WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Les incidences de la croissance démographique sur le niveau de pauvreté en Haà¯ti (période 1980-2003)


par Joseph Junior Guerrier
Centre de Techniques de Planification et d'Economie Appliquée - Diplome d'Etudes Supérieures en Economie 2004
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2.2.3.- Migration

Les mouvements de population en Haïti ont été très importants ces dernières années, sous l'effet de facteurs d'ordre structurel que conjoncturel. Durant les périodes de crises politiques, ils se sont montrés encore plus intenses. Par exemple, durant la période allant de

26 IHSI, RGPH-2003

27 IHSI, ECVH-2001

28 IHSI, RGPH-2003

34

1991 à 1994, beaucoup d'individus ont laissé le pays pour se mettre à l'abri des turbulences politiques ou pour échapper aux effets de l'embargo économique imposé à Haïti. Au cours de cette même période également, un nombre considérable de gens ont laissé la capitale en direction des provinces pour s'éloigner des tensions prévalant à Port-au-Prince. Le rétablissement de l'ordre constitutionnel en 1995 n'a pas été suffisant pour freiner la vague de la migration en direction de l'extérieur. En général, quand le climat politique connaît une certaine accalmie, les facteurs structurels reviennent au premier plan et contribuent à maintenir le flux d'Haïtiens qui cherchent à s'établir à l'étranger.

Avant la période 1991-1994, et après, le pays a été marqué dans l'ensemble, par deux types de migration : une migration interne et une migration externe.

2.2.3.1.- Migration interne

Les causes de la migration interne dans l'économie haïtienne sont diverses. La première cause que nous pouvons considérer est logiquement les crises politiques, comme évoquée plus haut.

Si par moments, la migration de la ville vers la campagne s'avère effectivement importante, le mouvement inverse est, par contre, beaucoup plus constant. Le phénomène de la migration interne en Haïti prend surtout la forme d'exode rural.

On peut identifier une migration interne due à l'activité dans le secteur agricole. L'agriculture étant l'activité économique qui mobilise la proportion la plus importante de la population active, les cultivateurs partent souvent en quête d'opportunités dans des territoires jugés plus appropriés. De cette façon, des nouveaux liens sont tissés entre les cultivateurs et la terre d'accueil, qui aboutissent parfois au déplacement de toute une famille.

Sur un autre plan, la migration peut être interprétée à l'aide d'une succession d'étapes : d'abord, de la campagne vers les villes, et ensuite, des villes vers la capitale. Cette succession se fait par exemple pour avoir accès à certains services. La grille d'équipements urbains dans les petites villes et les villes moyennes est souvent limitée. En particulier, il y a certains besoins qui ne peuvent être satisfaits qu'à Port-au-Prince. Souvent la migration vers les petites villes ou les villes moyennes constituent une étape pour arriver à Port-au-Prince, la destination finale, si l'on s'en tient seulement à la migration interne. Cependant, parfois les petites villes et les villes moyennes ne servent même pas de transit. Le mouvement se fait directement de la campagne vers la capitale.

35

Bien que les études consacrées à l'exode rural soient peu nombreuses en Haïti, les rares informations disponibles confirment l'ampleur dramatique de ce phénomène. Certes, l'arrivée massive de migrants met une main-d'oeuvre abondante à la disposition de certains secteurs de l'économie comme l'industrie de la sous-traitance, mais elle se fait à un rythme tellement intense que la capacité d'accueil des principales villes du pays se trouve débordée. La plupart des nouveaux venus ne font que grossir le nombre de pauvres en milieu urbain, avec tout ce que cela implique au niveau de l'organisation de l'espace urbain (urbanisation accélérée, pauvreté urbaine, pression sur les services sociaux, accroissement du chômage urbain...). Alors que dans le même temps, le nombre de bras au service de l'agriculture se trouve en nette diminution.

Au moment de la réalisation de la dernière Enquête sur les Conditions de Vie en Haïti (2001), 12,1 % de la population haïtienne ne résidaient pas dans leur département d'origine, c'est-à-dire le département de naissance de l'individu ou de résidence de la mère au moment de la naissance de l'individu. La proportion de migrants est plus importante chez les femmes : 13,4 % des femmes ont migré de leur département d'origine au département de résidence au moment de l'enquête, contre 10,7 % des hommes. On constate également une migration plus forte chez les ménages les plus riches. 24,6 % des ménages les plus riches ont quitté leur département d'origine contre 5,3 % de ceux issus des ménages les plus pauvres.

La migration interne revêt des dimensions multiples. Elle ne dépend pas spécifiquement des conditions de vie ou du sexe du migrant.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams