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Urbanisme et santé


par ERIC Omar MOUSTAQIL
Institut d'urbanisme de Lyon - Master 2 Urbanisme et aménagement 2020
  

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Urbanisme et santé :

Comment l'urbanisme peut-il s'inscrire

dans une démarche préventionnelle

pour limiter le tout-médical ?

Eric, Omar Moustaqil

Mémoire présenté pour le Master 2 URBANISME ET
AMÉNAGEMENT / PROGRAMMATION, CONCEPTION ET
CONDUITE DE PROJETS URBAINS

2020-2021

Sous la direction de Paul BOINO, Professeur des Universités

Remerciements

J'adresse tout d'abord mes remerciements à Monsieur Paul BOINO, professeur des Univeristés, mon directeur de mémoire, pour sa disponibilité, son écoute, ses remarques et conseils constructifs et notamment sa très GRANDE patience et les nombreuses heures qu'il m'a accordé.

Je remercie également tous les enseignants de l'IUL et de L'ANTPE que j'ai pu rencontrer au cours de ma formation universitaire, notamment Madame Rachel LINOSSIER et Monsieur Reolof VERHADGE de m'avoir admis à cette formation de Master 2 en urbanisme et aménagement.

Je tiens à remercie mes amis Jérémie ROUAULT et Réda Kertit ainsi que mon épouse Lucie VALLIN pour leur disponibilité, leurs conseils et leur soutien moral.

Je remercie mes deux camarades Hippolyté CHAUBERT, Sarah ALLEYSSON pour m'avoir aidé à élargir ma base de données relative à cette thématique.

Je remercie également l'ensemble des camarades de promotion avec qui j'ai travaillé en équipe pour des projets relatifs à ce Master.

Comment l'urbanisme peut-il s'inscrire dans une démarche préventionnelle pour limiter le tout-médical ? 1 | 1 4 8

SOMMAIRE

I-Introduction 3

II-La santé : Un facteur déterminant de l'architecture des villes 6

II.1-L'urbanisme et santé - Aperçu historique 6

II.2-L'antiquité : la naissance de la pensée hippocratique 6

II.3-Le Moyen âge : La suite de la pensée hippocratique 7

II.4-Le XIXe siècle : naissance de l'hygiénisme 9

II.5-Le XXe siècle : l'urbanisme moderne et fonctionnaliste 14

II.6-Urbanisme et santé : la rupture relationnelle 15

III-Ville pathogène: Émergence de nouvelles épidémies (maladies chroniques) 18

III.1-La sédentarité dans un milieu urbain : un phénomène épidémiologique 20

III.2-La densité 28

III.3-La pollution 30

III.3.a- Pollution atmosphérique et pollution des eaux/sols 30

III.3.b- Pollution sonore 33

III.3.c- Pollution lumineuse 33

III.3.d- Conséquences multiples : 34

III.4-Les inégalités sociales de santé (ISS) 37

III.5-La temporalité de la ville : synchronisation des temps sociaux 41

IV-Évolutions des approches de la santé 45

IV.1-L'essor du modèle biomédical : une approche curative et réductionniste 45

IV.2-La santé et le développement durable : approche environnementaliste de la santé 48

IV.3-Une approche globale et positive : L'OMS vers un nouveau paradigme 51

IV.3.a- Une approche globale de la santé et de l'urbanisme 51

IV.3.b- Les déterminants de la santé 56

IV.3.c- À l'origine d'un concept : la santé dans le processus d'urbanisation 64

V-Les villes-santé : de la promotion de la santé vers un urbanisme favorable à la santé 67

V.1-Contexte complexe : mobilisation et investissement de l'OMS 67

V.2-Genèse et évolution : vers une vision populationnelle 68

V.3-Le concept urbanisme favorable à la santé : un changement de paradigme. 71

V.4-Les démarches et outils pour un urbanisme favorable à la santé, l'institutionnalisation du

concept : une approche volontariste de la santé en ville 75

V.4.a- Échelle internationale : Organisation de Conférence, déclaration 75

V.4.b- La Conception d'un environnement préventionnel pour la santé : Quels outils ? 76

Comment l'urbanisme peut-il s'inscrire dans une démarche préventionnelle pour limiter le tout-médical ? 2 | 1 4 8

V.4.c- Les principes et les valeurs de l'EIS : Intersectorialité, interdisciplinarité, équité et

démocratie. 78

V.4.d- Les différents types d'EIS : Prospective, Concomitante et rétrospective 79

V.4.e- Échelle nationale : Orientations nationales et leur déclinaison territoriale 80

V.4.f- Échelle locale 83

VI-Sortir du tout-médical : les exemples de la mobilité active et de l'activité physique 86

VI.1-Méthodologie et motivations de l'étude 86

VI.2-En quoi la mobilité active et l'activité physique sont des facteurs permettant de limiter le

(( tout-médical » ? 88

VI.2.a- Mobilité 88

VI.2.b- L'essor de la mobilité active 90

VI.2.c- La nécessité de l'activité physique 93

VI.3-Comparaison des contextes des villes : limites qualitatives de notre analyse 98

VI.3.a- Rennes : ville pionnière : réseau Villes-santé 98

Contexte socio-urbain 98

La prise en compte de la santé 99

VI.3.b- Avignon : ville métamorphose 100

Contexte socio-urbain 100

VI.3.c- Lausanne : ville Métasanté, ville labélisée : ville active 102

Contexte socio-urbain 102

VI.4-Comment la prise en compte de la santé par l'urbanisme peut orienter ses actions et projets ?

Urbanisme favorable à la santé ou urbanisme préventionnel pour la santé? 104

VI.5-De la densité à la (( compacité qualitative » : quelle importance pour les déterminants de

santé ? 105

VI.6-L'intégration de la santé dans la politique urbaine : Analyse interne de la prise en compte des

déterminants de santé. 107

VI.7-La déclinaison des planifications stratégiques sur le terrain : Analyse externe de la prise en

compte de la santé- Opérationnalité ? 119

VI.8-Comment l'intégration de la santé dans les documents d'urbanisme peut permettre de

recréer le lien entre médecine et urbanisme ? 135

VII-Conclusion 137

Bibliographie 140

Annexes 148

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I- Introduction

En 2050, 68 % de la population mondiale vivra en ville, contre 55 % aujourd'hui1, il est donc fort probable que les villes connaissent une forte densité populationnelle : soit deux individus sur trois vivront dans des villes ou dans d'autres milieux urbains d'ici 2050, selon de nouvelles données des Nations Unies. Selon le Département des affaires économiques et sociales (DESA) de l'Organisation des Nations Unies (ONU), cela indique qu'approximativement 2,5 milliards de personnes pourraient éventuellement s'être additionnées aux espaces urbains d'ici le milieu du siècle, en raison des mutations et de la hausse démographique.2 L'évolution démographique des villes et de la dynamique urbaine, liées à des facteurs sociaux, économiques et environnementaux, déterminent de nouvelles problématiques sanitaires.

L'épidémie actuelle de Covid-19 nous ramène à la question des liens entre urbanisme et santé. Cette question est légitime mais reste réductrice. Historiquement, à chaque nouvelle épidémie ou nouveau cas de maladies infectieuses, tels que le choléra, la peste, la tuberculose, ou, aujourd'hui, la Covid-19, les acteurs de santé ont fait appel à l'urbanisme.

Or, la conception et l'organisation contemporaines des villes amènent à de nouvelles problématiques de santé autour de ce qu'on appelle les maladies chroniques ou maladies non-transmissibles (MNT)3. Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), ces maladies sont de longue durée et causées par des facteurs génétiques, mais aussi comportementaux et environnementaux. Parmi ces MNT, nous trouvons les pathologies cardio-vasculaires, les cancers, l'obésité etc.4

Malgré l'investissement de l'OMS en la matière, aujourd'hui, subsiste une vision « tout-médical » de la santé. Depuis les années 60, il existe une rupture entre médecine et urbanisme. La première s'est modernisée et a profité des développements technologique et économique. Elle a traité la question de la santé, par la guérison de maladies physiques, laissant de côté une vision globale de la santé. La seconde, développant une vision fonctionnaliste du milieu urbain, s'est concentrée sur la mission particulière de chaque

1 Chloë Voisin-Bormuth, « Des villes productrices de santé? », s. d., 98.

2 OMS, « 2,5 milliards de personnes de plus habiteront dans les villes d'ici 2050 » (NEW YORK: OMS, 16 mai 2018), https://www.un.org/development/desa/fr/news/population/2018-world-urbanization-prospects.html.

3 OMS, « Maladies non transmissibles », 1 juin 2018, https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/noncommunicable-diseases.

4 Idem, art déjà cité

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construction, abandonnant également une vision globale de la ville et donc n'intégrant pas la santé. Elle s'est concentrée entre les mains des politiques et des ingénieurs.

Pour autant, l'organisation de la ville est déterminante sur les facteurs des maladies chroniques. Ces derniers sont : la sédentarité, la densité, la pollution, les inégalités sociales de santé et la temporalité urbaine etc. L'urbanisme constitue un déterminant important pour l'action sur chacune de ces causes. Au regard de ce constat, nous considérons que l'urbanisme peut avoir une démarche préventionnelle pour la santé, au sens où il cherche à agir en amont consciemment sur ces facteurs pour lutter contre les MNT.

Aujourd'hui, malgré une littérature scientifique fournie sur le sujet, comme les travaux d'Albert Lévy5, Thierry Paquot,6 Sabine Barles7, Didier Fassin8 ou encore de l'OMS, etc. Nous constatons que l'action concrète dans les villes reste limitée. Depuis des années, l'OMS mène une réflexion théorique sur la santé et les villes mais également fait preuve d'initiative avec le programme « ville-santé ». Malgré ces efforts, peu de municipalités ont engagé un projet politique de développement urbain prenant en compte la santé et les intégrant dans les divers plans (En France, SCOT, PLU, PADD, PDU, etc.).

Ainsi, nous pouvons nous interroger sur comment l'urbanisme peut, aujourd'hui, s'inscrire dans une démarche préventionnelle pour la santé pour limiter le « tout-médical ».

Dans ce mémoire, nous ne pourrons mener une étude exhaustive du sujet. Nous nous concentrerons sur la mobilité active et l'activité physique comme éléments phares de cette démarche. Le choix de la mobilité active repose sur sa place essentielle dans un projet d'urbanisation qui est à même de s'attaquer à tous les facteurs de MNT cités, notamment, toutes les formes de pollution, les inégalités sociales, la densité incontrôlée, la sédentarité etc. Celui de l'activité physique, lié à la mobilité active, par l'investissement dans les équipements sportifs urbains (parcours de santé, fitness en plein air, dog park, skate parcs etc.), s'attaque aux mêmes causes.

5 Albert Levy, Ville, urbanisme & santé: les trois révolutions, Société & santé (Paris [Paris]: Éd. Pascal Mutualité française, 2012).

6 « Paquot - L'urbanisme, c'est notre affaire ! - Le Hub | Éditions L'Atalante », consulté le 31 octobre 2021, https://www.l-atalante.com/revues-de-presse/paquot-l-urbanisme-c-est-notre-affaire-le-hub/.

7 Sabine Barles, « Les villes transformées par la santé, XVIIIe-XXe siècles », Les Tribunes de la santé n° 33, no 4 (2011): 31, https://doi.org/10.3917/seve.033.0031.

8 Didier Fassin, De l'inégalité des vies, Leçons inaugurales du Collège de France, no 293 (Paris: Collège de France : Fayard, 2020).

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Dans une première partie, nous donnons un aperçu historique de l'évolution commune de l'urbanisme et de la santé. Nous nous concentrerons ensuite sur l'émergence de nouvelles épidémies, celles des maladies chroniques. Nous développerons donc l'ensemble des facteurs causant ces MNT.

La seconde partie aura pour objet les évolutions des approches de santé. Nous étudierons donc le modèle biomédical et sa vision réductionniste de la santé, l'approche environnementaliste de la santé qui se concentre sur l'environnement et dont la santé n'est qu'une conséquence. Enfin, nous développerons la vision globale et positive de l'OMS, qui considère la santé comme un état de complet bien-être9, et cherche à orienter la réflexion sur l'urbanisme comme élément principal dans l'amélioration de la santé. Nous verrons donc également l'intervention publique et institutionnelle sur les questions de santé.

Enfin, dans une dernière partie, nous chercherons à apporter des éléments concrets de réponse à notre problématique, à partir des exemples de Rennes, Lausanne et Avignon. À partir d'une analyse comparative basée sur des interviews avec des professionnels et des élus, nous vérifierons la prise en considération effective ou non de la santé, en interne dans les stratégies et dans les plans urbains et en externe dans la réalité du terrain. Cette enquête nous permettra également d'identifier la démarche globale et la méthodologie de chacune des municipalités, les acteurs agissant, et les aides des institutions.

9 OMS, « La Constitution a été adoptée par la Conférence internationale de la Santé, tenue à New York du 19 juin au 22 juillet 1946, signée par les représentants de 61 Etats le 22 juillet 1946 (Actes off. Org. mond. Santé, 2, 100) et est entrée en vigueur le 7 avril 1948. Les amendements adoptés par la Vingt-Sixième, la Vingt-Neu_vième, la Trente-Neuvième et la Cinquante et Unième Assemblée mondiale de la Santé (résolutions WHA26.37, WHA29.38, WHA39.6 et WHA51.23) sont entrés en vigueur le 3 février 1977, le 20 janvier 1984, le 11 juillet 1994 et le 15 septembre 2005 respectivement; ils sont incorporés au présent texte », 22 juillet 1946.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote