50 DSRP-Territoire de Shabunda, 2004, p. 26

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